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{{Infobox Animation et bande dessinée asiatiques/Autre
| univers = [[Lady Oscar (série télévisée d'animation)|Lady Oscar]]
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* ''[[Lady Oscar (film)|Lady Oscar]]'' (1978)
* ''Inochi arukagiri aishite'' (1987)
* ''La Rose de Versailles (ベルサイユのばら)'' (TBA)
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{{Infobox Animation et bande dessinée asiatiques/Pied
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{{japonais|'''''La Rose de Versailles'''''|ベルサイユのばら|Berusaiyu no bara}} est un ''{{langue|ja-Latn|[[shōjo]]}}'' [[manga]] écrit et dessiné par [[Riyoko Ikeda]] entre 1972 et 1973 et pré-publié dans le magazine ''[[Margaret (magazine)|Shūkan Margaret]]'' de [[Shūeisha]]. L'autrice dessine par la suite des histoires supplémentaires où l'on retrouve les personnages du manga avant, pendant ou après les évènements de l'histoire principale. Ces histoires sont pré-publiées dans les deux magazines ''Gekkan Jam'' et ''Margaret'' en 1974, entre 1984 et 1985 puis entre 2013 et 2018.
{{japonais|'''''La Rose de Versailles'''''|ベルサイユのばら|Berusaiyu no bara}} est un ''{{langue|ja-Latn|[[shōjo]]}}'' [[manga]] écrit et dessiné par [[Riyoko Ikeda]] entre 1972 et 1973 et pré-publié dans le magazine ''[[Margaret (magazine)|Shūkan Margaret]]'' de [[Shūeisha]]. L'autrice dessine par la suite des histoires supplémentaires où l'on retrouve les personnages du manga avant, pendant ou après les évènements de l'histoire principale. Ces histoires sont pré-publiées dans le magazine ''Margaret'' entre 2013 et 2018.


Il s'agit d'une [[fiction historique]] située lors des années qui précèdent et lors des évènements de la [[Révolution française]]. L'histoire du manga reprend les personnages et les faits historiques, auxquels sont mêlés des personnages de fiction. On y suit la vie de la [[reine de France]] [[Marie-Antoinette d'Autriche]] ainsi que celle d'Oscar François de Jarjayes, une femme [[travestissement|travestie]] membre de la [[Maison militaire du roi de France|garde royale]].
Il s'agit d'une [[fiction historique]] située lors des années qui précèdent et lors des évènements de la [[Révolution française]]. L'histoire du manga reprend les personnages et les faits historiques, auxquels sont mêlés des [[Personnage de fiction|personnages de fiction]]. On y suit la vie de la [[reine de France]] [[Marie-Antoinette d'Autriche]] ainsi que celle d'Oscar François de Jarjayes, une femme [[travestissement|travestie]] membre de la [[Maison militaire du roi de France|Garde royale]].


Le manga est le premier grand succès commercial du ''{{langue|ja-Latn|shōjo}}'' manga et participe ainsi à la reconnaissance du genre auprès du public et des critiques. Il est à ce titre devenu un classique du genre et a une grande influence sur son évolution. De nombreux produits dérivés et adaptations du manga voient ainsi le jour, il est notamment adapté en une série d'animation, en un film d'animation, en un film en prise de vue réelle, ainsi qu'en pièce de théâtre.
Le manga est le premier grand succès commercial du ''{{langue|ja-Latn|shōjo}}'' manga et participe ainsi à la reconnaissance du genre auprès du public et des critiques. Il est à ce titre devenu un classique du genre et a une grande influence sur son évolution. De nombreux produits dérivés et adaptations du manga voient ainsi le jour ; l'adaptation par la [[Revue Takarazuka]] est celle qui remporte le plus grand succès commercial.


À la suite de la publication initiale, l'autrice dessinera des œuvres complémentaires à ''La Rose de Versailles'', avec un hors-série, une suite et une parodie.
À partir de 1986 Ikeda commence la publication d'une suite au manga, nommée ''[[Eikō no Napoleon - Eroica]]''. Elle raconte l'histoire du [[Premier Empire|Premier Empire français]] sous le règne de [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]] et fait intervenir plusieurs personnages fictionnels de ''La Rose de Versailles''.


== Synopsis ==
== Synopsis ==
[[Fichier:CARNOT 28 SEPTEMBRE 2013 127.jpg|vignette|alt=Photographie représentant des militaires montés sur cheval.|Reconstitution de la Garde royale.]]
L'action se situe en France, avant et pendant la Révolution Française. Dans la première partie de l'histoire, le personnage principal est la jeune et étourdie [[Reine de France]], [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], mais plus tard, l'histoire se recentre sur une femme du nom de Oscar François de Jarjayes. Le père d'Oscar, le général de Jarjayes, désespéré de ne pas avoir de fils (il a six filles), décide d'élever la plus jeune comme un homme. Il la forme aux arts de l'escrime et de l'équitation. Oscar s'exerce souvent avec son meilleur ami et (techniquement) serviteur, André Grandier. André est le petit-fils de sa nourrice et, de ce fait, ils ont passé la plupart de leur temps ensemble dans une amitié harmonieuse qui, vers la fin de l'histoire, se change en amour.
L'action se situe en France, avant et pendant la [[Révolution française]]. Le personnage principal de l'histoire est la jeune et étourdie [[reine de France]], [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], mais plus tard, l'histoire se recentre sur une femme du nom d'Oscar François de Jarjayes. Le père d'Oscar, le général de Jarjayes, désespéré de ne pas avoir de fils (il a six filles), décide d'élever la plus jeune comme un homme. Il la forme aux arts de l'escrime et de l'équitation. Oscar s'exerce souvent avec son meilleur ami et (techniquement) serviteur, André Grandier. André est le petit-fils de sa nourrice et, de ce fait, ils ont passé la plupart de leur temps ensemble dans une amitié harmonieuse qui, vers la fin de l'histoire, se change en amour.


Oscar est le commandant de la garde royale et responsable de la sécurité de Marie-Antoinette, ainsi que du reste de la famille royale. L'histoire tourne autour de la prise de conscience grandissante d'Oscar sur la manière dont la France est gouvernée, et sur le sort des pauvres.
Oscar est le commandant de la [[Maison militaire du roi de France|Garde royale]] et responsable de la sécurité de Marie-Antoinette, ainsi que du reste de la famille royale. L'histoire tourne autour de la prise de conscience grandissante d'Oscar sur la manière dont la France est gouvernée, et sur le sort des pauvres. Un autre point important de l'histoire est l'amour entre Marie Antoinette et le comte suédois [[Axel de Fersen]]. Leur relation fait l'objet de rumeurs à travers toute la France, ce qui met en danger la réputation de la Reine et qui conduit Oscar à demander au comte de quitter le pays.


Le comte rejoint alors la [[guerre d'indépendance des États-Unis]], ce qui attriste grandement Marie-Antoinette. La reine commence à dépenser de l'argent en bijoux et vêtements coûteux, assiste à des bals tous les soirs dans le but de se détourner de la nostalgie des moments passés avec le seul homme qu'elle ait jamais aimé. Cette situation pèse encore plus sur les contribuables français et la France s'enlise dans la pauvreté.
Un autre point important de l'histoire est l'amour entre Marie Antoinette et le comte suédois Hans Axel de Fersen. Leur relation fait l'objet de rumeurs à travers toute la France, mettant en danger la réputation de la Reine et qui conduit Oscar à demander au comte de quitter le pays. Ce dernier décide alors de se porter volontaire et d'aller combattre pour l'indépendance de la jeune nation américaine sous les ordres de monsieur de La Fayette.


[[Fichier:Henry Singleton the Storming of the Bastille.jpg|vignette|alt=Peinture à huile représentant des soldats et civils qui tirent sur une forteresse à l'aide de fusils et canons.|''La prise de la Bastille'', par [[Henry Singleton (peintre)|Henry Singleton.]] ([[Musée de la Révolution française]])]]
Marie-Antoinette se laisse alors aller au désespoir : elle commence à dépenser de l'argent en bijoux et vêtements coûteux, assiste à des bals tous les soirs dans le but de se détourner de la nostalgie des moments passés avec le seul homme qu'elle ait jamais aimé. Cette situation pèse encore plus sur les contribuables français et la France s'enlise dans la pauvreté.
Surviennent ensuite l'[[affaire du collier de la reine]] et l'apparition de la [[Gabrielle de Polignac|comtesse de Polignac]], qui aggravent le ressentiment des Français envers leur souveraine. Tandis qu'Oscar, ne pouvant plus fermer les yeux sur la souffrance du peuple, quitte la Garde royale et intègre le [[régiment des Gardes françaises]]. C'est alors que la Révolution gronde dans les rues de Paris.


Le {{date-|14 juillet 1789}}, c'est la [[prise de la Bastille]] : la foule se révolte mais manque de stratégie, à l'avantage de l'armée, et devient une cible facile pour les tirs de canons. Toutefois, Oscar et le régiment des Gardes françaises qu'elle commande arrivent alors pour aider les insurgés à mieux s'organiser. Oscar est tuée dans la bataille alors que la Bastille tombe finalement, frappant symboliquement la monarchie française. Une fois la Bastille prise, les révolutionnaires font irruption dans le Palais à la recherche de Marie-Antoinette et de sa famille. Un grand nombre de soldats sont tués et la famille royale est faite prisonnière. Un long procès commence alors pour Louis XVI et Marie-Antoinette, les deux sont finalement déclarés coupables et [[guillotine|guillotinés]].
Surviennent ensuite l'Affaire du Collier et l'apparition de la comtesse de Polignac, qui aggravent la haine des Français envers leur souveraine. La reine a un fils, Louis-Joseph, mais sa santé ne fait qu'empirer, jusqu'au jour où la reine demande la permission au roi de quitter le château de Versailles pour se rendre dans un petit pavillon, de façon à s'écarter un temps de la cour et de s'occuper davantage de ses enfants, jusqu'à la mort de son fils. La reine appelle souvent Oscar pour se confier à lui et obtenir quelque soutien de sa part, mais elle est obligée de retourner à Versailles afin d'accomplir ses devoirs de reine.

Le {{date-|14 juillet 1789}}, c'est la prise de la Bastille : la foule se révolte, mais manque de stratégie, à l'avantage de l'armée, et devient une cible facile pour les tirs de canons. Toutefois, Oscar et le régiment des Gardes Françaises qu'elle commande arrivent alors pour aider les insurgés à mieux s'organiser. La Bastille tombe finalement, frappant symboliquement la monarchie française.

Une fois la Bastille prise, les révolutionnaires font irruption dans le Palais à la recherche de Marie-Antoinette et de sa famille. Un grand nombre de miliciens sont tués et la famille royale est faite prisonnière. Un long procès commence alors pour Louis XVI puis pour Marie-Antoinette et les deux sont finalement déclarés coupables et guillotinés.


== Personnages ==
== Personnages ==
L'histoire de ''La Rose de Versailles'' est présentée comme le destin croisé de trois personnages : Marie-Antoinette, Oscar de Jarjayes et Axel de Fersen{{sfn|McKnight|2010|id=McKnight 2010|p=132}}. Les deux femmes Marie-Antoinette et Oscar se partagent tour à tour le rôle de la protagoniste de l'histoire tandis que de Fersen est l'objet de l'affection des deux femmes. À ces trois personnages s'ajoutent deux autres personnages, André et Rosalie, qui servent de point d'identification pour le lectorat lors de certains chapitres{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=123-125}}.

=== Personnages principaux ===
=== Personnages principaux ===
[[Fichier:2008TIBE Hall2 ComicPavilion RomanticVersaillesStarCoser Winners RiyokoIkeda.jpg|vignette|alt=Photographie couleur de trois femmes.|L'autrice Riyoko Ikeda (à droite) accompagnée de deux personnes qui [[cosplay]] les deux protagonistes principales du manga : Marie-Antoinette (à gauche) et Oscar (au centre).]]
;[[Marie-Antoinette d'Autriche]]
;[[Marie-Antoinette d'Autriche]]
:Dernière fille de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, Marie-Antoinette est fiancée dès ses 12 ans au dauphin de France Louis. Son caractère espiègle et sentimental ne s'accommode pas de ce mariage diplomatique sans amour ainsi que des convenances étouffantes de Versailles. Elle fréquente les bals de l'Opéra où elle rencontre Axel de Fersen dont elle tombe amoureuse. Par la suite, négligeant ses devoirs de reine, elle s'engouffre dans une spirale de dépenses faramineuses auxquelles l'encourage sa favorite, la comtesse de Polignac. Ce n'est qu'après l'affaire du collier qu'elle se rend compte de son impopularité et tente de se racheter, mais il est trop tard et elle finira sur l'échafaud.
:Née le {{date-|2 novembre 1755}}, onzième fille et quinzième enfants de l’impératrice [[Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780)]] et de [[François Ier (empereur des Romains)]], elle épouse le dauphin de France Louis-Auguste le {{date-|16 mai 1770}} à 14 ans et lui donne 4 enfants (une de ses fille [[Sophie de France (1786-1787)]] n'est pas cité dans le manga) Très frivole, elle voue une haine contre la maîtresse du roi Louis XV, [[Madame du Barry]] mais elle est obligée de faire la paix sous la menace d'une guerre entre la France et l'Autriche . Elle est amie avec Oscar de Jarjayes, qui est chargée de sa protection, et écoute ses conseils jusqu'à ce qu'elle tombe sous l'influence de [[Gabrielle de Polignac]]. Marie-Antoinette est amoureuse du comte [[Axel de Fersen]] mais cela reste un [[Amour platonique]]. Au début très aimée du peuple, son attitude dépensière, qui culmine avec l'[[Affaire du collier de la reine]], et son incompréhension des difficultés du peuple, la mènent peu à peu à être détestée. Elle se rend compte trop tard qu'elle doit changer d'attitude. Elle est emprisonnée à la [[Tour du Temple]] avec sa famille après la [[Fuite de Varennes]]. A la mort de son époux, on la sépare de ses enfants et elle finit à la prison de la Conciergerie où Rosalie s'occupe d'elle. Elle meurt guillotinée.

:Elle est la {{citation|Rose de Versailles}}{{sfn|McKnight|2010|id=McKnight 2010|p=120}}. Elle sert de protagoniste principale au début et à la fin de l'histoire, qui débute par son mariage forcé et se termine par son exécution.


;Oscar François de Jarjayes
;Oscar François de Jarjayes
:Oscar est la sixième fille du général Rainier de Jarjayes. Mais celui-ci, lassé de n'avoir eu que des filles, décide de l'élever comme un garçon et de lui apprendre l'art du combat pour qu'elle lui succède dans la Garde royale. Si Oscar s'habille et se comporte comme un homme, elle possède néanmoins le cœur d'une femme et tombe successivement amoureuse d'Axel de Fersen et d'André Grandier. Bien qu'elle ait servi durant toute sa vie la famille royale, son caractère passionné et son sens aigu de la justice la poussent à adhérer aux idées révolutionnaires, et à diriger finalement l'assaut de la Bastille le 14 juillet 1789, combat dans lequel elle trouvera la mort.
:Née le {{date-|25 décembre 1755}}, Oscar est la sixième fille du général de Jarjayes et est d'une beauté incroyable. Las de n'avoir eu que des filles, son père décide de l'élever comme un garçon et de lui apprendre l'art du combat pour qu'elle lui succède dans la garde royale. À 14 ans, Oscar devient capitaine de la garde royale et doit assurer la protection de la jeune princesse autrichienne [[Marie-Antoinette d'Autriche]] lorsque cette dernière vient en France célébrer son mariage et ainsi sceller l'union mise en place par la France et l'Autriche. Elle parvient à déjouer les intrigues de [[Madame du Barry]], maîtresse de [[Louis XV]], qui cherche à nuire à la dauphine. À son couronnement, Marie-Antoinette demande la promotion d'Oscar au roi et la fait nommer Colonel de la garde royale. Ainsi, Oscar de Jarjayes obtient un grade enviable alors qu'elle n'a même pas 20 ans. Malgré les troubles qui commencent à éclater, Oscar reste fidèle à la reine. Mais devant les souffrances du petit peuple, elle ne peut rester insensible : c'est pourquoi elle visite les terres des Jarjayes pour constater de ses propres yeux la vie des gens du peuple. Elle tente même de raisonner la reine mais cette dernière, sous l'influence de [[Gabrielle de Polignac]], ne prête pas attention à ses conseils. Oscar est tombée amoureuse d'[[Axel de Fersen]], qui ne la considère cependant que comme sa meilleure amie. Elle décide de quitter la garde royale car elle ne veut plus être considérée comme une poupée. La reine lui demande des explications mais Oscar lui dit qu'elle n'a pas réussi à capturer le Masque Noir et qu'elle mérite d'être rétrogradée. Marie-Antoinette la nomme donc aux Gardes françaises. Après de nombreuses difficultés, elle s'attache à eux et choisit de suivre la Révolution. Elle voit avec horreur la mort de celui qui est d'abord son meilleur ami depuis l'enfance puis l'homme qu'elle aime : André Grandier. Elle finit par être tuée par balle lors d'un combat pour détruire la [[Bastille]] sous les regards impuissants d'Alain de Soissons et de [[Rosalie Lamorlière]].


:Elle devient la protagoniste principale au milieu de récit jusqu'à sa mort{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=127}}. Elle sert de porte-parole pour l'autrice{{sfn|LRdV1|texte=La Rose de Versailles, vol. 1|loc=préface}}.
;André Grandier
:Né le {{date-|26 août 1754}} et orphelin à huit ans, il est introduit chez les Jarjayes par sa grand-mère en tant que camarade de jeu d'Oscar. Ils développent une amitié profonde, qui se mue chez André en amour non réciproque. Il en souffre mais ne dit rien jusqu'au moment où il apprend qu'Oscar aime Fersen. Il lui avoue son amour, mais elle le rejette avant de, plus tard, développer des sentiments pour lui. Suite à une blessure fait par le Masque Noir, André devient peu à peu aveugle. Ils se déclarent leurs amours juste avant l'intervention à Paris où il meurt en protégeant Oscar d'une balle.


;[[Axel de Fersen]]
;[[Axel de Fersen]]
:Issu de la haute noblesse suédoise, Axel de Fersen se rend en France pour ses études. Il rencontre par hasard la dauphine Marie-Antoinette au bal masqué de l'Opéra, et c'est le coup de foudre entre eux. Sachant que leur amour est impossible à cause du rang et du mariage de Marie-Antoinette, il cherche d'abord à s'éloigner d'elle en partant à la guerre puis en préparant son mariage avec une autre. Mais il finit par y renoncer et par s'engager à servir sa bien-aimée pour le reste de sa vie. Il tente en vain de la protéger contre les intrigues de la cour, et lorsque la Révolution gronde, il organise la [[fuite de Varennes]] qui tournera au fiasco.
:Né le {{date-|4 septembre 1755}} en [[Suède]], fils du feld-maréchal Frederick Axel de Fersen, il fait un grand tour d'Europe pour parfaire son éducation. Il rencontre Marie-Antoinette au bal de l'Opéra le {{date-|30 janvier 1774}} et tombe fou d'amour pour elle. Cet amour est réciproque mais étant dauphine de France, leur amour est impossible. Ils se voient souvent ce qui inquiète Oscar. Finalement, il repart en Suède ce qui attriste Marie-Antoinette. Il revient à la cour de France en {{date-|août 1778}}, la reine est heureuse et cherche de plus en plus sa présence ce qui fait jaser la cour et le peuple. Quand elle apprend que Fersen compte se marier, elle ne peut retenir ses larmes, il lui avoue son amour tous comme elle et ils s'embrassent. Il lui promet de ne jamais se marier et de n'aimer qu'elle. Ne pouvant s'empêcher de côtoyer Marie-Antoinette et pour ne pas commettre d'[[adultère]], il part pour les Amériques fin {{date-|mars 1780}} où il participe à la [[guerre d'indépendance des États-Unis]] sous les ordres du [[Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur de Rochambeau|comte de Rochambeau]]. En {{date-|juin 1784}}, il revient à Versailles pour la grande joie de Marie-Antoinette et d'Oscar qui commence à avoir des sentiments pour lui. La France entière accuse la reine d'avoir une relation charnelle avec Fersen, alors qu'il n'en est rien et on dit que son deuxième fils Louis-Charles né en 1785 est le fils de Fersen, ce qui est faux. Apprenant qu'Oscar est amoureuse de lui, il refuse de la revoir pour ne pas la faire souffrir. En 1791, il participe à la [[Fuite de Varennes]] mais la famille royale et ramener à Paris. Ils s’envoient des lettres d'amours et il la rejoint. Obligé de partir de France, il recherche des fonds pour la famille royale. À la mort de Marie-Antoinette, il n'est plus lui-même et il meurt le {{date-|20 juin 1810}} (date de la fuite de Varennes) assassiné par le peuple suédois.


;[[Rosalie Lamorlière]]
;[[Rosalie Lamorlière]]
:Rosalie est une jeune fille pauvre qui vit à Paris avec sa sœur Jeanne et sa mère. Douce et serviable, elle est tout le contraire de l'ambitieuse Jeanne et reste auprès de sa mère jusqu'à ce que celle-ci meure renversée par le carrosse de la comtesse de Polignac. En cherchant à venger sa mère Rosalie arrive par erreur chez les Jarjayes où elle est recueillie. Grâce à Oscar elle est invitée aux bals de la cour, où elle découvre que de Polignac est sa véritable mère. Lors de l'emprisonnement de la reine à la [[Conciergerie (palais de la Cité)|Conciergerie]], elle se fait attacher à son service pour adoucir ses derniers jours.
:Née en 1764, fille imaginaire de [[Gabrielle de Polignac]] et de Jacques de Valois-Sainr-Rémy. Elle est élevée par une ancienne servante de son père, {{Mme}} Lamorlière et avec sa demi-sœur Jeanne. Elle ne sait pas qui est sa vraie mère. Un jour Jeanne s'enfuit et laisse Rosalie et sa mère toutes seules. Suite à cela, {{Mme}} Lamorlière tombe malade et Rosalie est renvoyée de son travail. N'ayant plus d'argent, elle décide de se prostituer, rencontre Oscar par hasard qui est choquée de voir une fille aussi jeune se prostituer et lui donne de l'argent. Rosalie se trouve naïve d'avoir cru que tout s’arrangerait à la mort du roi Louis XV et que le roi et la reine seraient meilleurs, mais les prix sont de plus en plus élevés. Elle veut aller voir Jeanne pour qu'elle lui donne de l'argent mais celle-ci la fait fouetter par son fiancé Nicolas de La Motte. Elle trouve un nouveau travail chez Rose Bertin, elle est heureuse et au moment où tout semble aller mieux, sa mère est tuée par le carrosse de la comtesse de Polignac. Rosalie se jette sur le carrosse, accusant l’occupante de meurtre. La comtesse de Polignac réagit en disant que si elle veut se plaindre, qu'elle n'a qu'à aller à Versailles. Avant de mourir, {{Mme}} Lamorlière lui dit qu'elle n'est pas sa mère mais que c'est Martine Gabrielle, une noble dame. Bernard Châtelet, qui était là lors de la mort de {{Mme}} Lamorlière, paie les frais d'enterrement. Rosalie jure de se venger et va à Versailles pour tuer la meurtrière de sa mère. Elle croit la voir sortir de carrosse mais manque de tuer la mère d'Oscar qui s'interpose entre les deux. Elle se rend compte de son erreur et éclate en sanglots. Oscar lui dit qu'elle s'est trompée et qu'elle n'est pas à Versailles mais dans la demeure des Jarjayes. Elle est adoptée par la famille et porte les robes d'Oscar faites par Grand-Mère. Elle s'entraine avec Oscar pour le jour où elle se vengera. Peu à peu, elle tombera amoureuse d'Oscar. Celle-ci ne voit en elle qu'une sœur. Elle fait ses débuts à la cour et s'attire la jalousie de Charlotte de Polignac qui la ridiculise. Elle voit au cours d'un bal {{Mme}} de Polignac et tente de la tuer mais Oscar l'en empêche lui disant qu'elle sera tuée si elle le fait. Finalement, elle annonce à Oscar et André qu'elle est fille de noble. André fait des recherches pour savoir qui est Martine-Gabrielle. Il voit que la comtesse de Polignac et la seule à porter ce nom et qu'elle est donc la mère de Rosalie. {{Mme}} de Polignac apprend par sa fille Charlotte le nom de Rosalie et au nom de Lamorlière se rend compte qu'elle est sa fille. {{Mme}} de Polignac change d’attitude et veut récupérer Rosalie mais celle-ci ne voit en elle que la meurtrière de sa mère adoptive. {{Mme}} de Polignac, à la mort de Charlotte, va faire du chantage à Rosalie, affirmant que si elle ne va pas chez elle, elle forcerait la reine à arrêter Oscar. Par amour pour elle, elle va chez les Polignac contre son gré. Oscar tente de l'en empêcher mais Rosalie insiste en lui disant que les Polignac sont plus fortunés que les Jarjayes. Oscar ne la croit pas mais la laisse partir. Obligée de se marier à un homme qu'elle ne connaît pas, elle s'enfuit et retourne à Paris. Elle rencontre Oscar et retourne chez elle. Elle se fait capturer par le Masque Noir ; Oscar la libère. Suite à un combat entre Oscar et le Masque Noir, elle tire sur celui-ci qui se révèle être Bernard Châtelet. Elle s'en veut mais il lui pardonne et elle tombe amoureuse de lui. Quand Oscar s'en rend compte, il laisse partir Bernard et Rosalie vivre avec lui à Paris. Mariée, elle vit sa vie tranquillement et elle est contente de revoir Oscar. À la mort d'Oscar, elle est très malheureuse. Quand la reine est emprisonnée, Rosalie s'occupe d'elle et pleure lors de sa mort. La véritable [[Rosalie Lamorlière]] à bien servi Marie-Antoinette lors de son emprisonnement.


:Initialement conçue comme point d'identification pour les lectrices, le personnage se révèle peu populaire et son importance s'amenuise alors{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=123-125}}.
=== Personnages secondaires ===
;« Grand-mère »
:Grand-mère d'André, elle s'occupe de celui-ci ainsi que d'Oscar. Elle est gentille et affectueuse avec Oscar mais peut se montrer sévère avec André. Elle est choquée quand le père d'Oscar décide de l'élever en garçon. Quand Oscar accueille Rosalie, elle s'occupe d'elle et lui fait porter les robes d'Oscar. Elle voit qu'André est aveugle et lui dit de ne rien dire pour ne pas inquiéter les Jarjayes. Elle meurt de chagrin en apprenant la mort d'André et d'Oscar.


;André Grandier
;[[Marie-Thérèse de France (1778-1851)]]
:Il est pour Oscar un camarade de jeu, un compagnon d'arme, un ami et un confident, presque un frère. Mais en devenant adulte il se rend compte qu'il ressent pour elle de l'amour, et souffre énormément en la voyant amoureuse d'Axel de Fersen. Prêt à donner sa vie pour sa bien-aimée, il perd la vue lors d'un combat. Quand Oscar répond enfin à son amour, tous deux sont emportés dans les batailles de la Révolution française et André meurt le 13 juillet ; Oscar ne lui survivra qu'une journée.
:Née le {{date-|19 décembre 1778}}, fille ainée de Louis XVI et Marie-Antoinette, elle est surnommée "Madame Royale". Très attachée à sa mère, elle voue beaucoup d'amour à ses frères dont elle s'occupe. Emprisonnée au Temple avec sa famille, elle voit son père, sa mère et sa tante guillotinés, son frère Louis-Joseph mourir de tuberculose et son frère Louis-Charles élevé par les révolutionnaires. En 1795, elle est échangée contre des prisonniers français et va vivre à la cour de son cousin [[François Ier (empereur d'Autriche)]]. Elle épouse le {{date-|10 juin 1799}} son cousin germain [[Louis de France (1775-1844)]] dont elle n'a pas d'enfants.


:Il remplace Rosalie comme point d'identification pour les lectrices{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=123-125}}.
;[[Louis-Joseph de France]]
:Né le {{date-|22 octobre 1781}}, fils aîné de Louis XVI et Marie-Antoinette, il est la joie et l'espoir du peuple français et de ses parents. Vers 1786, il développe une tuberculose, dont il mourra le {{date-|4 juin 1789}} à l'âge de 7 ans. Intelligent et cultivé, il fait preuve d'une grande maturité et s'intéresse à la politique du pays, notamment à la tenue des États Généraux. Son frère Louis-Charles lui succède en tant que Dauphin.


=== Personnages historiques ===
;[[Louis XVII]]
* [[Gabrielle de Polignac|Comtesse de Polignac]] : intrigante de la cour, elle devient la favorite de Marie-Antoinette.
:Né le {{date-|27 mars 1785}} sous le nom de Louis-Charles de France, duc de Normandie, il est le deuxième fils de Louis XVI et Marie-Antoinette. On accuse faussement le comte de Fersen d'être son père biologique. Devenu dauphin à la mort de son frère, il est très proche de sa mère et, à la mort de son père, les monarchistes le proclament roi sous le nom de Louis XVII, à l'âge de 8 ans. Les révolutionnaires l'enlèvent alors à sa mère, pour confier son éducation au cordonnier Antoine Simon et son épouse. Afin de nuire à Marie-Antoinette, des accusations d'inceste sont fabriquées. Il est ensuite retiré de la garde de Simon et emprisonné au Temple. Dans des conditions d'hygiène déplorables, il contracte lui aussi la tuberculose et en meurt le {{date-|8 juin 1795}} à l'âge de 10 ans.
* [[Jeanne de Valois-Saint-Rémy|Jeanne de la Motte]] : sœur aînée de Rosalie, elle est responsable de l'affaire du collier de la reine.
* [[Louis XV]] : roi de France et de Navarre, grand-Père de Louis XVI.
* [[Louis XVI]] : roi de France et de Navarre et époux de Marie-Antoinette.
* [[Louis XVII]] : le deuxième fils de Louis XVI et Marie-Antoinette. On accuse le comte de Fersen d'être son père biologique.
* [[Louis Antoine de Saint-Just]] : figure de la Révolution.
* [[Louis-Joseph de France]] : fils aîné de Louis XVI et Marie-Antoinette.
* [[Louis-René de Rohan]] : cardinal-évêque de Strasbourg.
* [[Madame du Barry]] : maîtresse de Louis XV et rivale de Marie-Antoinette.
* [[Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780)|Marie-Thérèse d'Autriche]] : impératrice d'Autriche, elle est la mère de Marie-Antoinette.
* [[Marie-Thérèse de France (1778-1851)|Marie-Thérèse de France]] : fille aînée de Louis XVI et Marie-Antoinette.
* [[Maximilien de Robespierre]] : avocat et figure de la Révolution.
* [[Nicolas de La Motte]] : mari de Jeanne.


=== Personnages fictionnels ===
;[[Louis XVI]] roi de France et de Navarre
* Alain de Soissons : soldat du régiment des Gardes françaises.
:Né le {{date-|23 août 1754}}, {{3e}} fils de [[Louis de France (1729-1765)]] et de [[Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767)]], petit-fils de [[Louis XV]] il épouse Marie-Antoinette d'Autriche en 1770 à l'âge de 15 ans. Ce mariage est mal assorti car Marie-Antoinette n'est pas amoureuse de son mari, mais elle le respecte, alors que Louis XVI l'aime sans oser lui avouer. Il faudra attendre 8 ans avant que naisse leur premier enfant. Ils en auront quatre, mais leur dernier enfant, [[Sophie de France (1786-1787)]] n'est pas citée dans le manga.
* Bernard Châtelet : journaliste et figure de la Révolution.

* Charlotte de Polignac : fille de la comtesse de Polignac.
;[[Gabrielle de Polignac]]
* Le général de Girodelle : soldat de la Garde royale, il est amoureux d'Oscar.
:Née le {{date-|8 septembre 1749}}, épouse de [[Jules de Polignac (1780-1847)]] et ayant 6 ans de plus que la reine, elle devient comme une mère pour la jeune femme en mal d'affection. Sa famille est comblée par les faveurs royales, tire un immense profit de la manne que constituent les titres et les pensions dont elle est gratifiée et dont le total coûte à l'État un demi-million de livres par an. Oscar et le Duc de Choiseul essayent de lui faire comprendre à la reine qu'elle est manipulée par la comtesse mais elle ne les écoute pas et elle la fait duchesse de Polignac. Elle a de plus en plus d'influence et fait subir au royaume des dépenses calamiteuses. Pour assoir son pouvoir, elle veut marier sa fille Charlotte de Polignac au Duc de Guiche. Suite au suicide de celle-ci, elle cherche à donner au duc de Guiche son autre fille [[illégitime]], [[Rosalie Lamorlière]], qu'elle a eue à 15 ans avec Jacques de Valois-Saint-Rémy, son ancien amant. Celle-ci s'enfuit et la duchesse tombe en disgrâce.
* {{citation|Grand-mère}} : gouvernante de la famille de Jarjayes et grand-mère d'André, elle s'occupe de celui-ci ainsi que d'Oscar.

* Rainier de Jarjayes : père d'Oscar et général de la Garde royale.
;Charlotte de Polignac
:Née le {{date-|7 mai 1768}}, fille imaginaire de [[Gabrielle de Polignac]] et [[Jules de Polignac (1746-1817)]], elle est la demi-sœur de Rosalie. Son double dans la vraie vie est [[Aglaé de Polignac]]. Prétentieuse, elle ne supporte pas Rosalie, qui fréquente Oscar. Amoureuse d'Oscar, elle ne veut pas se marier au duc de Guiche plus vieux qu'elle. Rosalie la console et elles deviennent amies contre l'avis de {{Mme}} de Polignac. Désespérée, elle se suicide au grand désespoir de sa mère.

;Bernard Châtelet
:Journaliste à Paris, il est en admiration devant Maximilien de Robespierre. Devenu le Masque Noir, il vole les riches pour redistribuer aux pauvres. Pris au piège par André et Oscar, il capture Rosalie. Ayant pris une balle par Rosalie, il est fait prisonnier chez les Jarjayes. Rosalie s'occupe de lui et il lui avoue qu'elle ressemble à sa mère qui est morte quand il était enfant. Ils s'embrassent et Oscar les surprend. Ils retournent tous les deux à Paris où ils se marient. Il fait des discours politiques et intervient pour faire sortir les soldats d'Oscar de prison. Il fait un discours pour la prise de la Bastille. Son double pourrait être [[Camille Desmoulins]].

;[[Jeanne de Valois-Saint-Rémy|Jeanne de la Motte]]
:Née en 1764 tous comme Rosalie, elle est un peu plus âgée (en réalité, elle est née en 1756). Fille de {{Mme}} Lamorlière et Jacques de Valois-Saint-Rémy, elle veut absolument changer de mode de vie et devenir quelqu'un d'important. Elle abandonne sa mère et Rosalie suite à une dispute et elle est adoptée par la marquise de Bougainvilliers. Au bout de 3 ans, elle a tout d'une dame et se marie à Nicolas de La Motte. Elle le fait comte et ensemble, ils tuent la marquise en la faisant basculer d'une rembarde. Pour avoir plus d'argent, elle dit au cardinal de Rohan qu'elle est une intime de la reine et ce-dernier la croit. Il lui verse de l'argent croyant qu'il revient à la reine qui le déteste. Elle lui organise un rendez-vous avec la reine pour l’escroquer encore plus, en fait c'est une prostituée, Olivia, qui ressemble vaguement à la reine, qui joue le rôle. Croyant avoir vu la reine, il donne de plus en plus d'argent à Jeanne. Un jour, elle voit un magnifique collier coûtant très cher, Jeanne dit au Cardinal que la reine le veut mais que cela doit rester secret. Il l'achète et Jeanne le donne à son mari qui va le vendre en Angleterre. Le joailler se rend compte qu'il n'est pas payé et envoie un message à la reine qui n'en comprend pas le sens. La supercherie est découverte et Jeanne est jugée. Elle raconte des mensonges pour se sauver et dit que c'est la reine qui a tout manigancé. Elle dit qu'elles sont amantes et que la reine est lesbienne. Jeanne est condamnée à la prison à vie. La même peine est appliquée à son mari Nicolas. Cependant, le cardinal de Rohan est innocenté et cela ne plaît pas à la reine. Cette affaire est appelée « [[Affaire du collier de la reine]] ».

;Alain de Soissons
:Soldat français, noble mais pauvre. Il a une sœur Diane, qu'il aime beaucoup. D’abord hostile à Oscar, il s'adoucit après le suicide de Diane qui l'admirait. Il est courageux et jaloux d'André, étant donné qu'il est aussi amoureux d'Oscar, mais il essaie de cacher ses sentiments. Il tente de faire renvoyer Oscar sans succès car, finalement, Oscar devient sympathique aux autres soldats. Il volera un baiser à Oscar qui se débattra mais André interviendra et le menacera de son poing. Devant l'air désespéré d'Alain, il arrêtera son geste et le laissera partir. Il tentera d'empêcher André d'aller au combat mais celui-ci voudra absolument y aller et donc décide de le protéger. À la mort d'André, il tente de protéger Oscar qui est touchée par une balle et qui meurt à ses côtés.

=== Autres personnages ===
* [[Louis XV]], roi de France et de Navarre. Grand-Père de Louis XVI .
* [[Madame du Barry]], maîtresse de Louis XV, ennemie de Marie-Antoinette.
* Diane de Soissons, sœur d'Alain.
* Les soldats français.
* La mère d'Oscar.
* Le général de Jarjayes, père d'Oscar.
* Le général de Girodelle : amoureux d'Oscar, il est un moment son prétendant.
* Le peintre.
* [[Maximilien de Robespierre]], avocat puis député.
* [[Louis Antoine de Saint-Just]], député et cousin de Bernard.
* [[Louis-René de Rohan]], cardinal-évêque de Strasbourg.
* {{Mme}} Lamorlière
* [[Nicolas de La Motte]], mari de Jeanne.


== Genèse de l'œuvre ==
== Genèse de l'œuvre ==
=== Contexte de création ===
=== Contexte de création ===
[[Fichier:On strike work1967.07.05.jpg|vignette|alt=Photographie noir et blanc d'une barricade.|Barricade étudiante à Tokyo, 1967.]]
Née en 1947 Riyoko Ikeda grandit dans le Japon des années 1960 qui voit la naissance de la [[Nouvelle gauche (Japon)|Nouvelle gauche]]. Ce mouvement politique, notamment inspiré par la [[Révolution française]], galvanise la jeunesse japonaise et affecte l'ensemble de l'industrie du [[manga]]. Notamment Ikeda, après avoir intégré l'université en 1966, rejoint immédiatement les mouvements étudiants{{sfn|Nakagawa|2019|id=Nakagawa 2019}} et intègre finalement [[Parti communiste japonais]]{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=122-123}}.
Née en 1947 Riyoko Ikeda grandit dans le Japon des années 1960 qui voit la naissance de la [[Nouvelle gauche (Japon)|Nouvelle gauche]]. Ce mouvement politique, notamment inspiré par la [[Révolution française]], galvanise la jeunesse japonaise et affecte l'ensemble de l'industrie du [[manga]]. Notamment Ikeda, après avoir intégré l'université en 1966, rejoint immédiatement les mouvements étudiants{{sfn|Nakagawa|2019|id=Nakagawa 2019}} et intègre finalement la branche jeunesse du [[Parti communiste japonais]]{{sfn|Anan|2014|id=Anan 2014|p=52}}.


Si lors des années 1960 le ''{{langue|ja-Latn|[[shōjo]]}}'' manga reste un genre globalement enfantin et où donc sujet politique reste tabou, les choses changent à partir du début des années 1970 où de jeunes autrices commencent à faire bouger les codes et pousse le ''{{langue|ja-Latn|shōjo}}'' dans le monde de l'adolescence{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=102}}, soutenues par le lectorat qui n'hésite pas à protester contre la [[guerre du Viêt Nam]] dans le courrier des lecteurs{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=122-123}}. Ikeda qui a commencé sa carrière en 1967, dessine alors deux types de manga : d'une part des histoires romantiques typiques pour le ''{{langue|ja-Latn|shōjo}}'' manga de l'époque, et d'autre part des mangas plus engagés socialement et politiquement, en abordant les thématiques de la pauvreté, des maladies causées par la [[bombe A]] ou encore la discrimination envers la population {{langue|ja-Latn|''[[burakumin]]''}}{{sfn|Nakagawa|2019|id=Nakagawa 2019}}.
Si lors des années 1960 le ''{{langue|ja-Latn|[[shōjo]]}}'' manga reste un genre globalement enfantin où donc le sujet politique reste tabou, les choses changent à partir du début des années 1970 où de jeunes autrices commencent à faire bouger les codes et poussent le ''{{langue|ja-Latn|shōjo}}'' dans le monde de l'adolescence{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=102}}, soutenues par le lectorat qui n'hésite pas à protester contre la [[guerre du Viêt Nam]] dans le courrier des lecteurs{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=122-123}}. Ikeda qui a commencé sa carrière en 1967, dessine alors deux types de manga : d'une part des histoires romantiques typiques pour le ''{{langue|ja-Latn|shōjo}}'' manga de l'époque, et d'autre part des mangas plus engagés socialement et politiquement, en abordant les thématiques de la pauvreté, des maladies causées par la [[bombe A]] ou encore la discrimination envers la population {{langue|ja-Latn|''[[burakumin]]''}}{{sfn|Nakagawa|2019|id=Nakagawa 2019}}.


=== Pré-publication originale ===
=== Pré-publication originale ===
Alors que le mouvement de la Nouvelle gauche s'essouffle, Ikeda choisit de dessiner un manga sur la révolution et les mouvements populaires au travers du thème de la Révolution française{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=122-123}}. Inspirée par la biographie ''[[Marie-Antoinette (biographie de Stefan Zweig)|Marie-Antoinette]]'' de [[Stefan Zweig]], Ikeda propose en 1972 à ses éditeurs de [[Shūeisha]] de publier une {{citation|biographie sur Marie-Antoinette}}{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=120}}. Malgré une forte opposition initiale de Shūeisha le premier épisode est pré-publié le {{date-|21|mai|1972}} dans le magazine hebdomadaire ''[[Margaret (magazine)|Shūkan Margaret]]''.
Alors que le mouvement de la Nouvelle gauche s'essouffle, Ikeda choisit de dessiner un manga sur la révolution et les mouvements populaires au travers du thème de la Révolution française{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=122-123}}. Inspirée par la biographie ''[[Marie-Antoinette (biographie de Stefan Zweig)|Marie-Antoinette]]'' de [[Stefan Zweig]] et après deux années de recherches et préparations{{sfn|Poupée|2013|id=Poupée 2013|p=242}}, Ikeda propose en 1972 à ses éditeurs de [[Shūeisha]] de publier une {{citation|biographie sur Marie-Antoinette}}{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=120}}. Malgré une forte opposition initiale de Shūeisha face à un manga historique{{sfn|Poupée|2013|id=Poupée 2013|p=240}}, le premier épisode est pré-publié le {{date-|21|mai|1972}} dans le magazine hebdomadaire ''[[Margaret (magazine)|Shūkan Margaret]]''.


Ikeda fait de Marie-Antoinette son personnage principal et la portait à l'image de l'héroïne typique des ''{{langue|ja-Latn|shōjo}}'' manga de l'époque : pleine de vie et un peu idiote, elle est à la recherche de l'amour de sa vie qui se matérialisera avec le personnage d'Axel de Fersen, et sa rivalité avec Madame du Barry ressemble à la rivalité entre deux écolières. Le personnage d'Oscar n'est alors qu'un personnage secondaire particulièrement charismatique. Le tout se passe dans un environnement exotique marqué par un style [[rococo]] qui se marie très bien avec le ''{{langue|ja-Latn|shōjo}}'' manga{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=120-121}}.
Ikeda fait de Marie-Antoinette son personnage principal et la portait à l'image de l'héroïne typique des ''{{langue|ja-Latn|shōjo}}'' manga de l'époque : pleine de vie et un peu idiote, elle est à la recherche de l'amour de sa vie qui se matérialisera avec le personnage d'Axel de Fersen, et sa rivalité avec Madame du Barry ressemble à la rivalité entre deux écolières. Le personnage d'Oscar n'est alors qu'un personnage secondaire particulièrement charismatique. Le tout se passe dans un environnement exotique marqué par un style [[rococo]] qui se marie très bien avec le ''{{langue|ja-Latn|shōjo}}'' manga{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=120-121}}.
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=== Continuation ===
=== Continuation ===
En 2013 pour célébrer les {{unité|50|ans}} du magazine {{incise|depuis devenu mensuel}} ''Margaret'' Shūeisha demande à Ikeda d'écrire une tribune. Mais la mangaka, qui contrainte en 1973 de terminer rapidement le manga n'avait pas pu dessiner toutes les histoires qu'elle voulait, demande à Shūeisha si elle ne pourrait pas écrire des chapitres supplémentaires{{sfn|LRdV4|texte=La Rose de Versailles, vol. 4|loc=préface}}. La demande est acceptée et la pré-publication d'histoires additionnelles à ''La Rose de Versailles'' débute le 20 avril 2013 dans ''Margaret''<ref>{{lien web |langue=ja |titre={{langue|ja|「ベルばら」新作を描き下ろし!マーガレット創刊50周年で}} |url=https://natalie.mu/comic/news/88156 |site=[[Natalie (site web)|Natalie]] |date=5 avril 2013 |consulté le=23 avril 2020}}.</ref>.
En 2013 Shūeisha célèbre les {{unité|50|ans}} du magazine ''Margaret'' {{incise|depuis devenu [[bimensuel]]|stop}}. L'éditeur invite Ikeda à écrire une tribune : la mangaka, qui contrainte en 1973 de terminer rapidement le manga n'avait pas pu dessiner toutes les histoires qu'elle voulait, demande à Shūeisha si elle ne pourrait pas écrire des chapitres supplémentaires{{sfn|LRdV4|texte=La Rose de Versailles, vol. 4|loc=préface}}. La requête est acceptée et la pré-publication d'histoires additionnelles à ''La Rose de Versailles'' débute le 20 avril 2013 dans ''Margaret''<ref>{{lien web |langue=ja |titre={{langue|ja|「ベルばら」新作を描き下ろし!マーガレット創刊50周年で}} |url=https://natalie.mu/comic/news/88156 |site=[[Natalie (site web)|Natalie]] |date=5 avril 2013 |consulté le=23 avril 2020}}.</ref>.


Le premier chapitre, sur l'enfance d'André, est une reprise d'une histoire qu'Ikeda avait rédigé pour l'adaptation théâtrale du manga par la [[revue Takarazuka]]{{sfn|LRdV4|texte=La Rose de Versailles, vol. 4|loc=préface}}. La mangaka continue ainsi de publier des histoires supplémentaires pendant près de 5 ans. Pour le dernier chapitre, publié le {{date-|5|février|2018}}, la mangaka connecte l'univers de ''La Rose de Versailles'' à celui du manga ''{{langue|ja-Latn|[[Poe no Ichizoku]]}}'' de [[Moto Hagio]]. Ikeda étant fan du manga, elle a demandé à Hagio la permission de connecter les deux univers<ref>{{lien web |langue=ja |titre={{langue|ja|「ベルサイユのばら」ロザリー編完結、「ポーの一族」とのリンクも明らかに}} |url=https://natalie.mu/comic/news/268228 |site=[[Natalie (site web)|Natalie]] |date=5 février 2018 |consulté le=23 avril 2020}}.</ref>.
Le premier chapitre, sur l'enfance d'André, est une reprise d'une histoire qu'Ikeda avait rédigé pour l'adaptation théâtrale du manga par la [[revue Takarazuka]]{{sfn|LRdV4|texte=La Rose de Versailles, vol. 4|loc=préface}}. La mangaka continue ainsi de publier des histoires supplémentaires pendant près de 5 ans. Dans le dernier chapitre, publié le {{date-|5|février|2018}}, la mangaka connecte l'univers de ''La Rose de Versailles'' à celui du manga ''{{langue|ja-Latn|[[Poe no ichizoku]]}}'' de [[Moto Hagio]]. Ikeda étant fan du manga, elle a demandé à Hagio la permission de connecter les deux univers<ref>{{lien web |langue=ja |titre={{langue|ja|「ベルサイユのばら」ロザリー編完結、「ポーの一族」とのリンクも明らかに}} |url=https://natalie.mu/comic/news/268228 |site=[[Natalie (site web)|Natalie]] |date=5 février 2018 |consulté le=23 avril 2020}}.</ref>.


== Analyses ==
== Analyses ==
=== Style ===
=== Style ===
''La Rose de Versailles'' est l'une des principales œuvres qui permettent l'établissement de la {{citation|grammaire visuelle du ''{{langue|ja-Latn|shōjo}}'' manga}} au début des années 1970, encore balbutiante lors des années 1960, et de sa migration d'un {{citation|genre pour enfant}} vers un {{citation|genre pour adolescentes}}{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=101}}.
''La Rose de Versailles'' est l'une des principales œuvres qui permettent l'établissement de la {{citation|grammaire visuelle du ''{{langue|ja-Latn|shōjo}}'' manga}} au début des années 1970, encore balbutiante lors des années 1960, et de sa migration d'un {{citation|genre pour enfant}} vers un {{citation|genre pour adolescente}}{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=101}}.


==== Style visuel ====
==== Style visuel ====
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Le manga opère une importante transformation de tonalité au fil de l'évolution du récit. Il débute sur un ton léger, frivole, mais devient de plus en plus grave, en abordant les problématiques sociales de la population française de l'époque. En outre les morts des personnages principaux, parfois brutales ou violentes, sont définitives, ce qui est un paradigme encore nouveau dans le ''{{lang|ja-Latn|shōjo}}'' de l'époque, où il était commun de faire revenir d'entre les morts des personnages à l'aide de pirouettes scénaristiques{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=127}}.
Le manga opère une importante transformation de tonalité au fil de l'évolution du récit. Il débute sur un ton léger, frivole, mais devient de plus en plus grave, en abordant les problématiques sociales de la population française de l'époque. En outre les morts des personnages principaux, parfois brutales ou violentes, sont définitives, ce qui est un paradigme encore nouveau dans le ''{{lang|ja-Latn|shōjo}}'' de l'époque, où il était commun de faire revenir d'entre les morts des personnages à l'aide de pirouettes scénaristiques{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=127}}.


Les histoires d'amour d'Oscar marquent aussi un important changement de paradigme. Jusqu'à présent le ''{{lang|ja-Latn|shōjo}}'' mettait en scène deux principaux types d'histoire d'amour, d'une part l'homo-érotique {{langue|ja-Latn|''[[esu]]''}} entre deux personnages féminins{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=120}} {{incise|généralement perçu comme un refus de grandir}} et d'autre part la relation hétérosexuelle fortement inégalitaire entre une jeune fille passive et un [[prince charmant]]{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=104}}.
Les histoires d'amour d'Oscar marquent aussi un important changement de paradigme. Jusqu'à présent le ''{{lang|ja-Latn|shōjo}}'' mettait en scène deux principaux types d'histoire d'amour, d'une part l'homoérotique {{langue|ja-Latn|''[[esu]]''}} entre deux personnages féminins{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=120}} {{incise|généralement perçu comme un refus de grandir}} et d'autre part la relation hétérosexuelle fortement inégalitaire entre une jeune fille passive et un [[prince charmant]]{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=104}}.

Ainsi la première prétendante pour Oscar est le personnage Rosalie, ce qui fait écho au {{langue|ja-Latn|''esu''}}, avec Oscar dans le rôle de la grande sœur et Rosalie dans le rôle de la petite sœur, mais Oscar finit par rejeter Rosalie{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=123}}. Lui succèdent ensuite deux personnages qui prennent le rôle de prince charmant, de Fersen et de Girodelle, mais de Fersen rejette Oscar car il ne la voit que comme un homme malgré ses efforts pour se féminiser, et de Girodelle est rejeté par Oscar car il ne la voit que comme une femme, ce que ne peut accepter Oscar{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=123}}.

Finalement Oscar entre en relation hétérosexuelle avec André, mais cette relation est égalitaire : Oscar est une femme masculine, quand André est un homme qui est féminisé {{incise|les techniques visuelles suggèrent qu'il sert de point d'identification pour les lectrices}} ce qui les place sur un pied d'égalité. En outre les deux personnages sont visuellement semblables et fait ainsi un écho au genre encore naissant du {{langue|en|''[[boys' love]]''}}{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=125-127}}.

Il est à noter qu'Ikeda a en outre suivit l'avis de son lectorat pour choisir le partenaire final d'Oscar, l'autrice n'avait initialement pas conçu André comme un partenaire potentiel pour Oscar{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=125}}.

=== Historicité ===
Pour l'aspect historique du manga Ikeda s'est principalement basée sur la biographie ''[[Marie-Antoinette (biographie de Stefan Zweig)|Marie-Antoinette]]'' rédigée par le biographe [[Stefan Zweig]]. Ainsi les principaux éléments de la vie de la reine sont retranscrits tels que narrés dans la biographie : sa relation proche avec sa mère [[Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780)|Marie-Thérèse d'Autriche]], son mariage sans amour avec [[Louis XVI]], sa rivalité avec [[madame du Barry]], son amitié pour la [[Gabrielle de Polignac|comtesse de Polignac]], l'[[affaire du collier de la reine]] ou encore son amour pour le [[Axel de Fersen|comte de Fersen]]{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=120}}. De même la reine est représentée comme une femme normale et médiocre et l'œuvre met en avant la relation amoureuse entre la reine et le comte de Fersen, deux notions importantes dans la biographie par Zweig{{sfn|McKnight|2010|id=McKnight 2010|p=131-134}}. Si la chronologie des évènements est ainsi respectée dans les grandes lignes, certains détails sont changés pour servir l'histoire, comme par exemple l'absence du comte de Fersen lors de l'affaire du collier dans le manga{{sfn|LRdV3|texte=La Rose de Versailles, vol. 3|loc=chronologie des événements}}.

Les plus grands écarts avec l'histoire proviennent des personnages fictionnels, notamment Oscar, son compagnon André et l'ensemble de la famille de Jarjayes sont inventés, seul le père de la famille est inspiré par le personnage historique [[François Augustin Regnier de Jarjayes]]. De même la relation filiale entre Rosalie et la comtesse de Polignac est une invention de l'autrice, et plusieurs personnages secondaires sont eux aussi fictionnels, comme Charlotte de Polignac, Alain de Soissons ou le comte de Girodelle. Enfin le personnage Bernard Châtelet est inspiré du personnage historique [[Camille Desmoulins]]{{sfn|LRdV1|texte=La Rose de Versailles, vol. 1|loc=préface}}.

[[Fichier:Napoleon Division General by Bellange.jpg|vignette|alt=Dessin représentant deux cavaliers de la Grande Armée de Napoléon.|Uniforme de l'armée napoléonienne en 1812, similaire à ceux portés par Oscar.]]
Il existe aussi des anomalies visuelles, certaines volontaires et d'autres accidentelles. Ainsi l'uniforme du [[régiment des Gardes françaises]] est en fait celui utilisé par la [[Maison militaire du roi de France|Garde royale]], et l'uniforme porté par Oscar date de l'époque napoléonienne au début du {{s-|XIX|e}}{{sfn|LRdV1|texte=La Rose de Versailles, vol. 1|loc=préface}}.

La lecture qui est faite des évènements de la [[Révolution française]] reflète les idées de [[Gauche (politique)|gauche]] [[Féminisme|féministe]] de l'autrice, incarnée dans le manga par Oscar{{sfn|Anan|2014|id=Anan 2014|p=59}}{{,}}{{sfn|LRdV4|texte=La Rose de Versailles, vol. 4|loc=préface}}. La narration suit en outre les codes du {{Lien|langue=en|trad=Social realism|fr=réalisme social}} en montrant la chute de la [[Cour (palais)|cour]] et l'émergence du peuple{{sfn|McKnight|2010|id=McKnight 2010|p=120}}. L'autrice parle ainsi de plusieurs problèmes comme la [[conscience de classe]], l'inégalité de classe entre les femmes, le mariage entre égaux, le devoir du citoyen et la condition matérielle du travail{{sfn|McKnight|2010|id=McKnight 2010|p=120}}. Le scénario illustre aussi comment les droits naissent d'une révolte spontanée, [[Anti-impérialisme|anti-impériale]] et populaire{{sfn|McKnight|2010|id=McKnight 2010|p=125}}.

=== Féminisme ===
Dans le Japon d'après-guerre les mouvements féministes sont globalement partagés entre d'un côté le [[consumérisme]] qui permet aux femmes de s'approprier une subjectivité qui leur est traditionnellement reniée par la société japonaise, de l'autre la conscience socialiste, incarnée par la [[Nouvelle gauche (Japon)|Nouvelle gauche]], qui rejette le consumérisme{{sfn|Anan|2014|id=Anan 2014|p=51-52}}. Riyoko Ikeda est elle aussi partagée entre ces deux pôles, étant à la fois membre du Parti communiste d'une part, et autrice de manga {{incise|un média de masse}} d'autre part. Ikeda ainsi que beaucoup d'autres femmes des mouvements socialistes se retrouvent ainsi marginalisées. Mais cette ambivalence prend fin en février 1972 avec l'[[affaire du chalet Asama]] où la police découvre que peu avant l'incident, l'[[armée rouge unifiée]] avait opéré une grande purge parmi ses membres, dont la plupart des femmes car suspectées de consumérisme{{sfn|Anan|2014|id=Anan 2014|p=46}}.

Le carnage dans les rangs de l'armée rouge unifiée retire la crédibilité au mouvement de la Nouvelle gauche et à ses idéaux révolutionnaires. Les féministes socialistes, dont Ikeda, investissent alors plus ouvertement le consumérisme comme moyen de libération féminine{{sfn|Anan|2014|id=Anan 2014|p=46}} : la mangaka portrait la Révolution française dans ''La Rose de Versailles'' comme une {{citation|révolution intérieure des femmes japonaises}}{{sfn|Anan|2014|id=Anan 2014|p=51}}, inspirée par la [[deuxième vague féministe]]{{sfn|Anan|2014|id=Anan 2014|p=59}}.

La figure de la reine Marie-Antoinette plaisait à la mangaka : par ses réticences à accepter ce qu'on lui imposait, un mariage sans amour ainsi que le protocole et l'étiquette de Versailles, et la haine qu'elle a suscitée tant à la cour qu'auprès de la population, fait d'elle un modèle d'insubordination contre le patriarcat aux yeux de l'autrice{{sfn|Poupée|2013|id=Poupée 2013|p=241}}. Mais le personnage reste limité à cause de sa maternité imposée. L'abolition de l'obligation sociale à devenir mère est en effet l'une des principales revendications du féminisme japonais de l'époque{{sfn|Anan|2014|id=Anan 2014|p=43}}.

La seconde protagoniste, Oscar, de par son physique [[Androgynie|androgyne]] et sa recherche d'un égal comme partenaire amoureux est plus radicale, et fait écho à l'idéal asexué établi dans la culture {{langue|ja-Latn|''shōjo''}} par des autrices comme [[Nobuko Yoshiya]] au début du {{s-|XX|e}}{{sfn|Anan|2014|id=Anan 2014|p=49}}. À cet égard la scène de sexe entre Oscar et André est particulièrement notable : les deux personnages se traitent comme des égaux, ils ont une apparence androgyne et seule la partie supérieure de leur corps est montrée, les seins d'Oscar ne sont pas visibles{{sfn|Anan|2014|id=Anan 2014|p=49}}. L'académicienne Yukari Fujimoto considère qu'il existe dans le {{langue|ja-Latn|''shōjo''}} manga un avant et un après cette scène de sexe : l'[[homoérotisme]] et le sexe {{citation|stérile}} deviennent alors des idéaux{{sfn|Anan|2014|id=Anan 2014|p=51}}.


== Accueil et postérité ==
Ainsi la première prétendante pour Oscar est le personnage Rosalie, ce qui fait échos au {{langue|ja-Latn|''esu''}}, avec Oscar dans le rôle de la grande sœur et Rosalie dans le rôle de la petite sœur, mais Oscar finit par rejeter Rosalie{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=123}}. Lui succèdent ensuite deux personnages qui prennent le rôle de prince charmant, de Fersen et de Girodelle, mais de Fersen rejette Oscar car il ne la voit que comme un homme malgré ses efforts pour se féminiser, et de Girodelle est rejeté par Oscar car il ne la voit que comme une femme, ce que ne peut accepter Oscar{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=123}}.
=== Réception ===
La publication de ''La Rose de Versailles'' provoque chez les adolescentes japonaises ce que l'on appelle le {{citation|''beru bara boom''}}{{sfn|Shamoon|2007|id=Shamoon 2007|p=3}} : la popularité du manga est très importante auprès des jeunes filles du début des années 1970 et les pousse à s'intéresser à la culture française et fait du [[château de Versailles]], un important lieu touristique pour les japonais{{sfn|Poupée|2013|id=Poupée 2013|p=244}}. Le phénomène est suffisamment important pour que le gouvernement français honore Riyoko Ikeda des insignes de chevalier de l'[[ordre national de la Légion d'honneur]] en 2009{{sfn|Poupée|2013|id=Poupée 2013|p=245}}.


Le succès initial du manga est entretenu dans les décennies qui suivent par l'adaptation théâtrale de l'œuvre par la [[revue Takarazuka]] dont la première représentation a lieu en 1974 : le succès de cette adaptation fait connaître l'œuvre originale et son autrice auprès du grand public{{sfn|Poupée|2013|id=Poupée 2013|p=243}}. En 2014 la pièce a ainsi été jouée environs {{unité|2100|fois}} pour une audience estimée à plus de {{unité|5000000|de spectateurs}}{{sfn|Anan|2016|id=Anan 2016|p=137}}.
Finalement Oscar entre en relation hétérosexuelle avec André, mais cette relation est égalitaire : Oscar est une femme masculine, quand André est un homme qui est féminisé {{incise|les techniques visuelles suggère qu'il sert de point d'identification pour les lectrices}} ce qui les place sur un pied d'égalité. En outre les deux personnages sont visuellement semblables et fait ainsi un échos au genre encore naissant du {{langue|en|''[[yaoi|boys' love]]''}}{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=125-127}}.


Avec le succès de l'adaptation théâtrale, de nombreuses autres adaptations voient alors le jour que ce soit au cinéma, à la télévision, en [[Feuilleton radiophonique|feuilletons radio]]. À cela s'ajoute les nombreux produits dérivés, foires et autres expositions. Le phénomène atteindra jusqu'à la [[Croix-Rouge japonaise]] qui en 1975 utilise le manga pour ses campagnes de collecte de fonds{{sfn|Poupée|2013|id=Poupée 2013|p=243}}.
Il est à noter qu'Ikeda a en outre suivit l'avis de son lectorat pour choisir le partenaire final d'Oscar, l'autrice n'avait intialement pas conçu André comme un partenaire potentiel pour Oscar{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=125}}.


=== Liste des œuvres complémentaires ===
== Adaptations ==
Rioyko Ikeda a dessiné trois œuvres directement liées à ''La Rose de Versailles'' :
=== Au théâtre ===
* {{japonais|''La Rose de Versailles : hors-série''|ベルサイユのばら 外伝|Berusaiyu no bara gaiden}} est une collection d'histoires courtes où l'on retrouve les personnages de ''La Rose de Versailles'' vivre des aventures sans rapport avec la Révolution française{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=154}}. Ce manga introduit notamment Loulou de la Rolancy comme personnage principal, il s'agit de la nièce d'Oscar{{sfn|LRdV3|texte=La Rose de Versailles, vol. 3|loc=prologue}}.
La [[revue Takarazuka]], célèbre pour son casting exclusivement féminin, adapte ''La Rose de Versailles'' en pièce de théâtre dès 1974. Elle est depuis ce jour jouée de façon régulière par la revue{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=131}}.
* {{japonais|''Eikō no Napoleon - Eroica''|栄光のナポレオン-エロイカ|}} est un manga publié entre 1986 et 1995 qui raconte la création du [[Premier Empire|Premier Empire français]] sous le règne de [[Napoléon Bonaparte]]{{sfn|McKnight|2010|id=McKnight 2010|p=121}}. Il s'agit d'une suite directe à ''La Rose de Versailles'' où l'on retrouve des personnages comme Rosalie ou Alain<ref>{{Chapitre |auteur1=Matthieu Pinon |auteur2=Laurent Lefebvre |titre ouvrage=Histoire(s) du manga moderne |sous-titre ouvrage=1952-2012 |titre chapitre=Riyoko Ikeda |éditeur=Ynnis |année=2015 |passage=59 |isbn=9-791-09337-622-6}}.</ref>.
* {{japonais|''Beru bara kids''|ベルばらKids}} est une parodie de ''La Rose de Versailles''. Le manga prend la forme d'un {{langue|ja-Latn|''[[yonkoma]]''}} et est publié dans le quotidien national {{langue|ja-Latn|''[[Asahi Shinbun]]''}} entre 2005 et 2013<ref>{{lien web |langue=ja |titre=「ベルサイユのばら展」初公開のセル画や原画など約300点 |url=https://natalie.mu/comic/news/74456 |site=[[Natalie (site web)|Natalie]] |date=5 septembre 2012 |consulté le=03 mai 2020}}.</ref>.


=== À la télévision ===
=== Liste des principales adaptations ===
De nombreuses adaptations du manga ont vu le jour, suit une liste des principales adaptations :
* D'octobre [[1979]] à [[1980]], une adaptation animée du manga a été produite au Japon : ''[[Lady Oscar (série télévisée d'animation)|Lady Oscar]]'' (ベルサイユのばら, ''Berusaiyu no bara'').
* {{langue|ja-Latn|''[[Versailles no bara (théâtre)|Versailles no bara]]''}} est une adaptation du manga par la [[revue Takarazuka]], célèbre pour son casting exclusivement féminin. Shinji Ueda, le directeur de la revue, adapte le scénario original en modifiant quelques éléments, donnant un accent plus nationaliste et conservateur à l'œuvre{{sfn|Anan|2016|id=Anan 2016|p=146}}. Depuis la première édition en 1974, la pièce est régulièrement reprise et réécrite{{sfn|Shamoon|2012|id=Shamoon 2012|p=131}}.
* ''[[Lady Oscar (série télévisée d'animation)|Lady Oscar]]'' est une adaptation du manga en série d'animation. Elle est dirigée par [[Tadao Nagahama]] et [[Osamu Dezaki]] et est diffusée entre {{date-||octobre|1979}} et {{date-||septembre|1980}}{{sfn|Shamoon|2007|id=Shamoon 2007|p=13}}.
* ''[[Lady Oscar (film)|Lady Oscar]]'' est un film en prise de vue réelle réalisé par [[Jacques Demy]], avec [[Catriona MacColl]] dans le rôle d'Oscar et [[Barry Stokes]] dans le rôle d'André. Il est sorti le {{date|3 mars 1979|au cinéma}} au Japon. De nombreux éléments diffèrent de la bande dessinée originale, notamment la conclusion{{sfn|Shamoon|2007|id=Shamoon 2007|p=13}}.


À l'occasion du 50{{e}} anniversaire de la sortie du manga en 2022, une nouvelle adaptation en film d'animation est annoncée<ref>{{lien web|langue=en |titre=''Rose of Versailles'' Manga Gets New Anime Film |url=https://www.animenewsnetwork.com/news/2022-09-06/rose-of-versailles-manga-gets-new-anime-film/.189390 |site=[[Anime News Network]] |auteur=Egan Loo |date=6 septembre 2022 }}</ref>.
=== Au cinéma ===
* Un film en prises de vue réelles, ''[[Lady Oscar (film)|Lady Oscar]]'', réalisé par [[Jacques Demy]] et avec [[Catriona MacColl]] et [[Barry Stokes]], est sorti le {{date|3 mars 1979|au cinéma}} au Japon. De nombreux éléments diffèrent de la bande dessinée originale, notamment la conclusion.
* Un premier long métrage est sorti au Japon en 1990. Il reprend des extraits de la série TV, avec un nouveau doublage. À ne pas confondre avec l'épisode 41 de la série TV, inédit en France, qui est également un montage de morceaux de la série animée.
* Toei Animation avait annoncé pour 2009 un long métrage, ''La Rose de Versailles'', réalisé par Eisaku Inoue et mis en musique par [[Yoshiki]]. Peu d'informations filtraient sur le film, seul un film pilote ayant vu le jour. Le design devait être réactualisé, sur la base de celui vu dans le pachinko Berubara, et les dernières techniques d'animation par ordinateur devaient été utilisées pour la réalisation. Toei Animation n'a cependant jamais confirmé officiellement l'annulation du film.


== Annexes ==
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
==== Édition française du manga ====
==== Édition française du manga ====
* {{Ouvrage |auteur1=Riyoko Ikeda |titre=La Rose de Versailles |éditeur=[[Kana (maison d'édition)|Kana]] |collection=Shojo Kana |année=2011 |volume=1 |pages totales= |isbn=978-2-5050-0949-8 |id=LRdV1 }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=ja |auteur1=Riyoko Ikeda |titre=La Rose de Versailles |volume=1 |lieu=Bruxelles/Paris |éditeur=[[Kana (maison d'édition)|Kana]] |collection=Shojo Kana |année=2011 |pages totales=335 |isbn=978-2-505-00949-8 |id=LRdV1}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Riyoko Ikeda |postface=[[Seiko Tanabe]] |titre=La Rose de Versailles |éditeur=[[Kana (maison d'édition)|Kana]] |collection=Shojo Kana |année=2011 |volume=2 |pages totales= |isbn=978-2-5050-0950-4 |id=LRdV2 }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=ja |auteur1=Riyoko Ikeda |postface=[[Seiko Tanabe]] |titre=La Rose de Versailles |volume=2 |lieu=Bruxelles/Paris |éditeur=[[Kana (maison d'édition)|Kana]] |collection=Shojo Kana |année=2011 |pages totales=335 |isbn=978-2-505-00950-4 |id=LRdV2}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Riyoko Ikeda |titre=La Rose de Versailles |éditeur=[[Kana (maison d'édition)|Kana]] |collection=Shojo Kana |année=2011 |volume=3 |pages totales= |isbn=978-2-5050-0951-1 |id=LRdV3 }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=ja |auteur1=Riyoko Ikeda |titre=La Rose de Versailles |volume=3 |lieu=Bruxelles/Paris |éditeur=[[Kana (maison d'édition)|Kana]] |collection=Shojo Kana |année=2011 |pages totales=335 |isbn=978-2-505-00951-1 |id=LRdV3}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Riyoko Ikeda |titre=La Rose de Versailles |éditeur=[[Kana (maison d'édition)|Kana]] |collection=Shojo Kana |année=2019 |volume=4 |pages totales= |isbn=978-2-5050-7049-8 |id=LRdV4 }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=ja |auteur1=Riyoko Ikeda |titre=La Rose de Versailles |volume=4 |lieu=Bruxelles/Paris |éditeur=[[Kana (maison d'édition)|Kana]] |collection=Shojo Kana |année=2019 |isbn=978-2-505-07049-8 |id=LRdV4}}.


==== Sources secondaires ====
==== Sources secondaires ====
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* {{article|langue=en|auteur1=Anne McKnight |titre=Frenchness and Transformation in Japanese Subculture, 1972–2004 | périodique=Mechademia |volume=5 |éditeur=University of Minnesota Press |année=2007 |passage=118-137 |id=McKnight 2010 |libellé=McKnight 2010}}.
* {{article|langue=en|auteur1=Anne McKnight |titre=Frenchness and Transformation in Japanese Subculture, 1972–2004 | périodique=Mechademia |volume=5 |éditeur=University of Minnesota Press |année=2007 |passage=118-137 |id=McKnight 2010 |libellé=McKnight 2010}}.
* {{Chapitre |langue=en |auteur1=Deborah Shamoon |titre chapitre={{langue|en|The Revolution in 1970s}} {{langue|ja-Latn|Shōjo Manga}} |titre ouvrage={{langue|en|Passionate Friendship}} |sous-titre ouvrage={{langue|en|The Aesthetics of Girl's Culture in Japan}} |éditeur=[[Université d'Hawaï]] |année=2012 |isbn=978-0-82483-542-2 |page début chapitre=101 |id=Shamoon 2012 |libellé=Shamoon 2012}}.
* {{Chapitre |langue=en |auteur1=Deborah Shamoon |titre chapitre={{langue|en|The Revolution in 1970s}} {{langue|ja-Latn|Shōjo Manga}} |titre ouvrage={{langue|en|Passionate Friendship}} |sous-titre ouvrage={{langue|en|The Aesthetics of Girl's Culture in Japan}} |éditeur=[[Université d'Hawaï]] |année=2012 |isbn=978-0-82483-542-2 |page début chapitre=101 |id=Shamoon 2012 |libellé=Shamoon 2012}}.
* {{Chapitre |auteur1=[[Karyn Nishimura-Poupée]] |titre chapitre=La Rose de Versailles |sous-titre chapitre=Marie-Antoinette, une reine martyre mangaïsée|titre ouvrage=Histoire du manga |sous-titre ouvrage=l'école de la vie japonaise |éditeur=[[éditions Tallandier]] |année=2013 |isbn=979-1-02100-216-6 |id=Poupée 2013 |libellé=Poupée 2013}}.
* {{chapitre|auteur=Christophe Quillien|titre=Aventurières et créatures dangereuses : Lady Oscar|ouvrage=Elles, grandes aventurières et femmes fatales de la bande dessinée |éditeur=Huginn & Muninn |date=octobre 2014|page=130-131|ISBN=9782364801851 |id=Quillien 2014 |libellé=Quillien 2014}}.
* {{chapitre|auteur=Christophe Quillien|titre=Aventurières et créatures dangereuses : Lady Oscar|ouvrage=Elles, grandes aventurières et femmes fatales de la bande dessinée |éditeur=Huginn & Muninn |date=octobre 2014|page=130-131|ISBN=9782364801851 |id=Quillien 2014 |libellé=Quillien 2014}}.
* {{article |langue=en |auteur1=Nobuko Anan |titre=The Rose of Versailles |sous-titre=Women and Revolution in Girls' Manga and the Socialist Movement in Japan | périodique=Journal of Popular Culture |volume=47 |éditeur=[[John Wiley & Sons|Wiley]] |passage=41-63 |année=2014 |DOI=https://doi.org/10.1111/jpcu.12107 |id=Anan 2014 |libellé=Anan 2014}}.
* {{Chapitre |langue=en |auteur1=Nobuko Anan |titre chapitre=Citizen Girls |titre ouvrage=Contemporary Japanese Women's Theatre and Visual Arts |sous-titre ouvrage=Performing Girls' Aesthetics |éditeur=[[Palgrave Macmillan]] |année=2016 |isbn=978-1-349-55706-6 |collection=Contemporary Performance InterActions |id=Anan 2016 |libellé=Anan 2016}}.
* {{Article |langue=ja |auteur1=Yūsuke Nakagawa |titre={{langue|ja|『ポーの一族』『ベルサイユのばら』――新しい少女マンガが同時多発}} |périodique={{langue|ja|幻冬舎}} plus |éditeur=[[Gentōsha]] |série={{langue|ja|オトコ・マンガ/オンナ・マンガの世界}} |date=22 octobre 2019 |numéro article=12 |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20191211103730/https://www.gentosha.jp/article/14064/ |consulté le= 24 avril 2020 |id=Nakagawa 2019 |libellé=Nakagawa 2019}}.
* {{Article |langue=ja |auteur1=Yūsuke Nakagawa |titre={{langue|ja|『ポーの一族』『ベルサイユのばら』――新しい少女マンガが同時多発}} |périodique={{langue|ja|幻冬舎}} plus |éditeur=[[Gentōsha]] |série={{langue|ja|オトコ・マンガ/オンナ・マンガの世界}} |date=22 octobre 2019 |numéro article=12 |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20191211103730/https://www.gentosha.jp/article/14064/ |consulté le= 24 avril 2020 |id=Nakagawa 2019 |libellé=Nakagawa 2019}}.


=== Références ===
=== Notes et références ===
{{Traduction/Référence|en|The Rose of Versailles|948941035|type=note}}
{{Références}}
{{Références}}


=== Articles connexes ===
=== Liens externes ===
* Junji Hotta, « [https://www.nippon.com/fr/japan-topics/g02080/ « La Rose de Versailles » a 50 ans : hymne aux femmes indépendantes et à l’amour éternel] », Nippon.com, 17 juin 2022
* [[Révolution française]]
* [[François Augustin Regnier de Jarjayes]]
* [[Marie-Antoinette d'Autriche]]
* ''[[Princesse Saphir]]''
* ''[[Utena, la fillette révolutionnaire]]''


{{Portail|Animation et bande dessinée asiatiques|Révolution française|Château de Versailles}}
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{{DEFAULTSORT:Rose de Versailles, La}}
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[[Catégorie:Manga paru dans le Margaret]]
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[[Catégorie:Domaine de Versailles dans la fiction]]
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[[Catégorie:Bande dessinée se déroulant en France]]
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[[Catégorie:Œuvre littéraire se déroulant au XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Œuvre littéraire se déroulant au XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:France au XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Bande dessinée adaptée au théâtre]]

Dernière version du 5 janvier 2024 à 15:28

La Rose de Versailles
Image illustrative de l'article La Rose de Versailles
Titre du manga dans sa version originale.
ベルサイユのばら
(Berusaiyu no Bara)
Type Shōjo
Genres Fiction historique, drame, romance
Manga
Auteur Riyoko Ikeda
Éditeur (ja) Shūeisha
(fr) Kana
Prépublication Drapeau du Japon Margaret
Sortie initiale
Volumes 14

La Rose de Versailles (ベルサイユのばら, Berusaiyu no bara?) est un shōjo manga écrit et dessiné par Riyoko Ikeda entre 1972 et 1973 et pré-publié dans le magazine Shūkan Margaret de Shūeisha. L'autrice dessine par la suite des histoires supplémentaires où l'on retrouve les personnages du manga avant, pendant ou après les évènements de l'histoire principale. Ces histoires sont pré-publiées dans le magazine Margaret entre 2013 et 2018.

Il s'agit d'une fiction historique située lors des années qui précèdent et lors des évènements de la Révolution française. L'histoire du manga reprend les personnages et les faits historiques, auxquels sont mêlés des personnages de fiction. On y suit la vie de la reine de France Marie-Antoinette d'Autriche ainsi que celle d'Oscar François de Jarjayes, une femme travestie membre de la Garde royale.

Le manga est le premier grand succès commercial du shōjo manga et participe ainsi à la reconnaissance du genre auprès du public et des critiques. Il est à ce titre devenu un classique du genre et a une grande influence sur son évolution. De nombreux produits dérivés et adaptations du manga voient ainsi le jour ; l'adaptation par la Revue Takarazuka est celle qui remporte le plus grand succès commercial.

À la suite de la publication initiale, l'autrice dessinera des œuvres complémentaires à La Rose de Versailles, avec un hors-série, une suite et une parodie.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Photographie représentant des militaires montés sur cheval.
Reconstitution de la Garde royale.

L'action se situe en France, avant et pendant la Révolution française. Le personnage principal de l'histoire est la jeune et étourdie reine de France, Marie-Antoinette, mais plus tard, l'histoire se recentre sur une femme du nom d'Oscar François de Jarjayes. Le père d'Oscar, le général de Jarjayes, désespéré de ne pas avoir de fils (il a six filles), décide d'élever la plus jeune comme un homme. Il la forme aux arts de l'escrime et de l'équitation. Oscar s'exerce souvent avec son meilleur ami et (techniquement) serviteur, André Grandier. André est le petit-fils de sa nourrice et, de ce fait, ils ont passé la plupart de leur temps ensemble dans une amitié harmonieuse qui, vers la fin de l'histoire, se change en amour.

Oscar est le commandant de la Garde royale et responsable de la sécurité de Marie-Antoinette, ainsi que du reste de la famille royale. L'histoire tourne autour de la prise de conscience grandissante d'Oscar sur la manière dont la France est gouvernée, et sur le sort des pauvres. Un autre point important de l'histoire est l'amour entre Marie Antoinette et le comte suédois Axel de Fersen. Leur relation fait l'objet de rumeurs à travers toute la France, ce qui met en danger la réputation de la Reine et qui conduit Oscar à demander au comte de quitter le pays.

Le comte rejoint alors la guerre d'indépendance des États-Unis, ce qui attriste grandement Marie-Antoinette. La reine commence à dépenser de l'argent en bijoux et vêtements coûteux, assiste à des bals tous les soirs dans le but de se détourner de la nostalgie des moments passés avec le seul homme qu'elle ait jamais aimé. Cette situation pèse encore plus sur les contribuables français et la France s'enlise dans la pauvreté.

Peinture à huile représentant des soldats et civils qui tirent sur une forteresse à l'aide de fusils et canons.
La prise de la Bastille, par Henry Singleton. (Musée de la Révolution française)

Surviennent ensuite l'affaire du collier de la reine et l'apparition de la comtesse de Polignac, qui aggravent le ressentiment des Français envers leur souveraine. Tandis qu'Oscar, ne pouvant plus fermer les yeux sur la souffrance du peuple, quitte la Garde royale et intègre le régiment des Gardes françaises. C'est alors que la Révolution gronde dans les rues de Paris.

Le , c'est la prise de la Bastille : la foule se révolte mais manque de stratégie, à l'avantage de l'armée, et devient une cible facile pour les tirs de canons. Toutefois, Oscar et le régiment des Gardes françaises qu'elle commande arrivent alors pour aider les insurgés à mieux s'organiser. Oscar est tuée dans la bataille alors que la Bastille tombe finalement, frappant symboliquement la monarchie française. Une fois la Bastille prise, les révolutionnaires font irruption dans le Palais à la recherche de Marie-Antoinette et de sa famille. Un grand nombre de soldats sont tués et la famille royale est faite prisonnière. Un long procès commence alors pour Louis XVI et Marie-Antoinette, les deux sont finalement déclarés coupables et guillotinés.

Personnages[modifier | modifier le code]

L'histoire de La Rose de Versailles est présentée comme le destin croisé de trois personnages : Marie-Antoinette, Oscar de Jarjayes et Axel de Fersen[1]. Les deux femmes Marie-Antoinette et Oscar se partagent tour à tour le rôle de la protagoniste de l'histoire tandis que de Fersen est l'objet de l'affection des deux femmes. À ces trois personnages s'ajoutent deux autres personnages, André et Rosalie, qui servent de point d'identification pour le lectorat lors de certains chapitres[2].

Personnages principaux[modifier | modifier le code]

Photographie couleur de trois femmes.
L'autrice Riyoko Ikeda (à droite) accompagnée de deux personnes qui cosplay les deux protagonistes principales du manga : Marie-Antoinette (à gauche) et Oscar (au centre).
Marie-Antoinette d'Autriche
Dernière fille de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, Marie-Antoinette est fiancée dès ses 12 ans au dauphin de France Louis. Son caractère espiègle et sentimental ne s'accommode pas de ce mariage diplomatique sans amour ainsi que des convenances étouffantes de Versailles. Elle fréquente les bals de l'Opéra où elle rencontre Axel de Fersen dont elle tombe amoureuse. Par la suite, négligeant ses devoirs de reine, elle s'engouffre dans une spirale de dépenses faramineuses auxquelles l'encourage sa favorite, la comtesse de Polignac. Ce n'est qu'après l'affaire du collier qu'elle se rend compte de son impopularité et tente de se racheter, mais il est trop tard et elle finira sur l'échafaud.
Elle est la « Rose de Versailles »[3]. Elle sert de protagoniste principale au début et à la fin de l'histoire, qui débute par son mariage forcé et se termine par son exécution.
Oscar François de Jarjayes
Oscar est la sixième fille du général Rainier de Jarjayes. Mais celui-ci, lassé de n'avoir eu que des filles, décide de l'élever comme un garçon et de lui apprendre l'art du combat pour qu'elle lui succède dans la Garde royale. Si Oscar s'habille et se comporte comme un homme, elle possède néanmoins le cœur d'une femme et tombe successivement amoureuse d'Axel de Fersen et d'André Grandier. Bien qu'elle ait servi durant toute sa vie la famille royale, son caractère passionné et son sens aigu de la justice la poussent à adhérer aux idées révolutionnaires, et à diriger finalement l'assaut de la Bastille le 14 juillet 1789, combat dans lequel elle trouvera la mort.
Elle devient la protagoniste principale au milieu de récit jusqu'à sa mort[4]. Elle sert de porte-parole pour l'autrice[5].
Axel de Fersen
Issu de la haute noblesse suédoise, Axel de Fersen se rend en France pour ses études. Il rencontre par hasard la dauphine Marie-Antoinette au bal masqué de l'Opéra, et c'est le coup de foudre entre eux. Sachant que leur amour est impossible à cause du rang et du mariage de Marie-Antoinette, il cherche d'abord à s'éloigner d'elle en partant à la guerre puis en préparant son mariage avec une autre. Mais il finit par y renoncer et par s'engager à servir sa bien-aimée pour le reste de sa vie. Il tente en vain de la protéger contre les intrigues de la cour, et lorsque la Révolution gronde, il organise la fuite de Varennes qui tournera au fiasco.
Rosalie Lamorlière
Rosalie est une jeune fille pauvre qui vit à Paris avec sa sœur Jeanne et sa mère. Douce et serviable, elle est tout le contraire de l'ambitieuse Jeanne et reste auprès de sa mère jusqu'à ce que celle-ci meure renversée par le carrosse de la comtesse de Polignac. En cherchant à venger sa mère Rosalie arrive par erreur chez les Jarjayes où elle est recueillie. Grâce à Oscar elle est invitée aux bals de la cour, où elle découvre que de Polignac est sa véritable mère. Lors de l'emprisonnement de la reine à la Conciergerie, elle se fait attacher à son service pour adoucir ses derniers jours.
Initialement conçue comme point d'identification pour les lectrices, le personnage se révèle peu populaire et son importance s'amenuise alors[2].
André Grandier
Il est pour Oscar un camarade de jeu, un compagnon d'arme, un ami et un confident, presque un frère. Mais en devenant adulte il se rend compte qu'il ressent pour elle de l'amour, et souffre énormément en la voyant amoureuse d'Axel de Fersen. Prêt à donner sa vie pour sa bien-aimée, il perd la vue lors d'un combat. Quand Oscar répond enfin à son amour, tous deux sont emportés dans les batailles de la Révolution française et André meurt le 13 juillet ; Oscar ne lui survivra qu'une journée.
Il remplace Rosalie comme point d'identification pour les lectrices[2].

Personnages historiques[modifier | modifier le code]

Personnages fictionnels[modifier | modifier le code]

  • Alain de Soissons : soldat du régiment des Gardes françaises.
  • Bernard Châtelet : journaliste et figure de la Révolution.
  • Charlotte de Polignac : fille de la comtesse de Polignac.
  • Le général de Girodelle : soldat de la Garde royale, il est amoureux d'Oscar.
  • « Grand-mère » : gouvernante de la famille de Jarjayes et grand-mère d'André, elle s'occupe de celui-ci ainsi que d'Oscar.
  • Rainier de Jarjayes : père d'Oscar et général de la Garde royale.

Genèse de l'œuvre[modifier | modifier le code]

Contexte de création[modifier | modifier le code]

Photographie noir et blanc d'une barricade.
Barricade étudiante à Tokyo, 1967.

Née en 1947 Riyoko Ikeda grandit dans le Japon des années 1960 qui voit la naissance de la Nouvelle gauche. Ce mouvement politique, notamment inspiré par la Révolution française, galvanise la jeunesse japonaise et affecte l'ensemble de l'industrie du manga. Notamment Ikeda, après avoir intégré l'université en 1966, rejoint immédiatement les mouvements étudiants[6] et intègre finalement la branche jeunesse du Parti communiste japonais[7].

Si lors des années 1960 le shōjo manga reste un genre globalement enfantin où donc le sujet politique reste tabou, les choses changent à partir du début des années 1970 où de jeunes autrices commencent à faire bouger les codes et poussent le shōjo dans le monde de l'adolescence[8], soutenues par le lectorat qui n'hésite pas à protester contre la guerre du Viêt Nam dans le courrier des lecteurs[9]. Ikeda qui a commencé sa carrière en 1967, dessine alors deux types de manga : d'une part des histoires romantiques typiques pour le shōjo manga de l'époque, et d'autre part des mangas plus engagés socialement et politiquement, en abordant les thématiques de la pauvreté, des maladies causées par la bombe A ou encore la discrimination envers la population burakumin[6].

Pré-publication originale[modifier | modifier le code]

Alors que le mouvement de la Nouvelle gauche s'essouffle, Ikeda choisit de dessiner un manga sur la révolution et les mouvements populaires au travers du thème de la Révolution française[9]. Inspirée par la biographie Marie-Antoinette de Stefan Zweig et après deux années de recherches et préparations[10], Ikeda propose en 1972 à ses éditeurs de Shūeisha de publier une « biographie sur Marie-Antoinette »[11]. Malgré une forte opposition initiale de Shūeisha face à un manga historique[12], le premier épisode est pré-publié le dans le magazine hebdomadaire Shūkan Margaret.

Ikeda fait de Marie-Antoinette son personnage principal et la portait à l'image de l'héroïne typique des shōjo manga de l'époque : pleine de vie et un peu idiote, elle est à la recherche de l'amour de sa vie qui se matérialisera avec le personnage d'Axel de Fersen, et sa rivalité avec Madame du Barry ressemble à la rivalité entre deux écolières. Le personnage d'Oscar n'est alors qu'un personnage secondaire particulièrement charismatique. Le tout se passe dans un environnement exotique marqué par un style rococo qui se marie très bien avec le shōjo manga[13].

Le succès auprès du lectorat est immédiat et notamment le personnage d'Oscar devient très populaire. Le choix initial de faire du capitaine de la garde royale une femme travestie vient du fait qu'Ikeda ne se sentait pas suffisamment en confiance pour dépeindre un homme militaire de façon convaincante. Ce personnage féminin fort et charismatique parle particulièrement au lectorat féminin du shōjo manga. Oscar possède en outre deux problématiques qui la rend beaucoup plus complexe et intéressante que Marie-Antoinette : d'une part elle est partagée entre sa profonde amitié pour Marie-Antoinette et sa réalisation qu'elle sert un pouvoir corrompu qui fait souffrir le peuple, et d'autre part sa recherche d'un partenaire amoureux qui serait un égal et qui respecterait à la fois sa féminité et sa masculinité. Elle devient alors naturellement le personnage principal du manga[14].

Avec Oscar comme personnage principal, Ikeda peut investir librement les champs politique, social et sexuel et le ton du manga devient particulièrement sérieux[14], dramatisant la doctrine du réalisme social (en) prônée par le Parti communiste japonais[3]. Ce changement de tonalité contraste alors avec le ton léger initial[14]. Mais dans le chapitre pré-publié le Ikeda fait mourir Oscar ainsi que son compagnon d'arme et de cœur, André, et Marie-Antoinette reprend son rôle de personnage principal. Elle est depuis devenue un personnage grave qui fait face stoïquement à la Révolution française. Si Marie-Antoinette est désormais un personnage féminin fort, le lectorat lui préfère toujours Oscar. Le l'éditorial de Shūeisha publie une colonne dans Shūkan Margaret pour indiquer qu'ils sont inondés de lettres qui demandent à l'autrice de ressusciter Oscar et André[4].

Ikeda qui jusqu'alors s'était appuyée sur son lectorat pour développer ses idées encore inhabituelles dans le shōjo manga, se voit désormais contrainte de conclure rapidement l'histoire comme elle ne souhaite pas dévier de sa trajectoire. Aussi le dernier et 82e[5] chapitre est publié le et présente comme épilogue l'exécution brutale de Marie-Antoinette, puis la mort sanglante quelques années plus tard de Fersen. Cette fin achève de choquer son lectorat et de contraster avec la tonalité du début du manga, mais achève aussi la transition du shōjo manga vers des tonalités plus adolescentes[15].

Continuation[modifier | modifier le code]

En 2013 Shūeisha célèbre les 50 ans du magazine Margaret — depuis devenu bimensuel. L'éditeur invite Ikeda à écrire une tribune : la mangaka, qui contrainte en 1973 de terminer rapidement le manga n'avait pas pu dessiner toutes les histoires qu'elle voulait, demande à Shūeisha si elle ne pourrait pas écrire des chapitres supplémentaires[16]. La requête est acceptée et la pré-publication d'histoires additionnelles à La Rose de Versailles débute le 20 avril 2013 dans Margaret[17].

Le premier chapitre, sur l'enfance d'André, est une reprise d'une histoire qu'Ikeda avait rédigé pour l'adaptation théâtrale du manga par la revue Takarazuka[16]. La mangaka continue ainsi de publier des histoires supplémentaires pendant près de 5 ans. Dans le dernier chapitre, publié le , la mangaka connecte l'univers de La Rose de Versailles à celui du manga Poe no ichizoku de Moto Hagio. Ikeda étant fan du manga, elle a demandé à Hagio la permission de connecter les deux univers[18].

Analyses[modifier | modifier le code]

Style[modifier | modifier le code]

La Rose de Versailles est l'une des principales œuvres qui permettent l'établissement de la « grammaire visuelle du shōjo manga » au début des années 1970, encore balbutiante lors des années 1960, et de sa migration d'un « genre pour enfant » vers un « genre pour adolescente »[19].

Style visuel[modifier | modifier le code]

Sur le plan visuel le manga est caractérisé par une absence de décors, il s'agit d'une caractéristique visuelle du shōjo qui est particulièrement marquée ici : les décors n'apparaissent en général qu'au début de la scène, ils sont ensuite absents ou partiellement effacés — une fois posé, l'espace n'a plus besoin d'être resitué. Cette absence de décors est à la fois un choix d'économie de moyens, mais aussi esthétique : sans décors les cases et surtout les personnages peuvent se chevaucher, se superposer. Le déplacement des personnages dans l'espace est alors représenté par des changements d'angularité qui suggèrent l'existence de l'espace. Le chevauchement des personnages et le changement d'angularité sert aussi à exprimer l'état mental du personnage, tel que la confusion[20], et permet aussi l'exploration de son intériorité, en superposant plusieurs narrations — une représentant l'instant physique présent, et les autres qui représentent le monde mental subjectif, tels que des souvenirs[21].

Toutefois le manga diverge de la norme visuelle du shōjo par certains éléments, notamment son usage important d'un narrateur, discursif, au présent de narration et extérieur au récit. Ce qui pour l'académicienne Anne McKnight, n'est pas sans rappeler le style d'écriture du biographe Stefan Zweig[1].

Tonalité adolescente[modifier | modifier le code]

Le manga opère une importante transformation de tonalité au fil de l'évolution du récit. Il débute sur un ton léger, frivole, mais devient de plus en plus grave, en abordant les problématiques sociales de la population française de l'époque. En outre les morts des personnages principaux, parfois brutales ou violentes, sont définitives, ce qui est un paradigme encore nouveau dans le shōjo de l'époque, où il était commun de faire revenir d'entre les morts des personnages à l'aide de pirouettes scénaristiques[4].

Les histoires d'amour d'Oscar marquent aussi un important changement de paradigme. Jusqu'à présent le shōjo mettait en scène deux principaux types d'histoire d'amour, d'une part l'homoérotique esu entre deux personnages féminins[11] — généralement perçu comme un refus de grandir — et d'autre part la relation hétérosexuelle fortement inégalitaire entre une jeune fille passive et un prince charmant[22].

Ainsi la première prétendante pour Oscar est le personnage Rosalie, ce qui fait écho au esu, avec Oscar dans le rôle de la grande sœur et Rosalie dans le rôle de la petite sœur, mais Oscar finit par rejeter Rosalie[23]. Lui succèdent ensuite deux personnages qui prennent le rôle de prince charmant, de Fersen et de Girodelle, mais de Fersen rejette Oscar car il ne la voit que comme un homme malgré ses efforts pour se féminiser, et de Girodelle est rejeté par Oscar car il ne la voit que comme une femme, ce que ne peut accepter Oscar[23].

Finalement Oscar entre en relation hétérosexuelle avec André, mais cette relation est égalitaire : Oscar est une femme masculine, quand André est un homme qui est féminisé — les techniques visuelles suggèrent qu'il sert de point d'identification pour les lectrices — ce qui les place sur un pied d'égalité. En outre les deux personnages sont visuellement semblables et fait ainsi un écho au genre encore naissant du boys' love[24].

Il est à noter qu'Ikeda a en outre suivit l'avis de son lectorat pour choisir le partenaire final d'Oscar, l'autrice n'avait initialement pas conçu André comme un partenaire potentiel pour Oscar[25].

Historicité[modifier | modifier le code]

Pour l'aspect historique du manga Ikeda s'est principalement basée sur la biographie Marie-Antoinette rédigée par le biographe Stefan Zweig. Ainsi les principaux éléments de la vie de la reine sont retranscrits tels que narrés dans la biographie : sa relation proche avec sa mère Marie-Thérèse d'Autriche, son mariage sans amour avec Louis XVI, sa rivalité avec madame du Barry, son amitié pour la comtesse de Polignac, l'affaire du collier de la reine ou encore son amour pour le comte de Fersen[11]. De même la reine est représentée comme une femme normale et médiocre et l'œuvre met en avant la relation amoureuse entre la reine et le comte de Fersen, deux notions importantes dans la biographie par Zweig[26]. Si la chronologie des évènements est ainsi respectée dans les grandes lignes, certains détails sont changés pour servir l'histoire, comme par exemple l'absence du comte de Fersen lors de l'affaire du collier dans le manga[27].

Les plus grands écarts avec l'histoire proviennent des personnages fictionnels, notamment Oscar, son compagnon André et l'ensemble de la famille de Jarjayes sont inventés, seul le père de la famille est inspiré par le personnage historique François Augustin Regnier de Jarjayes. De même la relation filiale entre Rosalie et la comtesse de Polignac est une invention de l'autrice, et plusieurs personnages secondaires sont eux aussi fictionnels, comme Charlotte de Polignac, Alain de Soissons ou le comte de Girodelle. Enfin le personnage Bernard Châtelet est inspiré du personnage historique Camille Desmoulins[5].

Dessin représentant deux cavaliers de la Grande Armée de Napoléon.
Uniforme de l'armée napoléonienne en 1812, similaire à ceux portés par Oscar.

Il existe aussi des anomalies visuelles, certaines volontaires et d'autres accidentelles. Ainsi l'uniforme du régiment des Gardes françaises est en fait celui utilisé par la Garde royale, et l'uniforme porté par Oscar date de l'époque napoléonienne au début du XIXe siècle[5].

La lecture qui est faite des évènements de la Révolution française reflète les idées de gauche féministe de l'autrice, incarnée dans le manga par Oscar[28],[16]. La narration suit en outre les codes du réalisme social (en) en montrant la chute de la cour et l'émergence du peuple[3]. L'autrice parle ainsi de plusieurs problèmes comme la conscience de classe, l'inégalité de classe entre les femmes, le mariage entre égaux, le devoir du citoyen et la condition matérielle du travail[3]. Le scénario illustre aussi comment les droits naissent d'une révolte spontanée, anti-impériale et populaire[29].

Féminisme[modifier | modifier le code]

Dans le Japon d'après-guerre les mouvements féministes sont globalement partagés entre d'un côté le consumérisme qui permet aux femmes de s'approprier une subjectivité qui leur est traditionnellement reniée par la société japonaise, de l'autre la conscience socialiste, incarnée par la Nouvelle gauche, qui rejette le consumérisme[30]. Riyoko Ikeda est elle aussi partagée entre ces deux pôles, étant à la fois membre du Parti communiste d'une part, et autrice de manga — un média de masse — d'autre part. Ikeda ainsi que beaucoup d'autres femmes des mouvements socialistes se retrouvent ainsi marginalisées. Mais cette ambivalence prend fin en février 1972 avec l'affaire du chalet Asama où la police découvre que peu avant l'incident, l'armée rouge unifiée avait opéré une grande purge parmi ses membres, dont la plupart des femmes car suspectées de consumérisme[31].

Le carnage dans les rangs de l'armée rouge unifiée retire la crédibilité au mouvement de la Nouvelle gauche et à ses idéaux révolutionnaires. Les féministes socialistes, dont Ikeda, investissent alors plus ouvertement le consumérisme comme moyen de libération féminine[31] : la mangaka portrait la Révolution française dans La Rose de Versailles comme une « révolution intérieure des femmes japonaises »[32], inspirée par la deuxième vague féministe[28].

La figure de la reine Marie-Antoinette plaisait à la mangaka : par ses réticences à accepter ce qu'on lui imposait, un mariage sans amour ainsi que le protocole et l'étiquette de Versailles, et la haine qu'elle a suscitée tant à la cour qu'auprès de la population, fait d'elle un modèle d'insubordination contre le patriarcat aux yeux de l'autrice[33]. Mais le personnage reste limité à cause de sa maternité imposée. L'abolition de l'obligation sociale à devenir mère est en effet l'une des principales revendications du féminisme japonais de l'époque[34].

La seconde protagoniste, Oscar, de par son physique androgyne et sa recherche d'un égal comme partenaire amoureux est plus radicale, et fait écho à l'idéal asexué établi dans la culture shōjo par des autrices comme Nobuko Yoshiya au début du XXe siècle[35]. À cet égard la scène de sexe entre Oscar et André est particulièrement notable : les deux personnages se traitent comme des égaux, ils ont une apparence androgyne et seule la partie supérieure de leur corps est montrée, les seins d'Oscar ne sont pas visibles[35]. L'académicienne Yukari Fujimoto considère qu'il existe dans le shōjo manga un avant et un après cette scène de sexe : l'homoérotisme et le sexe « stérile » deviennent alors des idéaux[32].

Accueil et postérité[modifier | modifier le code]

Réception[modifier | modifier le code]

La publication de La Rose de Versailles provoque chez les adolescentes japonaises ce que l'on appelle le « beru bara boom »[36] : la popularité du manga est très importante auprès des jeunes filles du début des années 1970 et les pousse à s'intéresser à la culture française et fait du château de Versailles, un important lieu touristique pour les japonais[37]. Le phénomène est suffisamment important pour que le gouvernement français honore Riyoko Ikeda des insignes de chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur en 2009[38].

Le succès initial du manga est entretenu dans les décennies qui suivent par l'adaptation théâtrale de l'œuvre par la revue Takarazuka dont la première représentation a lieu en 1974 : le succès de cette adaptation fait connaître l'œuvre originale et son autrice auprès du grand public[39]. En 2014 la pièce a ainsi été jouée environs 2 100 fois pour une audience estimée à plus de 5 000 000 de spectateurs[40].

Avec le succès de l'adaptation théâtrale, de nombreuses autres adaptations voient alors le jour que ce soit au cinéma, à la télévision, en feuilletons radio. À cela s'ajoute les nombreux produits dérivés, foires et autres expositions. Le phénomène atteindra jusqu'à la Croix-Rouge japonaise qui en 1975 utilise le manga pour ses campagnes de collecte de fonds[39].

Liste des œuvres complémentaires[modifier | modifier le code]

Rioyko Ikeda a dessiné trois œuvres directement liées à La Rose de Versailles :

  • La Rose de Versailles : hors-série (ベルサイユのばら 外伝, Berusaiyu no bara gaiden?) est une collection d'histoires courtes où l'on retrouve les personnages de La Rose de Versailles vivre des aventures sans rapport avec la Révolution française[41]. Ce manga introduit notamment Loulou de la Rolancy comme personnage principal, il s'agit de la nièce d'Oscar[42].
  • Eikō no Napoleon - Eroica (栄光のナポレオン-エロイカ?) est un manga publié entre 1986 et 1995 qui raconte la création du Premier Empire français sous le règne de Napoléon Bonaparte[43]. Il s'agit d'une suite directe à La Rose de Versailles où l'on retrouve des personnages comme Rosalie ou Alain[44].
  • Beru bara kids (ベルばらKids?) est une parodie de La Rose de Versailles. Le manga prend la forme d'un yonkoma et est publié dans le quotidien national Asahi Shinbun entre 2005 et 2013[45].

Liste des principales adaptations[modifier | modifier le code]

De nombreuses adaptations du manga ont vu le jour, suit une liste des principales adaptations :

  • Versailles no bara est une adaptation du manga par la revue Takarazuka, célèbre pour son casting exclusivement féminin. Shinji Ueda, le directeur de la revue, adapte le scénario original en modifiant quelques éléments, donnant un accent plus nationaliste et conservateur à l'œuvre[46]. Depuis la première édition en 1974, la pièce est régulièrement reprise et réécrite[47].
  • Lady Oscar est une adaptation du manga en série d'animation. Elle est dirigée par Tadao Nagahama et Osamu Dezaki et est diffusée entre et [48].
  • Lady Oscar est un film en prise de vue réelle réalisé par Jacques Demy, avec Catriona MacColl dans le rôle d'Oscar et Barry Stokes dans le rôle d'André. Il est sorti le au Japon. De nombreux éléments diffèrent de la bande dessinée originale, notamment la conclusion[48].

À l'occasion du 50e anniversaire de la sortie du manga en 2022, une nouvelle adaptation en film d'animation est annoncée[49].

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Édition française du manga[modifier | modifier le code]

  • Riyoko Ikeda (trad. du japonais), La Rose de Versailles, vol. 1, Bruxelles/Paris, Kana, coll. « Shojo Kana », , 335 p. (ISBN 978-2-505-00949-8).
  • Riyoko Ikeda (trad. du japonais, postface Seiko Tanabe), La Rose de Versailles, vol. 2, Bruxelles/Paris, Kana, coll. « Shojo Kana », , 335 p. (ISBN 978-2-505-00950-4).
  • Riyoko Ikeda (trad. du japonais), La Rose de Versailles, vol. 3, Bruxelles/Paris, Kana, coll. « Shojo Kana », , 335 p. (ISBN 978-2-505-00951-1).
  • Riyoko Ikeda (trad. du japonais), La Rose de Versailles, vol. 4, Bruxelles/Paris, Kana, coll. « Shojo Kana », (ISBN 978-2-505-07049-8).

Sources secondaires[modifier | modifier le code]

  • [Shamoon 2007] (en) Deborah Shamoon, « Revolutionary Romance : The Rose of Versailles and the Transformation of Shojo Manga », Mechademia, University of Minnesota Press, vol. 2,‎ , p. 3-17 (DOI 10.1353/mec.0.0009).
  • [McKnight 2010] (en) Anne McKnight, « Frenchness and Transformation in Japanese Subculture, 1972–2004 », Mechademia, University of Minnesota Press, vol. 5,‎ , p. 118-137.
  • [Shamoon 2012] (en) Deborah Shamoon, « The Revolution in 1970s Shōjo Manga », dans Passionate Friendship : The Aesthetics of Girl's Culture in Japan, Université d'Hawaï, (ISBN 978-0-82483-542-2).
  • [Poupée 2013] Karyn Nishimura-Poupée, « La Rose de Versailles : Marie-Antoinette, une reine martyre mangaïsée », dans Histoire du manga : l'école de la vie japonaise, éditions Tallandier, (ISBN 979-1-02100-216-6).
  • [Quillien 2014] Christophe Quillien, « Aventurières et créatures dangereuses : Lady Oscar », dans Elles, grandes aventurières et femmes fatales de la bande dessinée, Huginn & Muninn, (ISBN 9782364801851), p. 130-131.
  • [Anan 2014] (en) Nobuko Anan, « The Rose of Versailles : Women and Revolution in Girls' Manga and the Socialist Movement in Japan », Journal of Popular Culture, Wiley, vol. 47,‎ , p. 41-63 (DOI https://doi.org/10.1111/jpcu.12107).
  • [Anan 2016] (en) Nobuko Anan, « Citizen Girls », dans Contemporary Japanese Women's Theatre and Visual Arts : Performing Girls' Aesthetics, Palgrave Macmillan, coll. « Contemporary Performance InterActions », (ISBN 978-1-349-55706-6).
  • [Nakagawa 2019] (ja) Yūsuke Nakagawa, « 『ポーの一族』『ベルサイユのばら』――新しい少女マンガが同時多発 », 幻冬舎 plus, Gentōsha, オトコ・マンガ/オンナ・マンガの世界,‎ , article no 12 (lire en ligne, consulté le ).

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « The Rose of Versailles » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b McKnight 2010, p. 132.
  2. a b et c Shamoon 2012, p. 123-125.
  3. a b c et d McKnight 2010, p. 120.
  4. a b et c Shamoon 2012, p. 127.
  5. a b c et d La Rose de Versailles, vol. 1, préface.
  6. a et b Nakagawa 2019.
  7. Anan 2014, p. 52.
  8. Shamoon 2012, p. 102.
  9. a et b Shamoon 2012, p. 122-123.
  10. Poupée 2013, p. 242.
  11. a b et c Shamoon 2012, p. 120.
  12. Poupée 2013, p. 240.
  13. Shamoon 2012, p. 120-121.
  14. a b et c Shamoon 2012, p. 121.
  15. Shamoon 2012, p. 127-131.
  16. a b et c La Rose de Versailles, vol. 4, préface.
  17. (ja) « 「ベルばら」新作を描き下ろし!マーガレット創刊50周年で », sur Natalie,‎ (consulté le ).
  18. (ja) « 「ベルサイユのばら」ロザリー編完結、「ポーの一族」とのリンクも明らかに », sur Natalie,‎ (consulté le ).
  19. Shamoon 2012, p. 101.
  20. Xavier Hébert, « L'esthétique shōjo, de l'illustration au manga : De l'origine des « grands yeux » aux mises en pages éclatées », Manga 10 000 images, Versailles, Éditions H, no 3 « Le manga au féminin : Articles, chroniques, entretiens et mangas »,‎ , p. 35-36 (ISBN 978-2-9531781-4-2)
  21. McKnight 2010, p. 128-129.
  22. Shamoon 2012, p. 104.
  23. a et b Shamoon 2012, p. 123.
  24. Shamoon 2012, p. 125-127.
  25. Shamoon 2012, p. 125.
  26. McKnight 2010, p. 131-134.
  27. La Rose de Versailles, vol. 3, chronologie des événements.
  28. a et b Anan 2014, p. 59.
  29. McKnight 2010, p. 125.
  30. Anan 2014, p. 51-52.
  31. a et b Anan 2014, p. 46.
  32. a et b Anan 2014, p. 51.
  33. Poupée 2013, p. 241.
  34. Anan 2014, p. 43.
  35. a et b Anan 2014, p. 49.
  36. Shamoon 2007, p. 3.
  37. Poupée 2013, p. 244.
  38. Poupée 2013, p. 245.
  39. a et b Poupée 2013, p. 243.
  40. Anan 2016, p. 137.
  41. Shamoon 2012, p. 154.
  42. La Rose de Versailles, vol. 3, prologue.
  43. McKnight 2010, p. 121.
  44. Matthieu Pinon et Laurent Lefebvre, « Riyoko Ikeda », dans Histoire(s) du manga moderne : 1952-2012, Ynnis, (ISBN 9-791-09337-622-6), p. 59.
  45. (ja) « 「ベルサイユのばら展」初公開のセル画や原画など約300点 », sur Natalie,‎ (consulté le ).
  46. Anan 2016, p. 146.
  47. Shamoon 2012, p. 131.
  48. a et b Shamoon 2007, p. 13.
  49. (en) Egan Loo, « Rose of Versailles Manga Gets New Anime Film », sur Anime News Network,

Liens externes[modifier | modifier le code]