« Prostitution forcée » : différence entre les versions

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[[Fichier:Johannessen - Zur Prostitution gezwungen - 1915.jpeg|vignette|''Prostitution forcée'', [[Aksel Waldemar Johannessen]] (1915)]]
La '''prostitution forcée''' est la [[prostitution]] imposée [[coercition|par un tiers]] et une variante d'[[esclavage sexuel]]. Le terme « prostitution forcée » figure dans les traités internationaux et humanitaires, comme le [[Statut de Rome]] mais l'application de ces conventions est inégale. Le Statut de Rome inclut la prostitution forcée parmi les [[crimes contre l'humanité]] et les [[crimes de guerre]].

La '''prostitution forcée''' est la [[prostitution]] imposée [[coercition|par un tiers]] et une variante d'[[esclavage sexuel]]. Le terme « prostitution forcée » figure dans les traités internationaux et humanitaires, comme le [[Statut de Rome]], mais l'application de ces conventions est inégale. Le Statut de Rome inclut la prostitution forcée parmi les [[crimes contre l'humanité]] et les [[crimes de guerre]].


== Législations relatives à la prostitution forcée ==
== Législations relatives à la prostitution forcée ==
La prostitution forcée est illégale dans les [[coutume]]s de tous les pays<ref name="Bantekas 2003 6">{{ouvrage|titre= International Criminal Law|numéro d'édition=2d|nom= Bantekas |prénom= Ilias |auteur2=Susan Nash |année= 2003|éditeur=Routledge |lieu= Cavendish |isbn= 978-1859417768 |url= https://books.google.com/books?id=MyP4tSaMA_IC|page=6}}</ref>. Elle ne doit pas être confondue avec la prostitution libre, sur laquelle les pays adoptent des législations diverses : certains l'interdisent sous peine de mort<ref>{{lien web|url=http://www.uri.edu/artsci/wms/hughes/iran.htm|titre=Iran - Facts on Trafficking and Prostitution|consulté le=25 mars 2015|archive-url=https://web.archive.org/web/20141008164248/http://www.uri.edu/artsci/wms/hughes/iran.htm|archive-date=8 October 2014}}</ref>, d'autres considèrent qu'elle est légale et reconnue dans la réglementation en tant qu'activité professionnelle.
La prostitution forcée est illégale dans les [[coutume]]s de tous les pays<ref name="Bantekas 2003 6">{{ouvrage|langue=en|titre= International Criminal Law|numéro d'édition=2d|nom= Bantekas |prénom= Ilias |auteur2=Susan Nash |année= 2003|éditeur=Routledge |lieu= Cavendish |isbn= 978-1859417768 |url= https://books.google.com/books?id=MyP4tSaMA_IC|page=6}}</ref>. Elle ne doit pas être confondue avec la prostitution libre, sur laquelle les pays adoptent des législations diverses : certains l'interdisent sous peine de mort<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.uri.edu/artsci/wms/hughes/iran.htm|titre=Iran - Facts on Trafficking and Prostitution|consulté le=25 mars 2015|archive-url=https://web.archive.org/web/20141008164248/http://www.uri.edu/artsci/wms/hughes/iran.htm|archive-date=08-10-2014}}</ref>, d'autres considèrent qu'elle est légale et reconnue dans la réglementation en tant qu'activité professionnelle.


S'il existe diverses législations sur la prostitution des adultes, la [[prostitution enfantine]] est illégale dans pratiquement tous les pays du monde. En 1949, l'[[Assemblée générale des Nations unies]] adopte la [[Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui]]. Cette convention remplace plusieurs traités précédents, qui portaient sur certains aspects de la prostitution forcée mais aussi sur d'autres éléments relatifs à la prostitution. La Convention de 1949 rend illégales l'embauche et l'incitation à des fins de prostitution ainsi que l'exploitation de [[bordel]]s<ref name="Bantekas 2003 6"/>. De nombreux États ne ratifient pas le traité car la prostitution y est légale et réglementée en tant qu'activité professionnelle : en [[Allemagne]]<ref name="economist-prostitution2004" />, aux [[Pays-Bas]]<ref name="economist-prostitution2004" />, en [[Nouvelle-Zélande]]<ref name="Economist-prostitution-2008">{{article|url=http://www.economist.com/world/international/displaystory.cfm?story_id=E1_TNVTGVRN|titre=Policing prostitution: The oldest conundrum|périodique=The Economist|date=30 October 2008|consulté le=11 janvier 2010}} {{Accès payant}}</ref>, en [[Grèce]]<ref>{{lien web|url=https://2009-2017.state.gov/j/drl/rls/hrrpt/2002/18368.htm|titre=Greece|site=U.S. Department of State|consulté le=25 mars 2015}}</ref> et en [[Turquie]]<ref>{{article|url=http://mobile.nytimes.com/2013/01/24/world/middleeast/24iht-m24-turkey-brothel.html|titre=Turkey Cracks Down on Legal Brothels|prénom=Susanne|nom=Güsten|date=23 January 2013|journal=The New York Times|consulté le=11 décembre 2015}}</ref>, entre autres.
S'il existe diverses législations sur la prostitution des adultes, la [[prostitution enfantine]] est illégale dans pratiquement tous les pays du monde. En 1949, l'[[Assemblée générale des Nations unies]] adopte la [[Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui]]. Cette convention remplace plusieurs traités précédents, qui portaient sur certains aspects de la prostitution forcée mais aussi sur d'autres éléments relatifs à la prostitution. La Convention de 1949 rend illégales l'embauche et l'incitation à des fins de prostitution ainsi que l'exploitation de [[bordel]]s<ref name="Bantekas 2003 6"/>. De nombreux États ne ratifient pas le traité car la prostitution y est légale et réglementée en tant qu'activité professionnelle : en [[Allemagne]]<ref name="economist-prostitution2004" />, aux [[Pays-Bas]]<ref name="economist-prostitution2004" />, en [[Nouvelle-Zélande]]<ref name="Economist-prostitution-2008">{{article|langue=en|url=http://www.economist.com/world/international/displaystory.cfm?story_id=E1_TNVTGVRN|titre=Policing prostitution: The oldest conundrum|périodique=The Economist|date=30-10-2008|consulté le=11 janvier 2010}} {{Accès payant}}</ref>, en [[Grèce]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://2009-2017.state.gov/j/drl/rls/hrrpt/2002/18368.htm|titre=Greece|site=U.S. Department of State|consulté le=25 mars 2015}}</ref> et en [[Turquie]]<ref>{{article|langue=en|url=http://www.nytimes.com/2013/01/24/world/middleeast/24iht-m24-turkey-brothel.html|titre=Turkey Cracks Down on Legal Brothels|prénom=Susanne|nom=Güsten|date=23-01-2013|journal=The New York Times|consulté le=11 décembre 2015}}</ref>, entre autres.


=== Crime contre l'humanité et crime de guerre ===
=== Crime contre l'humanité et crime de guerre ===
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Le [[Statut de Rome]] inclut la prostitution forcée dans les [[crimes contre l'humanité]] (article 7) et les [[crimes de guerre]] (article 8).
Le [[Statut de Rome]] inclut la prostitution forcée dans les [[crimes contre l'humanité]] (article 7) et les [[crimes de guerre]] (article 8).


{{citation bloc|Aux fins du présent Statut, on entend par crime contre l'humanité l'un quelconque des actes ci-après lorsqu'il est commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque :<br>
{{citation bloc|Aux fins du présent Statut, on entend par crime contre l'humanité l'un quelconque des actes ci-après lorsqu'il est commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque :<br>
[[Viol]], [[esclavage sexuel]], prostitution forcée, [[grossesse forcée]], [[stérilisation forcée]] ou toute autre forme de [[violence sexuelle]] de gravité comparable<ref name="statutrome">{{lien web|titre=Statut de Rome de la Cour pénale internationale|site=icc-cpi.int|url=https://www.icc-cpi.int/NR/rdonlyres/ADD16852-AEE9-4757-ABE7-9CDC7CF02886/283948/RomeStatuteFra1.pdf}}. {{pdf}} </ref>.}}
[[Viol]], [[esclavage sexuel]], prostitution forcée, [[grossesse forcée]], [[stérilisation forcée]] ou toute autre forme de [[violence sexuelle]] de gravité comparable<ref name="statutrome">{{lien web|titre=Statut de Rome de la Cour pénale internationale|site=icc-cpi.int|url=https://www.icc-cpi.int/NR/rdonlyres/ADD16852-AEE9-4757-ABE7-9CDC7CF02886/283948/RomeStatuteFra1.pdf}}. {{pdf}}</ref>.}}
{{citation bloc|Aux fins du Statut, on entend par « crimes de guerre » :<br>
{{citation bloc|Aux fins du Statut, on entend par « crimes de guerre » :<br>
xxii) Le viol, l'esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, telle que définie à l'article 7, paragraphe 2, alinéa f), la stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle constituant une infraction grave aux [[Conventions de Genève]]<ref name="statutrome"/>.}}
xxii) Le viol, l'esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, telle que définie à l'article 7, paragraphe 2, alinéa f), la stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle constituant une infraction grave aux [[Conventions de Genève]]<ref name="statutrome"/>.}}


== Traite d'êtres humains ==
== Traite d'êtres humains ==
{{article principal|Traite des êtres humains|Trafic sexuel}}
{{article principal|Traite des êtres humains|Trafic sexuel}}
Après la première convention internationale sur la traite d'êtres humains, qui s'est tenue à Paris en 1885, une série d'initiatives sont lancées pour limiter la commercialisation des femmes à des fins sexuelles. La [[Société des nations]] et l'[[organisation des Nations unies]] ont soulevé le problème<ref>{{ouvrage|titre= Global Sex|nom= Altman|prénom=Dennis |année=2001 |éditeur=University of Chicago Press |isbn= 9780226016054 |url=https://books.google.com/books?id=XC0QDlW3YFAC&q=forced+prostitution |page=114 }}</ref>.
Après la première convention internationale sur la traite d'êtres humains, qui s'est tenue à Paris en 1885, une série d'initiatives est lancée pour limiter la commercialisation des femmes à des fins sexuelles. La [[Société des nations]] et l'[[organisation des Nations unies]] ont soulevé le problème<ref>{{ouvrage|langue=en|titre= Global Sex|nom= Altman|prénom=Dennis |année=2001 |éditeur=University of Chicago Press |isbn= 9780226016054 |url=https://books.google.com/books?id=XC0QDlW3YFAC&q=forced+prostitution |page=114 }}</ref>.


La traite d'êtres humains, en particulier les filles et les femmes, conduit souvent à la prostitution forcée et à l'[[esclavage sexuel]]. D'après un rapport de l'[[Office des Nations unies contre les drogues et le crime]], les victimes de cette traite à l'international sont le plus souvent envoyées en [[Thaïlande]], au [[Japon]], en [[Israël]], en [[Belgique]], aux Pays-Bas, en Allemagne, en [[Italie]], en [[Turquie]] et aux [[États-Unis]]<ref name="news.bbc.co.uk">{{article|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/6497799.stm|titre=UN highlights human trafficking|date=26 March 2007|consulté le=11 janvier 2010|périodique=the [[BBC]]}}</ref>. En majorité, ces victimes proviennent de Thaïlande, de Chine, du [[Nigeria]], d'[[Albanie]], de [[Bulgarie]], de [[Biélorussie]], de [[Moldavie]] et d'[[Ukraine]]<ref name="news.bbc.co.uk"/>. Les victimes de {{Lien|langue=en|trad=Cybersex trafficking|fr= traite sexuelle par Internet}} sont emmenées puis obligées d'accepter des actes sexuels ou bien elles subissent des viols devant une [[webcam]], diffusés en direct<ref>{{article|nom=Carback|prénom=Joshua T.|date=2018 |titre=Cybersex Trafficking: Toward a More Effective Prosecutorial Response|journal=Criminal Law Bulletin |volume=54 |numéro=1 |pages=64–183|ref=none}} p. 64.</ref>{{,}}<ref>{{article|nom1=Greiman|prénom1=Virginia|nom2=Bain |prénom2=Christina |date=2013 |titre=The Emergence of Cyber Activity as a Gateway to Human Trafficking|journal=Journal of Information Warfare |volume=12 |numéro=2 |pages=41–49|ref=none}} p. 43.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.reuters.com/article/us-conference-women-cybersextrafficking/surge-in-online-sex-trade-of-children-challenges-anti-slavery-campaigners-idUSKBN13Q54E|titre=Surge in online sex trade of children challenges anti-slavery campaigners|date=December 1, 2016|website=Reuters}}</ref> ; ces vidéos donnent souvent lieu à des transactions financières ([[monétisation]])<ref>{{lien web|url=https://www.europol.europa.eu/crime-areas-and-trends/crime-areas/child-sexual-exploitation|titre=Child Sexual Exploitation|date=2020|website=Europol}}</ref>.
La traite d'êtres humains, en particulier les filles et les femmes, conduit souvent à la prostitution forcée et à l'[[esclavage sexuel]]. D'après un rapport de l'[[Office des Nations unies contre les drogues et le crime]], les victimes de cette traite à l'international sont le plus souvent envoyées en [[Thaïlande]], au [[Japon]], en [[Israël]], en [[Belgique]], aux Pays-Bas, en Allemagne, en [[Italie]], en [[Turquie]] et aux [[États-Unis]]<ref name="news.bbc.co.uk">{{article|langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/6497799.stm|titre=UN highlights human trafficking|date=26-03-2007|consulté le=11 janvier 2010|périodique=[[BBC]]}}</ref>. En majorité, ces victimes proviennent de Thaïlande, de Chine, du [[Nigeria]], d'[[Albanie]], de [[Bulgarie]], de [[Biélorussie]], de [[Moldavie]] et d'[[Ukraine]]<ref name="news.bbc.co.uk"/>. Les victimes de [[Trafic sexuel par Internet|traite sexuelle par Internet]] sont emmenées puis obligées d'accepter des actes sexuels ou bien elles subissent des viols devant une [[webcam]], diffusés en direct<ref>{{article|langue=en|nom=Carback|prénom=Joshua T.|date=2018 |titre=Cybersex Trafficking: Toward a More Effective Prosecutorial Response|journal=Criminal Law Bulletin |volume=54 |numéro=1 |pages=64–183}} p. 64.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|nom1=Greiman|prénom1=Virginia|nom2=Bain |prénom2=Christina |date=2013 |titre=The Emergence of Cyber Activity as a Gateway to Human Trafficking|journal=Journal of Information Warfare |volume=12 |numéro=2 |pages=41–49}} p. 43.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.reuters.com/article/us-conference-women-cybersextrafficking/surge-in-online-sex-trade-of-children-challenges-anti-slavery-campaigners-idUSKBN13Q54E|titre=Surge in online sex trade of children challenges anti-slavery campaigners|date=01-12-2016|site=Reuters}}</ref> ; ces vidéos donnent souvent lieu à des transactions financières ([[monétisation]])<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.europol.europa.eu/crime-areas-and-trends/crime-areas/child-sexual-exploitation|titre=Child Sexual Exploitation|date=2020|site=Europol}}</ref>.


En 2010, un rapport de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime estime que, mondialement, 70% des victimes connues de la traite d'êtres humains sont destinées à l'exploitation sexuelle, 18% au [[Esclavage contemporain|travail forcé]] et 3% à d'autres formes d'exploitation. En septembre 2011, la Commission européenne préliminaire propose les données suivantes : 75% des victimes du [[Trafic sexuel|trafic de personnes servent à l'exploitation sexuelle]], les 25% restants sont utilisées pour le travail forcé et d'autres formes d'exploitation<ref>''The EU Strategy towards the Eradication of Trafficking in Human Beings, 2012–2016'', [[Commission européenne]] {{Lien|trad=Directorate-General for Migration and Home Affairs}}.</ref>.
En 2010, un rapport de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime estime que, mondialement, 70% des victimes connues de la traite d'êtres humains sont destinées à l'exploitation sexuelle, 18% au [[Esclavage contemporain|travail forcé]] et 3% à d'autres formes d'exploitation. En septembre 2011, la Commission européenne préliminaire propose les données suivantes : 75% des victimes du [[Trafic sexuel|trafic de personnes servent à l'exploitation sexuelle]], les 25% restants sont utilisées pour le travail forcé et d'autres formes d'exploitation<ref>''The EU Strategy towards the Eradication of Trafficking in Human Beings, 2012–2016'', [[Commission européenne]] {{Lien|trad=Directorate-General for Migration and Home Affairs}}.</ref>.


En raison de la nature souvent clandestine de la prostitution et de différences méthodologiques pour séparer la prostitution forcée de la prostitution libre, il est difficile d'estimer avec précision l'ampleur du phénomène. En 2008, un rapport du [[Département d'État des États-Unis]] annonce : {{citation|chaque année, d'après les recherches commandées par le gouvernement en 2006, entre {{formatnum:600000}} et {{formatnum:800000}} personnes victimes de trafic d'êtres humains traversent la frontière nationale ; ce recensement ne tient pas compte des millions de victimes dans leur propre pays. Environ 80% des victimes transnationales sont des femmes et des filles {{incise|les mineures peuvent représenter jusqu'à 50%}} et la majorité de ces victimes est destinée à l'exploitation sexuelle marchande}}<ref>{{lien web|url=https://2001-2009.state.gov/g/tip/rls/tiprpt/2005/46606.htm|titre=Trafficking in Persons Report, I. Introduction|consulté le=30 janvier 2010|date= 3 June 2005}}</ref>. En 2014, un rapport de la Commission européenne établit qu'entre 2010 et 2013, dans les 28 États-membres de l'[[Union européenne]], {{formatnum:30146}} personnes sont signalées comme victimes de trafic d'êtres humains, dont 69% sont victimes d'exploitation sexuelle<ref>[https://www.bbc.com/news/world-europe-29660126 Trafficking harms 30,000 in EU - most in sex trade], BBC News (17 October 2014).</ref>.
En raison de la nature souvent clandestine de la prostitution et de différences méthodologiques pour séparer la prostitution forcée de la prostitution libre, il est difficile d'estimer avec précision l'ampleur du phénomène. En 2008, un rapport du [[département d'État des États-Unis]] annonce : {{citation|chaque année, d'après les recherches commandées par le gouvernement en 2006, entre {{formatnum:600000}} et {{nombre|800000|personnes}} victimes de trafic d'êtres humains traversent la frontière nationale ; ce recensement ne tient pas compte des millions de victimes dans leur propre pays. Environ 80% des victimes transnationales sont des femmes et des filles {{incise|les mineures peuvent représenter jusqu'à 50%}} et la majorité de ces victimes est destinée à l'exploitation sexuelle marchande}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://2001-2009.state.gov/g/tip/rls/tiprpt/2005/46606.htm|titre=Trafficking in Persons Report, I. Introduction|consulté le=30 janvier 2010|date=03-06-2005}}</ref>. En 2014, un rapport de la Commission européenne établit qu'entre 2010 et 2013, dans les 28 États-membres de l'[[Union européenne]], {{nombre|30146|personnes}} sont signalées comme victimes de trafic d'êtres humains, dont 69% sont victimes d'exploitation sexuelle<ref>[https://www.bbc.com/news/world-europe-29660126 Trafficking harms 30,000 in EU - most in sex trade], BBC News (17 octobre 2014).</ref>.


Néanmoins, d'après ''[[The Economist]]'' en 2004, seule une petite fraction des prostituées est clairement victime de la traite d'êtres humains<ref name="economist-prostitution2004">{{article|url=http://www.economist.com/node/3151258|titre=Prostitution: Sex is their business|date=2 September 2004|consulté le=15 décembre 2009|périodique=The Economist}} {{accès payant}}</ref>.
Néanmoins, d'après ''[[The Economist]]'' en 2004, seule une petite fraction des prostituées est clairement victime de la traite d'êtres humains<ref name="economist-prostitution2004">{{article|langue=en|url=http://www.economist.com/node/3151258|titre=Prostitution: Sex is their business|date=02-09-2004|consulté le=15 décembre 2009|périodique=The Economist}} {{accès payant}}</ref>.


Le [[Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants]] (aussi appelé protocole de Palerme), dans le cadre de la [[Convention de Palerme]], décrit la traite d'êtres humains comme {{citation|le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation}}<ref>[http://www.unodc.org/documents/treaties/UNTOC/Publications/TOC%20Convention/TOCebook-e.pdf "United Nations Convention against Transnational Organized Crime"], Annex II, Section I, Article 3 (pg. 42). Retrieved on 21 September 2009.</ref>. [[Sigma Huda]], rapporteuse spéciale sur la traite des personnes, remarque qu'{{citation|en majeure partie, la prostitution qui a actuellement cours dans le monde correspond aux critères de traite}}<ref>{{lien web|titre=Prostitution and Human Trafficking: Tackling Demand <!--The Criminal Justice and Immigration Bill:A Briefing from CARE--> |url=http://chaste.org.uk/public_documents/CJI_Briefing_Doc_CARE_CHASTE_001.pdf |consulté le=19 février 2013 |archive-url=https://web.archive.org/web/20120305202011/http://www.chaste.org.uk/public_documents/CJI_Briefing_Doc_CARE_CHASTE_001.pdf |archive-date=5 March 2012 }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.ontheissuesmagazine.com/july08/july2008_5.php|titre="It's Not TV, Its Sexploitation" Protest Against Home Box Office|auteur=Norma Ramos|éditeur=On the Issues Magazine|date=Summer 2008|consulté le=11 janvier 2010}}</ref>. Toutefois, pour [[Save the Children]], le trafic de personnes et la prostitution relèvent de domaines distincts<ref>{{lien web|url=http://www.savethechildren.net/nepal/key_issues/traffdefinition.html |archive-url=https://web.archive.org/web/20070808002851/http://www.savethechildren.net/nepal/key_issues/traffdefinition.html |archive-date=8 August 2007 |titre=Definition of Trafficking |éditeur=Save the Children |consulté le=11 janvier 2010}}</ref>.
Le [[Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants]] (aussi appelé protocole de Palerme), dans le cadre de la [[Convention de Palerme]], décrit la traite d'êtres humains comme {{citation|le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation}}<ref>[http://www.unodc.org/documents/treaties/UNTOC/Publications/TOC%20Convention/TOCebook-e.pdf "United Nations Convention against Transnational Organized Crime"], Annex II, Section I, Article 3 (pg. 42). Retrieved on 21 September 2009.</ref>. [[Sigma Huda]], rapporteuse spéciale sur la traite des personnes, remarque qu'{{citation|en majeure partie, la prostitution qui a actuellement cours dans le monde correspond aux critères de traite}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=Prostitution and Human Trafficking: Tackling Demand <!--The Criminal Justice and Immigration Bill:A Briefing from CARE--> |url=http://chaste.org.uk/public_documents/CJI_Briefing_Doc_CARE_CHASTE_001.pdf |consulté le=19 février 2013 |archive-url=https://web.archive.org/web/20120305202011/http://www.chaste.org.uk/public_documents/CJI_Briefing_Doc_CARE_CHASTE_001.pdf |archive-date=05-03-2012 }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.ontheissuesmagazine.com/july08/july2008_5.php|titre="It's Not TV, Its Sexploitation" Protest Against Home Box Office|auteur=Norma Ramos|site=On the Issues Magazine|date=été 2008|consulté le=11 janvier 2010}}</ref>. Toutefois, pour [[Save the Children]], le trafic de personnes et la prostitution relèvent de domaines distincts<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.savethechildren.net/nepal/key_issues/traffdefinition.html |archive-url=https://web.archive.org/web/20070808002851/http://www.savethechildren.net/nepal/key_issues/traffdefinition.html |archive-date=08-08-2007 |titre=Definition of Trafficking |site=Save the Children |consulté le=11 janvier 2010}}</ref>.


== Prostitution enfantine ==
== Prostitution enfantine ==
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La prostitution enfantine est fondamentalement considérée comme une exploitation non consentie car les enfants sont trop jeunes pour [[majorité sexuelle|accorder leur consentement légal]]. Dans la majorité des pays, la prostitution enfantine est illégale, quel que soit l'âge du mineur.
La prostitution enfantine est fondamentalement considérée comme une exploitation non consentie car les enfants sont trop jeunes pour [[majorité sexuelle|accorder leur consentement légal]]. Dans la majorité des pays, la prostitution enfantine est illégale, quel que soit l'âge du mineur.


Les États signataires du [[protocole facultatif sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants]] sont dans l'obligation d'interdire la prostitution des mineurs. Le protocole entre en vigueur le 18 janvier 2002<ref name=Protocol2>{{lien web|titre=Optional Protocol to the Convention on the Rights of the Child on the sale of children, child prostitution and child pornography|site=United Nations Treaty Collection|url=http://treaties.un.org/Pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no=IV-11-c&chapter=4&lang=en|consulté le=15 décembre 2013}}</ref>.
Les États signataires du [[protocole facultatif sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants]] sont dans l'obligation d'interdire la prostitution des mineurs. Le protocole entre en vigueur le 18 janvier 2002<ref name=Protocol2>{{lien web|langue=en|titre=Optional Protocol to the Convention on the Rights of the Child on the sale of children, child prostitution and child pornography|site=United Nations Treaty Collection|url=http://treaties.un.org/Pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no=IV-11-c&chapter=4&lang=en|consulté le=15 décembre 2013}}</ref>.


En 1999, la [[Convention 182|Convention concernant l'interdiction et l'action immédiate pour l'élimination des pires formes de travail des enfants]] de l'[[Organisation internationale du travail]] statue que {{citation|l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant à des fins de prostitution}} fait partie des {{citation|pires formes de travail des enfants}}. Adopté en 1999, le traité dispose que tout pays qui le ratifie doit éradiquer immédiatement cette pratique.
En 1999, la [[Convention 182|Convention concernant l'interdiction et l'action immédiate pour l'élimination des pires formes de travail des enfants]] de l'[[Organisation internationale du travail]] statue que {{citation|l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant à des fins de prostitution}} fait partie des {{citation|pires formes de travail des enfants}}. Adopté en 1999, le traité dispose que tout pays qui le ratifie doit éradiquer immédiatement cette pratique.


Aux États-Unis, le {{Lien|langue=en|fr=Victims of Trafficking and Violence Protection Act of 2000}} considère que toute {{citation|forme d'acte sexuel marchand [qui] est obtenu par la force, la tromperie ou la coercition, ou qui implique une personne n'ayant pas atteint 18 ans}} est une {{citation|forme grave de trafic de personnes}}<ref>{{lien web|url=https://www.state.gov/g/tip/laws/61124.htm|archive-url=https://web.archive.org/web/20090312050500/http://www.state.gov/g/tip/laws/61124.htm|archive-date=12 March 2009|titre=Victims of Trafficking and Violence Protection Act of 2000|éditeur=US State Department|consulté le=17 février 2010|date=28 October 2000}}</ref>.
Aux États-Unis, le ''[[Victims of Trafficking and Violence Protection Act of 2000]]'' considère que toute {{citation|forme d'acte sexuel marchand [qui] est obtenu par la force, la tromperie ou la coercition, ou qui implique une personne n'ayant pas atteint 18 ans}} est une {{citation|forme grave de trafic de personnes}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.state.gov/g/tip/laws/61124.htm|archive-url=https://web.archive.org/web/20090312050500/http://www.state.gov/g/tip/laws/61124.htm|archive-date=12-03-2009|titre=Victims of Trafficking and Violence Protection Act of 2000|éditeur=US State Department|consulté le=17 février 2010|date=28-10-2000}}</ref>.


Dans de nombreux États, surtout les plus pauvres, la prostitution enfantine demeure un véritable problème et de nombreux touristes venus de pays occidentaux visitent ces territoires pour s'adonner au {{Lien|langue=en|trad=child sex tourism|fr=tourisme sexuel sur les mineurs}}. La {{Lien|langue=en|trad=Child prostitution in Thailand|fr=Thaïlande}}, le [[Cambodge]], l’[[Inde]], le [[Brésil]] et le {{Lien|langue=en|trad=Child prostitution in Mexico|fr=Mexique}} sont des plaques tournantes de l’exploitation sexuelle d'enfants<ref>{{lien web|url=http://www.ipsnews.net/news.asp?idnews=38872 |titre=RIGHTS-MEXICO: 16,000 Victims of Child Sexual Exploitation |auteur=Emilio Godoy |éditeur=IPS |date=13 August 2007 |archive-url=https://web.archive.org/web/20120326111520/http://www.ipsnews.net/news.asp?idnews=38872 |archive-date=26 March 2012 }}</ref>.
Dans de nombreux États, surtout les plus pauvres, la prostitution enfantine demeure un véritable problème et de nombreux touristes venus de pays occidentaux visitent ces territoires pour s'adonner au [[tourisme sexuel impliquant des enfants]]. La {{Lien|langue=en|trad=Child prostitution in Thailand|fr=prostitution enfantine en Thaïlande|texte=Thaïlande}}, le [[Cambodge]], l’[[Inde]], le [[Brésil]] et le {{Lien|langue=en|trad=Child prostitution in Mexico|fr=Prostitution enfantine au Mexique|texte=Mexique}} sont des plaques tournantes de l’exploitation sexuelle d'enfants<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.ipsnews.net/news.asp?idnews=38872 |titre=RIGHTS-MEXICO: 16,000 Victims of Child Sexual Exploitation |auteur=Emilio Godoy |éditeur=IPS |date=13-08-2007 |archive-url=https://web.archive.org/web/20120326111520/http://www.ipsnews.net/news.asp?idnews=38872 |archive-date=26-03-2012 }}</ref>.


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Esclavage et prostitution ===
=== Esclavage et prostitution ===
{{...}}
{{...}}

=== Prostitution rituelle ===
=== Prostitution rituelle ===
{{article principal|Prostitution sacrée}}
{{article principal|Prostitution sacrée}}
{{...}}
{{...}}

=== Guerre de Canudos au Brésil ===
=== Guerre de Canudos au Brésil ===
La [[guerre de Canudos]] (1895-1898) est un conflit inégal entre l'État du [[Brésil]] et environ {{formatnum:30000}} habitants d'une communauté rebelle appelée [[Canudos]], au Nord-Est du [[Bahia]]<ref name="Levine">{{article|nom1=Levine |prénom1=Robert M. |titre=Canudos in the National Context |journal=The Americas |date=October 1991 |volume=48 |numéro=2 |page=208 |doi=10.2307/1006824 |jstor=1006824 }}</ref>. Cette [[guerre civile]] est la plus meurtrière de l'histoire brésilienne et elle s’achève sur des atrocités collectives<ref name="Epoca">{{lien web|titre=Especial – NOTÍCIAS – Uma nova agenda militar |url=http://revistaepoca.globo.com/Revista/Epoca/0,,EMI14439-15273-4,00-UMA+NOVA+AGENDA+MILITAR.html |website=revistaepoca.globo.com |éditeur=ÉPOCA |consulté le=21 octobre 2019}}</ref>. Après plusieurs tentatives infructueuses de répression militaire, la révolte est brutalement écrasée en octobre 1897, avec l'arrivée d'une vaste armée brésilienne qui investit le village et tue pratiquement tous ses habitants. Les hommes sont découpés devant leurs épouses et leurs enfants. Quelques-unes des survivantes sont [[Esclavage|réduites en esclavage]] et envoyées dans des bordels au [[Salvador (Bahia)|Salvador]]<ref name="Robb">{{ouvrage|nom1=Robb |prénom1=Peter |titre=A Death in Brazil |date=2004 |éditeur=Picador |isbn=978-0312424879 |page=208 |numéro d'édition=Reprint }}</ref>.
La [[guerre de Canudos]] (1895-1898) est un conflit inégal entre l'État du [[Brésil]] et environ {{nombre|30000|habitants}} d'une communauté rebelle appelée [[Canudos]], au Nord-Est du [[Bahia]]<ref name="Levine">{{article|langue=en|nom1=Levine |prénom1=Robert M. |titre=Canudos in the National Context |journal=The Americas |date=octobre 1991 |volume=48 |numéro=2 |page=208 |doi=10.2307/1006824 |jstor=1006824 }}</ref>. Cette [[guerre civile]] est la plus meurtrière de l'histoire brésilienne et elle s’achève sur des atrocités collectives<ref name="Epoca">{{lien web|langue=es|titre=Especial – NOTÍCIAS – Uma nova agenda militar |url=http://revistaepoca.globo.com/Revista/Epoca/0,,EMI14439-15273-4,00-UMA+NOVA+AGENDA+MILITAR.html |site=revistaepoca.globo.com |éditeur=ÉPOCA |consulté le=21 octobre 2019}}</ref>. Après plusieurs tentatives infructueuses de répression militaire, la révolte est brutalement écrasée en octobre 1897, avec l'arrivée d'une vaste armée brésilienne qui investit le village et tue pratiquement tous ses habitants. Les hommes sont découpés devant leurs épouses et leurs enfants. Quelques-unes des survivantes sont [[Esclavage|réduites en esclavage]] et envoyées dans des bordels au [[Salvador (Bahia)|Salvador]]<ref name="Robb">{{ouvrage|langue=en|nom1=Robb |prénom1=Peter |titre=A Death in Brazil |date=2004 |éditeur=Picador |isbn=978-0312424879 |passage=208 |numéro d'édition=Reprint }}</ref>.


=== Allemagne nazie ===
=== Allemagne nazie ===
{{article principal|Viol en tant qu'arme de génocide|Bordels militaires allemands durant la Seconde Guerre mondiale|Bordels des camps allemands pendant la Seconde Guerre mondiale}}
{{article principal|Viol en tant qu'arme de génocide|Bordels militaires allemands durant la Seconde Guerre mondiale|Bordels des camps allemands pendant la Seconde Guerre mondiale}}


Au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]], le [[Troisième Reich]] ouvre des bordels militaires allemands dans une grande partie de l'[[Europe sous domination nazie|Europe occupée]] au bénéfice des soldats de la [[Wehrmacht]] et de la [[Schutzstaffel]]<ref name="Herbermann" />. Dans l'ensemble, ces bordels étaient neufs mais, à l'Ouest, certains remplaçaient des lupanars précédents ou d'autres bâtiments. Jusqu'en 1942, l'Europe occupée compte près de 500 bordels militaires<ref name="Sander">Helge Sander, Barbara Johr (Hrsg.), ''Befreier und Befreite - Krieg - Vergewaltigung - Kinder'', Frankfurt a.M. 2005</ref>. Ces bordels, souvent des hôtels confisqués puis dirigés par la Wehrmacht, étaient destinés aux soldats en voyage et à ceux qui revenaient du front<ref name="Yudkin">{{ouvrage|editor=Leon Yudkin |titre=Hebrew Literature in the Wake of the Holocaust |année=1993 |éditeur=[[Fairleigh Dickinson University]] Press |isbn=978-0-8386-3499-8 |pages=[https://archive.org/details/hebrewliterature0000yudk/page/13 13–32] |chapter=Narrative Perspectives on Holocaust Literature |chapter-url-access=registration |chapter-url=https://archive.org/details/hebrewliterature0000yudk/page/13 }}</ref>{{,}}<ref name="Lenten"> {{ouvrage|nom=Lenten |prénom=Ronit |titre=Israel and the Daughters of the Shoah: Reoccupying the Territories of Silence |année=2000 |éditeur=Berghahn Books |isbn=978-1-57181-775-4 |pages=33–34}}</ref>. D'après les archives, au moins {{formatnum:34140}} femmes ont été forcées de se prostituer pendant que l'Allemagne occupait leur pays, dont les prisonnières des camps de concentration<ref name="Herbermann">{{ouvrage|auteur1=Nanda Herbermann |auteur2=Hester Baer |auteur3=Elizabeth Roberts Baer | titre =The Blessed Abyss: Inmate #6582 in Ravensbruck Concentration Camp for Women | année =2000 | pages =33–34 | éditeur =[[Wayne State University]] Press | lieu =Detroit | isbn=978-0-8143-2920-7 | url =https://books.google.com/books?id=3JM3AdnmE18C&q=%22it+is+impossible+to+speak+of+free+will+when+considering+the+circumstances%22&pg=PA34 | format =[[Google Books]] | consulté le =12 janvier 2011}} </ref>. En Europe de l'Est, ces femmes étaient souvent enlevées dans les rues des villes occupées au cours de [[rafle|rafles]]<ref name="Yudkin"/>{{,}}<ref name="Lenten"/>. Les nazis avaient établi des bordels dans les camps de concentration (''Lagerbordell'') afin d'encourager les prisonniers à collaborer, même si la plupart des usagers étaient des [[Kapo]]s, des « prisonniers-fonctionnaires » de droit commun ; en effet, les détenus ordinaires, démunis et épuisés, étaient trop fragilisés pour s'y rendre et ils se méfiaient des stratagèmes des Schutzstaffel. Au final, les bordels des camps n'ont conduit à aucune hausse détectable de productivité chez les prisonniers ; en revanche, ils ont favorisé l'émergence d'un [[Rationnement|marché aux coupons]] entre les plus favorisés des camps<ref name="wollheim">[http://www.wollheim-memorial.de/en/lagerbordell_en "Camp Brothel".] ''Wollheim Memorial''. Accessed 30 June 2011.</ref>. Les femmes obligées de rester dans ces bordels venaient principalement du [[camp de Ravensbrück]]<ref name=derspiegel2007>{{article|url=http://www.spiegel.de/international/nazi-sex-slaves-new-exhibition-documents-forced-prostitution-in-concentration-camps-a-459704.html|titre=Nazi Sex Slaves: New Exhibition Documents Forced Prostitution in Concentration Camps - SPIEGEL ONLINE - International|prénom=SPIEGEL ONLINE, Hamburg|nom=Germany|journal=Spiegel Online|date=2007-01-15}}</ref>, sauf à [[Auschwitz]] qui exploitait ses propres prisonnières<ref name="Herbermann" />.
Au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]], le [[Troisième Reich]] ouvre des [[Bordels militaires allemands durant la Seconde Guerre mondiale|bordels militaires allemands]] dans une grande partie de l'[[Europe sous domination nazie|Europe occupée]] au bénéfice des soldats de la [[Wehrmacht]] et de la [[Schutzstaffel]]<ref name="Herbermann" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=War Rape Ruth Seifert (1992?) |url=https://web.archive.org/web/20080529014548/http://www.wilpf.int.ch/publications/1992ruthseifert.htm |site=web.archive.org |date=2008-05-29 |consulté le=2022-02-12}}</ref>. Dans l'ensemble, ces [[bordel]]s étaient neufs mais, à l'Ouest, certains remplaçaient des lupanars précédents ou d'autres bâtiments. Jusqu'en 1942, l'Europe occupée compte près de 500 bordels militaires<ref name="Sander">Helge Sander, Barbara Johr (Hrsg.), ''Befreier und Befreite - Krieg - Vergewaltigung - Kinder'', Frankfurt a.M. 2005</ref>. Ces bordels, souvent des hôtels confisqués puis dirigés par la Wehrmacht, étaient destinés aux soldats en voyage et à ceux qui revenaient du front<ref name="Yudkin">{{ouvrage|langue=en|editeur=Leon Yudkin |titre=Hebrew Literature in the Wake of the Holocaust |année=1993 |éditeur=[[Fairleigh Dickinson University]] Press |isbn=978-0-8386-3499-8 |pages=[https://archive.org/details/hebrewliterature0000yudk/page/13 13–32] |chapter=Narrative Perspectives on Holocaust Literature |url=https://archive.org/details/hebrewliterature0000yudk/page/13 }}</ref>{{,}}<ref name="Lenten">{{ouvrage|langue=en|nom=Lenten |prénom=Ronit |titre=Israel and the Daughters of the Shoah: Reoccupying the Territories of Silence |année=2000 |éditeur=Berghahn Books |isbn=978-1-57181-775-4 |pages=33–34}}</ref>.
D'après les archives, au moins {{nombre|34140|femmes}} ont été forcées de se prostituer pendant que l'Allemagne occupait leur pays, dont les prisonnières des camps de concentration<ref name="Herbermann">{{ouvrage|langue=en|auteur1=Nanda Herbermann |auteur2=Hester Baer |auteur3=Elizabeth Roberts Baer | titre =The Blessed Abyss: Inmate #6582 in Ravensbruck Concentration Camp for Women | année =2000 | pages =33–34 | éditeur =[[Wayne State University]] Press | lieu =Detroit | isbn=978-0-8143-2920-7 | url =https://books.google.com/books?id=3JM3AdnmE18C&q=%22it+is+impossible+to+speak+of+free+will+when+considering+the+circumstances%22&pg=PA34 | format =[[Google Books]] | consulté le =12 janvier 2011}} </ref>. En Europe de l'Est, ces femmes étaient souvent enlevées dans les rues des villes occupées au cours de [[rafle|rafles]]<ref name="Yudkin" />{{,}}<ref name="Lenten" />. Les nazis avaient établi des bordels dans les [[Camps de concentration nazis|camps de concentration]] (''[[Lagerbordell]]'') afin d'encourager les prisonniers à collaborer, même si la plupart des usagers étaient des [[Kapo]]s, des « prisonniers-fonctionnaires » de droit commun ; en effet, les détenus ordinaires, démunis et épuisés, étaient trop fragilisés pour s'y rendre et ils se méfiaient des stratagèmes des [[Schutzstaffel|SS]]. Finalement, les bordels des camps n'ont conduit à aucune hausse détectable de productivité chez les prisonniers ; en revanche, ils ont favorisé l'émergence d'un [[Rationnement|marché aux coupons]] entre les plus favorisés des camps<ref name="wollheim">[http://www.wollheim-memorial.de/en/lagerbordell_en "Camp Brothel".] ''Wollheim Memorial''. Accessed 30 June 2011.</ref>. Les femmes obligées de rester dans ces bordels venaient principalement du [[camp de Ravensbrück]]<ref name="derspiegel2007">{{article|langue=en|url=http://www.spiegel.de/international/nazi-sex-slaves-new-exhibition-documents-forced-prostitution-in-concentration-camps-a-459704.html|titre=Nazi Sex Slaves: New Exhibition Documents Forced Prostitution in Concentration Camps|journal=Spiegel Online|date=2007-01-15}}</ref>, sauf à [[Auschwitz]] qui exploitait ses propres prisonnières<ref name="Herbermann" />.


=== Femmes de réconfort ===
=== Femmes de réconfort ===
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[[File:Chinese girl from one of the Japanese Army's 'comfort battalions'.jpg|thumb|Image prise à [[Rangoon]], en Birmanie, le 8 août 1945. Une jeune [[Chinois (nation)|Chinoise]] issue des « bataillons de réconfort » de l’[[armée impériale japonaise]] s’entretient avec un officier des [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|forces alliées]].]]
[[File:Chinese girl from one of the Japanese Army's 'comfort battalions'.jpg|thumb|Image prise à [[Rangoon]], en Birmanie, le 8 août 1945. Une jeune [[Chinois (nation)|Chinoise]] issue des « bataillons de réconfort » de l’[[armée impériale japonaise]] s’entretient avec un officier des [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|forces alliées]].]]
Le terme « femmes de réconfort » est une périphrase pour désigner les femmes officiant dans les bordels militaires et, en particulier, dans ceux de l'[[Empire du Japon]] au cours de la Seconde Guerre mondiale<ref>{{lien web|url=http://japanfocus.org/products/details/2373 |titre=Japan's 'Comfort Women': It's time for the truth (in the ordinary, everyday sense of the word) |auteur=Tessa Morris-Suzuki|date=8 March 2007 |consulté le=15 décembre 2008 |archive-url=https://web.archive.org/web/20090109083324/http://japanfocus.org/products/details/2373 |archive-date=9 January 2009}}</ref>{{,}}<ref name="definition">{{Harvnb|WCCW|2004}}.</ref>. D'après les estimations, environ {{formatnum:200000}} victimes sont concernées, avec des fourchettes allant de {{formatnum:20000}} pour certains experts japonais<ref name="AWF_CW">{{lien web|langue=en|auteur=Asian Women’s Fund|date=octobre 2002|titre=The “Comfort Women” Issue and the Asian Women’s Fund|site=awf.or.jp|url=https://www.awf.or.jp/pdf/0170.pdf}} {{PDF}} {{Harvnb|Asian Women'sFund|p=10|Ref=AWF-CW}}</ref> jusqu'à {{formatnum:410000}} pour certains experts chinois<ref>{{Harvnb|Rose|2005|p=[https://books.google.com/books?id=W2nU1Xu0XdkC&pg=PA88 88]}}</ref> - le débat sur le nombre de victimes est toujours en cours. Des historiens et des chercheurs pensent que la majorité des femmes étaient issues de [[Corée]], de [[Chine]], du [[Japon]] et des [[Philippines]]<ref>{{lien web|url=http://womenshistory.about.com/od/warwwii/a/comfort_women.htm|titre=Women and World War II - Comfort Women|auteur=Jone Johnson Lewis|site=About.com Education|consulté le=25 mars 2015}}</ref>, toutefois des citoyennes de [[Thaïlande]], du [[Vietnam]], de [[Malaisie]], de [[Taïwan]], d'[[Indonésie]], du [[Timor Oriental]]<ref>{{lien web|url=http://www.etan.org/issues/ww2.htm|titre=Japanese Military Sexual Slavery in East Timor|consulté le=25 mars 2015}}</ref> étaient présentes dans les « stations de réconfort ». Ces stations se trouvaient au Japon, en Chine, aux Philippines, en Indonésie (alors britannique), en Thaïlande, en [[Birmanie]], en [[Nouvelle Guinée]], à [[Hong Kong]], à [[Macao]] et en [[Indochine française]]<ref>
Le terme « femmes de réconfort » est une périphrase pour désigner les femmes officiant dans les bordels militaires et, en particulier, dans ceux de l'[[empire du Japon]] au cours de la Seconde Guerre mondiale<ref>{{lien web|langue=en|url=http://japanfocus.org/products/details/2373 |titre=Japan's 'Comfort Women': It's time for the truth (in the ordinary, everyday sense of the word) |auteur=Tessa Morris-Suzuki|date=08-03-2007 |consulté le=15 décembre 2008 |archive-url=https://web.archive.org/web/20090109083324/http://japanfocus.org/products/details/2373 |archive-date=09-01-2009}}</ref>{{,}}<ref name="definition">{{Harvnb|WCCW|2004}}.</ref>. D'après les estimations, environ {{nombre|200000|victimes}} sont concernées, avec des fourchettes allant de {{formatnum:20000}} pour certains experts japonais<ref name="AWF_CW">{{lien web|langue=en|auteur=Asian Women’s Fund|date=octobre 2002|titre=The “Comfort Women” Issue and the Asian Women’s Fund|site=awf.or.jp|url=https://www.awf.or.jp/pdf/0170.pdf}} {{PDF}} {{Harvnb|Asian Women'sFund|p=10|Ref=AWF-CW}}</ref> jusqu'à {{formatnum:410000}} pour certains experts chinois<ref>{{Harvnb|Rose|2005|p=[https://books.google.com/books?id=W2nU1Xu0XdkC&pg=PA88 88]}}</ref> - le débat sur le nombre de victimes est toujours en cours. Des historiens et des chercheurs pensent que la majorité des femmes étaient issues de [[Corée]], de [[Chine]], du [[Japon]] et des [[Philippines]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://womenshistory.about.com/od/warwwii/a/comfort_women.htm|titre=Women and World War II - Comfort Women|auteur=Jone Johnson Lewis|site=About.com Education|consulté le=25 mars 2015}}</ref>, toutefois des citoyennes de [[Thaïlande]], du [[Vietnam]], de [[Malaisie]], de [[Taïwan]], d'[[Indonésie]], du [[Timor Oriental]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.etan.org/issues/ww2.htm|titre=Japanese Military Sexual Slavery in East Timor|consulté le=25 mars 2015}}</ref> étaient présentes dans les « stations de réconfort ». Ces stations se trouvaient au Japon, en Chine, aux Philippines, en Indonésie (alors britannique), en Thaïlande, en [[Birmanie]], en [[Nouvelle Guinée]], à [[Hong Kong]], à [[Macao]] et en [[Indochine française]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://uk.reuters.com/article/worldNews/idUKSP21646220070305|titre=FACTBOX-Disputes over Japan's wartime "comfort women" continue|date=05-03-2007|consulté le=5 mars 2008}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=nl| auteur = Ministerie van Buitenlandse zaken | date = 24-01-1994| titre = Gedwongen prostitutie van Nederlandse vrouwen in voormalig Nederlands-Indië [Enforced prostitution of Dutch women in the former Dutch East Indies] | journal = Handelingen Tweede Kamer der Staten-Generaal [Hansard Dutch Lower House] | volume = 23607 | numéro = 1 | issn = 0921-7371| url=https://web.archive.org/web/20070927023811/http://www.nationaalarchief.nl/nieuws/nieuws/dwangprostitutie.asp|revue={{harvid|van Buitenlandse zaken|1994}}}}.</ref>.
{{lien web|ref=CITEREFReuters2007-03-05|url=http://uk.reuters.com/article/worldNews/idUKSP21646220070305|titre=FACTBOX-Disputes over Japan's wartime "comfort women" continue|date=5 March 2007|consulté le=5 mars 2008|journal=Reuters}}.</ref>{{,}}<ref>{{article
| auteur = Ministerie van Buitenlandse zaken | date = 24 January 1994| titre = Gedwongen prostitutie van Nederlandse vrouwen in voormalig Nederlands-Indië [Enforced prostitution of Dutch women in the former Dutch East Indies] | journal = Handelingen Tweede Kamer der Staten-Generaal [Hansard Dutch Lower House] | volume = 23607 | numéro = 1 | issn = 0921-7371 | lien auteur1=Minister of Foreign Affairs | lay-url=https://web.archive.org/web/20070927023811/http://www.nationaalarchief.nl/nieuws/nieuws/dwangprostitutie.asp | lay-source=Nationaal Archief (Dutch National Archive) | langue=nl | lay-date=27 March 2007 |ref={{harvid|van Buitenlandse zaken|1994}}}}.</ref>.


Dans les pays occupés par l'armée japonaise, il y a des signalement de jeunes femmes enlevées à leur domicile. Il arrivait aussi qu'elles soient recrutées via une proposition de travailler dans l'armée<ref>{{Harvnb|Yoshimi|2000|pp=100–101, 105–106, 110–111}}<br>
Dans les pays occupés par l'armée japonaise, il y a des signalement de jeunes femmes enlevées à leur domicile. Il arrivait aussi qu'elles soient recrutées via une proposition de travailler dans l'armée<ref>{{Harvnb|Yoshimi|2000|p=100–101, 105–106, 110–111}}</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|prénom=Martin|nom=Fackler|titre=No Apology for Sex Slavery, Japan's Prime Minister Says|date=6 March 2007|url=https://www.nytimes.com/2007/03/06/world/asia/06japan.html?_r=0|consulté le=23 mars 2007|journal=The New York Times}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/6411471.stm|titre=Abe questions sex slave 'coercion'|date=02-03-2007|site=BBC News|consulté le=23 mars 2007}}.</ref>. Les soldats japonais enrôlaient des femmes de force<ref>{{article|langue=nl|auteur = Ministerie van Buitenlandse zaken|date = 24-01-1994|titre = Gedwongen prostitutie van Nederlandse vrouwen in voormalig Nederlands-Indië [Enforced prostitution of Dutch women in the former Dutch East Indies]|journal = Handelingen Tweede Kamer der Staten-Generaal [Hansard Dutch Lower House]|volume = 23607|numéro =1| issn = 0921-7371|lien auteur1=Minister of Foreign Affairs|url=https://web.archive.org/web/20070927023811/http://www.nationaalarchief.nl/nieuws/nieuws/dwangprostitutie.asp|page=6–9, 11, 13–14 }}</ref>.
{{article|ref={{harvid|NY Times2007-03-06}}|prénom=Martin|nom=Fackler|titre=No Apology for Sex Slavery, Japan's Prime Minister Says|date=6 March 2007|url=https://www.nytimes.com/2007/03/06/world/asia/06japan.html?_r=0|consulté le=23 mars 2007|journal=The New York Times}}
<br>{{lien web|ref={{harvid|BBC 2007-03-02}}|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/6411471.stm|titre=Abe questions sex slave 'coercion'|date=2 March 2007|site=BBC News|consulté le=23 mars 2007}}.</ref>. Les soldats japonais enrôlaient des femmes de force<ref>
{{article|auteur = Ministerie van Buitenlandse zaken|date = 24 January 1994|titre = Gedwongen prostitutie van Nederlandse vrouwen in voormalig Nederlands-Indië [Enforced prostitution of Dutch women in the former Dutch East Indies]|journal = Handelingen Tweede Kamer der Staten-Generaal [Hansard Dutch Lower House]|volume = 23607|numéro =1| issn = 0921-7371|lien auteur1=Minister of Foreign Affairs|lay-url=https://web.archive.org/web/20070927023811/http://www.nationaalarchief.nl/nieuws/nieuws/dwangprostitutie.asp
|lay-source=Nationaal Archief (Dutch National Archive)|langue=nl|lay-date=27 March 2007|ref={{harvid|van Buitenlandse zaken|1994}}|page=6–9, 11, 13–14 }}</ref>.


== Situation mondiale ==
== Situation mondiale ==
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[[File:LuckyLucianoSmaller.jpeg|thumb|upright| Le gangster [[Lucky Luciano|Charles « Lucky » Luciano]] condamné pour prostitution forcée et [[proxénétisme]] aux États-Unis en 1936.]]
[[File:LuckyLucianoSmaller.jpeg|thumb|upright| Le gangster [[Lucky Luciano|Charles « Lucky » Luciano]] condamné pour prostitution forcée et [[proxénétisme]] aux États-Unis en 1936.]]
{{article détaillé|Meurtres de femmes de Ciudad Juárez}}
{{article détaillé|Meurtres de femmes de Ciudad Juárez}}
{{Article détaillé|contenu=Article connexe : {{Lien|langue=en|trad=Sex trafficking in the United States|fr=Trafic sexuel aux États-Unis}}}}
{{Article détaillé|contenu=Article connexe : [[Trafic sexuel aux États-Unis]]}}
Aux États-Unis en 2002, le [[Département d'État des États-Unis|Département d’État]] a repris une estimation précédente de la [[Central Intelligence Agency|CIA]] : chaque année, environ {{formatnum:50000}} femmes et enfants sont amenés sur le territoire américain contre leur volonté à des fins d’exploitation sexuelle<ref>{{lien web|url=http://www.now.org/nnt/summer-2000/slavery.html|titre=Worldwide Tragedy: U.S. Not Immune to Sexual Slavery|archive-url=https://web.archive.org/web/20080929051015/http://www.now.org/nnt/summer-2000/slavery.html|archive-date=29 September 2008}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://2001-2009.state.gov/g/tip/rls/tiprpt/2002|titre=2002 Report|consulté le=25 mars 2015|date=20 April 2005}}</ref>. Outre les victimes de traite internationale, des ressortissants américains sont aussi forcés de se prostituer. D’après le [[National Center for Missing & Exploited Children]], entre {{citation|{{formatnum:100000}} et {{formatnum:293000}} enfants sont en danger d’être livrés à l’exploitation sexuelle}}<ref>{{lien web|titre=Human Trafficking: Sexual Trafficking |url=http://www.atg.wa.gov/HumanTrafficking/SexTrafficking.aspx |archive-url=https://web.archive.org/web/20100213081628/http://www.atg.wa.gov/HumanTrafficking/SexTrafficking.aspx |archive-date=13 February 2010 }}</ref>.
Aux États-Unis en 2002, le [[Département d'État des États-Unis|département d’État]] a repris une estimation précédente de la [[Central Intelligence Agency|CIA]] : chaque année, environ {{nombre|50000|femmes}} et enfants sont amenés sur le territoire américain contre leur volonté à des fins d’exploitation sexuelle<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.now.org/nnt/summer-2000/slavery.html|titre=Worldwide Tragedy: U.S. Not Immune to Sexual Slavery|archive-url=https://web.archive.org/web/20080929051015/http://www.now.org/nnt/summer-2000/slavery.html|archive-date=29-09-2008}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://2001-2009.state.gov/g/tip/rls/tiprpt/2002|titre=2002 Report|consulté le=25 mars 2015|date=20-04-2005}}</ref>. Outre les victimes de traite internationale, des ressortissants américains sont aussi forcés de se prostituer. D’après le [[National Center for Missing & Exploited Children]], entre {{citation|{{formatnum:100000}} et {{nombre|293000|enfants}} sont en danger d’être livrés à l’exploitation sexuelle}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=Human Trafficking: Sexual Trafficking |url=http://www.atg.wa.gov/HumanTrafficking/SexTrafficking.aspx |archive-url=https://web.archive.org/web/20100213081628/http://www.atg.wa.gov/HumanTrafficking/SexTrafficking.aspx |archive-date=13-02-2010 }}</ref>.


=== Moyen-Orient ===
=== Moyen-Orient ===
Les femmes victimes de traite en [[Europe de l’Est]] sont convoyées vers plusieurs pays du [[Moyen-Orient]], dont la Turquie et les [[Émirats arabes unis]]<ref>{{lien web|url=http://www.rferl.org/featuresarticle/2005/08/42b5f74c-f6c2-475a-b488-20a0662664d1.html|titre=Sex Traffickers Prey On Eastern Europeans|site=RadioFreeEurope/RadioLiberty|consulté le=25 mars 2015}}</ref>. Jusqu’en 2004, Israël était l’une des destinations du trafic de personnes à des fins d’exploitation sexuelle<ref>[http://www.foxnews.com/story/0,2933,129157,00.html Israel a Human Trafficking Haven] FoxNews.com</ref>. De nombreuses femmes [[irak]]iennes qui ont [[Guerre d'Irak|fui la guerre]] se sont tournées vers la prostitution et d’autres ont été victimes de trafiquants qui les ont envoyées en [[Syrie]], en [[Jordanie]], en [[Égypte]], au [[Qatar]], aux Émirats arabes unis, en Turquie et en [[Iran]]<ref>{{lien web|url=http://www.sexual-terrorism.org/2007/07/12/sexual-slavery-on-the-rise-in-iraq/|titre=sexual-terrorism.org|consulté le=29 septembre 2016|archive-url=https://web.archive.org/web/20120218202322/http://www.sexual-terrorism.org/2007/07/12/sexual-slavery-on-the-rise-in-iraq/|archive-date=18 February 2012}}</ref>. La Syrie à elle seule compte environ {{formatnum:50000}} femmes (souvent veuves) et filles réfugiées qui sont devenues prostituées<ref>{{lien web|url=http://news.independent.co.uk/world/middle_east/article2701324.ece |titre='50,000 Iraqi refugees' forced into prostitution |site=The Independent |consulté le=25 mars 2015 |archive-url=https://web.archive.org/web/20080708215548/http://news.independent.co.uk/world/middle_east/article2701324.ece |archive-date=8 July 2008 }}</ref>. Les faibles tarifs demandés par les prostituées irakiennes ont participé à faire de la Syrie, avant la [[Guerre civile syrienne|guerre civile]], une destination populaire de [[tourisme sexuel]]. Les clients venaient de pays plus aisés du Moyen-Orient<ref name="radionetherlands.nl">{{lien web|url=http://www.radionetherlands.nl/currentaffairs/iraq070824|titre=Iraqi refugees forced into prostitution|archive-url=https://web.archive.org/web/20081101164711/http://www.radionetherlands.nl/currentaffairs/iraq070824|archive-date=1 November 2008}}</ref>. Les femmes [[Virginité|vierges]] valent cher<ref name="radionetherlands.nl"/>{{,}}<ref>{{article|url=https://www.nytimes.com/2007/05/29/world/middleeast/29syria.html?ex=1338177600&en=8caf56b484d2ebb9&ei=5124&partner=digg&exprod=digg|titre=Desperate Iraqi Refugees Turn to Sex Trade in Syria|auteur=Katherine Zoepfmay|date=29 May 2007|journal=The New York Times|consulté le=27 février 2016}}</ref>.
Les femmes victimes de traite en [[Europe de l’Est]] sont convoyées vers plusieurs pays du [[Moyen-Orient]], dont la [[Turquie]] et les [[Émirats arabes unis]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.rferl.org/featuresarticle/2005/08/42b5f74c-f6c2-475a-b488-20a0662664d1.html|titre=Sex Traffickers Prey On Eastern Europeans|site=RadioFreeEurope/RadioLiberty|consulté le=25 mars 2015}}</ref>. Jusqu’en 2004, [[Israël]] était l’une des destinations du trafic de personnes à des fins d’exploitation sexuelle<ref>[http://www.foxnews.com/story/0,2933,129157,00.html Israel a Human Trafficking Haven] FoxNews.com</ref>. De nombreuses femmes [[irak]]iennes qui ont [[Guerre d'Irak|fui la guerre]] se sont tournées vers la prostitution et d’autres ont été victimes de trafiquants qui les ont envoyées en [[Syrie]], en [[Jordanie]], en [[Égypte]], au [[Qatar]], aux Émirats arabes unis, en Turquie et en [[Iran]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.sexual-terrorism.org/2007/07/12/sexual-slavery-on-the-rise-in-iraq/|titre=sexual-terrorism.org|consulté le=29 septembre 2016|archive-url=https://web.archive.org/web/20120218202322/http://www.sexual-terrorism.org/2007/07/12/sexual-slavery-on-the-rise-in-iraq/|archive-date=18-02-2012}}</ref>. La Syrie à elle seule compte environ {{nombre|50000|femmes}} (souvent veuves) et filles réfugiées devenues prostituées<ref>{{lien web|langue=en|url=http://news.independent.co.uk/world/middle_east/article2701324.ece|titre='50,000 Iraqi refugees' forced into prostitution |site=The Independent |consulté le=25 mars 2015 |archive-url=https://web.archive.org/web/20080708215548/http://news.independent.co.uk/world/middle_east/article2701324.ece |archive-date=08-07-2008 }}</ref>. Les faibles tarifs demandés par les prostituées irakiennes ont contribué à orienter les flux d'agresseurs sexuels vers la Syrie, et en faire une destination de [[tourisme sexuel]] - avant la [[Guerre civile syrienne|guerre civile]]. Les délinquants paient plus cher un rapport avec de jeunes femmes [[Virginité|vierges]]<ref>{{article|langue=en|url=https://www.nytimes.com/2007/05/29/world/middleeast/29syria.html?ex=1338177600&en=8caf56b484d2ebb9&ei=5124&partner=digg&exprod=digg|titre=Desperate Iraqi Refugees Turn to Sex Trade in Syria|auteur=Katherine Zoepfmay|date=29-05-2007|journal=The New York Times|consulté le=27 février 2016}}</ref>.


=== Europe ===
=== Europe ===
En [[Europe]], depuis la chute du [[Rideau de fer]], certains pays de l’ex-bloc soviétique sont des plaques tournantes du trafic de femmes et d’enfants : Albanie, Moldavie, Bulgarie, Russie, Biélorussie et Ukraine<ref>{{lien web|nom1=Loncle |prénom1=Francis |titre=Eastern Europe Exports Flesh to the EU |url=http://web.uri.edu/artsci/wms/hughes/ukraine/eeeu.htm |éditeur=[[Le Monde diplomatique]] |consulté le=18 mai 2017 |archive-url=https://web.archive.org/web/20020522024656/http://www.uri.edu/artsci/wms/hughes/ukraine/eeeu.htm |archive-date=22 May 2002 |date=December 2001 }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://vn.vladnews.ru/Arch/2000/ISS228/text/upd28-1.html |titre=Local women fall prey to sex slavery abroad |consulté le=29 septembre 2016 |archive-url=https://web.archive.org/web/20090703205719/http://vn.vladnews.ru/Arch/2000/ISS228/text/upd28-1.html |archive-date=3 July 2009 }}</ref>. Des jeunes filles et jeunes femmes reçoivent de prétendues proposition de travail et d’argent, puis elles sont réduites en esclavage sexuel<ref>{{article|nom1=Deshpande|prénom1=Neha A|nom2=Nour|prénom2=Nawal M|titre=Sex Trafficking of Women and Girls|numéro=1|pmc=3651545|journal=Reviews in Obstetrics and Gynecology|volume=6|pages=e22–e27|date=2013|pmid=23687554}}</ref>.
En [[Europe]], depuis la chute du [[Rideau de fer]], certains pays de l’ex-bloc soviétique sont des plaques tournantes du trafic de femmes et d’enfants : [[Albanie]], [[Moldavie]], [[Bulgarie]], [[Russie]], [[Biélorussie]] et [[Ukraine]]<ref>{{lien web|langue=en|nom1=Loncle |prénom1=Francis |titre=Eastern Europe Exports Flesh to the EU |url=http://web.uri.edu/artsci/wms/hughes/ukraine/eeeu.htm |site=[[Le Monde diplomatique]] |consulté le=18 mai 2017 |archive-url=https://web.archive.org/web/20020522024656/http://www.uri.edu/artsci/wms/hughes/ukraine/eeeu.htm |archive-date=22-05-2002 |date=décembre 2001 }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://vn.vladnews.ru/Arch/2000/ISS228/text/upd28-1.html |titre=Local women fall prey to sex slavery abroad |consulté le=29 septembre 2016 |archive-url=https://web.archive.org/web/20090703205719/http://vn.vladnews.ru/Arch/2000/ISS228/text/upd28-1.html |archive-date=03-07-2009 }}</ref>. Des jeunes filles et jeunes femmes reçoivent de prétendues proposition de travail et d’argent, puis elles sont réduites en esclavage sexuel<ref>{{article|langue=en|nom1=Deshpande|prénom1=Neha A|nom2=Nour|prénom2=Nawal M|titre=Sex Trafficking of Women and Girls|numéro=1|pmc=3651545|journal=Reviews in Obstetrics and Gynecology|volume=6|pages=e22–e27|date=2013|pmid=23687554}}</ref>.

D’après les estimations, chaque année, l’Europe de l’Est et la Chine sont à l’origine des deux tiers du trafic mondial de femmes destinées à la prostitution<ref name="news.bbc.co.uk"/>{{,}}<ref>{{lien web|titre=Almost half of all women trafficked into Britains prostitution are Chinese |url=http://www.asianmirror.co.uk/node/1 |archive-url=https://web.archive.org/web/20101208182808/http://www.asianmirror.co.uk/node/1 |archive-date=8 December 2010 }}</ref>, dont les trois quarts n’avaient jamais travaillé dans l’[[industrie du sexe]]<ref>{{lien web|url=http://www.catwinternational.org/factbook/EUeast.php|titre=Eastern Europe - Coalition Against Trafficking of Women|archive-url=https://web.archive.org/web/20081228094602/http://www.catwinternational.org/factbook/EUeast.php|archive-date=28 December 2008}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/3979725.stm|titre=BBC NEWS - Europe - A modern slave's brutal odyssey|consulté le=25 mars 2015}}</ref>. Les principales destinations sont la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie, la Turquie, le Moyen-Orient (Israël, les Émirats arabes unis), l’Asie, la Russie et les États-Unis<ref>[http://www.tiraspoltimes.com/node/653 Moldova: Lower prices behind sex slavery boom and child prostitution] {{lien brisé |url=https://web.archive.org/web/20080501093606/http://www.tiraspoltimes.com/node/653 |date=1 May 2008 }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.asiapacificms.com/articles/russian_mafia/|titre=The Russian Mafia in Asia|consulté le=25 mars 2015}}</ref>.
D’après les estimations, chaque année, l’[[Europe de l'Est|Europe de l’Est]] et la [[Chine]] sont à l’origine des deux tiers du trafic mondial de femmes destinées à la prostitution<ref name="news.bbc.co.uk" />{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=Almost half of all women trafficked into Britains prostitution are Chinese |url=http://www.asianmirror.co.uk/node/1 |archive-url=https://web.archive.org/web/20101208182808/http://www.asianmirror.co.uk/node/1 |archive-date=08-12-2010 }}</ref>, dont les trois quarts n’avaient jamais travaillé dans l’[[industrie du sexe]]<ref>{{lien web|url=http://www.catwinternational.org/factbook/EUeast.php|titre=Eastern Europe - Coalition Against Trafficking of Women|archive-url=https://web.archive.org/web/20081228094602/http://www.catwinternational.org/factbook/EUeast.php|archive-date=28 December 2008}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/3979725.stm|site=news.bbc.co.uk|titre=Europe - A modern slave's brutal odyssey|consulté le=25 mars 2015}}</ref>. Les principales destinations sont la [[Belgique]], les [[Pays-Bas]], l’[[Allemagne]], l’[[Italie]], la [[Turquie]], le Moyen-Orient (Israël, les Émirats arabes unis), l’[[Asie]], la Russie et les États-Unis<ref>[http://www.tiraspoltimes.com/node/653 Moldova: Lower prices behind sex slavery boom and child prostitution] {{lien brisé |url=https://web.archive.org/web/20080501093606/http://www.tiraspoltimes.com/node/653 |date=01-05-2008 }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.asiapacificms.com/articles/russian_mafia/|titre=The Russian Mafia in Asia|site=asiapacificms.com|consulté le=25 mars 2015}}</ref>.


=== Asie ===
=== Asie ===
En 2009, les estimations sur la traite d’êtres humains en [[Asie du Sud-Est]] varient entre {{formatnum:200000}} et {{formatnum:400000}} victimes, dont une part importante est obligée de se prostituer<ref>''Far Eastern Economic Review'': "Costs Of Human Trafficking In Southeast Asia." Janis Foo, April 2009.</ref>.
En 2009, les estimations sur la traite d’êtres humains en [[Asie du Sud-Est]] varient entre {{formatnum:200000}} et {{nombre|400000|victimes}}, dont une part importante est obligée de se prostituer<ref>''Far Eastern Economic Review'': "Costs Of Human Trafficking In Southeast Asia." Janis Foo, avril 2009.</ref>.


==== Cambodge ====
==== Cambodge ====
Au [[Cambodge]], au moins un quart des {{formatnum:20000}} personnes travaillant dans la prostitution sont des enfants, parfois âgés de cinq ans<ref>{{lien web|url=http://www.somaly.org|titre=Somaly Mam Foundation|consulté le=25 mars 2015|archive-url=https://web.archive.org/web/20131029165155/http://www.somaly.org/|archive-date=29 October 2013}}</ref>.
Au [[Cambodge]], au moins un quart des {{nombre|20000|personnes}} travaillant dans la prostitution sont des enfants, parfois âgés de cinq ans<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.somaly.org|titre=Somaly Mam Foundation|consulté le=25 mars 2015|archive-url=https://web.archive.org/web/20131029165155/http://www.somaly.org/|archive-date=29-10-2013}}</ref>.


==== Corée du Nord ====
==== Corée du Nord ====
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==== Inde ====
==== Inde ====
[[Fichier:Konark sun temple images another threesome with devadasis.jpg|vignette|Temple solaire où figure un triptyque sculpté de ''devadasis''.]]
En [[Inde du Sud]] et en [[Odisha]], les [[devadâsî]] s'adonnent à une forme de [[prostitution sacrée|prostitution rituelle]]<ref>Anti-Slavery Society. [http://anti-slaverysociety.addr.com/hieroras.htm Child Hierodulic Servitude in India and Nepal] {{lien brisé|url=https://web.archive.org/web/20110707083135/http://anti-slaverysociety.addr.com/hieroras.htm |date=7 July 2011 }}</ref> et certaines pratiques consistent à consacrer de très jeunes filles, via un mariage rituel, à une divinité ou un temple ; elles y exercent des fonctions de guides spirituels, de danseuses et de prostituées au service des hommes qui viennent au temple. [[Human Rights Watch]] signale que certaines devadâsî sont forcées d’accepter ce sacerdoce et, dans certains cas, de se prostituer auprès de membres de castes privilégiées<ref>Human Rights Watch. [http://hrw.org/campaigns/caste/presskit.htm Caste: Asia's Hidden Apartheid]</ref>. Plusieurs gouvernements en Inde ont adopté plusieurs lois, avant et après l’[[Indépendance de l’Inde|Indépendance]], pour mettre fin à cette pratique<ref>United Nations Committee on the Elimination of Discrimination against Women. [https://www.un.org/womenwatch/daw/cedaw/cedaw37/responses/cedaw.c.ind.q.3.add.1%20single.pdf Thirty-seventh session: 15 January – 2 February 2007]</ref>, qui perdure néanmoins dans certaines régions indiennes, notamment au [[Karnataka]] et en [[Andhra Pradesh]]<ref name=thehindu>{{article
En [[Inde du Sud]] et en [[Odisha]], les ''[[devadâsî]]'' s'adonnent à une forme de [[prostitution sacrée|prostitution rituelle]]<ref>Anti-Slavery Society. [http://anti-slaverysociety.addr.com/hieroras.htm Child Hierodulic Servitude in India and Nepal] {{lien brisé|url=https://web.archive.org/web/20110707083135/http://anti-slaverysociety.addr.com/hieroras.htm |date=07-07-2011 }}</ref> et certaines pratiques consistent à consacrer de très jeunes filles, via un mariage rituel, à une divinité ou un temple ; elles y exercent des fonctions de guides spirituels, de danseuses et de prostituées au service des hommes qui viennent au temple. [[Human Rights Watch]] signale que certaines ''devadâsî'' sont forcées d’accepter ce sacerdoce et, dans certains cas, de se prostituer auprès de membres de castes privilégiées<ref>Human Rights Watch. [http://hrw.org/campaigns/caste/presskit.htm Caste: Asia's Hidden Apartheid]</ref>.
|titre = 'Project Combat' launched to eradicate 'Devadasi' system

|date = 30 January 2006
Plusieurs gouvernements en Inde ont adopté plusieurs lois, avant et après l’[[Indépendance de l’Inde|Indépendance]], pour mettre fin à cette pratique<ref>United Nations Committee on the Elimination of Discrimination against Women. [https://www.un.org/womenwatch/daw/cedaw/cedaw37/responses/cedaw.c.ind.q.3.add.1%20single.pdf Thirty-seventh session: 15 January – 2 February 2007]</ref>, qui perdure néanmoins dans certaines régions indiennes, notamment au [[Karnataka]] et en [[Andhra Pradesh]]<ref name="thehindu">{{article|langue=en|titre = 'Project Combat' launched to eradicate 'Devadasi' system|date = 30-01-2006|url = http://www.hindu.com/2006/01/30/stories/2006013020130300.htm|archive-url = https://web.archive.org/web/20060525083259/http://www.hindu.com/2006/01/30/stories/2006013020130300.htm|archive-date = 25 May 2006|périodique = [[The Hindu]]|consulté le = 31 janvier 2007}}</ref>.
|url = http://www.hindu.com/2006/01/30/stories/2006013020130300.htm
|archive-url = https://web.archive.org/web/20060525083259/http://www.hindu.com/2006/01/30/stories/2006013020130300.htm
|archive-date = 25 May 2006
|périodique = [[The Hindu]]
|consulté le = 31 janvier 2007
}}</ref>.


==== Japon ====
==== Japon ====
En Asie, le [[Trafic d'êtres humains au Japon|Japon est la principale destination de la traite de femmes]], surtout celles venant des Philippines et de Thaïlande. Chaque année depuis 2001, le [[Département d'État des États-Unis|Département d’État américai]]n classe le Japon parmi les scores élevés de trafic de personnes. Ces classements indiquent que le Japon (dans une certaine mesure) n’applique pas entièrement les mesures de base pour éradiquer le trafic d’êtres humains<ref name="state17">{{lien web|titre=Japan 2017 Trafficking in Persons Report|url=https://www.state.gov/j/tip/rls/tiprpt/countries/2017/271213.htm|archive-url=https://web.archive.org/web/20170703181320/https://www.state.gov/j/tip/rls/tiprpt/countries/2017/271213.htm|archive-date=3 July 2017|website=U.S. Department of State|consulté le=31 mars 2018}}</ref>.
En Asie, le [[Trafic d'êtres humains au Japon|Japon est la principale destination de la traite de femmes]], surtout celles venant des Philippines et de Thaïlande. Chaque année depuis 2001, le [[Département d'État des États-Unis|département d’État américai]]n classe le Japon parmi les scores élevés de trafic de personnes. Ces classements indiquent que le Japon (dans une certaine mesure) n’applique pas entièrement les mesures de base pour éradiquer le trafic d’êtres humains<ref name="state17">{{lien web|langue=en|titre=Japan 2017 Trafficking in Persons Report|url=https://www.state.gov/j/tip/rls/tiprpt/countries/2017/271213.htm|archive-url=https://web.archive.org/web/20170703181320/https://www.state.gov/j/tip/rls/tiprpt/countries/2017/271213.htm|archive-date=03-07-2017|site=U.S. Department of State|consulté le=31 mars 2018}}</ref>.


Il est courant de voir des femmes [[Thaï (peuple)|Thaï]] emmenées au Japon avec de fausses promesses puis livrées à des bordels, contrôlés par les [[Yakuza]], où elles sont forcées d’enchaîner des clients<ref>[https://web.archive.org/web/20070312143055/http://www.nationmultimedia.com/search/page.arcview.php?clid=3&id=126551&date=2006-01-23 "Woman's Dying Wish: to punish traffickers who ruined her life"] ''The Nation'', 23 January 2006</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.hrw.org/reports/1993/thailand/|titre=A modern form of slavery: Trafficking of Burmese Women and Girls into Brothels in Thailand}}</ref>.
Il est courant de voir des femmes [[Thaï (peuple)|Thaï]] emmenées au Japon avec de fausses promesses puis livrées à des bordels, contrôlés par les [[yakuza]]s, où elles sont forcées d’enchaîner des clients<ref>[https://web.archive.org/web/20070312143055/http://www.nationmultimedia.com/search/page.arcview.php?clid=3&id=126551&date=2006-01-23 "Woman's Dying Wish: to punish traffickers who ruined her life"], ''The Nation'', 23 janvier 2006</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.hrw.org/reports/1993/thailand/|titre=A modern form of slavery: Trafficking of Burmese Women and Girls into Brothels in Thailand|site=hrw.org}}</ref>.


==== Népal ====
==== Népal ====
Dans les années 1990, on estime qu'environ {{formatnum:6000}} à {{formatnum:7000}} filles [[népal]]aises ont été victimes de trafic transnational. Toutefois, ces chiffres ont connu une forte croissance : en 2008, les victimes sont estimées entre {{formatnum:10000}} et {{formatnum:15000}} chaque année<ref>[http://womennewsnetwork.net/2008/12/05/lostdaughternepal808/ "Lost Daughters - An Ongoing Tragedy in Nepal,"] Women News Network - WNN, 5 December 2008</ref>.
Dans les années 1990, on estime qu'environ {{formatnum:6000}} à {{formatnum:7000}} filles [[népal]]aises ont été victimes de trafic transnational. Toutefois, ces chiffres ont connu une forte croissance : en 2008, les victimes sont estimées entre {{formatnum:10000}} et {{formatnum:15000}} chaque année<ref>[http://womennewsnetwork.net/2008/12/05/lostdaughternepal808/ "Lost Daughters - An Ongoing Tragedy in Nepal"], Women News Network - WNN, 5 décembre 2008</ref>.


==== Philippines ====
==== Philippines ====
A la fin des années 1990, l’[[Unicef]] estime qu’il y a {{formatnum:60000}} enfants prostitués aux [[Philippines]] et remarque que les bordels d’[[Ángeles (Philippines)|Ángeles]] sont « célèbres » pour leur exploitation sexuelle d’enfants<ref name="bbc-action-against-sex-tourists">{{lien web|url=http://www.bbc.co.uk/politics97/news/08/0830/phil.shtml|titre=Britain to Take Action Against Sex Tourists|éditeur=BBC|année=1997|consulté le=10 janvier 2010}}</ref>.
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Références ===
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{{Références}}
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== Annexes ==
== Annexes ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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* [[Abus sexuel sur mineur]]
* [[Abus sexuel sur mineur]]
* [[Violence contre les personnes prostituées]]
* [[Violence contre les personnes prostituées]]
* {{Lien|langue=en|trad=Prostitution law|fr=Législations relatives à la prostitution dans le monde}}
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{article|langue=en|url=https://select.nytimes.com/gst/abstract.html?res=F00C10FF39550C7B8CDDAA0894DF404482|prénom=Norimitsu|nom=Onishi|lien auteur=Norimitsu Onishi|titre=Denial Reopens Wounds of Japan's Ex-Sex Slaves|date=08-03-2007|périodique=The New York Times|consulté le=23 mars 2007}}
*{{article
* {{Ouvrage|langue=en|nom=Rose|prénom=Caroline|titre=Sino-Japanese relations: facing the past, looking to the future?|éditeur=Routledge|année=2005|url=https://books.google.com/books?id=W2nU1Xu0XdkC|isbn=978-0-415-29722-6}}
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* {{Ouvrage|langue=en|nom=Yoshimi|prénom=Yoshiaki|champ libre=translation: Suzanne O'Brien|titre=Comfort Women. Sexual Slavery in the Japanese Military During World War II|année=2000|collection=Asia Perspectives|éditeur=Columbia University Press|lieu=New York|isbn=978-0-231-12033-3|accès url=inscription|url=https://archive.org/details/comfortwomen00yosh}}
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* {{lien web|langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/6411471.stm|titre=Abe questions sex slave 'coercion'|date=02-03-2007|site=BBC News|consulté le=23 mars 2007}}
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* {{lien web|langue=en|url=http://uk.reuters.com/article/worldNews/idUKSP21646220070305|titre=FACTBOX-Disputes over Japan's wartime "comfort women" continue|date=05-03-2007|consulté le=5 mars 2008|site=Reuters}}
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* {{lien web|langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/6431011.stm|titre=Japan party probes sex slave use|date=08-03-2007|site=BBC News|consulté le=23 mars 2007}}
|titre=Denial Reopens Wounds of Japan's Ex-Sex Slaves
* {{article|langue=nl|auteur = Ministerie van Buitenlandse zaken|date = 24-01-1994|titre = Gedwongen prostitutie van Nederlandse vrouwen in voormalig Nederlands-Indië [Enforced prostitution of Dutch women in the former Dutch East Indies]|journal = Handelingen Tweede Kamer der Staten-Generaal [Hansard Dutch Lower House]|volume = 23607|numéro = 1|issn = 0921-7371|url=https://web.archive.org/web/20070927023811/http://www.nationaalarchief.nl/nieuws/nieuws/dwangprostitutie.asp}}
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* {{lien web|langue=en|auteur=WCCW|titre=Comfort-Women.org FAQ|année=2004|éditeur=Washington Coalition for Comfort Women Issues|url=http://www.comfort-women.org/v2/faqs.html|consulté le=20 juin 2007|archive-url=https://web.archive.org/web/20070615011715/http://www.comfort-women.org/v2/faqs.html|archive-date=15-06-2007}}
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*{{ lien web
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*{{article
| auteur = Ministerie van Buitenlandse zaken
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*{{lien web
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|éditeur=Washington Coalition for Comfort Women Issues
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=== Liens externes ===
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* International Labour Office. (2005). [http://www.ilo.org/sapfl/Informationresources/ILOPublications/lang--en/docName--WCMS_081882/index.htm A global alliance against forced labour]
* International Labour Office. (2005). [http://www.ilo.org/sapfl/Informationresources/ILOPublications/lang--en/docName--WCMS_081882/index.htm A global alliance against forced labour]
** [http://www.ilo.org/sapfl/Informationresources/ILOPublications/lang--en/docName--WCMS_106268/index.htm The Cost of Coercion ILO 2009]
** [http://www.ilo.org/sapfl/Informationresources/ILOPublications/lang--en/docName--WCMS_106268/index.htm The Cost of Coercion ILO 2009]
** [http://www.ilo.org/sapfl/Informationresources/ILOPublications/lang--en/docName--WCMS_081913/index.htm ILO Minimum Estimate of Forced Labour in the World. (2005)]
** [http://www.ilo.org/sapfl/Informationresources/ILOPublications/lang--en/docName--WCMS_081913/index.htm ILO Minimum Estimate of Forced Labour in the World. (2005)]
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Prostitution forcée, Aksel Waldemar Johannessen (1915)

La prostitution forcée est la prostitution imposée par un tiers et une variante d'esclavage sexuel. Le terme « prostitution forcée » figure dans les traités internationaux et humanitaires, comme le Statut de Rome, mais l'application de ces conventions est inégale. Le Statut de Rome inclut la prostitution forcée parmi les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre.

Législations relatives à la prostitution forcée[modifier | modifier le code]

La prostitution forcée est illégale dans les coutumes de tous les pays[1]. Elle ne doit pas être confondue avec la prostitution libre, sur laquelle les pays adoptent des législations diverses : certains l'interdisent sous peine de mort[2], d'autres considèrent qu'elle est légale et reconnue dans la réglementation en tant qu'activité professionnelle.

S'il existe diverses législations sur la prostitution des adultes, la prostitution enfantine est illégale dans pratiquement tous les pays du monde. En 1949, l'Assemblée générale des Nations unies adopte la Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui. Cette convention remplace plusieurs traités précédents, qui portaient sur certains aspects de la prostitution forcée mais aussi sur d'autres éléments relatifs à la prostitution. La Convention de 1949 rend illégales l'embauche et l'incitation à des fins de prostitution ainsi que l'exploitation de bordels[1]. De nombreux États ne ratifient pas le traité car la prostitution y est légale et réglementée en tant qu'activité professionnelle : en Allemagne[3], aux Pays-Bas[3], en Nouvelle-Zélande[4], en Grèce[5] et en Turquie[6], entre autres.

Crime contre l'humanité et crime de guerre[modifier | modifier le code]

Le Statut de Rome inclut la prostitution forcée dans les crimes contre l'humanité (article 7) et les crimes de guerre (article 8).

« Aux fins du présent Statut, on entend par crime contre l'humanité l'un quelconque des actes ci-après lorsqu'il est commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque :
Viol, esclavage sexuel, prostitution forcée, grossesse forcée, stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable[7]. »

« Aux fins du Statut, on entend par « crimes de guerre » :
xxii) Le viol, l'esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, telle que définie à l'article 7, paragraphe 2, alinéa f), la stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle constituant une infraction grave aux Conventions de Genève[7]. »

Traite d'êtres humains[modifier | modifier le code]

Après la première convention internationale sur la traite d'êtres humains, qui s'est tenue à Paris en 1885, une série d'initiatives est lancée pour limiter la commercialisation des femmes à des fins sexuelles. La Société des nations et l'organisation des Nations unies ont soulevé le problème[8].

La traite d'êtres humains, en particulier les filles et les femmes, conduit souvent à la prostitution forcée et à l'esclavage sexuel. D'après un rapport de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime, les victimes de cette traite à l'international sont le plus souvent envoyées en Thaïlande, au Japon, en Israël, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie, en Turquie et aux États-Unis[9]. En majorité, ces victimes proviennent de Thaïlande, de Chine, du Nigeria, d'Albanie, de Bulgarie, de Biélorussie, de Moldavie et d'Ukraine[9]. Les victimes de traite sexuelle par Internet sont emmenées puis obligées d'accepter des actes sexuels ou bien elles subissent des viols devant une webcam, diffusés en direct[10],[11],[12] ; ces vidéos donnent souvent lieu à des transactions financières (monétisation)[13].

En 2010, un rapport de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime estime que, mondialement, 70% des victimes connues de la traite d'êtres humains sont destinées à l'exploitation sexuelle, 18% au travail forcé et 3% à d'autres formes d'exploitation. En septembre 2011, la Commission européenne préliminaire propose les données suivantes : 75% des victimes du trafic de personnes servent à l'exploitation sexuelle, les 25% restants sont utilisées pour le travail forcé et d'autres formes d'exploitation[14].

En raison de la nature souvent clandestine de la prostitution et de différences méthodologiques pour séparer la prostitution forcée de la prostitution libre, il est difficile d'estimer avec précision l'ampleur du phénomène. En 2008, un rapport du département d'État des États-Unis annonce : « chaque année, d'après les recherches commandées par le gouvernement en 2006, entre 600 000 et 800 000 personnes victimes de trafic d'êtres humains traversent la frontière nationale ; ce recensement ne tient pas compte des millions de victimes dans leur propre pays. Environ 80% des victimes transnationales sont des femmes et des filles — les mineures peuvent représenter jusqu'à 50% — et la majorité de ces victimes est destinée à l'exploitation sexuelle marchande »[15]. En 2014, un rapport de la Commission européenne établit qu'entre 2010 et 2013, dans les 28 États-membres de l'Union européenne, 30 146 personnes sont signalées comme victimes de trafic d'êtres humains, dont 69% sont victimes d'exploitation sexuelle[16].

Néanmoins, d'après The Economist en 2004, seule une petite fraction des prostituées est clairement victime de la traite d'êtres humains[3].

Le Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants (aussi appelé protocole de Palerme), dans le cadre de la Convention de Palerme, décrit la traite d'êtres humains comme « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation »[17]. Sigma Huda, rapporteuse spéciale sur la traite des personnes, remarque qu'« en majeure partie, la prostitution qui a actuellement cours dans le monde correspond aux critères de traite »[18],[19]. Toutefois, pour Save the Children, le trafic de personnes et la prostitution relèvent de domaines distincts[20].

Prostitution enfantine[modifier | modifier le code]

La prostitution enfantine est fondamentalement considérée comme une exploitation non consentie car les enfants sont trop jeunes pour accorder leur consentement légal. Dans la majorité des pays, la prostitution enfantine est illégale, quel que soit l'âge du mineur.

Les États signataires du protocole facultatif sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants sont dans l'obligation d'interdire la prostitution des mineurs. Le protocole entre en vigueur le 18 janvier 2002[21].

En 1999, la Convention concernant l'interdiction et l'action immédiate pour l'élimination des pires formes de travail des enfants de l'Organisation internationale du travail statue que « l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant à des fins de prostitution » fait partie des « pires formes de travail des enfants ». Adopté en 1999, le traité dispose que tout pays qui le ratifie doit éradiquer immédiatement cette pratique.

Aux États-Unis, le Victims of Trafficking and Violence Protection Act of 2000 considère que toute « forme d'acte sexuel marchand [qui] est obtenu par la force, la tromperie ou la coercition, ou qui implique une personne n'ayant pas atteint 18 ans » est une « forme grave de trafic de personnes »[22].

Dans de nombreux États, surtout les plus pauvres, la prostitution enfantine demeure un véritable problème et de nombreux touristes venus de pays occidentaux visitent ces territoires pour s'adonner au tourisme sexuel impliquant des enfants. La Thaïlande (en), le Cambodge, l’Inde, le Brésil et le Mexique (en) sont des plaques tournantes de l’exploitation sexuelle d'enfants[23].

Histoire[modifier | modifier le code]

Esclavage et prostitution[modifier | modifier le code]

Prostitution rituelle[modifier | modifier le code]

Guerre de Canudos au Brésil[modifier | modifier le code]

La guerre de Canudos (1895-1898) est un conflit inégal entre l'État du Brésil et environ 30 000 habitants d'une communauté rebelle appelée Canudos, au Nord-Est du Bahia[24]. Cette guerre civile est la plus meurtrière de l'histoire brésilienne et elle s’achève sur des atrocités collectives[25]. Après plusieurs tentatives infructueuses de répression militaire, la révolte est brutalement écrasée en octobre 1897, avec l'arrivée d'une vaste armée brésilienne qui investit le village et tue pratiquement tous ses habitants. Les hommes sont découpés devant leurs épouses et leurs enfants. Quelques-unes des survivantes sont réduites en esclavage et envoyées dans des bordels au Salvador[26].

Allemagne nazie[modifier | modifier le code]

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Troisième Reich ouvre des bordels militaires allemands dans une grande partie de l'Europe occupée au bénéfice des soldats de la Wehrmacht et de la Schutzstaffel[27],[28]. Dans l'ensemble, ces bordels étaient neufs mais, à l'Ouest, certains remplaçaient des lupanars précédents ou d'autres bâtiments. Jusqu'en 1942, l'Europe occupée compte près de 500 bordels militaires[29]. Ces bordels, souvent des hôtels confisqués puis dirigés par la Wehrmacht, étaient destinés aux soldats en voyage et à ceux qui revenaient du front[30],[31].

D'après les archives, au moins 34 140 femmes ont été forcées de se prostituer pendant que l'Allemagne occupait leur pays, dont les prisonnières des camps de concentration[27]. En Europe de l'Est, ces femmes étaient souvent enlevées dans les rues des villes occupées au cours de rafles[30],[31]. Les nazis avaient établi des bordels dans les camps de concentration (Lagerbordell) afin d'encourager les prisonniers à collaborer, même si la plupart des usagers étaient des Kapos, des « prisonniers-fonctionnaires » de droit commun ; en effet, les détenus ordinaires, démunis et épuisés, étaient trop fragilisés pour s'y rendre et ils se méfiaient des stratagèmes des SS. Finalement, les bordels des camps n'ont conduit à aucune hausse détectable de productivité chez les prisonniers ; en revanche, ils ont favorisé l'émergence d'un marché aux coupons entre les plus favorisés des camps[32]. Les femmes obligées de rester dans ces bordels venaient principalement du camp de Ravensbrück[33], sauf à Auschwitz qui exploitait ses propres prisonnières[27].

Femmes de réconfort[modifier | modifier le code]

Image prise à Rangoon, en Birmanie, le 8 août 1945. Une jeune Chinoise issue des « bataillons de réconfort » de l’armée impériale japonaise s’entretient avec un officier des forces alliées.

Le terme « femmes de réconfort » est une périphrase pour désigner les femmes officiant dans les bordels militaires et, en particulier, dans ceux de l'empire du Japon au cours de la Seconde Guerre mondiale[34],[35]. D'après les estimations, environ 200 000 victimes sont concernées, avec des fourchettes allant de 20 000 pour certains experts japonais[36] jusqu'à 410 000 pour certains experts chinois[37] - le débat sur le nombre de victimes est toujours en cours. Des historiens et des chercheurs pensent que la majorité des femmes étaient issues de Corée, de Chine, du Japon et des Philippines[38], toutefois des citoyennes de Thaïlande, du Vietnam, de Malaisie, de Taïwan, d'Indonésie, du Timor Oriental[39] étaient présentes dans les « stations de réconfort ». Ces stations se trouvaient au Japon, en Chine, aux Philippines, en Indonésie (alors britannique), en Thaïlande, en Birmanie, en Nouvelle Guinée, à Hong Kong, à Macao et en Indochine française[40],[41].

Dans les pays occupés par l'armée japonaise, il y a des signalement de jeunes femmes enlevées à leur domicile. Il arrivait aussi qu'elles soient recrutées via une proposition de travailler dans l'armée[42],[43],[44]. Les soldats japonais enrôlaient des femmes de force[45].

Situation mondiale[modifier | modifier le code]

Continent américain[modifier | modifier le code]

Le gangster Charles « Lucky » Luciano condamné pour prostitution forcée et proxénétisme aux États-Unis en 1936.

Aux États-Unis en 2002, le département d’État a repris une estimation précédente de la CIA : chaque année, environ 50 000 femmes et enfants sont amenés sur le territoire américain contre leur volonté à des fins d’exploitation sexuelle[46],[47]. Outre les victimes de traite internationale, des ressortissants américains sont aussi forcés de se prostituer. D’après le National Center for Missing & Exploited Children, entre « 100 000 et 293 000 enfants sont en danger d’être livrés à l’exploitation sexuelle »[48].

Moyen-Orient[modifier | modifier le code]

Les femmes victimes de traite en Europe de l’Est sont convoyées vers plusieurs pays du Moyen-Orient, dont la Turquie et les Émirats arabes unis[49]. Jusqu’en 2004, Israël était l’une des destinations du trafic de personnes à des fins d’exploitation sexuelle[50]. De nombreuses femmes irakiennes qui ont fui la guerre se sont tournées vers la prostitution et d’autres ont été victimes de trafiquants qui les ont envoyées en Syrie, en Jordanie, en Égypte, au Qatar, aux Émirats arabes unis, en Turquie et en Iran[51]. La Syrie à elle seule compte environ 50 000 femmes (souvent veuves) et filles réfugiées devenues prostituées[52]. Les faibles tarifs demandés par les prostituées irakiennes ont contribué à orienter les flux d'agresseurs sexuels vers la Syrie, et en faire une destination de tourisme sexuel - avant la guerre civile. Les délinquants paient plus cher un rapport avec de jeunes femmes vierges[53].

Europe[modifier | modifier le code]

En Europe, depuis la chute du Rideau de fer, certains pays de l’ex-bloc soviétique sont des plaques tournantes du trafic de femmes et d’enfants : Albanie, Moldavie, Bulgarie, Russie, Biélorussie et Ukraine[54],[55]. Des jeunes filles et jeunes femmes reçoivent de prétendues proposition de travail et d’argent, puis elles sont réduites en esclavage sexuel[56].

D’après les estimations, chaque année, l’Europe de l’Est et la Chine sont à l’origine des deux tiers du trafic mondial de femmes destinées à la prostitution[9],[57], dont les trois quarts n’avaient jamais travaillé dans l’industrie du sexe[58],[59]. Les principales destinations sont la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie, la Turquie, le Moyen-Orient (Israël, les Émirats arabes unis), l’Asie, la Russie et les États-Unis[60],[61].

Asie[modifier | modifier le code]

En 2009, les estimations sur la traite d’êtres humains en Asie du Sud-Est varient entre 200 000 et 400 000 victimes, dont une part importante est obligée de se prostituer[62].

Cambodge[modifier | modifier le code]

Au Cambodge, au moins un quart des 20 000 personnes travaillant dans la prostitution sont des enfants, parfois âgés de cinq ans[63].

Corée du Nord[modifier | modifier le code]

Inde[modifier | modifier le code]

Temple solaire où figure un triptyque sculpté de devadasis.

En Inde du Sud et en Odisha, les devadâsî s'adonnent à une forme de prostitution rituelle[64] et certaines pratiques consistent à consacrer de très jeunes filles, via un mariage rituel, à une divinité ou un temple ; elles y exercent des fonctions de guides spirituels, de danseuses et de prostituées au service des hommes qui viennent au temple. Human Rights Watch signale que certaines devadâsî sont forcées d’accepter ce sacerdoce et, dans certains cas, de se prostituer auprès de membres de castes privilégiées[65].

Plusieurs gouvernements en Inde ont adopté plusieurs lois, avant et après l’Indépendance, pour mettre fin à cette pratique[66], qui perdure néanmoins dans certaines régions indiennes, notamment au Karnataka et en Andhra Pradesh[67].

Japon[modifier | modifier le code]

En Asie, le Japon est la principale destination de la traite de femmes, surtout celles venant des Philippines et de Thaïlande. Chaque année depuis 2001, le département d’État américain classe le Japon parmi les scores élevés de trafic de personnes. Ces classements indiquent que le Japon (dans une certaine mesure) n’applique pas entièrement les mesures de base pour éradiquer le trafic d’êtres humains[68].

Il est courant de voir des femmes Thaï emmenées au Japon avec de fausses promesses puis livrées à des bordels, contrôlés par les yakuzas, où elles sont forcées d’enchaîner des clients[69],[70].

Népal[modifier | modifier le code]

Dans les années 1990, on estime qu'environ 6 000 à 7 000 filles népalaises ont été victimes de trafic transnational. Toutefois, ces chiffres ont connu une forte croissance : en 2008, les victimes sont estimées entre 10 000 et 15 000 chaque année[71].

Philippines[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1990, l’Unicef estime qu’il y a 60 000 enfants prostitués aux Philippines et remarque que les bordels d’Ángeles sont « célèbres » pour leur exploitation sexuelle d’enfants[72].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Ilias Bantekas et Susan Nash, International Criminal Law, Cavendish, Routledge, , 2d éd. (ISBN 978-1859417768, lire en ligne), p. 6
  2. (en) « Iran - Facts on Trafficking and Prostitution » [archive du ] (consulté le )
  3. a b et c (en) « Prostitution: Sex is their business », The Economist,‎ (lire en ligne, consulté le ) Accès payant
  4. (en) « Policing prostitution: The oldest conundrum », The Economist,‎ (lire en ligne, consulté le ) Accès payant
  5. (en) « Greece », sur U.S. Department of State (consulté le )
  6. (en) Susanne Güsten, « Turkey Cracks Down on Legal Brothels », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b « Statut de Rome de la Cour pénale internationale », sur icc-cpi.int. [PDF]
  8. (en) Dennis Altman, Global Sex, University of Chicago Press, (ISBN 9780226016054, lire en ligne), p. 114
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Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]