« Faraj Fouda » : différence entre les versions

Biographie
Naissance	20 août 1945; Al-Zarqa (en)
Décès	8 juin 1992 (à 46 ans); Le Caire
Nom dans la langue maternelle	فرج فوده
Nationalité	égyptienne
Formation	Université Ain Shams
Activités	Écrivain, militant pour les droits de la personne humaine, journaliste, intellectuel

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Faraj Fouda (arabe : فرج فوده), également orthographié Farag Foda ou Farag Fawda, né le 20 août 1945 à Al-Zarqa (gouvernorat de Damiette) et mort assassiné le 8 juin 1992 au Caire, est un écrivain, chroniqueur et militant des droits de l'homme égyptien^[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Professeur d'agriculture, il est l'auteur de plusieurs livres et de nombreuses chroniques dans différents journaux. Ses écrits défendent une société séculaire (séparation de la religion et de l'État) et s'opposent, souvent sur le ton de la satire, à l'influence croissante de l'islamisme dans le monde arabe^[1]. Il dénonce notamment la dhimmitude imposée aux chrétiens en Égypte^[2]. Dans son livre Le Terrorisme, il se livre à un réquisitoire contre le prosélytisme agressif qui a cours en violation de la loi égyptienne :

« Vilipender les croyances religieuses des autres dans les médias radiodiffusés et télévisés, quel que soit celui qui donne son avis et quel que soit le soutien dont il bénéficie est un acte que la loi en vigueur interdit, et il n'est pas nécessaire de forger à ce sujet une loi nouvelle. [...] Pourquoi forge-t-on des lois si c'est pour ne pas les appliquer ? »^[3]

Assassinat[modifier | modifier le code]

Le 3 juin 1992, un conseil d'oulémas de l'université al-Azhar l'accuse de blasphème et adopte une fatwa du grand imam sheikh Gad al-Haq l'accusant d'être un « ennemi de l'islam ».

Cinq jours plus tard, Faraj Fouda est assassiné par des extrémistes islamistes. Le groupe Gamaa al-Islamiya revendique l'assassinat en se référant à la fatwa d'al-Azhar et en le justifiant par la prétendue apostasie de Faraj Fouda et son refus de l'instauration de la charia^[1].

Lors du procès des assassins, l'influent intellectuel Mohammed al-Ghazali déclare qu'il n'est pas mal de tuer un apostat^[4]. Huit des treize accusés sont acquittés. Plusieurs autres sont relâchés en 2012 sur l'ordre du président Mohamed Morsi^[1].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Faraj Fouda a écrit 12 ouvrages en arabe :

(ar) Al-Haqîqa al-ghâ'iba (La vérité absente), Le Caire 1986.
(ar) Discussion on Sharia
(ar) The Harbinger
(ar) Were is Sectarianism Going?
(ar) Before The Fall – 1^re éd. 1985. 2^e éd. 1995
(ar) Discussion on Secularism – 1^re éd. 1993. 2^e éd. 2005
(ar) The Warning – 1^re éd. 1989. 2^e éd. 2005
(ar) The Played With – 1^re éd. 1985. 2^e éd. 2004
(ar) To Be or Not to Be – 1^re éd. 1988. 2^e éd. 2004
(ar) Pleasure Marriage – 1^re éd. 1990. 2^e éd. 2004
(ar) The Game
(ar) So the words will not be in the air

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Lina Murr Nehmé, Tariq Ramadan, Tarek Oubrou, Dalil Boubakeur : ce qu'ils cachent, Salvator, Paris, 2017(chap. 3 : "L'intellectuel qui gênait les Frères Musulmans", pp. 35-42) (ISBN 2706714565)

Références[modifier | modifier le code]

↑ ^{a b c et d} (en) «Slain Egyptian anti-Islamist writer Faraj Fouda remembered», Golf News, 12 juin 2013
↑ Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, « La dhimmitude au quotidien », La Nouvelle Revue d'histoire, Hors-Série, n°12H, Printemps-Été 2016, p.43-46
↑ (ar) Farag Foda, Le Terrorisme, Al-Moustakbal, 1988.
↑ Lina Murr Nehmé, Tariq Ramadan, Tarek Oubrou, Dalil Boubakeur : ce qu'ils cachent, Paris, Salvator, 2017, 254 p. (ISBN 978-2-7067-1456-6 et 2-7067-1456-5), p. 41

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notices d'autorité :
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- Pays-Bas
- Israël
- Suède
- Australie
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Apostasie dans l'islam

[Golf_News-1] {a b c et d} (en) «Slain Egyptian anti-Islamist writer Faraj Fouda remembered», Golf News, 12 juin 2013

[Péroncel-Hugoz-2] Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, « La dhimmitude au quotidien », La Nouvelle Revue d'histoire, Hors-Série, n°12H, Printemps-Été 2016, p.43-46

[3] (ar) Farag Foda, Le Terrorisme, Al-Moustakbal, 1988.

[4] Lina Murr Nehmé, Tariq Ramadan, Tarek Oubrou, Dalil Boubakeur : ce qu'ils cachent, Paris, Salvator, 2017, 254 p. (ISBN 978-2-7067-1456-6 et 2-7067-1456-5), p. 41

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-'''Faraj Fouda''' ({{lang-ar|فرج فوده}}), également orthographié '''Farag Foda''' ou '''Farag Fawda''', né le 20 août 1945 à Al-Zarqa ([[Gouvernorat de Damiette]]) et mort assassiné le {{date|8|juin|1992}} au [[Le Caire|Caire]], est un [[écrivain]], [[chronique (médias)|chroniqueur]] et [[militant]] des [[droits de l'homme]] [[Égypte|égyptien]]<ref name="Golf News">{{en}} [http://gulfnews.com/news/mena/egypt/slain-egyptian-anti-islamist-writer-faraj-fouda-remembered-1.1196122 «Slain Egyptian anti-Islamist writer Faraj Fouda remembered»], ''Golf News'', {{date|12|6|2013}}</ref>.
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 == Biographie ==
-Professeur d'agriculture, il est l'auteur de plusieurs livres et de nombreuses chroniques dans différents journaux. Ses écrits défendent une société [[sécularisme|séculaire]] (séparation de la religion et de l'État) et s'opposent, souvent sur le ton de la satire, à l'influence croissante de l'islamisme dans le monde arabe<ref name="Golf News"/>. Il dénonce notamment la [[dhimmitude]] imposée aux chrétiens en Égypte<ref name="Péroncel-Hugoz">[[Jean-Pierre Péroncel-Hugoz]], « La dhimmitude au quotidien », ''Nouvelle Revue d'Histoire'', Hors-Série, n°12H, Printemps-Été 2016, p.43-46</ref>. Dans son livre ''Le Terrorisme'', il se livre à un réquisitoire contre le prosélytisme agressif qui a cours en violation de la loi égyptienne: <blockquote>"Vilipender les croyances religieuses des autres dans les médias radiodiffusés et télévisés, quel que soit celui qui donne son avis et quel que soit le soutien dont il bénéficie est un acte que la loi en vigueur interdit, et il n'est pas nécessaire de forger à ce sujet une loi nouvelle. [...] Pourquoi forge-t-on des lois si c'est pour ne pas les appliquer ?"<ref>{{Ouvrage|langue=arabe|auteur1=Farag Foda|titre=Le Terrorisme|passage=|lieu=|éditeur=Al-Moustakbal|date=1988|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref></blockquote>
+Professeur d'agriculture, il est l'auteur de plusieurs livres et de nombreuses chroniques dans différents journaux. Ses écrits défendent une société [[sécularisme|séculaire]] (séparation de la religion et de l'État) et s'opposent, souvent sur le ton de la satire, à l'influence croissante de l'islamisme dans le monde arabe<ref name="Golf News"/>. Il dénonce notamment la [[dhimmitude]] imposée aux [[Coptes|chrétiens en Égypte]]<ref name="Péroncel-Hugoz">[[Jean-Pierre Péroncel-Hugoz]], « La dhimmitude au quotidien », ''[[La Nouvelle Revue d'histoire]]'', Hors-Série, n°12H, Printemps-Été 2016, p.43-46</ref>. Dans son livre ''Le Terrorisme'', il se livre à un réquisitoire contre le prosélytisme agressif qui a cours en violation de la loi égyptienne : <blockquote>« Vilipender les croyances religieuses des autres dans les médias radiodiffusés et télévisés, quel que soit celui qui donne son avis et quel que soit le soutien dont il bénéficie est un acte que la loi en vigueur interdit, et il n'est pas nécessaire de forger à ce sujet une loi nouvelle. [...] Pourquoi forge-t-on des lois si c'est pour ne pas les appliquer ? »<ref>{{Ouvrage|langue=ar|auteur1=Farag Foda|titre=Le Terrorisme|éditeur=Al-Moustakbal|année=1988|isbn=}}.</ref></blockquote>
 === Assassinat ===
-Le {{date|3|juin|1992}}, un conseil d'[[ouléma]]s de l'[[Université al-Azhar]] l'accuse de [[blasphème]] et adopte une [[fatwa]] du Grand Imam Sheikh Gad al-Haq l'accusant d'être un «ennemi de l'islam».
+Le {{date|3|juin|1992}}, un conseil d'[[ouléma]]s de l'[[université al-Azhar]] l'accuse de [[blasphème]] et adopte une [[fatwa]] du grand [[imam]] sheikh [[Gad al-Haq]] l'accusant d'être un « ennemi de l'islam ».
-Cinq jours plus tard, Fouda est assassiné par des extrémistes islamistes. Le groupe [[Gamaa al-Islamiya (Égypte)|Gamaa al-Islamiya]] revendique l'assassinat en se référant à la fatwa d'al-Azhar et en le justifiant par la prétendue [[apostasie]] de Fouda et son refus de l'instauration de la [[charia]]<ref name="Golf News"/>.
+Cinq jours plus tard, Faraj Fouda est assassiné par des extrémistes islamistes. Le groupe [[Gamaa al-Islamiya (Égypte)|Gamaa al-Islamiya]] revendique l'assassinat en se référant à la fatwa d'al-Azhar et en le justifiant par la prétendue [[apostasie]] de Faraj Fouda et son refus de l'instauration de la [[charia]]<ref name="Golf News"/>.
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 === Œuvres ===
-Faraj Fouda a écrit 12 ouvrages en arabe :
+Faraj Fouda a écrit 12 ouvrages en [[arabe]] :
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-[[Catégorie:Personnalité égyptienne du XXe siècle]]
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