« Yonaguni (cheval) » : différence entre les versions

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Le '''Yonaguni''' ou {{japonais|'''Yonaguni uma'''|与那国馬|extra=littéralement cheval de Yonaguni}} est une [[race chevaline|race]] de [[cheval miniature|petit cheval]] [[japon]]aise présumée ancienne, propre à l'[[Yonaguni-jima|île de Yonaguni]] dans l'[[Archipel Ryūkyū]]. Proche du [[cheval mongol]] et du poney coréen [[Cheju (cheval)|Cheju]], le Yonaguni servait aux travaux agricoles courants avant l'arrivée de la motorisation, qui met la race en péril. Une association se constitue pour sa sauvegarde en 1975, mais le nombre d'animaux reste très faible, si bien qu'il est considéré comme une [[race rare|race locale en danger critique d'extinction]]. Malgré sa taille réduite, le Yonaguni est considéré localement comme un « petit cheval », et non comme un poney. Animal doux habitué aux contacts humains, il vit le plus souvent en semi-liberté sur son île. Il peut être monté pour des courses au [[trot]], y compris par des personnes adultes pesant moins de {{Unité|70|kg}}. En 2016, 130 individus perdurent dans leur biotope originel, le Nord et l'Est de Yonaguni.
Le '''Yonaguni''' ou {{japonais|'''Yonaguni uma'''|与那国馬|extra=littéralement cheval de Yonaguni}} est une [[Race chevaline|race]] de [[cheval miniature|petits chevaux]] [[japon]]aise présumée ancienne, et propre à l'[[Yonaguni-jima|île de Yonaguni]] dans l'[[archipel Ryūkyū]]. Proche du [[cheval mongol]] et du poney coréen [[Cheju (cheval)|Cheju]], le Yonaguni servait aux travaux agricoles courants avant l'arrivée de la motorisation, qui met la race en péril. Une association se constitue pour sa sauvegarde en 1975, mais le nombre d'animaux reste très faible, si bien qu'il est considéré comme une [[race rare|race locale en danger critique d'extinction]].
Malgré sa taille réduite, le Yonaguni est considéré localement comme un « petit cheval », et non comme un [[poney]]. Animal doux habitué aux contacts humains, il vit le plus souvent en semi-liberté sur son île. Il peut être monté pour des courses au [[trot]], y compris par des personnes adultes pesant moins de {{Unité|70|kg}}. En 2016, {{Unité|130|individus}} perdurent dans leur [[biotope]] originel, le nord et l'est de Yonaguni.


== Histoire ==
== Histoire ==
La race porte également les noms de Liukiu{{sfn|Porter|2002|p=188}} et Ryukyu{{sfn|Porter|2002|p=208}}, provenant de celui du biotope, l'[[Archipel Ryūkyū]]. Malgré les recherches effectuées, il existe peu d'informations fiables quant à l'origine de ces chevaux{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}, les données étant contradictoires. Une étude génétique menée en 1983 a permis de déterminer une proximité avec la race voisine du [[Cheju (cheval)|Cheju]]{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}} <ref>{{Article|langue=en|auteur1=Chung, E. Y.; Han, S. K.; Shin, Y. C.; Yang, K. S.|titre=Studies on biochemical polymorphism of blood proteins and enzymes in Cheju native horses.|périodique=Korean Journal of Animal Sciences|volume=32|numéro=11|date=1990|issn=0367-5807|lire en ligne=https://www.cabdirect.org/cabdirect/abstract/19910185651|pages=658-668}}.</ref> : il semble alors que, comme tous les autres chevaux natifs japonais, le Yonaguni descende de [[Cheval mongol|chevaux mongols]] qui ont transité par la [[Corée]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=T.|nom1=Tozaki|prénom2=N.|nom2=Takezaki|prénom3=T.|nom3=Hasegawa|prénom4=N.|nom4=Ishida|titre=Microsatellite Variation in Japanese and Asian Horses and Their Phylogenetic Relationship Using a European Horse Outgroup|périodique=Journal of Heredity|volume=94|numéro=5|date=2003-09-01|issn=0022-1503|issn2=1465-7333|pmid=14557389|doi=10.1093/jhered/esg079|lire en ligne=http://jhered.oxfordjournals.org/content/94/5/374|consulté le=2016-12-16|pages=374–380}}.</ref>. Une étude plus récente (1994) souligne que l'origine des chevaux japonais est à chercher parmi les chevaux natifs chinois<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Hideji|nom1=Yamashita|prénom2=Shujiro|nom2=Murata|prénom3=Kikuo|nom3=Komura|prénom4=Shin|nom4=Okamoto|titre=Population Differentiation of Japanese Native Horses by DNA Fingerprinting|périodique=Journal of Equine Science|volume=5|numéro=4|date=1994-01-01|issn=|doi=10.1294/jes.5.115|lire en ligne=https://www.jstage.jst.go.jp/article/jes1994/5/4/5_4_115/_article|consulté le=2016-12-17|pages=115–120}}.</ref>. La croyance locale veut que ces animaux aient été amenés sur l'île de Yonaguni{{sfn|Sakashita|id=Sakashita|2013|p=}}, qui est à {{unité|125|km}} des côtes de [[Taïwan]], il y a environ {{unité|2000|ans}}, pendant la [[période Jōmon]]{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}, des recherches archéologiques menées dans les années 1950 et 1960 évoquant plutôt la période du Jōmon tardif, environ 200 ans avant notre ère<ref name="Matsuo"/>, suivant la conclusion du Pr Hayashida<ref name=":1">{{Article|langue=en|prénom1=K.|nom1=Nozawa|prénom2=T.|nom2=Shotake|prénom3=Y.|nom3=Ohkura|titre=Blood protein variations within and between the east Asian and European horse populations|périodique=Zeitschrift für Tierzüchtung und Züchtungsbiologie|volume=93|numéro=1-4|date=1976-01-12|issn=1439-0388|doi=10.1111/j.1439-0388.1976.tb00886.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1439-0388.1976.tb00886.x/abstract|consulté le=2017-01-11|pages=60–74}}</ref>. En 1976, une étude par typage sanguin avais permis de tirer une conclusion différente, à savoir que ces chevaux semblent descendre d'animaux provenant des îles principales du Japon, et dont la taille s'est réduite de génération en génération du fait de la [[sélection naturelle]] insulaire<ref name=":1" />. En 2007, dans le cadre d'une analyse moléculaire de l'[[Génome mitochondrial|ADN mitochondrial]], Hironaga Kakoi et son équipe synthétisent ces différentes sources et postulent que la race descendrait de [[Cheval mongol|chevaux mongols]], sans que cela permette de savoir s'ils ont transité par la Chine ou la Corée, voire par les îles principales du Japon, avant d'être amenés sur Yonaguni<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Hironaga|nom1=Kakoi|prénom2=Teruaki|nom2=Tozaki|prénom3=Hitoshi|nom3=Gawahara|titre=Molecular Analysis Using Mitochondrial DNA and Microsatellites to Infer the Formation Process of Japanese Native Horse Populations|périodique=Biochemical Genetics|volume=45|numéro=3-4|date=2007-01-31|issn=0006-2928|issn2=1573-4927|doi=10.1007/s10528-007-9083-0|lire en ligne=http://link.springer.com/article/10.1007/s10528-007-9083-0|consulté le=2017-01-12|pages=375–395}}</ref>.
La race porte également les noms de Liukiu{{sfn|Porter|2002|p=188}} et Ryukyu{{sfn|Porter|2002|p=208}}, provenant de celui du biotope, l'[[Archipel Ryūkyū]]. Malgré les recherches effectuées, il existe peu d'informations fiables quant à l'origine de ces chevaux{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}, les données étant contradictoires. Une étude génétique menée en 1983 a permis de déterminer une proximité avec la race voisine du [[Cheju (cheval)|Cheju]]{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Chung, E. Y.; Han, S. K.; Shin, Y. C.; Yang, K. S.|titre=Studies on biochemical polymorphism of blood proteins and enzymes in Cheju native horses.|périodique=Korean Journal of Animal Sciences|volume=32|numéro=11|date=1990|issn=0367-5807|lire en ligne=https://www.cabdirect.org/cabdirect/abstract/19910185651|pages=658-668}}.</ref> : il semble alors que, comme tous les autres chevaux natifs japonais, le Yonaguni descende de [[Cheval mongol|chevaux mongols]] qui ont transité par la [[Corée]]<ref name="Tozaki">{{Article|langue=en|prénom1=T.|nom1=Tozaki|prénom2=N.|nom2=Takezaki|prénom3=T.|nom3=Hasegawa|prénom4=N.|nom4=Ishida|titre=Microsatellite Variation in Japanese and Asian Horses and Their Phylogenetic Relationship Using a European Horse Outgroup|périodique=Journal of Heredity|volume=94|numéro=5|date=2003-09-01|issn=0022-1503|issn2=1465-7333|pmid=14557389|doi=10.1093/jhered/esg079|lire en ligne=http://jhered.oxfordjournals.org/content/94/5/374|consulté le=2016-12-16|pages=374–380}}.</ref>. Une étude plus récente (1994) souligne que l'origine des chevaux japonais est à chercher parmi les chevaux natifs chinois<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Hideji|nom1=Yamashita|prénom2=Shujiro|nom2=Murata|prénom3=Kikuo|nom3=Komura|prénom4=Shin|nom4=Okamoto|titre=Population Differentiation of Japanese Native Horses by DNA Fingerprinting|périodique=Journal of Equine Science|volume=5|numéro=4|date=1994-01-01|issn=|doi=10.1294/jes.5.115|lire en ligne=https://www.jstage.jst.go.jp/article/jes1994/5/4/5_4_115/_article|consulté le=2016-12-17|pages=115–120}}.</ref>. La croyance locale veut que ces animaux aient été amenés sur l'île de Yonaguni{{sfn|Sakashita|id=Sakashita|2013|p=}}, qui est à {{unité|125|km}} des côtes de [[Taïwan]], il y a environ {{unité|2000|ans}}, pendant la [[période Jōmon]]{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}, des recherches archéologiques menées dans les années 1950 et 1960 évoquant plutôt la période du Jōmon tardif, environ {{Unité|200|ans}} avant notre ère<ref name="Matsuo"/>, suivant la conclusion du {{Pr|Hayashida}}<ref name=":1">{{Article|langue=en|prénom1=K.|nom1=Nozawa|prénom2=T.|nom2=Shotake|prénom3=Y.|nom3=Ohkura|titre=Blood protein variations within and between the east Asian and European horse populations|périodique=Zeitschrift für Tierzüchtung und Züchtungsbiologie|volume=93|numéro=1-4|date=1976-01-12|issn=1439-0388|doi=10.1111/j.1439-0388.1976.tb00886.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1439-0388.1976.tb00886.x/abstract|consulté le=2017-01-11|pages=60–74}}.</ref>. En 1976, une étude par typage sanguin avait permis de tirer une conclusion différente, à savoir que ces chevaux semblent descendre d'animaux provenant des îles principales du Japon, et dont la taille s'est réduite de génération en génération du fait de la [[sélection naturelle]] insulaire<ref name=":1"/>. En 2007, dans le cadre d'une analyse moléculaire de l'[[Génome mitochondrial|ADN mitochondrial]], Hironaga Kakoi et son équipe synthétisent ces différentes sources et postulent que la race descendrait de [[Cheval mongol|chevaux mongols]], sans que cela permette de savoir s'ils ont transité par la Chine ou la Corée, voire par les îles principales du Japon, avant d'être amenés sur Yonaguni<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Hironaga|nom1=Kakoi|prénom2=Teruaki|nom2=Tozaki|prénom3=Hitoshi|nom3=Gawahara|titre=Molecular Analysis Using Mitochondrial DNA and Microsatellites to Infer the Formation Process of Japanese Native Horse Populations|périodique=Biochemical Genetics|volume=45|numéro=3-4|date=2007-01-31|issn=0006-2928|issn2=1573-4927|doi=10.1007/s10528-007-9083-0|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/s10528-007-9083-0|consulté le=2017-01-12|pages=375–395}}.</ref>. La race appartient au même [[cluster de gènes]] que les races [[Misaki (cheval)|Misaki]] et [[Tokara (cheval)|Tokara]], ainsi que peut-être du [[Noma (cheval)|Noma]]<ref name="Tozaki"/>.


La première source écrite au sujet des chevaux de Yonaguni, d'origine coréenne, est datée de 1479 et fait état de consommation de [[viande de cheval]] et [[viande de bœuf|de bœuf]] parmi les habitants de l'île{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. L'interprétation de cette source fait débat, certaines allant dans le sens que les habitants possédaient déjà des chevaux à cette époque, d'autres que non<ref>{{ouvrage|lang=en|titre=Archaeology of the Ryukyu Islands: a regional chronology from 3000 B.C. to the historic period|auteur=Richard J. Pearson|éditeur=University of Hawaii Press|année=1969|passage=82|pages totales=210}}.</ref>. Il est possible que ces animaux aient été amenés par bateaux depuis l'île voisine d'[[Okinawa (île)|Okinawa]]<ref name=":0">{{Lien web|langue=japonais|titre=#05 伝説の島に生きる、与那国馬 -沖縄県与那国島- {{!}} 011 にっぽん、馬紀行 高草操 Misao Takakusa {{!}} 日本列島 知恵プロジェクト|url=http://www.chie-project.jp/011/no05.html|site=日本列島 知恵プロジェクト|date=|consulté le=2016-12-16}}.</ref>. Quoi qu'il en soit, de petits chevaux ont vécu de façon isolée sur l'île de Yonaguni sur plusieurs générations<ref name="Tuttle">{{ouvrage|lang=en|titre=Okinawa and the Ryukyu Islands: The First Comprehensive Guide to the Entire Ryukyu Island Chain|auteur=Robert Walker|éditeur=Tuttle Publishing|année=2014|isbn=1462914314|isbn2=9781462914319|passage=272-273}}.</ref>{{,}}<ref name=":1" />, et semblent avoir été exportés vers la [[Chine]]<ref>{{ouvrage|lang=en|titre=The Origins of Banana-fibre Cloth in the Ryukyus, Japan|passage=153|collection=Studia anthropologica|auteur=Katrien Hendrickx|éditeur=Leuven University Press|année=2007|isbn=9058676145|isbn2=9789058676146|pages totales=336}}.</ref>.
La première source écrite au sujet des chevaux de Yonaguni, d'origine coréenne, est datée de 1479 et fait état de consommation de [[viande de cheval]] et [[viande de bœuf|de bœuf]] parmi les habitants de l'île{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. L'interprétation de cette source fait débat, certaines allant dans le sens que les habitants possédaient déjà des chevaux à cette époque, d'autres que non<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard J. Pearson|titre=Archaeology of the Ryukyu Islands : a regional chronology from 3000 B.C. to the historic period|éditeur=University of Hawaii Press|année=1969|pages totales=210|passage=82}}.</ref>. Il est possible que ces animaux aient été amenés par bateaux depuis l'île voisine d'[[Okinawa (île)|Okinawa]]<ref name=":0">{{Lien web|langue=japonais|titre=#05 伝説の島に生きる、与那国馬 -沖縄県与那国島- {{!}} 011 にっぽん、馬紀行 高草操 Misao Takakusa {{!}} 日本列島 知恵プロジェクト|url=http://www.chie-project.jp/011/no05.html|site=日本列島 知恵プロジェクト|date=|consulté le=2016-12-16}}.</ref>. Quoi qu'il en soit, de petits chevaux ont vécu de façon isolée sur l'île de Yonaguni sur plusieurs générations<ref name=":1"/>{{,}}<ref name="Tuttle">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Robert Walker|titre=Okinawa and the Ryukyu Islands : The First Comprehensive Guide to the Entire Ryukyu Island Chain|éditeur=[[Tuttle Publishing]]|année=2014|pages totales=288|passage=272-273|isbn=978-1-4629-1431-9|isbn2=1-4629-1431-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=W9LZAwAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>, et semblent avoir été exportés vers la [[Chine]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Katrien Hendrickx|titre=The Origins of Banana-fibre Cloth in the Ryukyus, Japan|lieu=Louvain|éditeur=Leuven University Press|collection=Studia anthropologica|année=2007|pages totales=336|passage=153|isbn=978-90-5867-614-6|isbn2=90-5867-614-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ULyu8dNqS1sC&printsec=frontcover}}.</ref>.


[[Fichier:Yonaguni horse 5.jpg|vignette|Sujet [[alezan]].]]
[[Fichier:Yonaguni horse 5.jpg|vignette|Sujet [[alezan]].|alt=Un cheval Yonaguni alezan dans un pré.]]

Le Yonaguni était jadis mis au travail au labour et au transport en fonction des besoins de la maisonnée, chaque ferme de l'île ayant un ou deux de ces équidés à disposition{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Une [[bride (équitation)|bride]] spécifique munie d'une [[rêne]] unique était confectionnée pour la mise au travail de ces animaux<ref name="MythHorse">{{ouvrage|lang=en|titre=The Mythology of Horses: Horse Legend and Lore Throughout the Ages|auteur=Gerald Hausman et Loretta Hausman|éditeur=Crown/Archetype|année=2012|isbn=0307824756|isbn2=9780307824752|pages totales=288|passage=52}}.</ref>. En 1939, un plan d'amélioration d'élevage est promulgué au Japon dans le but de produire des [[rôle du cheval dans la guerre|chevaux de guerre]] de plus grande taille, mais le Yonaguni est exclu de ce plan, ce qui permet à la race de perdurer dans son type originel{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. La motorisation des transport et de l’agriculture diminue la nécessité de posséder un cheval, et les effectifs de la race chutent faute de besoins{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Cette chute d'effectifs est d'autant plus importante dans les années 1970 et 1980 que les chevaux ne sont pas [[hippophagie|élevés pour leur viande]], et n'ont donc plus aucune utilité économique{{sfn|Sakashita|id=Sakashita|2013|p=}}. En 1975, une association est créée localement pour permettre la sauvegarde de la race<ref name=":0" />. L'année suivante, seuls 70 spécimens sont recensés<ref name=":1" />. En 2002, le Yonaguni est considéré comme en [[Espèce en danger critique d'extinction|danger critique d'extinction]]{{sfn|Porter|2002|p=208}}.
Le Yonaguni était jadis mis au travail au labour et au transport en fonction des besoins de la maisonnée, chaque ferme de l'île ayant un ou deux de ces équidés à disposition{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Une [[bride (équitation)|bride]] spécifique munie d'une [[rêne]] unique était confectionnée pour la mise au travail de ces animaux<ref name="MythHorse">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Gerald Hausman|auteur2=Loretta Hausman|titre=The Mythology of Horses|sous-titre=Horse Legend and Lore Throughout the Ages|éditeur=Crown/Archetype|année=2012|pages totales=288|passage=52|isbn=978-0-307-82475-2|isbn2=0-307-82475-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=4OGYL_Gn18EC&printsec=frontcover}}.</ref>. En 1939, un plan d'amélioration d'élevage est promulgué au Japon dans le but de produire des [[rôle du cheval dans la guerre|chevaux de guerre]] de plus grande taille, mais le Yonaguni est exclu de ce plan, ce qui permet à la race de perdurer dans son type originel{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. La motorisation des transports et de l’agriculture diminue la nécessité de posséder un cheval, et les effectifs de la race chutent faute de besoins{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Cette chute d'effectifs est d'autant plus importante dans les années 1970 et 1980 que les chevaux ne sont pas [[hippophagie|élevés pour leur viande]], et n'ont donc plus aucune utilité économique{{sfn|Sakashita|id=Sakashita|2013|p=}}. En 1975, une association est créée localement pour permettre la sauvegarde de la race<ref name=":0"/>. L'année suivante, seuls {{Unité|70|spécimens}} sont recensés<ref name=":1"/>. En 2002, le Yonaguni est considéré comme en [[Espèce en danger critique|danger critique d'extinction]]{{sfn|Porter|2002|p=208}}.
{{clr}}
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== Description ==
== Description ==
[[Fichier:Yonaguni.jpg|vignette|gauche|Sujet [[bai (cheval)|bai]].]]
[[Fichier:Yonaguni.jpg|vignette|gauche|Sujet [[bai (cheval)|bai]].|alt=Un cheval Yonaguni bai en train de marché dans un pré.]]

Comme toutes les races équines natives du japon, il appartient au groupe des poneys du Sud-est asiatique, et parmi celui-ci, au sous-groupe des poneys des îles japonaises, de plus petite taille{{sfn|Porter|2002|p=184}}{{,}}<ref name=":1" />. Il est notamment proche des races [[Tokara (cheval)|Tokara]] et [[Miyako (cheval)|Miyako]]{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}, et présente une convergence génétique avec le [[poney thaïlandais]]<ref name=":1" />. D'après les données de [[DAD-IS]], la taille moyenne des femelles est de {{unité|1.16|m}}, celle des mâles étant de {{unité|1.20|m}}<ref name="FAO"/>. L'étude de l'université d'Oklahoma indique une fourchette de {{unité|1.02|m}} à {{unité|1.22|m}}{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Un étalon âgé de quatre ans a été pesé à {{Unité|184|kg}}<ref name=":3">{{Article|langue=jp|auteur1=Morihiko Hirakawa, Takuji Hirayama, Eri Nishiyama et Yuka Horie|titre=亜熱帯野草地における与那国馬の放牧行動|traduction titre=Comportement des chevaux Yonaguni en pâture dans leur berceau subtropical|périodique=琉球大学農学部学術報告 / The Science Bulletin of the Faculty of Agriculture. University of the Ryukyus|numéro=57|éditeur=琉球大学農学部|mois=décembre|date=2010|issn=0370-4246|lire en ligne=|résumé=http://ir.lib.u-ryukyu.ac.jp:8080/handle/123456789/19161|pages=31-36}}</ref>. Malgré son gabarit réduit et sa classification internationale, il est considéré localement comme un « petit cheval », et non comme un poney<ref name="Matsuo">{{ouvrage|lang=en|titre=Gene conservation: exploration, collection, preservation, and utilization of genetic resources|auteur=Takane Matsuo|éditeur=University of Tokyo Press|année=1975|passage=131-132}}.</ref>.
Comme toutes les races équines natives du japon, il appartient au groupe des poneys du Sud-Est asiatique et, parmi celui-ci, au sous-groupe des poneys des îles japonaises, de plus petite taille{{sfn|Porter|2002|p=184}}{{,}}<ref name=":1"/>. Il est notamment proche des races [[Tokara (cheval)|Tokara]] et [[Miyako (cheval)|Miyako]]{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}, et présente une convergence génétique avec le [[poney thaïlandais]]<ref name=":1"/>. D'après les données de [[DAD-IS]], la taille moyenne des femelles est de {{unité|1.16|m}}, celle des mâles étant de {{unité|1.20|m}}<ref name="FAO"/>. L'étude de l'université d'Oklahoma indique une fourchette de {{unité/2|1.02|à=1.22|m}}{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Un étalon âgé de quatre ans a été pesé à {{Unité|184|kg}}<ref name=":3">{{Article|langue=jp|auteur1=Morihiko Hirakawa, Takuji Hirayama, Eri Nishiyama et Yuka Horie|titre=亜熱帯野草地における与那国馬の放牧行動|traduction titre=Comportement des chevaux Yonaguni en pâture dans leur berceau subtropical|périodique=琉球大学農学部学術報告 / The Science Bulletin of the Faculty of Agriculture. University of the Ryukyus|numéro=57|éditeur=琉球大学農学部|mois=décembre|date=2010|issn=0370-4246|lire en ligne=|résumé=http://ir.lib.u-ryukyu.ac.jp:8080/handle/123456789/19161|pages=31-36}}.</ref>. Malgré son gabarit réduit et sa classification internationale, il est considéré localement comme un « petit cheval », et non comme un poney<ref name="Matsuo">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Takane Matsuo|titre=Gene conservation : exploration, collection, preservation, and utilization of genetic resources|éditeur=University of Tokyo Press|année=1975|passage=131-132|isbn=}}.</ref>.


La tête, large, a des yeux bien placés et est surmontée de petites oreilles{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. L'encolure est courte et épaisse{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Les épaules sont le plus souvent droites{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Le [[dos (cheval)|dos]], assez long, rejoint une [[croupe]] plutôt droite, avec une [[queue du cheval|queue]] attachée haut{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Les cuisses sont assez légères, les membres peuvent être panards (tournés vers l’extérieur){{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Les [[Pied (cheval)|sabots]], longs-jointés, sont particulièrement durs{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. La robe est le plus souvent [[alezan]]e{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}.
La tête, large, a des yeux bien placés et est surmontée de petites oreilles{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. L'encolure est courte et épaisse{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Les épaules sont le plus souvent droites{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Le [[dos (cheval)|dos]], assez long, rejoint une [[croupe]] plutôt droite, avec une [[queue du cheval|queue]] attachée haut{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Les cuisses sont assez légères, les membres peuvent être panards (tournés vers l’extérieur){{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Les [[Pied (cheval)|sabots]], longs-jointés, sont particulièrement durs{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. La robe est le plus souvent [[alezan]]e{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}.


Le Yonaguni est doux de nature, et se montre courageux et dur à la tâche{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Il est souvent élevé dans les mêmes pâturages que le bétail, en semi-liberté<ref name="Tuttle"/>. Son biotope est de nature [[Zone subtropicale|subtropicale]]<ref name=":3" />. D'après une étude de la gestion temporelle menée sur une jeune jument et un étalon adulte en juin et en octobre, en moyenne, un Yonaguni passe 830 à 848 minutes à brouter, 415 à 490 minutes à dormir, et 50 à 71 minutes à se toiletter, y compris en compagnie d'autres chevaux<ref name=":3" />. Les Yonaguni ont la particularité de dormir contre de petits arbres, généralement vers deux heures de l'après-midi<ref name=":3" />.
Le Yonaguni est doux de nature, et se montre courageux et dur à la tâche{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Il est souvent élevé dans les mêmes pâturages que le bétail, en semi-liberté<ref name="Tuttle"/>. Son biotope est de nature [[Zone subtropicale|subtropicale]]<ref name=":3"/>. D'après une étude de la gestion temporelle menée sur une jeune jument et un étalon adulte en juin et en octobre, en moyenne, un Yonaguni passe {{Unité/2|830|à=848|minutes}} à brouter, {{Unité/2|415|à=490|minutes}} à dormir, et {{Unité/2|50|à=71|minutes}} à se toiletter, y compris en compagnie d'autres chevaux<ref name=":3"/>. Les Yonaguni ont la particularité de dormir contre de petits arbres, généralement vers deux heures de l'après-midi<ref name=":3"/>.


La plupart des sujets sont sauvages et vivent en liberté sur l'île sans être exploités par l'homme. Cependant, les chevaux sont habitués aux contacts humains et peuvent être approchés, nourris ou touchés<ref name="Tuttle" />. Une fois par an, l'état de santé du cheptel est vérifié et des [[Anthelminthique|vermifuges]] sont administrés<ref name="MythHorse" />.
La plupart des sujets sont sauvages et vivent en liberté sur l'île sans être exploités par l'homme. Cependant, les chevaux sont habitués aux contacts humains et peuvent être approchés, nourris ou touchés<ref name="Tuttle"/>. Une fois par an, l'état de santé du cheptel est vérifié et des [[Anthelminthique|vermifuges]] sont administrés<ref name="MythHorse"/>.


En 2001, la publication d'une étude sur la présence de la bactérie ''[[Rhodococcus (bactérie)|Rhodococcus equi]]'' a permis de constater l'absence de cette bactérie chez les chevaux de Yonaguni<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=S|nom1=Takai|prénom2=K|nom2=Ogawa|prénom3=N|nom3=Fukunaga|prénom4=Y|nom4=Sasaki|titre=Isolation of virulent Rhodococcus equi from native Japanese horses|périodique=Comparative Immunology, Microbiology and Infectious Diseases|volume=24|numéro=2|date=2001-04-01|issn=|doi=10.1016/S0147-9571(00)00022-9|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0147957100000229|consulté le=2017-01-11|pages=123–133}}</ref>. Bien que le cheptel soit très réduit, la diversité génétique du Yonaguni est globalement meilleure que chez les autres races équines natives du Japon, avec notamment une absence de [[Goulet d'étranglement de population|goulot d'étranglement génétique]]. Quatre à cinq sous-populations sont identifiées, pour seulement deux [[haplotype]]s<ref name=":2">{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Natsuko|nom1=Senju|prénom2=Teruaki|nom2=Tozaki|prénom3=Hironaga|nom3=Kakoi|prénom4=Akihisa|nom4=Shinjo|titre=Genetic diversity of the Yonaguni horse based on polymorphisms in microsatellites and mitochondrial DNA|périodique=Journal of Veterinary Medical Science|volume=advpub|date=2016-01-01|issn=|doi=10.1292/jvms.16-0040|lire en ligne=https://www.jstage.jst.go.jp/article/jvms/advpub/0/advpub_16-0040/_article|consulté le=2017-01-12|pages=}}</ref>.
En 2001, la publication d'une étude sur la présence de la bactérie ''[[Rhodococcus (bactérie)|Rhodococcus equi]]'' a permis de constater l'absence de cette bactérie chez les chevaux de Yonaguni<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=S|nom1=Takai|prénom2=K|nom2=Ogawa|prénom3=N|nom3=Fukunaga|prénom4=Y|nom4=Sasaki|titre=Isolation of virulent Rhodococcus equi from native Japanese horses|périodique=Comparative Immunology, Microbiology and Infectious Diseases|volume=24|numéro=2|date=2001-04-01|issn=|doi=10.1016/S0147-9571(00)00022-9|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0147957100000229|consulté le=2017-01-11|pages=123–133}}.</ref>. Bien que le cheptel soit très réduit, la diversité génétique du Yonaguni est globalement meilleure que chez les autres races équines natives du Japon, avec notamment une absence de [[Goulet d'étranglement de population|goulot d'étranglement génétique]]. Quatre à cinq sous-populations sont identifiées, pour seulement deux [[haplotype]]s<ref name=":2">{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Natsuko|nom1=Senju|prénom2=Teruaki|nom2=Tozaki|prénom3=Hironaga|nom3=Kakoi|prénom4=Akihisa|nom4=Shinjo|titre=Genetic diversity of the Yonaguni horse based on polymorphisms in microsatellites and mitochondrial DNA|périodique=Journal of Veterinary Medical Science|volume=advpub|date=2016-01-01|issn=|doi=10.1292/jvms.16-0040|lire en ligne=https://www.jstage.jst.go.jp/article/jvms/advpub/0/advpub_16-0040/_article|consulté le=2017-01-12|pages=}}.</ref>.


== Utilisations ==
== Utilisations ==
[[Fichier:Yonaguni Horse @ Rokkosan Pasture.jpg|vignette|Yonaguni bridé dans une pâture.]]
[[Fichier:Yonaguni Horse @ Rokkosan Pasture.jpg|vignette|Yonaguni bridé dans une pâture.|alt=Un cheval Yonaguni bridé devant un arbre en fleurs.]]

Dans les années 1970, le Yonaguni était souvent utilisé pour les travaux de ferme, quoique moins populaire que le bœuf pour le labour<ref>{{ouvrage|lang=en|titre=The Ryukyu Islands|collectio=Island series|auteur=Shannon Boyd-Bailey McCune|éditeur=David & Charles|année=1975|passage=185}}.</ref>. Il était fréquent que les enfants se rendent à l'école sur le dos de ces montures<ref name=":0" />. Désormais, il peut être monté pour les sports équestres, en [[équitation sur poney]]<ref name="FAO"/>, et est également apte à [[traction hippomobile|la traction]]{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Traditionnellement, ces poneys sont montés en tant que [[trotteur]]s, y compris par des personnes adultes. Dans le cadre d'une recherche de respect du [[bien-être du cheval]], une étude a été menée sur la capacité de charge d'un mâle adulte mesurant {{Unité|1.22|m}}. Il est recommandé de ne pas dépasser une charge de {{Unité|70|kg}} au [[trot]], représentant {{Unité|33|%}} du [[Masse corporelle du cheval|poids]] total du cheval testé<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=A|nom1=Matsuura|prénom2=H|nom2=Mano|prénom3=M|nom3=Irimajiri|prénom4=K|nom4=Hodate|titre=Maximum permissible load for Yonaguni ponies (Japanese landrace horses) trotting over a short, straight course|périodique=Animal Welfare|volume=25|numéro=1|date=2016-02-01|issn=|doi=10.7120/09627286.25.1.151|lire en ligne=http://www.ingentaconnect.com/content/ufaw/aw/2016/00000025/00000001/art00015|consulté le=2017-01-12|pages=151–156}}</ref>.
Dans les années 1970, le Yonaguni était souvent utilisé pour les travaux de ferme, quoique moins populaire que le bœuf pour le labour<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Shannon Boyd-Bailey McCune|titre=The Ryukyu Islands|éditeur=David & Charles|collection=Island series|année=1975|passage=185|isbn=}}.</ref>. Il était fréquent que les enfants se rendent à l'école sur le dos de ces montures<ref name=":0"/>. Désormais, il peut être monté pour les sports équestres, en [[équitation sur poney]]<ref name="FAO"/>, et est également apte à [[traction hippomobile|la traction]]{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Traditionnellement, ces poneys sont montés en tant que [[trotteur]]s, y compris par des personnes adultes. Dans le cadre d'une recherche de respect du [[bien-être du cheval]], une étude a été menée sur la capacité de charge d'un mâle adulte mesurant {{Unité|1.22|m}}. Il est recommandé de ne pas dépasser une charge de {{Unité|70|kg}} au [[trot]], représentant 33 % du [[Masse corporelle du cheval|poids]] total du cheval testé<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=A|nom1=Matsuura|prénom2=H|nom2=Mano|prénom3=M|nom3=Irimajiri|prénom4=K|nom4=Hodate|titre=Maximum permissible load for Yonaguni ponies (Japanese landrace horses) trotting over a short, straight course|périodique=Animal Welfare|volume=25|numéro=1|date=2016-02-01|issn=|doi=10.7120/09627286.25.1.151|lire en ligne=http://www.ingentaconnect.com/content/ufaw/aw/2016/00000025/00000001/art00015|consulté le=2017-01-12|pages=151–156}}.</ref>.


== Diffusion de l'élevage ==
== Diffusion de l'élevage ==
Le Yonaguni est considéré par l'étude de l'[[université d'Uppsala]] menée pour la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]] (2010) comme une race locale en danger critique d'extinction, faisant l'objet de mesures de protection<ref>{{lien web|url=http://stud.epsilon.slu.se/7676/17/khadka_r_150305.pdf|titre=Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status|auteur=Rupak Khadka|lang=en|éditeur=Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics|lieu=Uppsala|année=2010|passage=58 ; 64}}.</ref>. Ce poney n'est présent que sur l'île de [[Yonaguni-jima]], dépendant de la [[préfecture d'Okinawa]]<ref name="FAO"/>. Il existe en 2014 deux hardes sur cette île<ref name="Tuttle"/>. Une zone d'environ {{unité|490|hectares}} leur est réservée. D'autre part, les chevaux sont élevés dans trois pâturages communs à l'extérieur de 24 exploitations{{sfn|Sakashita|id=Sakashita|2013|p=}}. La population est considérée comme stable, et le comptage comme fiable<ref name="FAO">{{lien web|lang=en|url=http://dad.fao.org/cgi-bin/EfabisWeb.cgi?sid=cd5fc2d2f5ffddc7f3fa94fd6f619908,reportsreport8a_50009152|titre=Yonaguni/Japan|éditeur=Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (DAD-IS)|consulté le=10 décembre 2015}}.</ref>.
Le Yonaguni est considéré par l'étude de l'[[université d'Uppsala]] menée pour la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]] (2010) comme une race locale en danger critique d'extinction, faisant l'objet de mesures de protection<ref>{{lien web|url=http://stud.epsilon.slu.se/7676/17/khadka_r_150305.pdf|titre=Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status|auteur=Rupak Khadka|lang=en|éditeur=Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics|lieu=Uppsala|année=2010|passage=58 ; 64}}.</ref>. Ce poney n'est présent que sur l'île de [[Yonaguni-jima]], dépendant de la [[préfecture d'Okinawa]]<ref name="FAO"/>. Il existe en 2014 deux hardes sur cette île<ref name="Tuttle"/>. Une zone d'environ {{unité|490|hectares}} leur est réservée. D'autre part, les chevaux sont élevés dans trois pâturages communs à l'extérieur de {{Unité|24|exploitations}}{{sfn|Sakashita|id=Sakashita|2013|p=}}. La population est considérée comme stable, et le comptage comme fiable<ref name="FAO">{{lien web|lang=en|url=https://fao-dadis-breed-detail.firebaseapp.com/?country=Japan&specie=Horse&breed=Yonaguni|titre=Yonaguni/Japan|éditeur=Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (DAD-IS)|consulté le=10 décembre 2015}}.</ref>. La préservation via une banque de données génétiques a été préconisée en 1995<ref>{{article|titre=Animal Genetic Resources:Efficient Conservation and Effective Use|éditeur=Tsukuba Office Agriculture, Forestry and Fisheries Research Council Secretariat|date=Décembre 1995|auteurs=Y. Izaike, K. Kocuchi, J. Noguchi et K. Mrasawa|périodique=Animal Genetic Resources|volume=141|lire en ligne=http://panda.gene.affrc.go.jp/pdf/misc/international-WS_03.pdf#page=135}}.</ref>.


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'''Recensement des Yonaguni'''


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En 2016, dans le cadre de la publication d'une étude sur la [[diversité génétique]], 130 têtes sont dénombrées<ref name=":2" />. Les poneys sont principalement répartis dans des [[ranch]]es du Nord et de l'Est de l'île{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Pour prévenir le risque d'extinction en cas de survenue de problèmes sur l'île, quelques sujets sont présents dans des zoos japonais avec d'autres races d'animaux rares endémiques des petites îles japonaises<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Jürgen|nom1=Lange|prénom2=Motofumi|nom2=Tai|titre=A Visit to the zoos and aquariums in Japan III|périodique=Der Zoologische Garten|volume=84|numéro=3–4|date=2015-01-01|issn=|doi=10.1016/j.zoolgart.2015.01.005|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0044516915000064|consulté le=2016-12-17|pages=142–172}}</ref>.
En 2016, dans le cadre de la publication d'une étude sur la [[diversité génétique]], {{Unité|130|têtes}} sont dénombrées<ref name=":2"/>. Les poneys sont principalement répartis dans des [[ranch]]es du nord et de l'est de l'île{{sfn|id=Q21694626|Hendricks|2007|p=447}}. Pour prévenir le risque d'extinction en cas de problèmes sur l'île, quelques sujets sont présents dans des zoos japonais, comme le [[zoo et muséum d'Okinawa]]<ref name="okzm">{{Lien web|titre=Okinawa Zoo & Museum | langue=en | url=https://www.okzm.jp/themes/okinawa_kodomo/pdf/english.pdf|consulté le = 18 février 2018 | mois = mars | année = 2015|éditeur=Zoo et muséum d'Okinawa | lien éditeur=Zoo et muséum d'Okinawa}}</ref>, avec d'autres races d'animaux rares endémiques des petites îles japonaises<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Jürgen|nom1=Lange|prénom2=Motofumi|nom2=Tai|titre=A Visit to the zoos and aquariums in Japan III|périodique=Der Zoologische Garten|volume=84|numéro=3–4|date=2015-01-01|issn=|doi=10.1016/j.zoolgart.2015.01.005|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0044516915000064|consulté le=2016-12-17|pages=142–172}}.</ref>.
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== Annexes ==
== Annexes ==
{{Autres projets|commons=Yonaguni (horse)}}
{{Autres projets|commons=Category:Yonaguni horse}}
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Liste des races chevalines]]
* [[Liste de races chevalines]]


=== Liens externes===
=== Liens externes===
*{{lien web|lang=en|url=http://dad.fao.org/cgi-bin/EfabisWeb.cgi?sid=cd5fc2d2f5ffddc7f3fa94fd6f619908,reportsreport8a_50009152|titre=Yonaguni/Japan|éditeur=Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (DAD-IS)}}
* {{Lien web|lang=en|url=https://fao-dadis-breed-detail.firebaseapp.com/?country=Japan&specie=Horse&breed=Yonaguni|titre=Yonaguni / Japan (Horse)|éditeur=Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (DAD-IS)}}.
*{{lien web|lang=en|url=http://www.fao.org/AG/AGAInfo/programmes/en/genetics/documents/Interlaken/countryreports/Japan.pdf|titre=Country Report (For FAO State of the World’s Animal Genetic Resources Process)|éditeur=Editorial Committee Office of the Japanese Country Report, Animal Genetic Resources Laboratory, National Institute of Agrobiological Sciences|lieu=Japon}}
* {{Lien web|lang=en|url=http://www.fao.org/AG/AGAInfo/programmes/en/genetics/documents/Interlaken/countryreports/Japan.pdf|titre=Country Report (For FAO State of the World’s Animal Genetic Resources Process)|éditeur=Editorial Committee Office of the Japanese Country Report, Animal Genetic Resources Laboratory, National Institute of Agrobiological Sciences|lieu=Japon}}.


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
* {{ouvrage|lang=en|titre=The Horse Encyclopedia|prénom1=Elwyn Hartley|nom1=Edwards|lien auteur1=Elwyn Hartley Edwards|éditeur=Dorling Kindersley Ltd|année=2016|isbn=0241281423|isbn2=9780241281420|pages totales=360|passage=161|libellé=Edwards 2016}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Elwyn Hartley|nom1=Edwards|lien auteur1=Elwyn Hartley Edwards|titre=The Horse Encyclopedia|éditeur=Dorling Kindersley Ltd|année=2016|pages totales=360|passage=161|isbn=978-0-241-28142-0|isbn2=0-241-28142-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=IcDkDAAAQBAJ&printsec=frontcover|libellé=Edwards 2016}}.
* {{Bibliographie|Q21694626|page=447|libellé=Hendricks 2007|chapitre=Yonaguni|plume=oui}}
* {{Bibliographie|Q22136987|libellé=Porter 2002}}
* {{Bibliographie|Q21694626|page=447|libellé=Hendricks 2007|chapitre=Yonaguni}}. {{plume}}
* {{Bibliographie|Q24619653|libellé=Porter et al. 2016}}
* {{Bibliographie|Q22136987|libellé=Porter 2002}}.
* {{Bibliographie|Q24619653|libellé=Porter et al. 2016}}.
*{{ouvrage|lang=japonais|titre=沖縄県与那国島における馬飼育の展開と存立基盤|traduction titre=Développement et état de l'élevage de chevaux sur l'île de Yonaguni, Okinawa|nom1=坂下由衣(名古屋大学・院) / Yui Sakashita|année=2013|lire en ligne=https://www.jstage.jst.go.jp/article/ajg/2012s/0/2012s_100167/_pdf|éditeur=[[Université de Nagoya]]|libellé=Sakashita 2013|id=Sakashita}}
*{{Article|langue=japonais|auteur1=|prénom1=Wakako|nom1=Tajima - 田島 和歌子|titre=与那国島の起源 : 与那国島に馬がもたらされた時期および経路について|traduction titre=Une considération sur l'origine du cheval de Yonaguni : L'époque et la provenance de ces chevaux sur l'île|périodique=Human and cultural sciences ; The journal of Aikoku Gakuen University|volume=17|date=2015-03-01|issn=|présentation en ligne=http://ci.nii.ac.jp/naid/110009895499/|consulté le=2017-01-12|pages=58–64|libellé=Tajima 2015}}
* {{Ouvrage|langue=ja|nom1=坂下由衣(名古屋大学・院) / Yui Sakashita|titre=沖縄県与那国島における飼育の展開と存立基盤|traduction titre=Développement et état de l'élevage de chevaux sur l'île de Yonaguni, Okinawa|éditeur=[[Université de Nagoya]]|année=2013|isbn=|lire en ligne=https://www.jstage.jst.go.jp/article/ajg/2012s/0/2012s_100167/_pdf|id=Sakashita|libellé=Sakashita 2013}}.
* {{Article|langue=japonais|auteur1=|prénom1=Wakako|nom1=Tajima - 田島 和歌子|titre=与那国島の起源 : 与那国島に馬がもたらされた時期および経路について|traduction titre=Une considération sur l'origine du cheval de Yonaguni : L'époque et la provenance de ces chevaux sur l'île|périodique=Human and cultural sciences ; The journal of Aikoku Gakuen University|volume=17|date=2015-03-01|issn=|présentation en ligne=http://ci.nii.ac.jp/naid/110009895499/|consulté le=2017-01-12|pages=58–64|libellé=Tajima 2015}}.


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Yonaguni
Chevaux à l'état semi-sauvage sur l'île de Yonaguni
Chevaux à l'état semi-sauvage sur l'île de Yonaguni
Région d’origine
Région Yonaguni-jima, Drapeau du Japon Japon
Caractéristiques
Morphologie Cheval miniature
Taille 1,02 m à 1,22 m
Robe Généralement alezane
Caractère Doux et amical
Statut FAO (conservation) Critique mais maintenueVoir et modifier les données sur Wikidata

Le Yonaguni ou Yonaguni uma (与那国馬?, littéralement cheval de Yonaguni) est une race de petits chevaux japonaise présumée ancienne, et propre à l'île de Yonaguni dans l'archipel Ryūkyū. Proche du cheval mongol et du poney coréen Cheju, le Yonaguni servait aux travaux agricoles courants avant l'arrivée de la motorisation, qui met la race en péril. Une association se constitue pour sa sauvegarde en 1975, mais le nombre d'animaux reste très faible, si bien qu'il est considéré comme une race locale en danger critique d'extinction.

Malgré sa taille réduite, le Yonaguni est considéré localement comme un « petit cheval », et non comme un poney. Animal doux habitué aux contacts humains, il vit le plus souvent en semi-liberté sur son île. Il peut être monté pour des courses au trot, y compris par des personnes adultes pesant moins de 70 kg. En 2016, 130 individus perdurent dans leur biotope originel, le nord et l'est de Yonaguni.

Histoire[modifier | modifier le code]

La race porte également les noms de Liukiu[1] et Ryukyu[2], provenant de celui du biotope, l'Archipel Ryūkyū. Malgré les recherches effectuées, il existe peu d'informations fiables quant à l'origine de ces chevaux[3], les données étant contradictoires. Une étude génétique menée en 1983 a permis de déterminer une proximité avec la race voisine du Cheju[3],[4] : il semble alors que, comme tous les autres chevaux natifs japonais, le Yonaguni descende de chevaux mongols qui ont transité par la Corée[5]. Une étude plus récente (1994) souligne que l'origine des chevaux japonais est à chercher parmi les chevaux natifs chinois[6]. La croyance locale veut que ces animaux aient été amenés sur l'île de Yonaguni[7], qui est à 125 km des côtes de Taïwan, il y a environ 2 000 ans, pendant la période Jōmon[3], des recherches archéologiques menées dans les années 1950 et 1960 évoquant plutôt la période du Jōmon tardif, environ 200 ans avant notre ère[8], suivant la conclusion du Pr Hayashida[9]. En 1976, une étude par typage sanguin avait permis de tirer une conclusion différente, à savoir que ces chevaux semblent descendre d'animaux provenant des îles principales du Japon, et dont la taille s'est réduite de génération en génération du fait de la sélection naturelle insulaire[9]. En 2007, dans le cadre d'une analyse moléculaire de l'ADN mitochondrial, Hironaga Kakoi et son équipe synthétisent ces différentes sources et postulent que la race descendrait de chevaux mongols, sans que cela permette de savoir s'ils ont transité par la Chine ou la Corée, voire par les îles principales du Japon, avant d'être amenés sur Yonaguni[10]. La race appartient au même cluster de gènes que les races Misaki et Tokara, ainsi que peut-être du Noma[5].

La première source écrite au sujet des chevaux de Yonaguni, d'origine coréenne, est datée de 1479 et fait état de consommation de viande de cheval et de bœuf parmi les habitants de l'île[3]. L'interprétation de cette source fait débat, certaines allant dans le sens que les habitants possédaient déjà des chevaux à cette époque, d'autres que non[11]. Il est possible que ces animaux aient été amenés par bateaux depuis l'île voisine d'Okinawa[12]. Quoi qu'il en soit, de petits chevaux ont vécu de façon isolée sur l'île de Yonaguni sur plusieurs générations[9],[13], et semblent avoir été exportés vers la Chine[14].

Un cheval Yonaguni alezan dans un pré.
Sujet alezan.

Le Yonaguni était jadis mis au travail au labour et au transport en fonction des besoins de la maisonnée, chaque ferme de l'île ayant un ou deux de ces équidés à disposition[3]. Une bride spécifique munie d'une rêne unique était confectionnée pour la mise au travail de ces animaux[15]. En 1939, un plan d'amélioration d'élevage est promulgué au Japon dans le but de produire des chevaux de guerre de plus grande taille, mais le Yonaguni est exclu de ce plan, ce qui permet à la race de perdurer dans son type originel[3]. La motorisation des transports et de l’agriculture diminue la nécessité de posséder un cheval, et les effectifs de la race chutent faute de besoins[3]. Cette chute d'effectifs est d'autant plus importante dans les années 1970 et 1980 que les chevaux ne sont pas élevés pour leur viande, et n'ont donc plus aucune utilité économique[7]. En 1975, une association est créée localement pour permettre la sauvegarde de la race[12]. L'année suivante, seuls 70 spécimens sont recensés[9]. En 2002, le Yonaguni est considéré comme en danger critique d'extinction[2].

Description[modifier | modifier le code]

Un cheval Yonaguni bai en train de marché dans un pré.
Sujet bai.

Comme toutes les races équines natives du japon, il appartient au groupe des poneys du Sud-Est asiatique et, parmi celui-ci, au sous-groupe des poneys des îles japonaises, de plus petite taille[16],[9]. Il est notamment proche des races Tokara et Miyako[3], et présente une convergence génétique avec le poney thaïlandais[9]. D'après les données de DAD-IS, la taille moyenne des femelles est de 1,16 m, celle des mâles étant de 1,20 m[17]. L'étude de l'université d'Oklahoma indique une fourchette de 1,02 à 1,22 m[3]. Un étalon âgé de quatre ans a été pesé à 184 kg[18]. Malgré son gabarit réduit et sa classification internationale, il est considéré localement comme un « petit cheval », et non comme un poney[8].

La tête, large, a des yeux bien placés et est surmontée de petites oreilles[3]. L'encolure est courte et épaisse[3]. Les épaules sont le plus souvent droites[3]. Le dos, assez long, rejoint une croupe plutôt droite, avec une queue attachée haut[3]. Les cuisses sont assez légères, les membres peuvent être panards (tournés vers l’extérieur)[3]. Les sabots, longs-jointés, sont particulièrement durs[3]. La robe est le plus souvent alezane[3].

Le Yonaguni est doux de nature, et se montre courageux et dur à la tâche[3]. Il est souvent élevé dans les mêmes pâturages que le bétail, en semi-liberté[13]. Son biotope est de nature subtropicale[18]. D'après une étude de la gestion temporelle menée sur une jeune jument et un étalon adulte en juin et en octobre, en moyenne, un Yonaguni passe 830 à 848 minutes à brouter, 415 à 490 minutes à dormir, et 50 à 71 minutes à se toiletter, y compris en compagnie d'autres chevaux[18]. Les Yonaguni ont la particularité de dormir contre de petits arbres, généralement vers deux heures de l'après-midi[18].

La plupart des sujets sont sauvages et vivent en liberté sur l'île sans être exploités par l'homme. Cependant, les chevaux sont habitués aux contacts humains et peuvent être approchés, nourris ou touchés[13]. Une fois par an, l'état de santé du cheptel est vérifié et des vermifuges sont administrés[15].

En 2001, la publication d'une étude sur la présence de la bactérie Rhodococcus equi a permis de constater l'absence de cette bactérie chez les chevaux de Yonaguni[19]. Bien que le cheptel soit très réduit, la diversité génétique du Yonaguni est globalement meilleure que chez les autres races équines natives du Japon, avec notamment une absence de goulot d'étranglement génétique. Quatre à cinq sous-populations sont identifiées, pour seulement deux haplotypes[20].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Un cheval Yonaguni bridé devant un arbre en fleurs.
Yonaguni bridé dans une pâture.

Dans les années 1970, le Yonaguni était souvent utilisé pour les travaux de ferme, quoique moins populaire que le bœuf pour le labour[21]. Il était fréquent que les enfants se rendent à l'école sur le dos de ces montures[12]. Désormais, il peut être monté pour les sports équestres, en équitation sur poney[17], et est également apte à la traction[3]. Traditionnellement, ces poneys sont montés en tant que trotteurs, y compris par des personnes adultes. Dans le cadre d'une recherche de respect du bien-être du cheval, une étude a été menée sur la capacité de charge d'un mâle adulte mesurant 1,22 m. Il est recommandé de ne pas dépasser une charge de 70 kg au trot, représentant 33 % du poids total du cheval testé[22].

Diffusion de l'élevage[modifier | modifier le code]

Le Yonaguni est considéré par l'étude de l'université d'Uppsala menée pour la FAO (2010) comme une race locale en danger critique d'extinction, faisant l'objet de mesures de protection[23]. Ce poney n'est présent que sur l'île de Yonaguni-jima, dépendant de la préfecture d'Okinawa[17]. Il existe en 2014 deux hardes sur cette île[13]. Une zone d'environ 490 hectares leur est réservée. D'autre part, les chevaux sont élevés dans trois pâturages communs à l'extérieur de 24 exploitations[7]. La population est considérée comme stable, et le comptage comme fiable[17]. La préservation via une banque de données génétiques a été préconisée en 1995[24].


Recensement des Yonaguni
Année 1991[17] 1998[17] 2006[17] 2007[17] 2008[17] 2012[3] 2014[13] 2016[20]
Nombre d'individus recensés 112 100 94 85 85 120 Environ 100 130

En 2016, dans le cadre de la publication d'une étude sur la diversité génétique, 130 têtes sont dénombrées[20]. Les poneys sont principalement répartis dans des ranches du nord et de l'est de l'île[3]. Pour prévenir le risque d'extinction en cas de problèmes sur l'île, quelques sujets sont présents dans des zoos japonais, comme le zoo et muséum d'Okinawa[25], avec d'autres races d'animaux rares endémiques des petites îles japonaises[26].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Porter 2002, p. 188.
  2. a et b Porter 2002, p. 208.
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t Hendricks 2007, p. 447.
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  9. a b c d e et f (en) K. Nozawa, T. Shotake et Y. Ohkura, « Blood protein variations within and between the east Asian and European horse populations », Zeitschrift für Tierzüchtung und Züchtungsbiologie, vol. 93, nos 1-4,‎ , p. 60–74 (ISSN 1439-0388, DOI 10.1111/j.1439-0388.1976.tb00886.x, lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) Hironaga Kakoi, Teruaki Tozaki et Hitoshi Gawahara, « Molecular Analysis Using Mitochondrial DNA and Microsatellites to Infer the Formation Process of Japanese Native Horse Populations », Biochemical Genetics, vol. 45, nos 3-4,‎ , p. 375–395 (ISSN 0006-2928 et 1573-4927, DOI 10.1007/s10528-007-9083-0, lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Richard J. Pearson, Archaeology of the Ryukyu Islands : a regional chronology from 3000 B.C. to the historic period, University of Hawaii Press, , 210 p., p. 82.
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  13. a b c d et e (en) Robert Walker, Okinawa and the Ryukyu Islands : The First Comprehensive Guide to the Entire Ryukyu Island Chain, Tuttle Publishing, , 288 p. (ISBN 978-1-4629-1431-9 et 1-4629-1431-4, lire en ligne), p. 272-273.
  14. (en) Katrien Hendrickx, The Origins of Banana-fibre Cloth in the Ryukyus, Japan, Louvain, Leuven University Press, coll. « Studia anthropologica », , 336 p. (ISBN 978-90-5867-614-6 et 90-5867-614-5, lire en ligne), p. 153.
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  18. a b c et d (ja) Morihiko Hirakawa, Takuji Hirayama, Eri Nishiyama et Yuka Horie, « 亜熱帯野草地における与那国馬の放牧行動 » [« Comportement des chevaux Yonaguni en pâture dans leur berceau subtropical »], 琉球大学農学部学術報告 / The Science Bulletin of the Faculty of Agriculture. University of the Ryukyus, 琉球大学農学部, no 57,‎ , p. 31-36 (ISSN 0370-4246, résumé).
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Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Edwards 2016] (en) Elwyn Hartley Edwards, The Horse Encyclopedia, Dorling Kindersley Ltd, , 360 p. (ISBN 978-0-241-28142-0 et 0-241-28142-3, lire en ligne), p. 161.
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