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'''Tamara Platonovna Karsavina''' (en russe : Тама́ра Плато́новна Карса́вина) est une [[Danseur|danseuse]] [[Russie|russe]] née le {{Date de naissance|25 février 1885|julien=oui}} (10 mars dans le calendrier grégorien) à [[Saint-Pétersbourg]] et morte le {{Date de décès|26 mai 1978}} à [[Beaconsfield]] dans le [[Buckinghamshire]] en [[Angleterre]].


Renommée pour sa beauté, elle fut l’une des principales ballerines du [[Théâtre Mariinsky]] puis des [[Ballets russes]] de [[Serge de Diaghilev|Serge Diaghilev]]. Fuyant la [[Révolution d'Octobre|révolution bolchevique]] en 1918, elle s’installa à Londres où elle enseigna et participa à la création de l’Académie royale de danse.
'''Tamara Platonovna Karsavina''' (en {{lang-ru|Тамара Платоновна Карсавина}}) est une [[danse]]use [[Russie|russe]] née à [[Saint-Pétersbourg]] le {{date|25|février|1885|julien=oui}} et morte à [[Beaconsfield]] dans le [[Buckinghamshire]] en [[Angleterre]] le {{date|26|mai|1978}}.


== Famille ==
Elle était la fille du premier danseur du [[théâtre Mariinsky]] [[Platon Karsavine]].
Tamara est la fille de [[Platon Karsavine]] et d’Anna Iossifovna (née Khomiakova).


Issu d’un milieu d’artistes de la scène, [[premier danseur]] au Ballet impérial de Saint-Pétersbourg, Platon Karsavine fut un élève de [[Marius Petipa]]. Il devint lui-même pédagogue et eut notamment pour élève [[Michel Fokine|Mikhaïl Fokine]], danseur et [[Chorégraphie|chorégraphe]]. A la suite d'un différend avec Petipa, Platon fut mis prématurément à la retraite, ce qui plaça sa famille dans une situation financière délicate<ref>{{Ouvrage|auteur1=Tamara Karsavina|titre=Ma vie|passage=pp. 35-36|éditeur=Complexe|date=2004}}.</ref>.
Son frère [[Lev Karsavine]] (1882–1952) est un philosophe et poète, l’auteur de livres sur l’histoire de la culture européenne, et professeur à l'Université de Saint-Pétersbourg et l'Université de Vilnius. Il a été arrêté par le régime de [[Joseph Staline|Staline]].


Née dans l’intelligentsia, Anna Iousifovna était une parente éloignée d’[[Alexeï Khomiakov]], cofondateur du [[Slavophilisme|mouvement slavophile]].
== Biographie ==
Elle est formée à l'école de ballet de Saint-Pétersbourg, notamment par [[Enrico Cecchetti]], puis elle est engagée au théâtre Mariinsky en 1902 et partage bientôt les premiers rôles entre sa ville natale et la compagnie de [[Serge de Diaghilev]].


Le frère de Tamara, [[Lev Karsavine]] [[Карсавин, Лев Платонович|(ru)]] (1882–1952), fut un brillant historien des religions médiévales, philosophe et poète. Il fut professeur à l'université de Saint-Pétersbourg avant d’être expulsé par les bolcheviks en {{date-|1922}} dans l’un des [[bateaux des philosophes]]. Plus tard, il enseigna à l’université de [[Kaunas]] (Lituanie)<ref>{{en}} {{Ouvrage|auteur1=Henry James Bruce|titre=Thirteen Dozen Moons|passage=p. 59|lieu=London|éditeur=Constable and Company|date=1949}}.</ref>, fut arrêté par le régime de [[Joseph Staline|Staline]] et déporté au [[goulag]], à Abez en [[Sibérie]], où il mourut.
Elle s'installe à [[Londres]] après son mariage avec un [[diplomatie|diplomate]] [[Grande-Bretagne|britannique]] en 1917, tout en poursuivant sa collaboration avec Diaghilev.


== Formation ==
À la mort de ce dernier, elle danse pour le [[Ballet Rambert]]. Mettant un terme à sa carrière en 1931, elle se consacre à l'enseignement de la danse jusqu'en 1955.
Encouragée par sa mère, et malgré les réticences de son père, Tamara fut très tôt attirée par la danse classique. Formée à l'Ecole impériale de ballet de Saint-Pétersbourg (qui deviendra l’[[Académie de ballet Vaganova]]), notamment par [[Enrico Cecchetti]], [[Evguenia Sokolova]] et [[Pavel Gerdt]], qui était aussi son parrain, elle fut engagée au [[Théâtre Mariinsky]] en {{date-|1902}}, s’illustra dans les grands rôles du répertoire (''[[Giselle (ballet)|Giselle]], [[La Belle au bois dormant (ballet)|La Belle au bois dormant]]'', ''[[Casse-Noisette (ballet)|Casse-Noisette]], [[Le Lac des cygnes]]'', etc.) et fut promue ''prima ballerina'' en 1910<ref>{{Ouvrage|auteur1=Tamara Karsavina|titre=Ma vie|passage=p. 186|éditeur=Complexe|date=2004}}.</ref>. Dès 1909, elle fut repérée par [[Serge de Diaghilev|Diaghilev]] qui l'engagea aussitôt dans sa nouvelle compagnie<ref>{{Ouvrage|auteur1=Tamara Karsavina|titre=Ma vie|passage=p. 165|éditeur=Complexe|date=2004}}.</ref>. Celle-ci allait prendre le nom de « [[Ballets russes]] » en 1911.


== Vie personnelle ==
* [[1926 au théâtre|1926]] : ''Une revue 1830-1930'' revue en 2 actes et 30 tableaux de [[Maurice Donnay]] et [[Henri Duvernois]], musique [[Reynaldo Hahn]], [[Théâtre de la Porte-Saint-Martin]]
Après avoir repoussé par deux fois les demandes en mariage du danseur et chorégraphe [[Michel Fokine|Mikhaïl Fokine]]<ref>{{en}} {{Ouvrage|auteur1=Richard Austin|titre=The Art of the Dancer (Taglioni, Pavlova, Duncan, Spessivtseva, Karsavina, Markova)|passage=p. 110|lieu=Australia|éditeur=Hutchinson Publishing Group|date=2007}}.</ref>, Tamara épousa en 1907, en la chapelle de l’Ecole de danse, Vassili Moukhine (1880-1941 ?), fils naturel d’un noble, qui l’accompagnera dans certaines de ses nombreuses tournées à l’étranger. Durant plusieurs années, Tamara se partagea entre les Ballets russes de Diaghilev et sa carrière au Mariinsky.

Admirée pour son talent et sa beauté, jouissant d’une renommée internationale, Tamara Karsavina eut de nombreux soupirants, parmi lesquels [[Carl Gustav Mannerheim]], futur Président de la Finlande, et le diplomate britannique {{Lien|langue=en|Henry James Bruce}} (1880-1951)<ref>{{en}} {{Ouvrage|auteur1=Henry James Bruce|titre=Thirteen Dozen Moons|passage=p. 2|lieu=London|éditeur=Constable and Company|date=1949}}.</ref>. Après s’être séparée de Moukhine, Tamara Karsavina épousa Bruce dont elle eut un fils, Nikita (1916-2002). Ce dernier étudia le théâtre, puis fit une carrière d’acteur de cinéma sous le nom de Nicholas Bruce, avant de travailler pour la compagnie « [[Schweppes]] ».

En juin 1918, Tamara Karsavina quitta définitivement la [[République socialiste fédérative soviétique de Russie|Russie bolchévique]] en compagnie de Henry Bruce et de leur fils. Après un périple épuisant et semé d’embûches à travers la [[Carélie (région)|Carélie]] et la [[Mer Blanche|Mer blanche]], elle rejoignit Londres<ref>{{Ouvrage|auteur1=Tamara Karsavina|titre=Ma vie|passage=p. 220|éditeur=Complexe|date=2004}}.</ref>. Elle poursuivit sa carrière aux Ballets russes tout en se partageant entre Londres et les différents postes où son mari poursuivit une carrière diplomatique ([[Tanger]]<ref>{{en}} {{Ouvrage|auteur1=Henry James Bruce|titre=Thirteen Dozen Moons|passage=p. 11|lieu=London|éditeur=Constable and Company|date=1949}}.</ref>) avant de démissionner du [[Foreign Office]] et de travailler pour diverses organisations ([[Sofia]]<ref>{{en}} {{Ouvrage|auteur1=Henry James Bruce|titre=Thirteen Dozen Moons|passage=p. 49 et 55|lieu=London|éditeur=Constable and Company|date=1949}}.</ref>, [[Budapest]]<ref>{{en}} {{Ouvrage|auteur1=Henry James Bruce|titre=Thirteen Dozen Moons|passage=p. 146|lieu=London|éditeur=Constable and Company|date=1949}}.</ref>).

== Les Ballets russes ==
« Les noms d’[[Anna Pavlova (danseuse)|Anna Pavlova]] et de Tamara Karsavina sont liés à l’épanouissement du ballet au début du XXe siècle. La gloire de Karsavina, si l’on en juge par sa résonance mondiale, ne le cédait en rien à celle de Pavlova. Ces deux noms sont souvent associés, souvent aussi opposés »<ref>{{ru }} {{Ouvrage|auteur1=V.M. Krassovskaïa|titre=Pavlova, Karsavina, Spesivtseva|passage=pp. 275-304|lieu=Leningrad|éditeur=Iskousstvo|date=1972}}.</ref>

Tamara Karsavina a participé à la première saison russe au [[Théâtre du Châtelet]] à [[Paris]] en 1909. En 1910, elle créa ''[[L'Oiseau de feu]]'' dans le ballet éponyme (musique de [[Stravinsky]], chorégraphie de [[Michel Fokine|Fokine]]) après qu’Anna Pavlova eut refusé le rôle<ref>{{en}} {{Ouvrage|auteur1=Richard Austin|titre=The Art of the Dancer (Taglioni, Pavlova, Duncan, Spessivtseva, Karsavina, Markova)|passage=p. 102|lieu=Australia|éditeur=Hutchinson Publishing Group|date=2007}}.</ref>{{,}}<ref name=":0" />. À partir de cette date, Tamara Karsavina devint la vedette féminine principale des [[Ballets russes]], souvent aux côtés de [[Vaslav Nijinski|Vaslav Nijinsky]].

== Premiers rôles dans des créations des Ballets russes<ref>{{en}} {{Ouvrage|auteur1=Andrew Foster|titre=Tamara Karsavina - Diaghilev's Ballerina|passage=pp. 242-243|lieu=London|éditeur=Kris Philipps|date=2010}}.</ref> ==
;1909
[[Fichier:Tamara Karsavina Michel Fokine The Firebird 1910.jpg|vignette|Tamara Karsavina et [[Michel Fokine]] dans ''[[L'Oiseau de feu]]'' (costume de [[Léon Bakst]]).]]
* L'oiseau bleu dans ''Le Festin'' (musique : [[Tchaïkovsky]], chorégraphie : [[Michel Fokine|Fokine]])
* ''[[Les Sylphides]]'' ([[Chopin]], Fokine)

;1910

* ''[[L'Oiseau de feu]]'' ([[Stravinsky]], Fokine)<ref name=":0">{{Lien web |langue=FR |titre=Comœdia illustré |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9704373p/f16 |site=Gallica |date=1910-06-15 |consulté le=2021-11-26}}.</ref>.

;1911
* ''Narcisse'' (Tcherepnine, Fokine)
* ''[[Petrouchka]]'' (Stravinsky, Fokine)
* ''[[Le Spectre de la rose]]'' (Weber, Fokine)
* ''[[Shéhérazade]]'' ([[Rimski-Korsakov]], Fokine)

;1912
* ''[[Le Dieu bleu]]'' ([[Reynaldo Hahn]], Fokine)
* ''Thamar'' ([[Balakirev]], Fokine)

;1913
* ''Jeu'' ([[Debussy]], Fokine)
* ''La Tragédie de Salomé'' (Schmitt, Romanov)

;1914
* ''[[La Légende de Joseph]]'' ([[Richard Strauss]], Fokine)
* ''Midas'' (Steinberg, Romanov)
* ''[[Le Coq d'or (opéra)|Le Coq d'or]]'' (Rimski-Korsakov, Fokine)

;1919
[[Fichier:Karsavina 005.jpg|vignette|Tamara Karsavina dans ''Carnaval'' (costume de Léon Bakst).]]
* ''Contes russes'' (Liadov, [[Léonide Massine|Massine]])
* ''[[Le donne de buon umore|Les Femmes de bonne humeur]]'' ([[Domenico Scarlatti|Scarlatti]], Massine)
* ''Parade'' ([[Erik Satie|Satie]], Massine)
* ''Soleil de nuit'' (Rimski-Korsakov, Massine)
* ''[[Le Tricorne]]'' ([[Manuel de Falla|De Falla]], Massine)

;1920
* ''Les Astuces féminines'' ([[Cimarosa]], Massine)
* ''La Boutique fantasque'' ([[Giacchino Rossini|Rossini]], Massine)
* ''Le Chant du rossignol'' (Stravinsky, Massine)
* ''[[Pulcinella (Stravinsky)|Pulcinella]]'' (Stravinsky, Massine)

;1926
* ''Roméo et Juliette'' (Lambert, [[Bronislava Nijinska]])

Avec la mort de Diaghilev en 1929, l’aventure des Ballets russes prit fin.

== Les années en Angleterre ==
[[Fichier:Jacques emile blanche tamara karsavina ballet dancer of the ballets ru d6300422074952).jpg|vignette|[[Jacques-Émile Blanche]], ''Tamara Karsavina'' (1928 ?).]]
A Londres, Tamara et Bruce vécurent dans leur maison au 4 Albert Road<ref>{{en}} {{Ouvrage|auteur1=Henry James Bruce|titre=Thirteen Dozen Moons|passage=pp. 76-77 (photo de l'intérieur de la maison)|lieu=London|éditeur=Constable and Company|date=1949}}.</ref>. C’est là que Tamara rédigea, directement en anglais, ''Theatre Street'' publié en 1930 et aussitôt traduit en français sous le titre de ''Ma vie''. Dans ces mémoires, elle évoque son enfance, sa formation et ses débuts aux Ballets russes avec beaucoup de pudeur et de retenue. Son projet d’écrire une suite resta à l’état d’ébauche.

Ayant définitivement abandonné la scène au début des années 1930, Tamara se consacra à l’enseignement. Elle ouvrit un studio à [[Baker Street]] et eut notamment pour élève Lady Ursula Manners.

Tamara Karsavina publia quelques ouvrages techniques sur la danse, parmi lesquels ''The Flow of Movement''. Elle donna de nombreuses conférences sur les Ballets russes et transmit des chorégraphies, notamment ''[[Le Spectre de la rose]]'' à [[Margot Fonteyn]] et [[Rudolf Noureev|Rudolph Noureev]]. Elle conseilla également Sir [[Frederick Ashton]] pour ''[[La Fille mal gardée]].''

Elle participa à la fondation de la [https://www.royalacademyofdance.org Royal Academy of Dance] dont elle fut vice-présidente de 1930 à 1955.

En 1925, elle tourna dans ''[[Les Chemins de la force et de la beauté]]'', un film muet de Nicholas Kaufmann et Wilhelm Prager avec [[Leni Riefenstahl]] et [[Johnny Weissmuller]]. Elle interpréta également le rôle principal dans une pièce de théâtre de [[J. M. Barrie|J.M. Barrie]] ''La Vérité sur les danseurs russes.''

Elle inspira un des personnages d’[[Agatha Christie]] dans son roman ''[[Le Sentier d'Arlequin]].''

Tamara Karsavina mourut le 26 mai 1978 à l’âge de 93 ans. Elle repose au cimetière de [[Hampstead (Londres)|Hampstead]] à Londres.

== Bibliographie ==
;Ouvrages de T. Karsavina
* ''Theatre Street : the Reminiscences of Tamara'', Columbus Books, London, 1930 (traduction française de Denyse Clairouin, ''Ma vie'', Complexe, 2004)
* ''Classical Ballet : the Flow of Movement'', Theatre Arts Books, London, 1973
* (avec A. L. Phelan) ''Tamara Karsavina : beyond the Ballerina : her unpublished, untitled manuscript about the first years in England''

;Autres ouvrages
* Richard Austin, ''The Art of the Dancer (Taglioni, Pavlova, Duncan, Spessivtseva, Karsavina, Markova)'', Hutchinson Publishing Group ([[Australie]]), 2007
* Henry James Bruce, ''Thirty Dozen Moons'', Constable and Company, London, 1949
* Richard Buckle, ''Diaghilev'', Atheneum Books, London, 1979
* N. P. Feofanova (dir.), ''Karsavina Tamara'', Art Deko, Sankt-Peterburg, 2010
* {{ru}} Michel Fokine, Против течениа – Воспоминания балетмейстера, Искусство, Ленинград, 1981
* Andrew Foster, ''Tamara Karsavina, Diaghilev’s Ballerina'', Kris Phillips, London, 2010
* Lyane Guillaume, ''Moi, Tamara Karsavina : vie et destin d’une étoile des Ballets russes'', Le Rocher, 2021
* Arnold Haskell, ''Tamara Karsavina,'' Forgotten Books, London, 2018
* Lev Karsavin, ''Le Poème de la mort'' (traduction de Françoise Lesourd, L’Age d’Homme, Lausanne, 2003)
* {{ru}} V. M. Krassovskaïa, Павлова, Карсавина, Спесивцева //Русский балетный театр начала ХХ века : Танцовщики – Искусство, Ленинград, 1972 – Кн. 2
* [[Serge Lifar]], ''Les Trois Grâces du {{s-|XX}} : légendes et vérité (Anna Pavlova, Tamara Karsavina, Olga Spessivtseva)'', Buchet-Chastel, 1957


== Iconographie ==
== Iconographie ==
* [[1914]] : effigie en argent de Tamara, réalisé par [[Francis La Monaca]] à la demande de [[Marie-Sophie de Bavière]], pour offrir au Tsar et à son épouse pour leurs noces d'argent. Seule représentation conservée des représentations des artistes des Ballets russes.
* [[1914]] : effigie en argent de Tamara, réalisé par [[Francis La Monaca]] à la demande de la reine-douairière des Deux-Siciles [[Marie-Sophie de Bavière]], pour offrir au [[Tsar]] et à son épouse pour leurs noces d'argent. Seule représentation conservée des représentations des artistes des Ballets russes.


== Notes ==
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Dernière version du 22 juin 2023 à 19:05

Tamara Karsavina
Tamara Karsavina dans Shéhérazade (1911).
Biographie
Naissance
Décès
(à 93 ans)
BeaconsfieldVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Hampstead (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
russe - britannique
Formation
Activité
danseuse
Père
Conjoint
Vassili Moukhine puis Henry James Bruce
Enfant
Nikita (Nicholas) Bruce
Autres informations
Distinction
Queen Elizabeth II Coronation Award (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Tamara Platonovna Karsavina (en russe : Тама́ра Плато́новна Карса́вина) est une danseuse russe née le 25 février 1885 ( dans le calendrier grégorien) (10 mars dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg et morte le à Beaconsfield dans le Buckinghamshire en Angleterre.

Renommée pour sa beauté, elle fut l’une des principales ballerines du Théâtre Mariinsky puis des Ballets russes de Serge Diaghilev. Fuyant la révolution bolchevique en 1918, elle s’installa à Londres où elle enseigna et participa à la création de l’Académie royale de danse.

Famille[modifier | modifier le code]

Tamara est la fille de Platon Karsavine et d’Anna Iossifovna (née Khomiakova).

Issu d’un milieu d’artistes de la scène, premier danseur au Ballet impérial de Saint-Pétersbourg, Platon Karsavine fut un élève de Marius Petipa. Il devint lui-même pédagogue et eut notamment pour élève Mikhaïl Fokine, danseur et chorégraphe. A la suite d'un différend avec Petipa, Platon fut mis prématurément à la retraite, ce qui plaça sa famille dans une situation financière délicate[1].

Née dans l’intelligentsia, Anna Iousifovna était une parente éloignée d’Alexeï Khomiakov, cofondateur du mouvement slavophile.

Le frère de Tamara, Lev Karsavine (ru) (1882–1952), fut un brillant historien des religions médiévales, philosophe et poète. Il fut professeur à l'université de Saint-Pétersbourg avant d’être expulsé par les bolcheviks en dans l’un des bateaux des philosophes. Plus tard, il enseigna à l’université de Kaunas (Lituanie)[2], fut arrêté par le régime de Staline et déporté au goulag, à Abez en Sibérie, où il mourut.

Formation[modifier | modifier le code]

Encouragée par sa mère, et malgré les réticences de son père, Tamara fut très tôt attirée par la danse classique. Formée à l'Ecole impériale de ballet de Saint-Pétersbourg (qui deviendra l’Académie de ballet Vaganova), notamment par Enrico Cecchetti, Evguenia Sokolova et Pavel Gerdt, qui était aussi son parrain, elle fut engagée au Théâtre Mariinsky en , s’illustra dans les grands rôles du répertoire (Giselle, La Belle au bois dormant, Casse-Noisette, Le Lac des cygnes, etc.) et fut promue prima ballerina en 1910[3]. Dès 1909, elle fut repérée par Diaghilev qui l'engagea aussitôt dans sa nouvelle compagnie[4]. Celle-ci allait prendre le nom de « Ballets russes » en 1911.

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Après avoir repoussé par deux fois les demandes en mariage du danseur et chorégraphe Mikhaïl Fokine[5], Tamara épousa en 1907, en la chapelle de l’Ecole de danse, Vassili Moukhine (1880-1941 ?), fils naturel d’un noble, qui l’accompagnera dans certaines de ses nombreuses tournées à l’étranger. Durant plusieurs années, Tamara se partagea entre les Ballets russes de Diaghilev et sa carrière au Mariinsky.

Admirée pour son talent et sa beauté, jouissant d’une renommée internationale, Tamara Karsavina eut de nombreux soupirants, parmi lesquels Carl Gustav Mannerheim, futur Président de la Finlande, et le diplomate britannique Henry James Bruce (en) (1880-1951)[6]. Après s’être séparée de Moukhine, Tamara Karsavina épousa Bruce dont elle eut un fils, Nikita (1916-2002). Ce dernier étudia le théâtre, puis fit une carrière d’acteur de cinéma sous le nom de Nicholas Bruce, avant de travailler pour la compagnie « Schweppes ».

En juin 1918, Tamara Karsavina quitta définitivement la Russie bolchévique en compagnie de Henry Bruce et de leur fils. Après un périple épuisant et semé d’embûches à travers la Carélie et la Mer blanche, elle rejoignit Londres[7]. Elle poursuivit sa carrière aux Ballets russes tout en se partageant entre Londres et les différents postes où son mari poursuivit une carrière diplomatique (Tanger[8]) avant de démissionner du Foreign Office et de travailler pour diverses organisations (Sofia[9], Budapest[10]).

Les Ballets russes[modifier | modifier le code]

« Les noms d’Anna Pavlova et de Tamara Karsavina sont liés à l’épanouissement du ballet au début du XXe siècle. La gloire de Karsavina, si l’on en juge par sa résonance mondiale, ne le cédait en rien à celle de Pavlova. Ces deux noms sont souvent associés, souvent aussi opposés »[11]

Tamara Karsavina a participé à la première saison russe au Théâtre du Châtelet à Paris en 1909. En 1910, elle créa L'Oiseau de feu dans le ballet éponyme (musique de Stravinsky, chorégraphie de Fokine) après qu’Anna Pavlova eut refusé le rôle[12],[13]. À partir de cette date, Tamara Karsavina devint la vedette féminine principale des Ballets russes, souvent aux côtés de Vaslav Nijinsky.

Premiers rôles dans des créations des Ballets russes[14][modifier | modifier le code]

1909
Tamara Karsavina et Michel Fokine dans L'Oiseau de feu (costume de Léon Bakst).
1910
1911
1912
1913
  • Jeu (Debussy, Fokine)
  • La Tragédie de Salomé (Schmitt, Romanov)
1914
1919
Tamara Karsavina dans Carnaval (costume de Léon Bakst).
1920
  • Les Astuces féminines (Cimarosa, Massine)
  • La Boutique fantasque (Rossini, Massine)
  • Le Chant du rossignol (Stravinsky, Massine)
  • Pulcinella (Stravinsky, Massine)
1926

Avec la mort de Diaghilev en 1929, l’aventure des Ballets russes prit fin.

Les années en Angleterre[modifier | modifier le code]

Jacques-Émile Blanche, Tamara Karsavina (1928 ?).

A Londres, Tamara et Bruce vécurent dans leur maison au 4 Albert Road[15]. C’est là que Tamara rédigea, directement en anglais, Theatre Street publié en 1930 et aussitôt traduit en français sous le titre de Ma vie. Dans ces mémoires, elle évoque son enfance, sa formation et ses débuts aux Ballets russes avec beaucoup de pudeur et de retenue. Son projet d’écrire une suite resta à l’état d’ébauche.

Ayant définitivement abandonné la scène au début des années 1930, Tamara se consacra à l’enseignement. Elle ouvrit un studio à Baker Street et eut notamment pour élève Lady Ursula Manners.

Tamara Karsavina publia quelques ouvrages techniques sur la danse, parmi lesquels The Flow of Movement. Elle donna de nombreuses conférences sur les Ballets russes et transmit des chorégraphies, notamment Le Spectre de la rose à Margot Fonteyn et Rudolph Noureev. Elle conseilla également Sir Frederick Ashton pour La Fille mal gardée.

Elle participa à la fondation de la Royal Academy of Dance dont elle fut vice-présidente de 1930 à 1955.

En 1925, elle tourna dans Les Chemins de la force et de la beauté, un film muet de Nicholas Kaufmann et Wilhelm Prager avec Leni Riefenstahl et Johnny Weissmuller. Elle interpréta également le rôle principal dans une pièce de théâtre de J.M. Barrie La Vérité sur les danseurs russes.

Elle inspira un des personnages d’Agatha Christie dans son roman Le Sentier d'Arlequin.

Tamara Karsavina mourut le 26 mai 1978 à l’âge de 93 ans. Elle repose au cimetière de Hampstead à Londres.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages de T. Karsavina
  • Theatre Street : the Reminiscences of Tamara, Columbus Books, London, 1930 (traduction française de Denyse Clairouin, Ma vie, Complexe, 2004)
  • Classical Ballet : the Flow of Movement, Theatre Arts Books, London, 1973
  • (avec A. L. Phelan) Tamara Karsavina : beyond the Ballerina : her unpublished, untitled manuscript about the first years in England
Autres ouvrages
  • Richard Austin, The Art of the Dancer (Taglioni, Pavlova, Duncan, Spessivtseva, Karsavina, Markova), Hutchinson Publishing Group (Australie), 2007
  • Henry James Bruce, Thirty Dozen Moons, Constable and Company, London, 1949
  • Richard Buckle, Diaghilev, Atheneum Books, London, 1979
  • N. P. Feofanova (dir.), Karsavina Tamara, Art Deko, Sankt-Peterburg, 2010
  • (ru) Michel Fokine, Против течениа – Воспоминания балетмейстера, Искусство, Ленинград, 1981
  • Andrew Foster, Tamara Karsavina, Diaghilev’s Ballerina, Kris Phillips, London, 2010
  • Lyane Guillaume, Moi, Tamara Karsavina : vie et destin d’une étoile des Ballets russes, Le Rocher, 2021
  • Arnold Haskell, Tamara Karsavina, Forgotten Books, London, 2018
  • Lev Karsavin, Le Poème de la mort (traduction de Françoise Lesourd, L’Age d’Homme, Lausanne, 2003)
  • (ru) V. M. Krassovskaïa, Павлова, Карсавина, Спесивцева //Русский балетный театр начала ХХ века : Танцовщики – Искусство, Ленинград, 1972 – Кн. 2
  • Serge Lifar, Les Trois Grâces du XXe siècle : légendes et vérité (Anna Pavlova, Tamara Karsavina, Olga Spessivtseva), Buchet-Chastel, 1957

Iconographie[modifier | modifier le code]

  • 1914 : effigie en argent de Tamara, réalisé par Francis La Monaca à la demande de la reine-douairière des Deux-Siciles Marie-Sophie de Bavière, pour offrir au Tsar et à son épouse pour leurs noces d'argent. Seule représentation conservée des représentations des artistes des Ballets russes.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Tamara Karsavina, Ma vie, Complexe, , pp. 35-36.
  2. (en) Henry James Bruce, Thirteen Dozen Moons, London, Constable and Company, , p. 59.
  3. Tamara Karsavina, Ma vie, Complexe, , p. 186.
  4. Tamara Karsavina, Ma vie, Complexe, , p. 165.
  5. (en) Richard Austin, The Art of the Dancer (Taglioni, Pavlova, Duncan, Spessivtseva, Karsavina, Markova), Australia, Hutchinson Publishing Group, , p. 110.
  6. (en) Henry James Bruce, Thirteen Dozen Moons, London, Constable and Company, , p. 2.
  7. Tamara Karsavina, Ma vie, Complexe, , p. 220.
  8. (en) Henry James Bruce, Thirteen Dozen Moons, London, Constable and Company, , p. 11.
  9. (en) Henry James Bruce, Thirteen Dozen Moons, London, Constable and Company, , p. 49 et 55.
  10. (en) Henry James Bruce, Thirteen Dozen Moons, London, Constable and Company, , p. 146.
  11. (ru) V.M. Krassovskaïa, Pavlova, Karsavina, Spesivtseva, Leningrad, Iskousstvo, , pp. 275-304.
  12. (en) Richard Austin, The Art of the Dancer (Taglioni, Pavlova, Duncan, Spessivtseva, Karsavina, Markova), Australia, Hutchinson Publishing Group, , p. 102.
  13. a et b « Comœdia illustré », sur Gallica, (consulté le ).
  14. (en) Andrew Foster, Tamara Karsavina - Diaghilev's Ballerina, London, Kris Philipps, , pp. 242-243.
  15. (en) Henry James Bruce, Thirteen Dozen Moons, London, Constable and Company, , pp. 76-77 (photo de l'intérieur de la maison).

Liens externes[modifier | modifier le code]