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[[File:Economies of scale.svg|thumb|350px|L'accroissement de la production de Q vers Q 2 provoque une baisse du coût moyen unitaire de C vers C 1]]
Une '''économie d'échelle''' correspond à la baisse du [[coût]] unitaire d'un produit qu'obtient une [[entreprise]] en accroissant la quantité de sa [[production]]. On parlera ainsi d'économie d'échelle si chaque bien produit coûte moins cher à produire lorsque les quantités produites (économies d'échelle par rapport au [[coût de production]]) ou vendues (économies d'échelle par rapport au [[coût de revient]]) augmentent.
[[Image:Eco echelle.png|thumb|350px|L'accroissement de la production de Q vers Q 2 provoque une baisse du coût moyen unitaire de C vers C 1]]


Une '''économie d'échelle''' correspond à la baisse du [[coût]] unitaire d'un produit qu'obtient une [[entreprise]] en accroissant la quantité de sa [[production]]. On parlera ainsi d'économie d'échelle si chaque bien produit coûte moins cher à produire lorsque les quantités produites (économies d'échelle par rapport au [[coût de production]]) ou vendues (économies d'échelle par rapport au [[coût de revient]]) augmentent.
Quoique proche, c'est une notion distincte des [[rendements d'échelle]] : les économies d'échelle mettent ici en relation le [[coût de production]] unitaire en fonction des quantités produites tandis que les [[rendements d'échelle]] mettent en relation les quantités produites en fonction du volume de facteurs mis en œuvre. Un rendement d'échelle croissant correspond ainsi a une économie d'échelle en termes de coût de production.

Quoique proche, c'est une notion distincte des [[rendements d'échelle]] : les économies d'échelle mettent ici en relation le [[coût de production]] unitaire en fonction des quantités produites tandis que les [[rendements d'échelle]] mettent en relation les quantités produites en fonction du volume de facteurs mis en œuvre. Un rendement d'échelle croissant correspond ainsi à une économie d'échelle en ce qui concerne le coût de production.


== Enjeux des économies d'échelle ==
== Enjeux des économies d'échelle ==
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=== Économie d'échelle et marketing ===
=== Économie d'échelle et marketing ===
Les économies d'échelle sont directement liées à la nature de l'activité comme le marketing, car les économies se font à partir de calculs de [[coût fixe|coûts fixes]] et du montant des ventes.
Les économies d'échelle sont directement liées à la nature de l'activité comme le marketing, car les économies se font à partir de calculs de [[coût fixe|coûts fixes]] et du montant des ventes. C'est pour cette raison qu'il est de la coresponsabilité du service [[marketing]] de stimuler des offres caractérisées par l'aptitude à générer des économies d'échelle. Les services qui font office de [[gestion de la qualité]] sont aussi coresponsables au sein de l'[[organisation]] des économies d'échelle mais par l'amélioration du [[capital immatériel]].
C'est pour cette raison qu'il est de la coresponsabilité du service [[marketing]] de stimuler des offres caractérisées par l'aptitude à générer des économies d'échelle. Les services qui font office de [[gestion de la qualité]] sont aussi coresponsables au sein de l'[[organisation]] des économies d'échelle mais par l'amélioration du [[capital immatériel]].


Le marketing est souvent initiateur des nouvelles offres. C'est donc sous sa coresponsabilité que naît le [[coût de production]] et donc les économies d'échelle. Toutefois, les frais commerciaux ne sont pas inclus dans le coût de production, mais seulement dans le [[coût de revient]]. Ainsi le marketing doit évaluer la couverture des frais fixes avec ou sans frais commerciaux, c'est-à-dire par rapport au coût de revient et au coût de production. Le marketing est particulièrement concerné par le calcul du coût de production par les [[coût cible|coûts cibles]] car il peut être construit à partir d'une [[étude de marché]].
Le marketing est souvent initiateur des nouvelles offres. C'est donc sous sa coresponsabilité que naît le [[coût de production]] et donc les économies d'échelle. Toutefois, les frais commerciaux ne sont pas inclus dans le coût de production, mais seulement dans le [[coût de revient]]. Ainsi, le marketing doit évaluer la couverture des frais fixes avec ou sans frais commerciaux, c'est-à-dire par rapport au coût de revient et au coût de production. Le marketing est particulièrement concerné par le calcul du coût de production par les [[coût cible|coûts cibles]] car il peut être construit à partir d'une [[étude de marché]].


La comparaison du coût de production et du coût de revient permet d'évaluer le prix de l'action du marketing comparé au succès de la vente du produit.
La comparaison du coût de production et du coût de revient permet d'évaluer le prix de l'action du marketing comparé au succès de la vente du produit.
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== Causes des économies d'échelle ==
== Causes des économies d'échelle ==
Une cause essentielle des économies d'échelle tient dans la présence de [[coût fixe|coûts fixes]] (incluant ou non les frais commerciaux) dans toute production économique, comme l'achat d'un siège social, la location d'un bâtiment ou la mise en place d'une infrastructure de réseau. Ainsi, en accroissant le volume de sa production, une entreprise pourra répartir ses coûts fixes sur davantage de produits, ce qui permettra une baisse du coût unitaire, pour autant que les [[coût variable|coûts variables unitaires]] restent inchangés.
Une cause essentielle des économies d'échelle tient dans la présence de [[coût fixe|coûts fixes]] (incluant ou non les frais commerciaux) dans toute production économique, comme l'achat d'un siège social, la location d'un bâtiment ou la mise en place d'une infrastructure de réseau. Ainsi, en accroissant le volume de sa production, une entreprise pourra répartir ses coûts fixes sur davantage de produits, ce qui permettra une baisse du coût unitaire, pour autant que les [[coût variable|coûts variables unitaires]] restent inchangés. Par opposition aux coûts fixes, les coûts variables totaux augmentent (ou diminuent) avec les quantités produites<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=J.-F. Bocquillon et M. Mariage|titre=Économie générale : première G|passage=33|lieu=Paris|éditeur=Bordas|date=1989|pages totales=212|isbn=2-04-018961-0}}.</ref>. Il y a économie d'échelle lorsque l'[[entreprise]] atteint un niveau d'activité tel que l'augmentation de sa production et de ses ventes devient plus importante que celle de ses coûts totaux (fixes et variables). Mais dans la pratique du [[management]] des entreprises, le raisonnement n'est pas aussi simple : la fixité des coûts fixes n'est que relative. Ceux-ci peuvent augmenter. Dans le secteur de l'[[aviation civile]], par exemple, à une augmentation du nombre de [[pièces de rechange]] et de composants pour avions correspond une augmentation des ateliers de production, d'[[assemblage]] et de sites d'[[entrepôt]]<ref name=":0" />. L'essentiel des économies d'échelle réside dans l'augmentation du nombre de [[Client (économie)|clients]] et des [[vente]]s<ref name=":0" />.


Par exemple, une entreprise automobile obtiendra d'importantes économies d'échelle si elle répartit le coût de la mise en service d'une [[chaîne de production]] sur davantage de voitures, en cas d'augmentation de la production.
Par exemple, une entreprise automobile obtiendra d'importantes économies d'échelle si elle répartit le coût de la mise en service d'une [[chaîne de production]] sur davantage de voitures, en cas d'augmentation de la production.


Les économies d'échelle sont donc particulièrement importantes dans les secteurs économiques où les coûts fixes sont élevés, comme dans de nombreuses activités fondées sur une infrastructure de [[réseau]] ([[Chemin de fer|activité ferroviaire]], [[production électrique]], etc.) ou impliquant des investissements en recherche et développement élevés (cas de l'[[industrie aéronautique]]). Dans certains cas, les économies d'échelle peuvent être si importantes qu'elles conduisent à des situations de [[monopole naturel]].
Les économies d'échelle sont donc particulièrement importantes dans les secteurs économiques où les coûts fixes sont élevés, comme dans de nombreuses activités fondées sur une infrastructure de [[réseau]] ([[Chemin de fer|activité ferroviaire]], [[production électrique]]{{etc.}}) ou impliquant des investissements en [[recherche et développement]] élevés (cas de l'[[industrie aéronautique]]). Dans certains cas, les économies d'échelle peuvent être si importantes qu'elles conduisent à des situations de [[monopole naturel]].


Il existe d'autres causes à la présence d'économies d'échelle. Ainsi, les entreprises ont souvent la possibilité d'obtenir des conditions commerciales plus avantageuses de la part des fournisseurs de l'entreprise en cas d'accroissement du volume d'achat. Une plus grande taille permet également à l'entreprise d'obtenir des conditions financières plus favorables pour ses emprunts : taux d'intérêt plus faible de la part des banques, accès à une gamme plus large de produits financiers, etc. Par ailleurs, une taille plus importante permet parfois d'améliorer l'efficacité organisationnelle de l'entreprise en accroissant la spécialisation des employés.
Il existe d'autres causes à la présence d'économies d'échelle. Ainsi, les entreprises ont souvent la possibilité d'obtenir des conditions commerciales plus avantageuses de la part des fournisseurs de l'entreprise en cas d'accroissement du volume d'achat. Une plus grande taille permet également à l'entreprise d'obtenir des conditions financières plus favorables pour ses emprunts : [[taux d'intérêt]] plus faible de la part des banques, accès à une gamme plus large de produits financiers{{etc.}} Par ailleurs, une taille plus importante permet parfois d'améliorer l'efficacité organisationnelle de l'entreprise en accroissant la spécialisation des employés.


Au cours du {{s-|XX|e}}, l'[[Robotique industrielle|automatisation]] des processus de fabrication et la [[Norme et standard techniques|standardisation]] ont permis des économies d'échelles considérables.
Au cours du {{s-|XX}}, l'[[Robotique industrielle|automatisation]] des processus de fabrication et la [[Norme et standard techniques|standardisation]] ont permis des économies d'échelles considérables.


== Outil théorique d'évaluation des économies d'échelle ==
== Outil théorique d'évaluation des économies d'échelle ==

Les économies d'échelle peuvent être évaluées par l'évolution du coût unitaire (coût de production/nombre de produits ou coût de revient/nombre de produits vendus) entre deux niveaux d'activité différents à structure de production et vente identique.
Les économies d'échelle peuvent être évaluées par l'évolution du coût unitaire (coût de production/nombre de produits ou coût de revient/nombre de produits vendus) entre deux niveaux d'activité différents à structure de production et vente identique.


Un indicateur efficace du dépassement du [[seuil de rentabilité]] est :
Un indicateur efficace du dépassement du [[seuil de rentabilité]] est :


<math>(CA-CV)/CF >0</math>
<math>(CA-CV)/CF > 1</math>


Avec
Avec <math>CA</math> : [[chiffre d'affaires]] de l'offre vendue.<br />
:<math>CV</math> : [[coût cible]] variable de l'offre vendue (ou seulement produite).
:<math>CA</math> : [[chiffre d'affaires]] de l'offre vendue ;
:<math>CV</math> : [[coût cible]] variable de l'offre vendue (ou seulement produite) ;
:<math>CF</math> : [[coût cible]] fixe de l'offre vendue (ou seulement produite).
:<math>CF</math> : [[coût cible]] fixe de l'offre vendue (ou seulement produite).


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== Le ratio d’Économie d’échelle ==
== Le ratio d’Économie d’échelle ==
Le ratio d’Économie d’échelle S est égal au rapport entre [[coût moyen]] CM et [[coût marginal]] Cm :

Le ratio d’Économie d’échelle S est égal au rapport entre [[Coût moyen]] CM et [[coût marginal]] Cm :


<math>S=CM/C_m</math>
<math>S=CM/C_m</math>


De plus il est égal à l'inverse de l’élasticité du coût total CT par rapport à la quantité q :
De plus il est égal à l'inverse de l’élasticité du coût total CT par rapport à la quantité q :


:::<math>\varepsilon (C_T,q) = \frac {\frac{\Delta(C_T)}{C_T}}{\frac{\Delta(q)}{q}} = \frac {\Delta(C_T)}{\Delta(q)} . \frac {q}{C_T} = C_m . \frac {1}{CM} = \frac {C_m}{CM} = \frac {1}{S} </math>
:::<math>\varepsilon (C_T,q) = \frac {\frac{\Delta(C_T)}{C_T}}{\frac{\Delta(q)}{q}} = \frac {\Delta(C_T)}{\Delta(q)} . \frac {q}{C_T} = C_m . \frac {1}{CM} = \frac {C_m}{CM} = \frac {1}{S} </math>


donc
donc


<math> S = 1 / \varepsilon (C_T , q) </math>
<math> S = 1 / \varepsilon (C_T , q) </math>



Si S > 1 donc <math>\varepsilon (C_T,q) < 1 </math> le coût total augmente moins que proportionnellement à la quantité produite.
Si S > 1 donc <math>\varepsilon (C_T,q) < 1 </math> le coût total augmente moins que proportionnellement à la quantité produite.


Économie d’echelle
=== Économie d’échelle ===
À l'inverse, si 0 < S < 1 donc <math>\varepsilon (C_T,q) > 1 </math> le coût total augmente plus que proportionnellement à la quantité produite.


=== Déséconomie d’échelle ===
{{...}}


== Notes et références==

{{Références}}
À l'inverse, si 0 < S < 1 donc <math>\varepsilon (C_T,q) > 1 </math> le coût total augmente plus que proportionnellement à la quantité produite.

Déséconomie d’echelle


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
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* [[Coût proportionnel|Coûts variables]]
* [[Coût proportionnel|Coûts variables]]
* [[Économies d'envergure]]
* [[Économies d'envergure]]
* [[Économie de densité]]
* [[Évaluation d'entreprise]]
* [[Évaluation d'entreprise]]
* [[Effet de réseau]]
* [[Effet de réseau]]
* [[Loi de Parkinson]]
* [[Loi de Parkinson]]
* [[Productivité]]
* [[Productivité]]
* [[Déséconomies d'échelle]]
* [[Rendements d'échelle]]
* [[Rendements d'échelle]]
* [[Taylorisme]]
* [[Taylorisme]]
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Lien web|url=http://www.larecherche.fr/actualite/aussi/special-nobel-insoupconnables-effets-economies-echelle-13-10-2008-67921|titre=Les insoupçonnables effets des « économies d'échelle »|auteur=''[[La Recherche (magazine)|La Recherche]]''|site=larecherche.fr|jour=13|mois=octobre|année=2008}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* {{Lien web|url=http://www.larecherche.fr/actualite/aussi/special-nobel-insoupconnables-effets-economies-echelle-13-10-2008-67921|titre=Les insoupçonnables effets des « économies d'échelle »|périodique=[[La Recherche (magazine)|La Recherche]]|site=larecherche.fr|jour=13|mois=octobre|année=2008}}


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
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[[Catégorie:Microéconomie]]
[[Catégorie:Microéconomie]]

Dernière version du 18 décembre 2023 à 00:47

L'accroissement de la production de Q vers Q 2 provoque une baisse du coût moyen unitaire de C vers C 1

Une économie d'échelle correspond à la baisse du coût unitaire d'un produit qu'obtient une entreprise en accroissant la quantité de sa production. On parlera ainsi d'économie d'échelle si chaque bien produit coûte moins cher à produire lorsque les quantités produites (économies d'échelle par rapport au coût de production) ou vendues (économies d'échelle par rapport au coût de revient) augmentent.

Quoique proche, c'est une notion distincte des rendements d'échelle : les économies d'échelle mettent ici en relation le coût de production unitaire en fonction des quantités produites tandis que les rendements d'échelle mettent en relation les quantités produites en fonction du volume de facteurs mis en œuvre. Un rendement d'échelle croissant correspond ainsi à une économie d'échelle en ce qui concerne le coût de production.

Enjeux des économies d'échelle[modifier | modifier le code]

Économie d'échelle et élasticité prix[modifier | modifier le code]

Les économies d'échelle sont un enjeu important pour les entreprises, en ceci qu'elles leur permettent d'accroître les gains des apporteurs de capitaux. En effet, si l'entreprise ne modifie pas son prix ceteris paribus (toutes choses égales par ailleurs [des coûts]), elle accroît sa marge bénéficiaire. Si elle baisse son prix, elle verra la demande pour ses produits augmenter, à proportion de l'élasticité-prix de la demande. Les entreprises cherchent ainsi activement à obtenir des économies d'échelle.

Économie d'échelle et marketing[modifier | modifier le code]

Les économies d'échelle sont directement liées à la nature de l'activité comme le marketing, car les économies se font à partir de calculs de coûts fixes et du montant des ventes. C'est pour cette raison qu'il est de la coresponsabilité du service marketing de stimuler des offres caractérisées par l'aptitude à générer des économies d'échelle. Les services qui font office de gestion de la qualité sont aussi coresponsables au sein de l'organisation des économies d'échelle mais par l'amélioration du capital immatériel.

Le marketing est souvent initiateur des nouvelles offres. C'est donc sous sa coresponsabilité que naît le coût de production et donc les économies d'échelle. Toutefois, les frais commerciaux ne sont pas inclus dans le coût de production, mais seulement dans le coût de revient. Ainsi, le marketing doit évaluer la couverture des frais fixes avec ou sans frais commerciaux, c'est-à-dire par rapport au coût de revient et au coût de production. Le marketing est particulièrement concerné par le calcul du coût de production par les coûts cibles car il peut être construit à partir d'une étude de marché.

La comparaison du coût de production et du coût de revient permet d'évaluer le prix de l'action du marketing comparé au succès de la vente du produit.

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Les économies d'échelle sont l'un des trois principes de base de l'économie urbaine avec les externalités et les coûts du transport. Elle est également l'un des principes de la nouvelle économie géographique (NEG).

Causes des économies d'échelle[modifier | modifier le code]

Une cause essentielle des économies d'échelle tient dans la présence de coûts fixes (incluant ou non les frais commerciaux) dans toute production économique, comme l'achat d'un siège social, la location d'un bâtiment ou la mise en place d'une infrastructure de réseau. Ainsi, en accroissant le volume de sa production, une entreprise pourra répartir ses coûts fixes sur davantage de produits, ce qui permettra une baisse du coût unitaire, pour autant que les coûts variables unitaires restent inchangés. Par opposition aux coûts fixes, les coûts variables totaux augmentent (ou diminuent) avec les quantités produites[1]. Il y a économie d'échelle lorsque l'entreprise atteint un niveau d'activité tel que l'augmentation de sa production et de ses ventes devient plus importante que celle de ses coûts totaux (fixes et variables). Mais dans la pratique du management des entreprises, le raisonnement n'est pas aussi simple : la fixité des coûts fixes n'est que relative. Ceux-ci peuvent augmenter. Dans le secteur de l'aviation civile, par exemple, à une augmentation du nombre de pièces de rechange et de composants pour avions correspond une augmentation des ateliers de production, d'assemblage et de sites d'entrepôt[1]. L'essentiel des économies d'échelle réside dans l'augmentation du nombre de clients et des ventes[1].

Par exemple, une entreprise automobile obtiendra d'importantes économies d'échelle si elle répartit le coût de la mise en service d'une chaîne de production sur davantage de voitures, en cas d'augmentation de la production.

Les économies d'échelle sont donc particulièrement importantes dans les secteurs économiques où les coûts fixes sont élevés, comme dans de nombreuses activités fondées sur une infrastructure de réseau (activité ferroviaire, production électriqueetc.) ou impliquant des investissements en recherche et développement élevés (cas de l'industrie aéronautique). Dans certains cas, les économies d'échelle peuvent être si importantes qu'elles conduisent à des situations de monopole naturel.

Il existe d'autres causes à la présence d'économies d'échelle. Ainsi, les entreprises ont souvent la possibilité d'obtenir des conditions commerciales plus avantageuses de la part des fournisseurs de l'entreprise en cas d'accroissement du volume d'achat. Une plus grande taille permet également à l'entreprise d'obtenir des conditions financières plus favorables pour ses emprunts : taux d'intérêt plus faible de la part des banques, accès à une gamme plus large de produits financiers, etc. Par ailleurs, une taille plus importante permet parfois d'améliorer l'efficacité organisationnelle de l'entreprise en accroissant la spécialisation des employés.

Au cours du XXe siècle, l'automatisation des processus de fabrication et la standardisation ont permis des économies d'échelles considérables.

Outil théorique d'évaluation des économies d'échelle[modifier | modifier le code]

Les économies d'échelle peuvent être évaluées par l'évolution du coût unitaire (coût de production/nombre de produits ou coût de revient/nombre de produits vendus) entre deux niveaux d'activité différents à structure de production et vente identique.

Un indicateur efficace du dépassement du seuil de rentabilité est :

Avec

 : chiffre d'affaires de l'offre vendue ;
 : coût cible variable de l'offre vendue (ou seulement produite) ;
 : coût cible fixe de l'offre vendue (ou seulement produite).

La comparaison du coût de production et du coût de revient permet d'évaluer la valeur de l'action du marketing dans le succès de la vente du produit.

Le ratio d’Économie d’échelle[modifier | modifier le code]

Le ratio d’Économie d’échelle S est égal au rapport entre coût moyen CM et coût marginal Cm :

De plus il est égal à l'inverse de l’élasticité du coût total CT par rapport à la quantité q :

donc

Si S > 1 donc le coût total augmente moins que proportionnellement à la quantité produite.

Économie d’échelle[modifier | modifier le code]

À l'inverse, si 0 < S < 1 donc le coût total augmente plus que proportionnellement à la quantité produite.

Déséconomie d’échelle[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c J.-F. Bocquillon et M. Mariage, Économie générale : première G, Paris, Bordas, , 212 p. (ISBN 2-04-018961-0), p. 33.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Charles Hourcade, « Signification et impasses d'un concept banalisé : les économies d'échelle », Communications, no 42,‎ , p. 103-119 (DOI 10.3406/comm.1985.1629, lire en ligne [PDF])