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[[Image:L'Enfant & la poupée, portrait de Laure Stéphanie Pierrugues par Théodore Chassériau (1836).jpg|thumb|''[[L'Enfant et la Poupée]]'', portrait de Laure Stéphanie Pierrugues peint par [[Théodore Chassériau]] (1836) - Huile sur toile, 79,5 x 57 cm, Coll. privée.]]
[[Image:L'Enfant & la poupée, portrait de Laure Stéphanie Pierrugues par Théodore Chassériau (1836).jpg|thumb|''[[L'Enfant et la Poupée]]'', portrait de Laure Stéphanie Pierrugues peint par [[Théodore Chassériau]] (1836) - Huile sur toile, 79,5 x 57 cm, Coll. privée.]]
Une '''poupée''' (du latin ''{{lang|la|pupa}}'', {{Citation|petite fille}}) est une représentation stylisée d'un humain, souvent un [[Nouveau-né|bébé]], un enfant ou une femme adulte, destinée à l'amusement des enfants ou en décoration. Elle est habituellement réalisée en matière plastique depuis environ un demi-siècle et le plus souvent proposée vêtue.
Une '''poupée''' (du latin ''{{langue|la|pupa}}'', {{Citation|petite fille}}) est une représentation stylisée d'un humain, souvent un [[Nouveau-né|bébé]], un enfant ou une femme adulte, destinée à l'amusement des enfants ou en décoration. Elle est habituellement réalisée en matière plastique depuis environ un demi-siècle et le plus souvent proposée vêtue.


== Description ==
== Description ==
La grande majorité des poupées sont des [[jouet]]s pour [[enfant]]s, habituellement des [[fille]]s. Certaines sont purement décoratives ou encore ont une signification culturelle, parfois liée à des cérémonies ou des rituels - autrefois surtout -, et représentent plus rarement une divinité.
La grande majorité des poupées sont des [[jouet]]s pour [[enfant]]s, habituellement des [[fille]]s. Certaines sont purement décoratives ou encore ont une signification culturelle, parfois liée à des cérémonies ou des rituels - autrefois surtout -, et représentent plus rarement une divinité.


Il existe une grande variété de poupées : poupées à corps raides ou articulés (le modèle le plus courant), poupées souples (avec le corps en tissu rembourré parfois mousse synthétique), poupées de mode (les plus recherchées des collectionneurs), poupées phonographes (marcheuses ou parlantes), baigneurs (nouveau-nés) et [[Poupée mannequin|poupées mannequins]] (de nos jours de taille plus réduite à garde-robe développée, telle [[Bleuette]], poupée vedette de la première moitié du {{s-|XX|e}} ou [[Poupée Barbie|Barbie]] ou encore les Bratz). Elles sont de tailles très variables.
Il existe une grande variété de poupées : poupées à corps raides ou articulés (le modèle le plus courant), poupées souples (avec le corps en tissu rembourré parfois mousse synthétique), poupées de mode (les plus recherchées des collectionneurs), poupées phonographes (marcheuses ou parlantes), baigneurs (nouveau-nés) et [[Poupée mannequin|poupées mannequins]] (de nos jours de taille plus réduite à garde-robe développée, telle [[Bleuette]], poupée vedette de la première moitié du {{s-|XX|e}} ou [[Poupée Barbie|Barbie]] ou encore les Bratz). Elles sont de tailles très variables.
Toute poupée peut donner lieu à un début de collection qui s'orientera avec la recherche et selon le goût : bois, [[Biscuit (céramique)|biscuit]], porcelaine, papier mâché, celluloïd, rhodoïd, cire, feutre, tissu ou plastique. Les collectionneurs de poupées sont des plangonophiles, terme « savant » venant du latin mais non reconnu officiellement. Elle est différente de la [[figurine]], laquelle est généralement composée de plastique et de métal. Par ailleurs, la figurine est souvent commercialisée dans le but de promotion, produit dérivé de feuilletons télévisés qui mettent en scène les personnages représentés. Les figurines modernes, tel [[G.I. Joe]], sont souvent mises sur le marché pour les "garçons", cependant tout le monde peut y jouer et les collectionner, peut importe sont genre (cela vaut pour tous).
Toute poupée peut donner lieu à un début de collection qui s'orientera avec la recherche et selon le goût : bois, [[Biscuit (céramique)|biscuit]], porcelaine, papier mâché, celluloïd, Rhodoïd, cire, feutre, tissu ou plastique. Les collectionneurs de poupées sont des plangonophiles, terme « savant » venant du latin mais non reconnu officiellement. Elle est différente de la [[figurine]], laquelle est généralement composée de plastique et de métal. Par ailleurs, la figurine est souvent commercialisée dans le but de promotion, produit dérivé de feuilletons télévisés qui mettent en scène les personnages représentés. Les figurines modernes, tel [[G.I. Joe]], sont souvent mises sur le marché pour les "garçons", cependant tout le monde peut y jouer et les collectionner, peu importe son genre.


Au [[Japon]], il existe une industrie qui crée des poupées de jeunes filles admirées pour leur beauté physique. Leur coût est élevé, puisqu'elles sont fabriquées à la main en petites quantités. [[Hina matsuri]] est une fête annuelle japonaise qui met en valeur les poupées.
Au [[Japon]], il existe une industrie qui crée des poupées de jeunes filles admirées pour leur beauté physique. Leur coût est élevé, puisqu'elles sont fabriquées à la main en petites quantités. [[Hina matsuri]] est une fête annuelle japonaise qui met en valeur les poupées.


== Historique ==
== Historique ==
[[Fichier:Layli (Lurish doll) from Mamasani, Iran.jpg|vignette|Des [[layli (poupée)|laylis]], poupées traditionnelles iraniennes.]]
[[Fichier:Poupées de collection 2.jpg|vignette|Poupées anciennes.]]
[[Fichier:Poupées de collection 2.jpg|vignette|Poupées anciennes.]]
[[Fichier:Pierotti wax doll from Frederic Aldis, London, 01, sitting doll, vested.jpg|vignette|gauche|[[Poupée de cire]] Pierotti, Londres, vers 1880]]
[[Fichier:Pierotti wax doll from Frederic Aldis, London, 01, sitting doll, vested.jpg|vignette|gauche|[[Poupée de cire]] Pierotti, Londres, vers 1880]]
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[[Fichier:Sylvia Natterer Dolls.jpg|vignette|Poupées de [[Sylvia Natterer]].]]
[[Fichier:Sylvia Natterer Dolls.jpg|vignette|Poupées de [[Sylvia Natterer]].]]


=== Antiquité ===
L'[[archéologie]] place les poupées comme étant possiblement les premiers [[jouet]]s connus. Certaines ont été trouvées dans des [[tombe]]aux d'enfants [[Égypte|égyptiens]], lesquels datent du {{XXe siècle av. J.-C.}}. Ce sont des figurines en terre cuite, en bois, en os, en cire, en ivoire, en jade. Ces poupées pouvaient aussi avoir une fonction plus rituelle dans le cadre funéraire Egyptien. En effet, au lieu d'être de simples jouets, elles pouvaient être des représentations de la jeune défunte idéalisée selon Ollivier-Beauregard.<ref>{{Lien web|langue=français|auteur1=Olivier-Beauregard|titre=Pseudo-poupée et caricature égyptiennes|url=https://www.persee.fr/doc/bmsap_0301-8644_1892_num_3_1_3482?q=poupée|site=Persée.fr|périodique=|date=|consulté le=}}</ref> Dès le {{Ve siècle av. J.-C.}}, on trouve des figurines mobiles, les bras et les jambes sont mobiles, l'articulation des membres est un critère de l'adaptation à l'activité ludique.
L'[[archéologie]] place les poupées comme étant possiblement les premiers [[jouet]]s connus. Certaines ont été trouvées dans des [[Tombeaux de l'Égypte antique|tombeaux]] d'enfants [[Égypte antique|égyptiens]], lesquels datent du {{XXe siècle av. J.-C.}} Ce sont des figurines en terre cuite, en bois, en os, en cire, en ivoire, en jade. Ces poupées pouvaient aussi avoir une fonction plus rituelle dans le cadre funéraire égyptien (comme les ''[[Figurine féminine en forme de pagaie|paddle doll]]'' en bois). En effet, au lieu d'être de simples jouets, elles pouvaient être des représentations de la jeune défunte idéalisée selon Ollivier-Beauregard<ref>{{Lien web|langue=français|auteur1=Olivier-Beauregard|titre=Pseudo-poupée et caricature égyptiennes|url=https://www.persee.fr/doc/bmsap_0301-8644_1892_num_3_1_3482?q=poupée|site=Persée.fr|périodique=|date=|consulté le=}}.</ref>. Dès le {{Ve siècle av. J.-C.}}, on trouve des figurines mobiles, les bras et les jambes sont mobiles, l'articulation des membres est un critère de l'adaptation à l'activité ludique.


Les articulations se font aux bras, mais aussi aux genoux. Elle est très répandue et son commerce va dans tout le [[bassin méditerranéen]] grâce aux marchands de [[céramique]]. Les [[Chinois (nation)|Chinois]] ont été parmi les premiers à fabriquer des poupées en [[porcelaine]]. En [[Grèce antique]], l'artisan du village utilise des chutes de bois ou de terre pour fabriquer des poupées et, pour la fabrication en série, ce sont ceux qui habituellement fabriquent des poupées [[religion|votives]] et acceptent de fabriquer des poupées pour jouer si on leur demande en grande quantité. Elles ont de {{unité|20|à=25|cm}} de hauteur. Elles représentent une petite fille, mais aussi des personnages de la rue : des [[danseur]]s, des [[Acteur|comédiens]], des [[soldat]]s. Elles sont faites avec des moules. La poupée est entre la réduction de l'image humaine, la statuette, qui a un côté magique et le jouet. Ce sont des jouets, mais elles ont peut-être aussi une valeur religieuse. Elles servent au culte domestique, funéraires comme ''ex-voto'' d'un pèlerinage. C'est aussi l'instrument du [[sorcier]]. À [[Rome antique|Rome]], au berceau, les jouets de l'enfant sont consacrés à [[Bacchus]] et, dans la tombe, aux dieux infernaux. Elles sont aussi en [[ivoire]], en [[os]], en bois dur. Au moment du mariage, la vierge vouait sa poupée à [[Vénus (mythologie)|Vénus]]. Quand elle a un enfant, elle allait suspendre au temple une image du nourrisson.
Les articulations se font aux bras, mais aussi aux genoux. Elle est très répandue et son commerce va dans tout le [[bassin méditerranéen]] grâce aux marchands de [[céramique]]. Les [[Chinois (nation)|Chinois]] ont été parmi les premiers à fabriquer des poupées en [[porcelaine]].
==== Grèce antique ====
En [[Grèce antique]], l'artisan du village utilise des chutes de bois ou de terre pour fabriquer des poupées et, pour la fabrication en série, ce sont ceux qui habituellement fabriquent des poupées [[religion|votives]] et acceptent de fabriquer des poupées pour jouer si on leur demande en grande quantité. Elles ont de {{unité|20|à=25|cm}} de hauteur. Elles représentent une petite fille, mais aussi des personnages de la rue : des [[danseur]]s, des [[Acteur|comédiens]], des [[soldat]]s. Elles sont faites avec des moules. La poupée est entre la réduction de l'image humaine, la statuette, qui a un côté magique et le jouet. Ce sont des jouets, mais elles ont peut-être aussi une valeur religieuse. Elles servent au culte domestique, funéraires comme ''ex-voto'' d'un pèlerinage. C'est aussi l'instrument du [[sorcier]].
==== Rome antique ====
À [[Rome antique|Rome]], au berceau, les jouets de l'enfant sont consacrés à [[Bacchus]] et, dans la tombe, aux dieux infernaux. Elles sont en [[os]], en [[ivoire]] ou en bois dur.

Les poupées romaines de l'[[Empire romain|époque impériale]] sont représentées comme des femmes adultes nues destinées à être habillées de vêtements de tissus, dont certains sont aujourd'hui conservés sous forme de fragments résiduels. Un soin particulier est apporté au rendu du visage et des mains. Les poupées sont des jouets du quotidien. Au moment du mariage, elles sont offertes aux dieux [[Lares (mythologie)|lares]] et à [[Vénus (mythologie)|Vénus]], symbolisant la sortie de l'enfance et le passage à l'âge adulte. Les jeunes filles qui meurent avant le mariage emportent leur jouet dans la tombe<ref>{{Ouvrage|auteur1=Florence Specque|titre=Les Choses. Une histoire de la nature morte|passage=207|lieu=Paris|éditeur=Lienart éditions|date=2022|pages totales=447|isbn=978-2-35906-383-7}}</ref>. Quand elle a un enfant, la femme va suspendre au temple une image du nourrisson.

=== Moyen Âge ===
Pour le [[Moyen Âge]], aucun renseignement n'est disponible. Certaines poupées du {{XIIIe siècle}} ont subsisté jusqu'à nous (en montre à [[Strasbourg]]). Ce sont des figurines de terre cuite : dames et [[cavalier (danse)|cavaliers]]. Elles sont moulées en un seul bloc et ont une belle expression.

=== Renaissance ===
Au {{XVIe siècle}} apparaissent les premières poupées fabriquées par les artisans pour les enfants de l'[[aristocratie]]. Elles sont faites en bois et en chiffon.


Pour le [[Moyen Âge]], aucun renseignement n'est disponible. Certaines poupées du {{XIIIe siècle}} ont subsisté jusqu'à nous (en montre à [[Strasbourg]]). Ce sont des figurines de terre cuite : dames et [[cavalier (danse)|cavaliers]]. Elles sont moulées en un seul bloc et ont une belle expression. Au {{XVIe siècle}} apparaissent les premières poupées fabriquées par les artisans pour les enfants de l'[[aristocratie]]. Elles sont faites en bois et en chiffon.
Vers la fin du siècle, la [[poupée mannequin]], dont le but est de promouvoir la mode française à l'étranger, est créée. C'est un objet de retransmission de la mode et d'ornementation, aussi bien qu'un objet enfantin. C'est plus le double de la petite fille qu'un poupon. Les villes de [[Nuremberg]] et de [[Hambourg]] sont connues pour leurs poupées en bois de [[buis]]. Ce sont des centres importants de fabrication de poupées.
Vers la fin du siècle, la [[poupée mannequin]], dont le but est de promouvoir la mode française à l'étranger, est créée. C'est un objet de retransmission de la mode et d'ornementation, aussi bien qu'un objet enfantin. C'est plus le double de la petite fille qu'un poupon. Les villes de [[Nuremberg]] et de [[Hambourg]] sont connues pour leurs poupées en bois de [[buis]]. Ce sont des centres importants de fabrication de poupées.

À [[Paris]], les bimbelotiers, les premiers « fabricants de poupées », font de belles poupées, bien habillées et coquettes. En [[1571]], la duchesse de [[Bavière]] en commande plusieurs. On fabrique aussi des poupées à {{unité|1|franc}}. En [[1540]], un document mentionne des poupées fabriquées avec un mélange de terre, de papier et de [[plâtre]].
À [[Paris]], les bimbelotiers, les premiers « fabricants de poupées », font de belles poupées, bien habillées et coquettes. En [[1571]], la duchesse de [[Bavière]] en commande plusieurs. On fabrique aussi des poupées à {{unité|1|franc}}. En [[1540]], un document mentionne des poupées fabriquées avec un mélange de terre, de papier et de [[plâtre]].


=== Époque moderne ===
Au {{s-|XVII}} et au {{s-|XVIII}} apparaissent des poupées plus raffinées, aux yeux de verre, avec les membres en peau et les cheveux peints. Les matériaux se diversifient : cire, [[papier mâché]] et cire moulée sur papier mâché. Cela permet d'obtenir des poupées meilleur marché.
Au {{s-|XVII}} et au {{s-|XVIII}} apparaissent des poupées plus raffinées, aux yeux de verre, avec les membres en peau et les cheveux peints. Les matériaux se diversifient : cire, [[papier mâché]] et cire moulée sur papier mâché. Cela permet d'obtenir des poupées meilleur marché.

Au {{s-|XVIII}}, les poupées de cire sont fabriquées pour les enfants riches, et sont de plus en plus fragiles et luxueuses. Les productions sont de deux familles italiennes émigrées à [[Londres]] : Pierotti et Motanari. Elles font la concurrence aux fabricants français.
Au {{s-|XVIII}}, les poupées de cire sont fabriquées pour les enfants riches, et sont de plus en plus fragiles et luxueuses. Les productions sont de deux familles italiennes émigrées à [[Londres]] : Pierotti et Motanari. Elles font la concurrence aux fabricants français.
En 1700, à Nuremberg, les fabricants de poupées sont soumis à des règles de fabrication très strictes. Ces poupées étaient fabriquées en carton pierre sorte de papier mâché. Les modistes, les couturières et les coiffeurs en font des poupées mannequins. Elles diffusent la mode parisienne.

C’est au {{XIXe siècle}} que la fabrication industrielle remplace le travail des artisans.
En 1700, à Nuremberg, les fabricants de poupées sont soumis à des règles de fabrication très strictes. Ces poupées étaient fabriquées en [[carton-pierre]] sorte de papier mâché. Les modistes, les couturières et les coiffeurs en font des poupées mannequins. Elles diffusent la mode parisienne.
La poupée possède un corps raide en bois gainé de peau, les membres sont en tissu ou en peau bourrée de sciure de bois. La tête est en papier mâché avec des yeux de verre et les cheveux peints. Elle est de plus en plus réaliste, son cou pivote.

=== {{S-|XIX}} ===
Au {{XIXe siècle}}, la fabrication industrielle remplace le travail des artisans. La poupée possède un corps raide en bois gainé de peau, les membres sont en tissu ou en peau bourrée de sciure de bois. La tête est en papier mâché avec des yeux de verre et les cheveux peints. Elle est de plus en plus réaliste, son cou pivote.
Elles auront ensuite généralement la tête en [[Biscuit (céramique)|biscuit]].
Elles auront ensuite généralement la tête en [[Biscuit (céramique)|biscuit]].

C'est également au début du XIXe siècle qu'apparait un nouvel objet littéraire : les mémoires de poupées. Le premier ouvrage recensé date de 1806, et s'intitule ''Jeux de la poupée,'' du graveur A. Noël<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Amélie|nom1=Calderone|titre=Introduction|périodique=Cahiers Fablijes|numéro=HS1|date=2023-06-23|issn=2999-9154|doi=10.35562/fablijes.82|lire en ligne=https://publications-prairial.fr/fablijes/index.php?id=82|consulté le=2024-01-19}}</ref>.

Lors de l'[[Exposition universelle de 1878]] à Paris, un nouveau type de poupée fait son apparition sur le marché : « le bébé » à tête en [[Biscuit (céramique)|biscuit]], qui représente désormais l’enfant de {{unité|3|à=12|ans}}.
Lors de l'[[Exposition universelle de 1878]] à Paris, un nouveau type de poupée fait son apparition sur le marché : « le bébé » à tête en [[Biscuit (céramique)|biscuit]], qui représente désormais l’enfant de {{unité|3|à=12|ans}}.


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Simultanément, un nouveau type morphologique de poupée s’impose sur le marché : le « poupon » à corps mou qui représente le nouveau-né, avec une grosse tête sans cheveux et des yeux qu’on dit « vivants », puisqu’ils regardent aussi sur le côté.
Simultanément, un nouveau type morphologique de poupée s’impose sur le marché : le « poupon » à corps mou qui représente le nouveau-né, avec une grosse tête sans cheveux et des yeux qu’on dit « vivants », puisqu’ils regardent aussi sur le côté.

Au moment où l'hygiène prend de l'importance, on apprend à laver les « baigneurs », mais on continue avec le chiffon, le [[caoutchouc (matériau)|caoutchouc]] et le carton bouilli.
Au moment où l'hygiène prend de l'importance, on apprend à laver les « baigneurs », mais on continue avec le chiffon, le [[caoutchouc (matériau)|caoutchouc]] et le carton bouilli.

Les principaux fabricants français de cette génération, en plus de la SFBJ, sont les fabricants de poupées en [[celluloïd]] : [[Petitcollin]], la SNF (Société Nobel française) et [[Établissements G. Convert|Convert]] à [[Oyonnax]] dans l'Ain.
Les principaux fabricants français de cette génération, en plus de la SFBJ, sont les fabricants de poupées en [[celluloïd]] : [[Petitcollin]], la SNF (Société Nobel française) et [[Établissements G. Convert|Convert]] à [[Oyonnax]] dans l'Ain.

=== {{S-|XX}} ===
Les revues enfantines assurent également la promotion de poupées « prime », dont [[Bleuette]] de ''[[La Semaine de Suzette]]'' est certainement la plus célèbre avec son riche trousseau acheté tout fait ou confectionné par les fillettes à partir des patrons de la revue.
Les revues enfantines assurent également la promotion de poupées « prime », dont [[Bleuette]] de ''[[La Semaine de Suzette]]'' est certainement la plus célèbre avec son riche trousseau acheté tout fait ou confectionné par les fillettes à partir des patrons de la revue.
La deuxième moitié du {{XXe siècle}} voit le développement des nouvelles matières plastiques et l’abandon progressif de tous les autres matériaux. En revanche, la variété des poupées fabriquées à cette époque est exceptionnelle : les poupées classiques côtoient aussi bien les baigneurs que les toutes nouvelles [[poupée mannequin|poupées mannequins]], poupons à corps mou que les poupées caricaturales ou humoristiques.
La deuxième moitié du {{XXe siècle}} voit le développement des nouvelles matières plastiques et l’abandon progressif de tous les autres matériaux. En revanche, la variété des poupées fabriquées à cette époque est exceptionnelle : les poupées classiques côtoient aussi bien les baigneurs que les toutes nouvelles [[poupée mannequin|poupées mannequins]], poupons à corps mou que les poupées caricaturales ou humoristiques.

La poupée mannequin lancée entre 1956 et 1959 par les Américains, [[poupée Barbie|Barbie]], est née avec la mixité. Ce n'est pas une poupée de maternage, mais d'identification. En France, les principales concurrentes de Barbie sont [[Cathie]] et [[Tressy]] de [[Bella (entreprise)|Bella]], ainsi que [[Mily]] et [[Dolly (poupée)|Dolly]] de [[Gégé (entreprise)|Gégé]].
La poupée mannequin lancée entre 1956 et 1959 par les Américains, [[poupée Barbie|Barbie]], est née avec la mixité. Ce n'est pas une poupée de maternage, mais d'identification. En France, les principales concurrentes de Barbie sont [[Cathie]] et [[Tressy (Bella)|Tressy]] de [[Bella (entreprise)|Bella]], ainsi que [[Mily]] et [[Dolly (poupée)|Dolly]] de [[Gégé (entreprise)|Gégé]].
En 1951, la revue féminine ''[[Modes et Travaux]]'' proposa en exclusivité des poupées pour lesquelles paraissaient tous les mois des patrons permettant de leur constituer une garde-robe. Françoise, Michel et les autres remportent encore aujourd’hui un franc succès auprès des collectionneurs.
En 1951, la revue féminine ''[[Modes et Travaux]]'' proposa en exclusivité des poupées pour lesquelles paraissaient tous les mois des patrons permettant de leur constituer une garde-robe. Françoise, Michel et les autres remportent encore aujourd’hui un franc succès auprès des collectionneurs.


[[Marie-Anne Le Minor]], à [[Pont-l'Abbé]], a développé à partir de [[1937]], mais surtout pendant la période de l'[[après-guerre]] un atelier d'habillage de poupées vêtues de costumes folkloriques des divers pays bretons, mais aussi des diverses régions françaises.
[[Marie-Anne Le Minor]], à [[Pont-l'Abbé]], a développé à partir de [[1937]], mais surtout pendant la période de l'[[après-guerre]] un atelier d'habillage de poupées vêtues de costumes folkloriques des divers pays bretons, mais aussi des diverses régions françaises.


Les principales entreprises qui utilisent encore du [[celluloïd]] sont [[Petitcollin]], [[poupée Nobel|Nobel]], [[poupée Convert|Convert]], et [[poupées Maréchal|Maréchal]]. Mais les nouvelles entreprises qui s’imposent avec les nouvelles matières plastiques s’appellent [[Bella (entreprise)|Bella]], Gégé, [[Clodrey]] et, beaucoup plus tard, [[Corolle (entreprise)|Corolle]]. L'usage du [[celluloïd]] a été supprimé pour les poupées en [[1960]], entre autres parce qu'il était inflammable. L'électronique sert à faire parler les poupées, les microprocesseurs sont source de comportements divers. L'alternative entre la poupée adulte et enfant subsiste.
Les principales entreprises qui utilisent encore du [[celluloïd]] sont [[Petitcollin]], [[poupée Nobel|Nobel]], [[poupée Convert|Convert]], et [[poupées Maréchal|Maréchal]]. Mais les nouvelles entreprises qui s’imposent avec les nouvelles matières plastiques s’appellent [[Bella (entreprise)|Bella]], Gégé, [[Clodrey]] et, beaucoup plus tard, [[Corolle (entreprise)|Corolle]]. L'usage du [[celluloïd]] a été supprimé pour les poupées en [[1960]], entre autres parce qu'il était inflammable. L'électronique sert à faire parler les poupées, les microprocesseurs sont source de comportements divers. L'alternative entre la poupée adulte et enfant subsiste.

La concurrence de la production asiatique et l'augmentation des prix des matières premières dus aux chocs pétroliers ont engendré des difficultés économiques qui ont précipité la chute des grandes entreprises françaises de poupées (Bella, Gégé, [[Poupée Raynal|Raynal]] et Clodrey).
La concurrence de la production asiatique et l'augmentation des prix des matières premières dus aux chocs pétroliers ont engendré des difficultés économiques qui ont précipité la chute des grandes entreprises françaises de poupées (Bella, Gégé, [[Poupée Raynal|Raynal]] et Clodrey).


Face à la prépondérance de Barbie, la société [[Corolle (entreprise)|Corolle]], créée par Catherine Réfabert en [[1978]] et rachetée par [[Mattel]], représente environ 18 % du marché grâce à un positionnement haut de gamme. Jusqu'en [[2004]], la plupart des poupées Corolle étaient fabriquées en France<ref>{{article|série=Délocalisations, le grand défi - Jouet|titre=Situation stabilisée|journal=Les Échos|numéro=19175|jour=9|mois=juin|année=2004|page=108|url=http://archives.lesechos.fr/archives/2004/LesEchos/19175-522-ECH.htm|consulté le=24 novembre 2009}}</ref>
Face à la prépondérance de Barbie, la société [[Corolle (entreprise)|Corolle]], créée par Catherine Réfabert en [[1978]] et rachetée par [[Mattel]], représente environ 18 % du marché grâce à un positionnement haut de gamme. Jusqu'en [[2004]], la plupart des poupées Corolle sont fabriquées en France<ref>{{article|série=Délocalisations, le grand défi - Jouet|titre=Situation stabilisée|journal=Les Échos|numéro=19175|jour=9|mois=juin|année=2004|page=108|url=http://archives.lesechos.fr/archives/2004/LesEchos/19175-522-ECH.htm|consulté le=24 novembre 2009}}</ref>


== Poupées noires ==
== Poupées noires ==


Après la période [[colonialisme|coloniale]], l'industrialisation des poupées se fait uniquement sous des traits occidentaux, y compris pour les modèles vendus en Afrique<ref name="lemonde"/>. La poupée [[Noir (humain)|noire]] de série est réintroduite dans la série des [[Poupée Barbie|Barbie]] en 1968 avec Christie<ref name="slate.com"/> et [[Corolle (entreprise)|Corolle]] suit en 1984<ref name="lemonde"/>, mais il ne s'agit que de poupées blanches à la peau plus foncée et aux cheveux noirs<ref name="slate.com"/>. Mattel attendra le lancement de Shani en 1991 pour donner à ses poupées noires des traits différents (comme un nez et des lèvres plus larges) sans être caricaturaux<ref name="slate.com"/>. Au {{s-|XXI}}, la diffusion des poupées noires s'accroît tant dans les pays occidentaux métissés qu'en Afrique<ref name="lemonde">{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/16/petite-fille-noire-cherche-poupee-qui-lui-ressemble-vraiment_5398466_3212.html|titre=Petite fille noire cherche poupée qui lui ressemble… vraiment|site=lemonde.fr|date=17 décembre 2018|auteur=Sandrine Berthaud-Clair|consulté le=29 décembre 2018}}</ref>.
Après la période [[colonialisme|coloniale]], l'industrialisation des poupées se fait uniquement sous des traits occidentaux, y compris pour les modèles vendus en Afrique<ref name="lemonde"/>. La poupée [[Noir (humain)|noire]] de série est réintroduite dans la série des [[Poupée Barbie|Barbie]] en 1968 avec Christie<ref name="slate.com"/> et [[Corolle (entreprise)|Corolle]] suit en 1984<ref name="lemonde"/>, mais il ne s'agit que de poupées blanches à la peau plus foncée et aux cheveux noirs<ref name="slate.com"/>. Mattel attendra le lancement de Shani en 1991 pour donner à ses poupées noires des traits différents (comme un nez et des lèvres plus larges) sans être caricaturaux<ref name="slate.com"/>. Au {{s-|XXI}}, la diffusion des poupées noires s'accroît tant dans les pays occidentaux métissés qu'en Afrique<ref name="lemonde">{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/16/petite-fille-noire-cherche-poupee-qui-lui-ressemble-vraiment_5398466_3212.html|titre=Petite fille noire cherche poupée qui lui ressemble… vraiment|site=lemonde.fr|date=17 décembre 2018|auteur=Sandrine Berthaud-Clair|consulté le=29 décembre 2018}}.</ref>.


Lancée en 1993, la première poupée noire populaire aux États-Unis est Addy Walker, lancée par la marque [[American Girl]], spécialisée dans les poupées historiques<ref name="Charnet"/>. Avec unearrière-plan historique réfléchi avec l'aide d'historiens et de spécialistes, Addy est présentée comme une jeune esclave qui s'enfuit avec sa mère pour conquérir sa liberté à la fin du {{s-|XIX}}<ref name="slate.com"/>. Ses cheveux qui légèrement frisés. La deuxième poupée afro-américaine, Cécile Rey, devant représenter une femme de la [[Louisiane]] des {{nobr|[[années 1850]]}}, n'est lancée qu'en 2011 puis remisée en 2014<ref name="slate.com">{{lien web|lang=en|url=https://slate.com/culture/2016/09/the-making-of-addy-walker-american-girls-first-black-doll.html|titre=The Making of an American Girl|site=slate.com|date=21 septembre 2016|auteur=Aisha Harris|consulté le=29 décembre 2018}}</ref>. Lancée en 2016, Melody Ellison est une aspirante chanteuse des {{nobr|[[années 1960]]}} aux cheveux lisses, mais est surtout la première poupée de la marque dont l'histoire la situe après l'[[abolition de l'esclavage]]<ref name="Charnet">{{lien web|url=http://www.slate.fr/story/123797/addy-walker-poupee|titre=Addy Walker, l'histoire de la première «poupée-esclave»|site=slate.fr|date=22 septembre 2016|auteur=Agathe Charnet|consulté le=29 décembre 2018}}</ref>{{,}}<ref name="slate.com"/>.
Lancée en 1993, la première poupée noire populaire aux États-Unis est Addy Walker, lancée par la marque [[American Girl]], spécialisée dans les poupées historiques<ref name="Charnet"/>. Avec un arrière-plan historique réfléchi avec l'aide d'historiens et de spécialistes, Addy est présentée comme une jeune esclave qui s'enfuit avec sa mère pour conquérir sa liberté à la fin du {{s-|XIX}}<ref name="slate.com"/>. Ses cheveux qui légèrement frisés. La deuxième poupée afro-américaine, Cécile Rey, devant représenter une femme de la [[Louisiane]] des {{nobr|[[années 1850]]}}, n'est lancée qu'en 2011 puis remisée en 2014<ref name="slate.com">{{lien web|lang=en|url=https://slate.com/culture/2016/09/the-making-of-addy-walker-american-girls-first-black-doll.html|titre=The Making of an American Girl|site=slate.com|date=21 septembre 2016|auteur=Aisha Harris|consulté le=29 décembre 2018}}.</ref>. Lancée en 2016, Melody Ellison est une aspirante chanteuse des {{nobr|[[années 1960]]}} aux cheveux lisses, mais est surtout la première poupée de la marque dont l'histoire la situe après l'[[abolition de l'esclavage]]<ref name="Charnet">{{lien web|url=http://www.slate.fr/story/123797/addy-walker-poupee|titre=Addy Walker, l'histoire de la première «poupée-esclave»|site=slate.fr|date=22 septembre 2016|auteur=Agathe Charnet|consulté le=29 décembre 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="slate.com"/>.


[[Fichier:Black dolls - Poupées - Aix.jpg|vignette|gauche|Stand de vente de poupées noires à {{nobr|[[Aix-en-Provence]]}} en 2006.]]
[[Fichier:Black dolls - Poupées - Aix.jpg|vignette|gauche|Stand de vente de poupées noires à {{nobr|[[Aix-en-Provence]]}} en 2006.]]
Au {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}, les poupées noires de tissu ou de chiffon sont fabriquées par Afro-Américaines anonymes, notamment les nounous du Sud esclavagiste<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/arts/portfolio/2018/02/23/de-fascinantes-poupees-noires-a-la-maison-rouge_5261392_1655012.html|titre=De fascinantes poupées noires à la Maison-Rouge|site=lemonde.fr|date=19 mars 2018|consulté le=29 décembre 2018}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.liberation.fr/france/2018/03/16/vous-avez-dit-poupees-noires_1636834|titre= Vous avez dit poupées noires ? |site=liberation.fr|date=16 mars 2018|auteur=Viktor Lazlo|consulté le=29 décembre 2018}}</ref>. Face aux poupées dominantes, la fabrication de poupées noires uniques est théorisée comme un acte de résistance symbolique dans les [[années 1910]] par des intellectuels afro-américains comme [[Booker T. Washington]] ou [[Marcus Garvey]]<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.theparisreview.org/blog/2015/05/28/addy-walker-american-girl/|titre=Addy Walker, American Girl|site=theparisreview.or|date=28 mai 2015|auteur=[[Brit Bennett]]|consulté le=30 décembre 2018}}</ref>.
Au {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}, les poupées noires de tissu ou de chiffon sont fabriquées par Afro-Américaines anonymes, notamment les nounous du Sud esclavagiste<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/arts/portfolio/2018/02/23/de-fascinantes-poupees-noires-a-la-maison-rouge_5261392_1655012.html|titre=De fascinantes poupées noires à la Maison-Rouge|site=lemonde.fr|date=19 mars 2018|consulté le=29 décembre 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.liberation.fr/france/2018/03/16/vous-avez-dit-poupees-noires_1636834|titre= Vous avez dit poupées noires ? |site=liberation.fr|date=16 mars 2018|auteur=Viktor Lazlo|consulté le=29 décembre 2018|brisé le = 2023-11-30}}.</ref>. Face aux poupées dominantes, la fabrication de poupées noires uniques est théorisée comme un acte de résistance symbolique dans les [[années 1910]] par des intellectuels afro-américains comme [[Booker T. Washington]] ou [[Marcus Garvey]]<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.theparisreview.org/blog/2015/05/28/addy-walker-american-girl/|titre=Addy Walker, American Girl|site=theparisreview.or|date=28 mai 2015|auteur=[[Brit Bennett]]|consulté le=30 décembre 2018}}.</ref>.


La poupée noire a cependant été fabriquée en Europe depuis les {{nobr|années 1850}} et une production industrielle s’est développée dès le tout début du {{s-|XX}}, mais dans un contexte colonial<ref name="lemonde"/>. En Grande-Bretagne, le [[golliwog]] est une poupée de chiffon ou d'étoffe très populaire représentant une personne noire avec des traits caricaturaux<ref>{{Lien web |langue= en |auteur= David Pilgrim |titre= The Golliwog Caricature |url= http://www.ferris.edu/JIMCROW/golliwog/ |date= 2010 |site= ferris.edu|éditeur= Ferris State University |consulté le=29 décembre 2018}}.</ref>, dont en évidence son rôle dans la diffusion des [[stéréotype]]s racistes est mis en lumière dans la deuxième partie du {{s-|XX}}<ref>{{Lien web|langue=en | auteur = Marcus Dunk | titre = How the golliwog went from innocent children's hero to symbol of bitter controversy | url=http://www.dailymail.co.uk/news/article-1136016/How-golliwog-went-innocent-childrens-hero-symbol-bitter-controversy.html|date = 5 février 2009 | série= Daily Mail Online | consulté le = 29 décembre 2018}}.</ref>. En France, les poupées de porcelaine, de chiffon et de celluloïd portent des noms aux relents [[racisme|racistes]], comme « Bambouli » et « [[Bamboula]] » en costume antillais ou culotte à la mode du moment de la marque Urika<ref name="lemonde"/>. Créé en vue de l’[[Exposition coloniale internationale|exposition coloniale de 1931]]<ref>{{Article|prénom1=Pascal|nom1=Ambrosi|lien auteur1=|titre=La nouvelle jeunesse du poupon Petit Collin|périodique=Les Échos|lien périodique=|jour=30|mois=juillet|année=2007|consulté le= }}</ref>, le modèle « Negri » de la marque [[Petitcollin]]<ref>{{Lien web|url=http://mad.lesartsdecoratifs.fr/ow2/jouet2janvier2008/voir.xsp?id=00107-7954&qid=sdx_q0&n=11&e=ens_19|titre=Negri, Baigneur Petitcollin, France, 1930 (vers)|site=http://mad.lesartsdecoratifs.fr/|éditeur=Les Arts Décoratifs|consulté le=22 novembre 2009}}</ref> est le plus souvent proposé nu ou avec un pagne de raphia et des anneaux d’oreilles<ref name="lemonde"/>. Il faut attendre les indépendances des pays africains pour que le catalogue devienne progressivement moins caricatural<ref name="lemonde"/>.
La poupée noire a cependant été fabriquée en Europe depuis les {{nobr|années 1850}} et une production industrielle s’est développée dès le tout début du {{s-|XX}}, mais dans un contexte colonial<ref name="lemonde"/>. En Grande-Bretagne, le [[golliwog]] est une poupée de chiffon ou d'étoffe très populaire représentant une personne noire avec des traits caricaturaux<ref>{{Lien web |langue= en |auteur= David Pilgrim |titre= The Golliwog Caricature |url= http://www.ferris.edu/JIMCROW/golliwog/ |date= 2010 |site= ferris.edu|éditeur= Ferris State University |consulté le=29 décembre 2018}}.</ref>, dont en évidence son rôle dans la diffusion des [[stéréotype]]s racistes est mis en lumière dans la deuxième partie du {{s-|XX}}<ref>{{Lien web|langue=en | auteur = Marcus Dunk | titre = How the golliwog went from innocent children's hero to symbol of bitter controversy | url=http://www.dailymail.co.uk/news/article-1136016/How-golliwog-went-innocent-childrens-hero-symbol-bitter-controversy.html|date = 5 février 2009 | série= Daily Mail Online | consulté le = 29 décembre 2018}}.</ref>. En France, les poupées de porcelaine, de chiffon et de celluloïd portent des noms aux relents [[racisme|racistes]], comme « Bambouli » et « [[Bamboula]] » en costume antillais ou culotte à la mode du moment de la marque Urika<ref name="lemonde"/>. Créé en vue de l’[[Exposition coloniale internationale|exposition coloniale de 1931]]<ref>{{Article|prénom1=Pascal|nom1=Ambrosi|lien auteur1=|titre=La nouvelle jeunesse du poupon Petit Collin|périodique=Les Échos|lien périodique=|jour=30|mois=juillet|année=2007|consulté le= }}</ref>, le modèle « Negri » de la marque [[Petitcollin]]<ref>{{Lien web|url=http://mad.lesartsdecoratifs.fr/ow2/jouet2janvier2008/voir.xsp?id=00107-7954&qid=sdx_q0&n=11&e=ens_19|titre=Negri, Baigneur Petitcollin, France, 1930 (vers)|site=mad.lesartsdecoratifs.fr|éditeur=Les Arts Décoratifs|consulté le=22 novembre 2009}}.</ref> est le plus souvent proposé nu ou avec un pagne de raphia et des anneaux d’oreilles<ref name="lemonde"/>. Il faut attendre les indépendances des pays africains pour que le catalogue devienne progressivement moins caricatural<ref name="lemonde"/>.


Les {{nobr|[[années 2010]]}} voient de nombreux créateurs africains se lancer dans les poupées : la burkinabè Abibou Mare<ref>{{lien web|url=https://www.voaafrique.com/a/des-poup%C3%A9es-noires-fabriqu%C3%A9s-au-burkina-faso-/4634967.html|titre= Des poupées noires fabriquées au Burkina Faso |site=voaafrique.com|date=30 octobre 2018|auteur=Agence France-Presse|consulté le=29 décembre 2018}}</ref>, le Nigérian Taofick Okoya, la Franco-Camerounaise Manuella Njomkam, l’Ivoirienne Sara Coulibaly avec Naima Dolls, l’Ivoirienne Fatoumata Koné, avec ses modèles féminins mais aussi masculins. Au-delà de leurs carnations foncées, ces poupées mettent en valeur les beautés noires et métisses, avec [[cheveux crépus]] ou frisés, mais aussi en valorisant les cultures africaines et en utilisant des vêtements ou des tissages de mode africaine ([[wax]], du [[Madras (tissu)|madras]], le [[pagne kita]]{{etc}})<ref name="lemonde"/>.
Les {{nobr|[[années 2010]]}} voient de nombreux créateurs africains se lancer dans les poupées : la burkinabè Abibou Mare<ref>{{lien web|url=https://www.voaafrique.com/a/des-poup%C3%A9es-noires-fabriqu%C3%A9s-au-burkina-faso-/4634967.html|titre= Des poupées noires fabriquées au Burkina Faso |site=voaafrique.com|date=30 octobre 2018|auteur=Agence France-Presse|consulté le=29 décembre 2018}}.</ref>, le Nigérian Taofick Okoya, la Franco-Camerounaise Manuella Njomkam, l’Ivoirienne Sara Coulibaly avec Naima Dolls, l’Ivoirienne Fatoumata Koné, avec ses modèles féminins mais aussi masculins. Au-delà de leurs carnations foncées, ces poupées mettent en valeur les beautés noires et métisses, avec [[cheveux crépus]] ou frisés, mais aussi en valorisant les cultures africaines et en utilisant des vêtements ou des tissages de mode africaine ([[Wax (tissu)|wax]], du [[Madras (tissu)|madras]], le [[pagne kita]]{{etc.}})<ref name="lemonde"/>.


=== Influence sociologique ===
=== Influence sociologique ===


Dans des études menées dans les années 1950, les pédopsychiatres afro-américains [[Kenneth and Mamie Clark|Kenneth et Mamie Clark]] ont créé le test dit « de la poupée noire » pour mettre en évidence les effets du racisme sur les enfants noirs. Le test met en jeu des fillettes et de jeunes garçons noirs avec deux poupons, l’un blanc, l’autre noir. Quand il leur est demandé de désigner le plus gentil, le plus joli, le plus moche, le plus méchant et celui auquel il s'identifie, une majorité d'enfants attribuent immédiatement les qualités positives au bébé blanc et les négatives au noir, tout en s’identifiant, après un temps d’hésitation, au poupon noir<ref name="lemonde"/>{{,}}<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.nytimes.com/2014/05/07/upshot/how-an-experiment-with-dolls-helped-lead-to-school-integration.html|titre= How an Experiment With Dolls Helped Lead to School Integration |site=nytimes.com|date=6 mai 2014|auteur=Michael Beschloss|consulté le=29 décembre 2018}}</ref>. La valorisation de la diversité des poupées et des corps est ainsi vue comme un moyen de lutter contre des pratiques telles l'[[éclaircissement de la peau]]<ref name="lemonde"/>.
Dans des études menées dans les années 1950, les pédopsychiatres afro-américains [[Kenneth and Mamie Clark|Kenneth et Mamie Clark]] ont créé le test dit « de la poupée noire » pour mettre en évidence les effets du racisme sur les enfants noirs. Le test met en jeu des fillettes et de jeunes garçons noirs avec deux poupons, l’un blanc, l’autre noir. Quand il leur est demandé de désigner le plus gentil, le plus joli, le plus moche, le plus méchant et celui auquel il s'identifie, une majorité d'enfants attribuent immédiatement les qualités positives au bébé blanc et les négatives au noir, tout en s’identifiant, après un temps d’hésitation, au poupon noir<ref name="lemonde"/>{{,}}<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.nytimes.com/2014/05/07/upshot/how-an-experiment-with-dolls-helped-lead-to-school-integration.html|titre= How an Experiment With Dolls Helped Lead to School Integration |site=nytimes.com|date=6 mai 2014|auteur=Michael Beschloss|consulté le=29 décembre 2018}}.</ref>. La valorisation de la diversité des poupées et des corps est ainsi vue comme un moyen de lutter contre des pratiques telles l'[[éclaircissement de la peau]]<ref name="lemonde"/>.


=== Notes et références ===
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|éditeur=Musée de la poupée Paris|titre=Baby-boom - Poupées françaises 1946-1959|auteur=Samy Odin|date=2010|pages=80|isbn=2-913684-10-6}}
* {{Ouvrage|auteur1=Samy Odin|titre=Baby-boom|sous-titre=Poupées françaises 1946-1959|éditeur=Musée de la poupée Paris|année=2010|pages totales=80|isbn=978-2-913684-10-2|isbn2=2-913684-10-6}}
* {{ouvrage|éditeur=Musée de la poupée Paris|titre=Baby-boom la suite - Poupées françaises 1960-1970|auteur=Samy Odin|date=2012|pages=80|isbn=2-913684-12-2}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Samy Odin|titre=Baby-boom la suite|sous-titre=Poupées françaises 1960-1970|lieu=Paris|éditeur=Musée de la poupée Paris|année=2012|pages totales=80|isbn=978-2-913684-12-6|isbn2=2-913684-12-2}}
* {{ouvrage|éditeur=Edita-Vilo|titre=Le monde des poupées|auteur=Constance Eileen King|date=1977|pages=255}}
* {{Ouvrage|auteur1=Constance Eileen King|titre=Le monde des poupées|éditeur=Edita-Vilo|année=1977|pages totales=255|isbn=}}
* {{ouvrage|éditeur=Gründ|titre=Les poupées|auteur=Olivia Bristol|date=1997|pages=176|isbn=270002222X}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Olivia Bristol|titre=Les poupées|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gründ|Gründ]]|année=1997|pages totales=176|isbn=2-7000-2222-X}}
* {{ouvrage |auteur=Janine Trotereau |titre=L'Univers de la Poupée |éditeur=Solar |année=2000 |pages totales=143 |isbn=2263030379 }}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Janine Trotereau |titre=L'Univers de la Poupée |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Solar|Solar]] |année=2000 |pages totales=143 |isbn=2-263-03037-9}}
* {{ouvrage |auteur=Samy Odin |titre=Les poupées |éditeur=Chne |année=2001 |pages totales=128 |isbn=2842772385 }}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Samy Odin |titre=Les poupées |lieu=Paris |éditeur=Chne |année=2001 |pages totales=128 |isbn=2-84277-238-5}}
* {{ouvrage |auteur=Caroline Goodfellow |titre=Merveilleuses poupées |éditeur=Solar |année=1994 |pages totales=160 |isbn=2263000348 }}
* {{Ouvrage |auteur1=Caroline Goodfellow |titre=Merveilleuses poupées |éditeur=[[Éditions Solar|Solar]] |année=1994 |pages totales=160 |isbn=2-263-00034-8}}
* {{ouvrage |auteur=Samy et Guido Odin |titre=Les poupées de la SFBJ, Société Française de Fabrication de Bébés et de Jouets, 1899-1957|éditeur=Musée de la poupée |année=1999|pages totales=120 |isbn=2913684017 }}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Samy Odin |auteur2=Guido Odin |titre=Les poupées de la SFBJ, Société Française de Fabrication de Bébés et de Jouets, 1899-1957 |lieu=Paris |éditeur=Musée de la poupée |année=1999 |pages totales=120 |isbn=2-913684-01-7}}
* {{ouvrage |auteur=Anne Libouban |titre=Les poupées Le Minor : Un petit monde de haute couture |éditeur=Coop Breizh |année=2011 |pages totales= |isbn=2843464455 }}
* {{Ouvrage |auteur1=Anne Libouban |titre=Les poupées Le Minor |sous-titre=Un petit monde de haute couture |éditeur=[[Coop Breizh]] |année=2011 |isbn=978-2-84346-445-4 |isbn2=2-84346-445-5}}
* {{ouvrage |auteur=Robert Capia |titre=Les Poupées françaises |éditeur=Arthaud |année=1994 |pages totales=210 |isbn=2700305906 }}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Robert Capia |titre=Les Poupées françaises |lieu=Paris |éditeur=[[Arthaud (maison d'édition)|Arthaud]] |année=1994 |pages totales=210 |isbn=2-7003-0590-6}}
* {{ouvrage |auteur=Robert Capia |titre=Poupées |éditeur=Arthaud |année=1992 |pages totales=143 |isbn=2700304837 }}
* {{Ouvrage |auteur1=Robert Capia |titre=Poupées |éditeur=[[Arthaud (maison d'édition)|Arthaud]] |année=1992 |pages totales=143 |isbn=2-7003-0483-7}}
* {{ouvrage |auteur=François Theimer |titre=Répertoire des marques et des cotes des poupées |éditeur=Éditions Polichinelle |année= 2000 |pages totales=240 |isbn=291085812X }}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=François Theimer |titre=Répertoire des marques et des cotes des poupées |lieu=Toucy |éditeur=Éditions Polichinelle |année=2000 |pages totales=240 |isbn=2-910858-12-X}}
* {{ouvrage |auteur=Valérie Jackson Douet|titre=Le Guide mondial des poupées de collection |éditeur=CELIV |année=1993 |pages totales=140 |isbn=2865352110 }}
* {{Ouvrage |auteur1=Valérie Jackson Douet |titre=Le Guide mondial des poupées de collection |éditeur=CELIV |année=1993 |pages totales=140 |isbn=2-86535-211-0}}
* {{ouvrage |auteur=Brenda Gerwat-Clark |titre=Le livre des poupées de collection|éditeur= |année= |pages totales= 128|isbn=2845840365 }}
* {{Ouvrage |auteur1=Brenda Gerwat-Clark |titre=Le livre des poupées de collection |éditeur= |année= |pages totales=128 |isbn=978-2-84584-036-2 |isbn2=2-84584-036-5}}
* {{ouvrage |auteur=Kathy Moreau |titre=Poupées et Baigneurs français de celluloïd |éditeur=Éditions de l'Amateur |année=1996 |pages totales=160 |isbn=2859171835 }}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Kathy Moreau |titre=Poupées et Baigneurs français de celluloïd |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions de l'Amateur]] |année=1996 |pages totales=160 |isbn=2-85917-183-5}}
* {{ouvrage |auteur=Catherine Brisou |titre=Poupées du temps passé : Histoire d'une collection |éditeur=P. Gauthier |année=1980 |pages totales=128 |isbn=}}
* {{Ouvrage |auteur1=Catherine Brisou |titre=Poupées du temps passé |sous-titre=Histoire d'une collection |éditeur=P. Gauthier |année=1980 |pages totales=128 |isbn=}}
* {{ouvrage |auteur=François Theimer |titre=Mademoiselle Mignonnette, poupée de poche |éditeur=Éditions Polichinelle |année=2003 |pages totales= 160|isbn=2910858138}}
* {{Ouvrage |auteur1=François Theimer |titre=Mademoiselle Mignonnette, poupée de poche |éditeur=Éditions Polichinelle |année=2003 |pages totales=160 |isbn=2-910858-13-8}}
* {{ouvrage |auteur=Hermine |titre=Amour de poupées |éditeur=Amateur |année=2002 |pages totales= 160|isbn=2859173641}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Hermine |titre=Amour de poupées |lieu=Paris |éditeur=Amateur |année=2002 |pages totales=160 |isbn=2-85917-364-1}}
* {{ouvrage |auteur=Yvonne de Sike |titre=Les Poupées, une histoire millénaire |éditeur=Editions de La Martinière |année=1998 |pages totales= 165|isbn=2732424307}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Yvonne de Sike |titre=Les Poupées, une histoire millénaire |lieu=Paris |éditeur=Editions de La Martinière |année=1998 |pages totales=165 |isbn=2-7324-2430-7}}
* {{ouvrage |auteur=Collectif |titre=Poupées |éditeur= Gallimard |année=2004 |pages totales= 208|isbn=2070730751}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Collectif |titre=Poupées |sous-titre=[exposition, Paris, Halle Saint-Pierre, 19 janvier-25 juillet 2004] |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |année=2004 |pages totales=208 |isbn=2-07-073075-1}}
* {{ouvrage |auteur=Gérard Etienbled |titre=Les poupées |éditeur=Hermé |année=1999 |pages totales= 152|isbn=2866652959}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Gérard Etienbled |titre=Les poupées |lieu=Paris |éditeur=Hermé |année=1999 |pages totales=152 |isbn=2-86665-295-9}}
* {{ouvrage |auteur=Lélie Carnot |titre=La Folie des poupées de pays |éditeur=Hermé |année=1999 |pages totales= 152|isbn=2866652959}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Lélie Carnot |titre=La Folie des poupées de pays |lieu=Paris |éditeur=Hermé |année=1999 |pages totales=152 |isbn=2-86665-295-9}}
* {{ouvrage |auteur=Élisabeth Chauveau |titre=Poupées et bébés en celluloïd : Cent ans d'Histoire de la poupée française (1881-1979) |éditeur=Éditions du Dauphin |année=2011 |pages totales= 216|isbn=2716314551}}
* {{Ouvrage |auteur1=Élisabeth Chauveau |titre=Poupées et bébés en celluloïd : Cent ans d'Histoire de la poupée française (1881-1979) |éditeur=[[Éditions du Dauphin]] |année=2011 |pages totales=216 |isbn=978-2-7163-1455-8 |isbn2=2-7163-1455-1}}
* {{ouvrage |auteur=Patrick Herman |titre=Poupées Made in Belgium |éditeur=Glénat |année=1993 |pages totales= |isbn=2871760047}}
* {{Ouvrage |auteur1=Patrick Herman |titre=Poupées Made in Belgium |éditeur=[[Glénat]] |année=1993 |isbn=2-87176-004-7}}
* {{ouvrage |auteur=Mathilde Héritier, Samy Odin et Guido Odin |titre=Mignonnette : Son histoire, son trousseau, son univers, 1878-1917 |éditeur=Musée de la poupée |année=2003 |pages totales= 296|isbn=291368405X}}
* {{Ouvrage |auteur1=Mathilde Héritier |auteur2=Samy Odin |auteur3=Guido Odin |titre=Mignonnette : Son histoire, son trousseau, son univers, 1878-1917 |éditeur=Musée de la poupée |année=2003 |pages totales=296 |isbn=2-913684-05-X}}
* {{ouvrage |auteur=Ysabelle Perrin |titre=Les poupées allemandes : Armand Marseille |éditeur= |année=2000 |pages totales= 57|isbn=}}
* {{Ouvrage |auteur1=Ysabelle Perrin |titre=Les poupées allemandes |sous-titre=Armand Marseille |éditeur= |année=2000 |pages totales=57 |isbn=}}
* {{ouvrage |auteur=Samy Odin et Guido Odin |titre=Poupées françaises, 1850-1940 |éditeur=Musée de la poupée |année=1999|pages totales= 48|isbn=2913684009}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Samy Odin |auteur2=Guido Odin |titre=Poupées françaises, 1850-1940 |lieu=Paris |éditeur=Musée de la poupée |année=1999 |pages totales=48 |isbn=2-913684-00-9}}
*Beauregard Ollivier. Pseudo-poupée et caricature égyptiennes. In: ''Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris'', IV° Série. Tome 3, 1892. pp. 77-86
*Beauregard Ollivier. Pseudo-poupée et caricature égyptiennes. In: ''Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris'', IV° Série. Tome 3, 1892. pp.&nbsp;77–86


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L'Enfant et la Poupée, portrait de Laure Stéphanie Pierrugues peint par Théodore Chassériau (1836) - Huile sur toile, 79,5 x 57 cm, Coll. privée.

Une poupée (du latin pupa, « petite fille ») est une représentation stylisée d'un humain, souvent un bébé, un enfant ou une femme adulte, destinée à l'amusement des enfants ou en décoration. Elle est habituellement réalisée en matière plastique depuis environ un demi-siècle et le plus souvent proposée vêtue.

Description[modifier | modifier le code]

La grande majorité des poupées sont des jouets pour enfants, habituellement des filles. Certaines sont purement décoratives ou encore ont une signification culturelle, parfois liée à des cérémonies ou des rituels - autrefois surtout -, et représentent plus rarement une divinité.

Il existe une grande variété de poupées : poupées à corps raides ou articulés (le modèle le plus courant), poupées souples (avec le corps en tissu rembourré parfois mousse synthétique), poupées de mode (les plus recherchées des collectionneurs), poupées phonographes (marcheuses ou parlantes), baigneurs (nouveau-nés) et poupées mannequins (de nos jours de taille plus réduite à garde-robe développée, telle Bleuette, poupée vedette de la première moitié du XXe siècle ou Barbie ou encore les Bratz). Elles sont de tailles très variables. Toute poupée peut donner lieu à un début de collection qui s'orientera avec la recherche et selon le goût : bois, biscuit, porcelaine, papier mâché, celluloïd, Rhodoïd, cire, feutre, tissu ou plastique. Les collectionneurs de poupées sont des plangonophiles, terme « savant » venant du latin mais non reconnu officiellement. Elle est différente de la figurine, laquelle est généralement composée de plastique et de métal. Par ailleurs, la figurine est souvent commercialisée dans le but de promotion, produit dérivé de feuilletons télévisés qui mettent en scène les personnages représentés. Les figurines modernes, tel G.I. Joe, sont souvent mises sur le marché pour les "garçons", cependant tout le monde peut y jouer et les collectionner, peu importe son genre.

Au Japon, il existe une industrie qui crée des poupées de jeunes filles admirées pour leur beauté physique. Leur coût est élevé, puisqu'elles sont fabriquées à la main en petites quantités. Hina matsuri est une fête annuelle japonaise qui met en valeur les poupées.

Historique[modifier | modifier le code]

Des laylis, poupées traditionnelles iraniennes.
Poupées anciennes.
Poupée de cire Pierotti, Londres, vers 1880
Fabrication de poupées. Angleterre. Première Guerre mondiale
Poupées de Sylvia Natterer.

Antiquité[modifier | modifier le code]

L'archéologie place les poupées comme étant possiblement les premiers jouets connus. Certaines ont été trouvées dans des tombeaux d'enfants égyptiens, lesquels datent du XXe siècle av. J.-C. Ce sont des figurines en terre cuite, en bois, en os, en cire, en ivoire, en jade. Ces poupées pouvaient aussi avoir une fonction plus rituelle dans le cadre funéraire égyptien (comme les paddle doll en bois). En effet, au lieu d'être de simples jouets, elles pouvaient être des représentations de la jeune défunte idéalisée selon Ollivier-Beauregard[1]. Dès le Ve siècle av. J.-C., on trouve des figurines mobiles, les bras et les jambes sont mobiles, l'articulation des membres est un critère de l'adaptation à l'activité ludique.

Les articulations se font aux bras, mais aussi aux genoux. Elle est très répandue et son commerce va dans tout le bassin méditerranéen grâce aux marchands de céramique. Les Chinois ont été parmi les premiers à fabriquer des poupées en porcelaine.

Grèce antique[modifier | modifier le code]

En Grèce antique, l'artisan du village utilise des chutes de bois ou de terre pour fabriquer des poupées et, pour la fabrication en série, ce sont ceux qui habituellement fabriquent des poupées votives et acceptent de fabriquer des poupées pour jouer si on leur demande en grande quantité. Elles ont de 20 à 25 cm de hauteur. Elles représentent une petite fille, mais aussi des personnages de la rue : des danseurs, des comédiens, des soldats. Elles sont faites avec des moules. La poupée est entre la réduction de l'image humaine, la statuette, qui a un côté magique et le jouet. Ce sont des jouets, mais elles ont peut-être aussi une valeur religieuse. Elles servent au culte domestique, funéraires comme ex-voto d'un pèlerinage. C'est aussi l'instrument du sorcier.

Rome antique[modifier | modifier le code]

À Rome, au berceau, les jouets de l'enfant sont consacrés à Bacchus et, dans la tombe, aux dieux infernaux. Elles sont en os, en ivoire ou en bois dur.

Les poupées romaines de l'époque impériale sont représentées comme des femmes adultes nues destinées à être habillées de vêtements de tissus, dont certains sont aujourd'hui conservés sous forme de fragments résiduels. Un soin particulier est apporté au rendu du visage et des mains. Les poupées sont des jouets du quotidien. Au moment du mariage, elles sont offertes aux dieux lares et à Vénus, symbolisant la sortie de l'enfance et le passage à l'âge adulte. Les jeunes filles qui meurent avant le mariage emportent leur jouet dans la tombe[2]. Quand elle a un enfant, la femme va suspendre au temple une image du nourrisson.

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Pour le Moyen Âge, aucun renseignement n'est disponible. Certaines poupées du XIIIe siècle ont subsisté jusqu'à nous (en montre à Strasbourg). Ce sont des figurines de terre cuite : dames et cavaliers. Elles sont moulées en un seul bloc et ont une belle expression.

Renaissance[modifier | modifier le code]

Au XVIe siècle apparaissent les premières poupées fabriquées par les artisans pour les enfants de l'aristocratie. Elles sont faites en bois et en chiffon.

Vers la fin du siècle, la poupée mannequin, dont le but est de promouvoir la mode française à l'étranger, est créée. C'est un objet de retransmission de la mode et d'ornementation, aussi bien qu'un objet enfantin. C'est plus le double de la petite fille qu'un poupon. Les villes de Nuremberg et de Hambourg sont connues pour leurs poupées en bois de buis. Ce sont des centres importants de fabrication de poupées.

À Paris, les bimbelotiers, les premiers « fabricants de poupées », font de belles poupées, bien habillées et coquettes. En 1571, la duchesse de Bavière en commande plusieurs. On fabrique aussi des poupées à 1 franc. En 1540, un document mentionne des poupées fabriquées avec un mélange de terre, de papier et de plâtre.

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle apparaissent des poupées plus raffinées, aux yeux de verre, avec les membres en peau et les cheveux peints. Les matériaux se diversifient : cire, papier mâché et cire moulée sur papier mâché. Cela permet d'obtenir des poupées meilleur marché.

Au XVIIIe siècle, les poupées de cire sont fabriquées pour les enfants riches, et sont de plus en plus fragiles et luxueuses. Les productions sont de deux familles italiennes émigrées à Londres : Pierotti et Motanari. Elles font la concurrence aux fabricants français.

En 1700, à Nuremberg, les fabricants de poupées sont soumis à des règles de fabrication très strictes. Ces poupées étaient fabriquées en carton-pierre sorte de papier mâché. Les modistes, les couturières et les coiffeurs en font des poupées mannequins. Elles diffusent la mode parisienne.

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Au XIXe siècle, la fabrication industrielle remplace le travail des artisans. La poupée possède un corps raide en bois gainé de peau, les membres sont en tissu ou en peau bourrée de sciure de bois. La tête est en papier mâché avec des yeux de verre et les cheveux peints. Elle est de plus en plus réaliste, son cou pivote. Elles auront ensuite généralement la tête en biscuit.

C'est également au début du XIXe siècle qu'apparait un nouvel objet littéraire : les mémoires de poupées. Le premier ouvrage recensé date de 1806, et s'intitule Jeux de la poupée, du graveur A. Noël[3].

Lors de l'Exposition universelle de 1878 à Paris, un nouveau type de poupée fait son apparition sur le marché : « le bébé » à tête en biscuit, qui représente désormais l’enfant de 3 à 12 ans.

L’apparition du « bébé » correspond au formidable essor international de l’industrie française de la poupée et du jouet. Les principaux fabricants de cette époque sont Jumeau, Bru, Gaultier, Steiner, Fleischmann, mais aussi Thuillier, Schmitt, May et Halopeau. En 1899, quoique très populaires, les principaux fabricants français de poupées se réunissent dans une société unique, la Société française de bébés et jouets (SFBJ) pour tenter d’endiguer la concurrence étrangère, notamment allemande. La nouveauté de la production de la SFBJ a consisté en une série de « bébés de caractère » aux traits expressifs et aux proportions de très jeunes enfants, voire de nouveau-nés. Avec la première guerre, puis les « années folles », de nouveaux matériaux concurrencent le biscuit dans la fabrication de poupées : le celluloïd, le tissu bourré, la feutrine, entre autres avec les poupées Steiff et Käthe Kruse (Allemagne), Lenci (Italie), Kamkins (E.U.) et Vénus (France) pour les plus connues.

Simultanément, un nouveau type morphologique de poupée s’impose sur le marché : le « poupon » à corps mou qui représente le nouveau-né, avec une grosse tête sans cheveux et des yeux qu’on dit « vivants », puisqu’ils regardent aussi sur le côté.

Au moment où l'hygiène prend de l'importance, on apprend à laver les « baigneurs », mais on continue avec le chiffon, le caoutchouc et le carton bouilli.

Les principaux fabricants français de cette génération, en plus de la SFBJ, sont les fabricants de poupées en celluloïd : Petitcollin, la SNF (Société Nobel française) et Convert à Oyonnax dans l'Ain.

XXe siècle[modifier | modifier le code]

Les revues enfantines assurent également la promotion de poupées « prime », dont Bleuette de La Semaine de Suzette est certainement la plus célèbre avec son riche trousseau acheté tout fait ou confectionné par les fillettes à partir des patrons de la revue. La deuxième moitié du XXe siècle voit le développement des nouvelles matières plastiques et l’abandon progressif de tous les autres matériaux. En revanche, la variété des poupées fabriquées à cette époque est exceptionnelle : les poupées classiques côtoient aussi bien les baigneurs que les toutes nouvelles poupées mannequins, poupons à corps mou que les poupées caricaturales ou humoristiques.

La poupée mannequin lancée entre 1956 et 1959 par les Américains, Barbie, est née avec la mixité. Ce n'est pas une poupée de maternage, mais d'identification. En France, les principales concurrentes de Barbie sont Cathie et Tressy de Bella, ainsi que Mily et Dolly de Gégé. En 1951, la revue féminine Modes et Travaux proposa en exclusivité des poupées pour lesquelles paraissaient tous les mois des patrons permettant de leur constituer une garde-robe. Françoise, Michel et les autres remportent encore aujourd’hui un franc succès auprès des collectionneurs.

Marie-Anne Le Minor, à Pont-l'Abbé, a développé à partir de 1937, mais surtout pendant la période de l'après-guerre un atelier d'habillage de poupées vêtues de costumes folkloriques des divers pays bretons, mais aussi des diverses régions françaises.

Les principales entreprises qui utilisent encore du celluloïd sont Petitcollin, Nobel, Convert, et Maréchal. Mais les nouvelles entreprises qui s’imposent avec les nouvelles matières plastiques s’appellent Bella, Gégé, Clodrey et, beaucoup plus tard, Corolle. L'usage du celluloïd a été supprimé pour les poupées en 1960, entre autres parce qu'il était inflammable. L'électronique sert à faire parler les poupées, les microprocesseurs sont source de comportements divers. L'alternative entre la poupée adulte et enfant subsiste.

La concurrence de la production asiatique et l'augmentation des prix des matières premières dus aux chocs pétroliers ont engendré des difficultés économiques qui ont précipité la chute des grandes entreprises françaises de poupées (Bella, Gégé, Raynal et Clodrey).

Face à la prépondérance de Barbie, la société Corolle, créée par Catherine Réfabert en 1978 et rachetée par Mattel, représente environ 18 % du marché grâce à un positionnement haut de gamme. Jusqu'en 2004, la plupart des poupées Corolle sont fabriquées en France[4]

Poupées noires[modifier | modifier le code]

Après la période coloniale, l'industrialisation des poupées se fait uniquement sous des traits occidentaux, y compris pour les modèles vendus en Afrique[5]. La poupée noire de série est réintroduite dans la série des Barbie en 1968 avec Christie[6] et Corolle suit en 1984[5], mais il ne s'agit que de poupées blanches à la peau plus foncée et aux cheveux noirs[6]. Mattel attendra le lancement de Shani en 1991 pour donner à ses poupées noires des traits différents (comme un nez et des lèvres plus larges) sans être caricaturaux[6]. Au XXIe siècle, la diffusion des poupées noires s'accroît tant dans les pays occidentaux métissés qu'en Afrique[5].

Lancée en 1993, la première poupée noire populaire aux États-Unis est Addy Walker, lancée par la marque American Girl, spécialisée dans les poupées historiques[7]. Avec un arrière-plan historique réfléchi avec l'aide d'historiens et de spécialistes, Addy est présentée comme une jeune esclave qui s'enfuit avec sa mère pour conquérir sa liberté à la fin du XIXe siècle[6]. Ses cheveux qui légèrement frisés. La deuxième poupée afro-américaine, Cécile Rey, devant représenter une femme de la Louisiane des années 1850, n'est lancée qu'en 2011 puis remisée en 2014[6]. Lancée en 2016, Melody Ellison est une aspirante chanteuse des années 1960 aux cheveux lisses, mais est surtout la première poupée de la marque dont l'histoire la situe après l'abolition de l'esclavage[7],[6].

Stand de vente de poupées noires à Aix-en-Provence en 2006.

Au XIXe siècle et au début du XXe siècle, les poupées noires de tissu ou de chiffon sont fabriquées par Afro-Américaines anonymes, notamment les nounous du Sud esclavagiste[8],[9]. Face aux poupées dominantes, la fabrication de poupées noires uniques est théorisée comme un acte de résistance symbolique dans les années 1910 par des intellectuels afro-américains comme Booker T. Washington ou Marcus Garvey[10].

La poupée noire a cependant été fabriquée en Europe depuis les années 1850 et une production industrielle s’est développée dès le tout début du XXe siècle, mais dans un contexte colonial[5]. En Grande-Bretagne, le golliwog est une poupée de chiffon ou d'étoffe très populaire représentant une personne noire avec des traits caricaturaux[11], dont en évidence son rôle dans la diffusion des stéréotypes racistes est mis en lumière dans la deuxième partie du XXe siècle[12]. En France, les poupées de porcelaine, de chiffon et de celluloïd portent des noms aux relents racistes, comme « Bambouli » et « Bamboula » en costume antillais ou culotte à la mode du moment de la marque Urika[5]. Créé en vue de l’exposition coloniale de 1931[13], le modèle « Negri » de la marque Petitcollin[14] est le plus souvent proposé nu ou avec un pagne de raphia et des anneaux d’oreilles[5]. Il faut attendre les indépendances des pays africains pour que le catalogue devienne progressivement moins caricatural[5].

Les années 2010 voient de nombreux créateurs africains se lancer dans les poupées : la burkinabè Abibou Mare[15], le Nigérian Taofick Okoya, la Franco-Camerounaise Manuella Njomkam, l’Ivoirienne Sara Coulibaly avec Naima Dolls, l’Ivoirienne Fatoumata Koné, avec ses modèles féminins mais aussi masculins. Au-delà de leurs carnations foncées, ces poupées mettent en valeur les beautés noires et métisses, avec cheveux crépus ou frisés, mais aussi en valorisant les cultures africaines et en utilisant des vêtements ou des tissages de mode africaine (wax, du madras, le pagne kitaetc.)[5].

Influence sociologique[modifier | modifier le code]

Dans des études menées dans les années 1950, les pédopsychiatres afro-américains Kenneth et Mamie Clark ont créé le test dit « de la poupée noire » pour mettre en évidence les effets du racisme sur les enfants noirs. Le test met en jeu des fillettes et de jeunes garçons noirs avec deux poupons, l’un blanc, l’autre noir. Quand il leur est demandé de désigner le plus gentil, le plus joli, le plus moche, le plus méchant et celui auquel il s'identifie, une majorité d'enfants attribuent immédiatement les qualités positives au bébé blanc et les négatives au noir, tout en s’identifiant, après un temps d’hésitation, au poupon noir[5],[16]. La valorisation de la diversité des poupées et des corps est ainsi vue comme un moyen de lutter contre des pratiques telles l'éclaircissement de la peau[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Olivier-Beauregard, « Pseudo-poupée et caricature égyptiennes », sur Persée.fr.
  2. Florence Specque, Les Choses. Une histoire de la nature morte, Paris, Lienart éditions, , 447 p. (ISBN 978-2-35906-383-7), p. 207
  3. Amélie Calderone, « Introduction », Cahiers Fablijes, no HS1,‎ (ISSN 2999-9154, DOI 10.35562/fablijes.82, lire en ligne, consulté le )
  4. « Situation stabilisée », Les Échos, délocalisations, le grand défi - Jouet no 19175,‎ , p. 108 (lire en ligne, consulté le )
  5. a b c d e f g h i et j Sandrine Berthaud-Clair, « Petite fille noire cherche poupée qui lui ressemble… vraiment », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  6. a b c d e et f (en) Aisha Harris, « The Making of an American Girl », sur slate.com, (consulté le ).
  7. a et b Agathe Charnet, « Addy Walker, l'histoire de la première «poupée-esclave» », sur slate.fr, (consulté le ).
  8. « De fascinantes poupées noires à la Maison-Rouge », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  9. Viktor Lazlo, « Vous avez dit poupées noires ? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur liberation.fr, (consulté le ).
  10. (en) Brit Bennett, « Addy Walker, American Girl », sur theparisreview.or, (consulté le ).
  11. (en) David Pilgrim, « The Golliwog Caricature », sur ferris.edu, Ferris State University, (consulté le ).
  12. (en) Marcus Dunk, « How the golliwog went from innocent children's hero to symbol of bitter controversy », Daily Mail Online, (consulté le ).
  13. Pascal Ambrosi, « La nouvelle jeunesse du poupon Petit Collin », Les Échos,‎
  14. « Negri, Baigneur Petitcollin, France, 1930 (vers) », sur mad.lesartsdecoratifs.fr, Les Arts Décoratifs (consulté le ).
  15. Agence France-Presse, « Des poupées noires fabriquées au Burkina Faso », sur voaafrique.com, (consulté le ).
  16. (en) Michael Beschloss, « How an Experiment With Dolls Helped Lead to School Integration », sur nytimes.com, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Samy Odin, Baby-boom : Poupées françaises 1946-1959, Musée de la poupée Paris, , 80 p. (ISBN 978-2-913684-10-2 et 2-913684-10-6)
  • Samy Odin, Baby-boom la suite : Poupées françaises 1960-1970, Paris, Musée de la poupée Paris, , 80 p. (ISBN 978-2-913684-12-6 et 2-913684-12-2)
  • Constance Eileen King, Le monde des poupées, Edita-Vilo, , 255 p.
  • Olivia Bristol (trad. de l'anglais), Les poupées, Paris, Gründ, , 176 p. (ISBN 2-7000-2222-X)
  • Janine Trotereau, L'Univers de la Poupée, Paris, Solar, , 143 p. (ISBN 2-263-03037-9)
  • Samy Odin, Les poupées, Paris, Chne, , 128 p. (ISBN 2-84277-238-5)
  • Caroline Goodfellow, Merveilleuses poupées, Solar, , 160 p. (ISBN 2-263-00034-8)
  • Samy Odin et Guido Odin, Les poupées de la SFBJ, Société Française de Fabrication de Bébés et de Jouets, 1899-1957, Paris, Musée de la poupée, , 120 p. (ISBN 2-913684-01-7)
  • Anne Libouban, Les poupées Le Minor : Un petit monde de haute couture, Coop Breizh, (ISBN 978-2-84346-445-4 et 2-84346-445-5)
  • Robert Capia, Les Poupées françaises, Paris, Arthaud, , 210 p. (ISBN 2-7003-0590-6)
  • Robert Capia, Poupées, Arthaud, , 143 p. (ISBN 2-7003-0483-7)
  • François Theimer, Répertoire des marques et des cotes des poupées, Toucy, Éditions Polichinelle, , 240 p. (ISBN 2-910858-12-X)
  • Valérie Jackson Douet, Le Guide mondial des poupées de collection, CELIV, , 140 p. (ISBN 2-86535-211-0)
  • Brenda Gerwat-Clark, Le livre des poupées de collection, 128 p. (ISBN 978-2-84584-036-2 et 2-84584-036-5)
  • Kathy Moreau, Poupées et Baigneurs français de celluloïd, Paris, Éditions de l'Amateur, , 160 p. (ISBN 2-85917-183-5)
  • Catherine Brisou, Poupées du temps passé : Histoire d'une collection, P. Gauthier, , 128 p.
  • François Theimer, Mademoiselle Mignonnette, poupée de poche, Éditions Polichinelle, , 160 p. (ISBN 2-910858-13-8)
  • Hermine, Amour de poupées, Paris, Amateur, , 160 p. (ISBN 2-85917-364-1)
  • Yvonne de Sike, Les Poupées, une histoire millénaire, Paris, Editions de La Martinière, , 165 p. (ISBN 2-7324-2430-7)
  • Collectif, Poupées : [exposition, Paris, Halle Saint-Pierre, 19 janvier-25 juillet 2004], Paris, Gallimard, , 208 p. (ISBN 2-07-073075-1)
  • Gérard Etienbled, Les poupées, Paris, Hermé, , 152 p. (ISBN 2-86665-295-9)
  • Lélie Carnot, La Folie des poupées de pays, Paris, Hermé, , 152 p. (ISBN 2-86665-295-9)
  • Élisabeth Chauveau, Poupées et bébés en celluloïd : Cent ans d'Histoire de la poupée française (1881-1979), Éditions du Dauphin, , 216 p. (ISBN 978-2-7163-1455-8 et 2-7163-1455-1)
  • Patrick Herman, Poupées Made in Belgium, Glénat, (ISBN 2-87176-004-7)
  • Mathilde Héritier, Samy Odin et Guido Odin, Mignonnette : Son histoire, son trousseau, son univers, 1878-1917, Musée de la poupée, , 296 p. (ISBN 2-913684-05-X)
  • Ysabelle Perrin, Les poupées allemandes : Armand Marseille, , 57 p.
  • Samy Odin et Guido Odin, Poupées françaises, 1850-1940, Paris, Musée de la poupée, , 48 p. (ISBN 2-913684-00-9)
  • Beauregard Ollivier. Pseudo-poupée et caricature égyptiennes. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série. Tome 3, 1892. pp. 77–86

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