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Le '''hoazin huppé''' ou '''hoazin''' (''Opisthocomus hoazin''), aussi appelé '''hoatzin''' ou '''sassa''' (en [[créole guyanais]]), est une [[espèce]] d’[[oiseau]]x tropicaux que l’on rencontre en [[Amérique du Sud]], dans les marais des bassins de l’[[Amazone (fleuve)|Amazone]] et de l’[[Orénoque]]. C'est la seule espèce de la famille des [[Opisthocomidae]] et de l'ordre des [[Opisthocomiformes]], ce qui en fait une espèce extrêmement originale à de nombreux égards.
Le '''hoazin huppé''' ou '''hoazin''' (''Opisthocomus hoazin''), aussi appelé '''hoatzin''' ou '''sassa''' (en [[créole guyanais]]), est une [[espèce]] d’[[oiseau]]x tropicaux que l’on rencontre en [[Amérique du Sud]], dans les marais des bassins de l’[[Amazone (fleuve)|Amazone]] et de l’[[Orénoque]]. C'est la seule espèce de la [[Famille (biologie)|famille]] des Opisthocomidae et de l'[[Ordre (biologie)|ordre]] des Opisthocomiformes, ce qui en fait une espèce extrêmement originale à de nombreux égards.


== Description ==
== Description ==
C'est un grand [[oiseau]] ({{nobr|62 à 70 cm}} de longueur) [[arboricole]] et [[grégaire]]. Sa queue est longue et ses ailes sont larges. Il possède un long cou et une petite tête. Celle-ci porte une huppe hérissée. Ses yeux rouges contrastent avec sa face bleue, dépourvue de plumes. C’est un piètre voilier.
C'est un grand [[oiseau]] ({{nobr|62 à 70 cm}} de longueur) [[arboricole]] et [[Grégarisme|grégaire]]. Sa queue est longue et ses ailes sont larges. Il possède un long cou et une petite tête. Celle-ci porte une [[huppe]] hérissée. Ses yeux rouges contrastent avec sa face bleue, dépourvue de plumes. C’est un piètre voilier.


C’est une espèce bruyante, qui émet toute une variété de cris rauques, dont un a été comparé à la respiration asthmatique d’un fumeur.
C’est une espèce bruyante, qui émet toute une variété de cris rauques, dont un a été comparé à la respiration asthmatique d’un fumeur.


== Galerie 1 ==

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Fichier:4 day trip to La Selva Lodge on the Napo River in the Amazon jungle of E. Ecuador - Hoatzin (Opisthocomus hoazin) - (26592958760).jpg
4 day trip to La Selva Lodge on the Napo River in the Amazon jungle of E. Ecuador - Hoatzin (Opisthocomus hoazin) - (26592958760).jpg
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Cigana (Opisthocomus hoazin).jpg
Fichier:On the Rio Tambopata…the Hoatzin, the world's weirdest bird (8445837318).jpg
On the Rio Tambopata…the Hoatzin, the world's weirdest bird (8445837318).jpg
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Rurrenabaque Bolivia - The Amazon.jpg|Hoazin s'apprêtant à s'envoler
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== Régime alimentaire ==
[[Fichier:Hoatzin in Peru.jpg|vignette|redresse=1.2|L'hoazin huppé est [[phyllophage]] grâce à son jabot particulier.]]

Le hoazin huppé consomme les [[feuille]]s et les [[Fruit (botanique)|fruits]] des [[plante]]s qui croissent dans les [[marais]] il vit. Une des nombreuses particularités de cette espèce est qu’elle possède un système digestif unique parmi les oiseaux. Les hoazins ont recours à une [[fermentation]] [[bactérie]]nne dans la première partie de l’[[intestin]], afin de réduire en morceaux les matières végétales qu’ils consomment, à la manière des [[Ruminantia|ruminants]]. L’hoazin possède un [[Jabot (oiseau)|jabot]] particulier qui lui permet de digérer la [[cellulose]] des feuilles. Celui-ci représente un tiers de son poids<ref>[https://nothinginbiology.files.wordpress.com/2012/03/godoy.jpg Schéma du tractus digestif de l'Hoazin].</ref>. Il fonctionne à la manière du [[Panse|rumen]] des ruminants, c'est pourquoi on surnomme parfois l’hoazin « la vache volante<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Janet René Kornegay|titre=Evolution of Avian Lysozymes|éditeur=University of California|date=1994|passage=10}}.</ref> ». Ce jabot et l'œsophage de l'oiseau hébergent des bactéries qui dégradent la cellulose en [[Acide gras volatil|acides gras volatils]] assimilables par l'intestin grêle. L’activité de ces bactéries produit une odeur parfois repoussante, ce qui vaut à l'animal le surnom d'« oiseau puant <ref>{{ouvrage|auteur=Olivier Dautel, Jean-Yves Nogret|titre=La biologie pour les nuls|éditeur=First Éditions|date=2011|passage=294}}.</ref>». L’hoazin est ainsi le seul animal à sang chaud et qui ne soit pas un mammifère présentant un tel système de digestion de la cellulose.


== Biologie ==
== Biologie ==
Les hoazins sont [[Grégarisme|grégaires]] et nichent en petites colonies. Ils pondent deux ou trois œufs dans un nid de brindilles placé dans un arbre qui surplombe l’eau.
[[Fichier:Hoatzin in Peru.jpg|left|thumb|L'hoazin huppé est [[phyllophage]] grâce à son jabot particulier.]]
Le hoazin consomme les feuilles et fruits de plantes qui croissent dans les marais où nombreuses particularités de cette espèce est qu’elle possède un système digestif unique parmi les oiseaux. Les hoazins ont recours à une fermentation bactérienne dans la première partie de l’intestin, afin de réduire en morceaux les matières végétales qu’ils consomment, à la manière du bétail et des autres [[ruminant]]s. Afin de pouvoir digérer la [[cellulose]] des feuilles, l’hoazin a développé un [[Jabot (oiseau)|jabot]] particulier qui fait un tiers de son poids<ref>[https://nothinginbiology.files.wordpress.com/2012/03/godoy.jpg Schéma du tractus digestif de l'Hoazin].</ref> et qui fonctionne à la manière du [[rumen]] des [[ruminant]]s, c'est pourquoi on surnomme parfois l’hoazin « la vache volante<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Janet René Kornegay|titre=Evolution of Avian Lysozymes|éditeur=University of California|date=1994|passage=10}}.</ref> ». Ce jabot et l'œsophage de l'oiseau hébergent des [[bactérie]]s qui dégradent la cellulose en acides gras volatils assimilables par l'intestin grêle. La présence de ces bactéries engendre une odeur parfois repoussante, ce qui vaut à l'animal le surnom d'« oiseau puant <ref>{{ouvrage|auteur=Olivier Dautel, Jean-Yves Nogret|titre=La biologie pour les nuls|éditeur=First Éditions|date=2011|passage=294}}.</ref>». L’hoazin est ainsi le seul animal à sang chaud qui ne soit pas un mammifère présentant un tel système de digestion de la cellulose.


== Classification ==
Les hoazins sont [[grégaire]]s et nichent en petites colonies. Ils pondent 2 ou 3 œufs dans un nid de brindilles placé dans un arbre qui surplombe l’eau.
Seule espèce de son ordre, l’hoazin est un oiseau qui ne ressemble à aucun autre et il représente sans doute le groupe actuel le plus éloigné des autres. D'après un fossile découvert en Colombie daté du [[Miocène]], il est considéré comme l'oiseau moderne le plus ancien encore existant : plus de dix-huit millions d'années<ref>{{article|langue=en|nom=Miller|prénom= Alden H. |année=1953|titre= A fossil Hoatzin from the Miocene of Colombia|journal=[[Auk (journal)|Auk]]|volume=70|numéro=4|pages=484–495|url=http://elibrary.unm.edu/sora/Auk/v070n04/p0484-p0489.pdf|format=PDF}}.</ref>.


On a beaucoup discuté de sa [[classification phylogénétique]], c’est-à-dire sa parenté avec les autres espèces d’oiseaux. On a créé une famille qui lui est propre, les ''Opisthocomidae''. Sibley le considérait proche des [[coucou]]s, mais cela est remis en question du fait que les coucous ont un pied zygodactyle (deux doigts dirigés vers l’avant, deux vers l’arrière), alors que l’hoazin, d’une manière plus traditionnelle, a trois doigts vers l’avant et un vers l’arrière.
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== Position taxinomique ==
Seule espèce de son ordre, l'hoazin est un oiseau qui ne ressemble à aucun autre, et il représente sans doute le groupe actuel le plus éloigné des autres. D'après un fossile découvert en Colombie daté du [[Miocène]], il est considéré comme l'oiseau moderne le plus ancien encore existant : plus de 18 millions d'années<ref>{{article|langue=en|nom=Miller|prénom= Alden H. |année=1953|titre= A fossil Hoatzin from the Miocene of Colombia|journal=[[Auk (journal)|Auk]]|volume=70|numéro=4|pages=484–495|url=http://elibrary.unm.edu/sora/Auk/v070n04/p0484-p0489.pdf|format=PDF}}.</ref>.


Il n'existe pas d'espèce qui lui soit proche, et donc ceux qui le placent dans un [[ordre (biologie)|ordre]] créé rien que pour lui, ''Opisthocomiformes'', expriment cette incertitude encore plus avant. Il a été auparavant placé dans les ordres des [[Cuculiformes]], des [[Galliformes]], et des [[Coliiformes]].
On a beaucoup discuté de sa [[taxonomie|position taxonomique]], c’est-à-dire sa parenté avec les autres espèces d’oiseaux. On a créé une famille qui lui est propre, les '''Opisthocomidae'''. Sibley le considérait proche des [[coucou]]s, mais cela est remis en question du fait que les coucous ont un pied zygodactyle (2 doigts dirigés vers l’avant, 2 vers l’arrière), alors que le Hoazin, d’une manière plus traditionnelle, a trois doigts vers l’avant et un vers l’arrière.

Il n'existe pas d'espèce qui lui soit proche, et donc ceux qui le placent dans un [[ordre (biologie)|ordre]] créé rien que pour lui, '''Opisthocomiformes''', expriment cette incertitude encore plus avant. Il a été auparavant placé dans les ordres des [[Cuculiformes]], des [[Galliformes]], et des [[Coliiformes]].


== Un cas particulier : les griffes des juvéniles ==
== Un cas particulier : les griffes des juvéniles ==
[[Fichier:Hoatzin chick.jpg|vignette|redresse=1|Illustration de 1922 montrant un jeune hoazin escaladant une branche avec ses griffes alaires.]]

[[Fichier:Hoatzin chick.jpg|thumb|150px|Illustration de 1922 montrant un jeune hoazin escaladant une branche avec ses griffes alaires.]]


Le poussin, qui est nourri par régurgitation, présente lui aussi une curieuse particularité : il possède, cas unique chez les espèces d'oiseaux actuelles, une « main » munie de deux doigts [[griffe (anatomie animale)|griffus]] à chaque aile ; appelées griffes alaires, elles l’aident à s’agripper aux branches quand il grimpe parmi les arbres, après s’être volontairement laissé tomber du nid dans l'eau (méthode de défense). Au bout de quelques semaines, les griffes, désuètes, s'atrophient et disparaissent ; néanmoins, certains spécimens adultes ont été observés avec leurs griffes encore présentes<ref>{{lien web|auteur=Amélie Puthon |titre=L'Hoazin huppé |site=association Kwata, étude et conservation de la faune de Guyane |éditeur=Direction régionale de l'environnement de Guyane |année=2001 |page=4 |url=http://www.kwata.net/medias/images/upload/Rapport%20hoazin%20KWATA.pdf |format=pdf |consulté le=29 février 2016}}.</ref>.
Le poussin, qui est nourri par régurgitation, présente lui aussi une curieuse particularité : il possède, cas unique chez les espèces d'oiseaux actuelles, une « main » munie de deux doigts [[griffe (anatomie animale)|griffus]] à chaque aile ; appelées griffes alaires, elles l’aident à s’agripper aux branches quand il grimpe parmi les arbres, après s’être volontairement laissé tomber du nid dans l'eau (méthode de défense). Au bout de quelques semaines, les griffes, désuètes, s'atrophient et disparaissent ; néanmoins, certains spécimens adultes ont été observés avec leurs griffes encore présentes<ref>{{lien web|auteur=Amélie Puthon |titre=L'Hoazin huppé |site=association Kwata, étude et conservation de la faune de Guyane |éditeur=Direction régionale de l'environnement de Guyane |année=2001 |page=4 |url=http://www.kwata.net/medias/images/upload/Rapport%20hoazin%20KWATA.pdf |format=pdf |consulté le=29 février 2016}}.</ref>.


Ce trait particulier amène inévitablement à faire des comparaisons avec les fossiles d’[[Archéoptéryx]]. Le hoazin pourrait être, en somme, une sorte de "[[Forme transitionnelle|chaînon manquant]]" entre les oiseaux modernes et les [[dinosaure]]s [[théropode]]s. Néanmoins, il possède des caractéristiques d'oiseaux modernes, et seules les « griffes » semblent être un caractère ancestral à part entière. Cela reste néanmoins une preuve supplémentaire que les oiseaux font bel et bien partis du clade des [[dinosaure]]s [[théropode]]s.
Ce trait particulier amène inévitablement à faire des comparaisons avec les fossiles d’[[Archéoptéryx]]. L'hoazin possède toutefois des caractéristiques d'oiseaux modernes, et seules les « griffes » semblent être un caractère ancestral. Il existe deux théories sur l'apparition de ces griffes chez les petits. La première est l'[[atavisme]] : il existerait un gène héréditaire commun à tous les oiseaux, normalement inactif, ayant pour origine les dinosaures théropodes, et qui serait redevenu actif pour l’hoazin, lui donnant un avantage de survie supplémentaire. La seconde théorie, considérée généralement comme moins probable, est une [[autapomorphie]] : l’hoazin aurait évolué pour développer ces griffes, et ce caractère n'aurait pas de lien avec les dinosaures théropodes.


En fait, l'hoazin n'est pas réellement le seul à posséder cette particularité. Certaines espèces d'oiseaux, comme les [[jacana]]s, le [[Vanneau à éperons]] et le [[Vanneau téro]], ou encore les trois espèces de [[Anhimidae|Kamichi]] ([[Kamichi cornu]], [[Kamichi à collier]] et le [[Kamichi chavaria]]) possèdent un [[Ergot (oiseau)|éperon]] griffu à l'endroit où devrait se trouver le « pouce » de l'animal. Il s'agit du premier doigt ayant fusionné avec l'os du bras des ailes. Ces espèces s'en servent notamment pour attaquer et se défendre. Des oiseaux « modernes » aujourd'hui disparus, les [[Phorusrhacidae]] (ou {{citation|Oiseaux terreurs}}), possédaient, pour certaines espèces, des doigts griffus très développés aux ailes. Leur usage reste toutefois discuté puisque ces oiseaux terrestres prédateurs utilisaient plutôt leur puissant bec pour tuer leur proie, tandis que leurs ailes étaient généralement d'assez petite taille.
Il existe deux théories sur l'apparition de ces griffes chez les petits : il s'agirait soit d'[[atavisme]] : il existerait donc un gène héréditaire donné commun à tous les oiseaux, normalement inactif, et qui a pour origine les dinosaures théropodes, et qui serait redevenu actif pour le hoazin, lui donnant un avantage de survie supplémentaire, ce qui démontrerait irréfutablement la parenté entre les oiseaux et les dinosaures ; soit, bien que cela soit considéré généralement comme moins probable, d'un cas particulier d'[[évolution parallèle]] : l’hoazin aurait évolué pour développer ces griffes, et ce caractère n'aurait pas de lien avec les dinosaures théropodes. Il se peut aussi que l'animal ait toujours eu cette particularité depuis que son ancêtre ait commencé à évoluer : il aurait acquis des caractéristiques des oiseaux en continuant d'avoir ses griffes à la différence des autres espèces.


== Galerie 2 ==
Aussi, il n'est pas réellement le seul à posséder cette particularité, certaines espèces d'oiseaux, comme les [[jacana]]s, le [[Vanneau à éperons]] et le [[Vanneau téro|Vanneau Téro]] possèdent un [[éperon]] griffu à l'endroit où devrait se trouver la « main » de l'animal. Des oiseaux « modernes » aujourd'hui disparus, les [[Phorusrhacidae]] (ou Oiseaux Terreurs), possédaient, pour certaines espèces, des doigts très développés aux ailes.
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Couple de Hoitzins au soleil sur leur branche.jpg
Opisthocomus hoazin - Flickr - Dick Culbert.jpg
Hoatzin.jpg
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== Notes et références ==
{{Références}}


== Radiographie ==
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* {{Lien web |langue=fr |auteur=[[Bruno David]] |url=https://www.franceculture.fr/emissions/le-monde-vivant/lhoazin-un-drole-de-quadrupede |titre=L'hoazin, un drôle de quadrupède |jour=23 |mois=mars |année=2021 |site=[[France Culture]] }}
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== Liens externes ==
== Liens externes ==
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* {{UICN|22684428|''Opisthocomus hoazin'' (Statius Müller, 1776)|consulté le=2 septembre 2020}}
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==Notes et références ==
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[[Catégorie:Classification taxinomique des oiseaux]]
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[[Catégorie:Oiseau d'Amazonie]]
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[[Catégorie:Oiseau des Guyanes]]
[[Catégorie:Taxon décrit en 1837]]
[[Catégorie:Taxon décrit en 1811]]
[[Catégorie:Oiseau décrit en 1776]]

Dernière version du 20 novembre 2023 à 01:38

Opisthocomus hoazin
Description de cette image, également commentée ci-après
Hoazin huppé
Classification COI
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves

Ordre

Opisthocomiformes
L'Herminier, 1837

Famille

Opisthocomidae
Swainson, 1837

Genre

Opisthocomus
Illiger, 1811

Espèce

Opisthocomus hoazin
(Statius Müller, 1776)

Répartition géographique

Description de l'image Hoatzin (Opisthocomus hoazin) world.png.

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Le hoazin huppé ou hoazin (Opisthocomus hoazin), aussi appelé hoatzin ou sassa (en créole guyanais), est une espèce d’oiseaux tropicaux que l’on rencontre en Amérique du Sud, dans les marais des bassins de l’Amazone et de l’Orénoque. C'est la seule espèce de la famille des Opisthocomidae et de l'ordre des Opisthocomiformes, ce qui en fait une espèce extrêmement originale à de nombreux égards.

Description[modifier | modifier le code]

C'est un grand oiseau (62 à 70 cm de longueur) arboricole et grégaire. Sa queue est longue et ses ailes sont larges. Il possède un long cou et une petite tête. Celle-ci porte une huppe hérissée. Ses yeux rouges contrastent avec sa face bleue, dépourvue de plumes. C’est un piètre voilier.

C’est une espèce bruyante, qui émet toute une variété de cris rauques, dont un a été comparé à la respiration asthmatique d’un fumeur.

Galerie 1[modifier | modifier le code]

Régime alimentaire[modifier | modifier le code]

L'hoazin huppé est phyllophage grâce à son jabot particulier.

Le hoazin huppé consomme les feuilles et les fruits des plantes qui croissent dans les marais où il vit. Une des nombreuses particularités de cette espèce est qu’elle possède un système digestif unique parmi les oiseaux. Les hoazins ont recours à une fermentation bactérienne dans la première partie de l’intestin, afin de réduire en morceaux les matières végétales qu’ils consomment, à la manière des ruminants. L’hoazin possède un jabot particulier qui lui permet de digérer la cellulose des feuilles. Celui-ci représente un tiers de son poids[1]. Il fonctionne à la manière du rumen des ruminants, c'est pourquoi on surnomme parfois l’hoazin « la vache volante[2] ». Ce jabot et l'œsophage de l'oiseau hébergent des bactéries qui dégradent la cellulose en acides gras volatils assimilables par l'intestin grêle. L’activité de ces bactéries produit une odeur parfois repoussante, ce qui vaut à l'animal le surnom d'« oiseau puant [3]». L’hoazin est ainsi le seul animal à sang chaud et qui ne soit pas un mammifère présentant un tel système de digestion de la cellulose.

Biologie[modifier | modifier le code]

Les hoazins sont grégaires et nichent en petites colonies. Ils pondent deux ou trois œufs dans un nid de brindilles placé dans un arbre qui surplombe l’eau.

Classification[modifier | modifier le code]

Seule espèce de son ordre, l’hoazin est un oiseau qui ne ressemble à aucun autre et il représente sans doute le groupe actuel le plus éloigné des autres. D'après un fossile découvert en Colombie daté du Miocène, il est considéré comme l'oiseau moderne le plus ancien encore existant : plus de dix-huit millions d'années[4].

On a beaucoup discuté de sa classification phylogénétique, c’est-à-dire sa parenté avec les autres espèces d’oiseaux. On a créé une famille qui lui est propre, les Opisthocomidae. Sibley le considérait proche des coucous, mais cela est remis en question du fait que les coucous ont un pied zygodactyle (deux doigts dirigés vers l’avant, deux vers l’arrière), alors que l’hoazin, d’une manière plus traditionnelle, a trois doigts vers l’avant et un vers l’arrière.

Il n'existe pas d'espèce qui lui soit proche, et donc ceux qui le placent dans un ordre créé rien que pour lui, Opisthocomiformes, expriment cette incertitude encore plus avant. Il a été auparavant placé dans les ordres des Cuculiformes, des Galliformes, et des Coliiformes.

Un cas particulier : les griffes des juvéniles[modifier | modifier le code]

Illustration de 1922 montrant un jeune hoazin escaladant une branche avec ses griffes alaires.

Le poussin, qui est nourri par régurgitation, présente lui aussi une curieuse particularité : il possède, cas unique chez les espèces d'oiseaux actuelles, une « main » munie de deux doigts griffus à chaque aile ; appelées griffes alaires, elles l’aident à s’agripper aux branches quand il grimpe parmi les arbres, après s’être volontairement laissé tomber du nid dans l'eau (méthode de défense). Au bout de quelques semaines, les griffes, désuètes, s'atrophient et disparaissent ; néanmoins, certains spécimens adultes ont été observés avec leurs griffes encore présentes[5].

Ce trait particulier amène inévitablement à faire des comparaisons avec les fossiles d’Archéoptéryx. L'hoazin possède toutefois des caractéristiques d'oiseaux modernes, et seules les « griffes » semblent être un caractère ancestral. Il existe deux théories sur l'apparition de ces griffes chez les petits. La première est l'atavisme : il existerait un gène héréditaire commun à tous les oiseaux, normalement inactif, ayant pour origine les dinosaures théropodes, et qui serait redevenu actif pour l’hoazin, lui donnant un avantage de survie supplémentaire. La seconde théorie, considérée généralement comme moins probable, est une autapomorphie : l’hoazin aurait évolué pour développer ces griffes, et ce caractère n'aurait pas de lien avec les dinosaures théropodes.

En fait, l'hoazin n'est pas réellement le seul à posséder cette particularité. Certaines espèces d'oiseaux, comme les jacanas, le Vanneau à éperons et le Vanneau téro, ou encore les trois espèces de Kamichi (Kamichi cornu, Kamichi à collier et le Kamichi chavaria) possèdent un éperon griffu à l'endroit où devrait se trouver le « pouce » de l'animal. Il s'agit du premier doigt ayant fusionné avec l'os du bras des ailes. Ces espèces s'en servent notamment pour attaquer et se défendre. Des oiseaux « modernes » aujourd'hui disparus, les Phorusrhacidae (ou « Oiseaux terreurs »), possédaient, pour certaines espèces, des doigts griffus très développés aux ailes. Leur usage reste toutefois discuté puisque ces oiseaux terrestres prédateurs utilisaient plutôt leur puissant bec pour tuer leur proie, tandis que leurs ailes étaient généralement d'assez petite taille.

Galerie 2[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Schéma du tractus digestif de l'Hoazin.
  2. (en) Janet René Kornegay, Evolution of Avian Lysozymes, University of California, , p. 10.
  3. Olivier Dautel, Jean-Yves Nogret, La biologie pour les nuls, First Éditions, , p. 294.
  4. (en) Alden H. Miller, « A fossil Hoatzin from the Miocene of Colombia », Auk, vol. 70, no 4,‎ , p. 484–495 (lire en ligne [PDF]).
  5. Amélie Puthon, « L'Hoazin huppé » [PDF], sur association Kwata, étude et conservation de la faune de Guyane, Direction régionale de l'environnement de Guyane, (consulté le ), p. 4.

Radiographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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