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'''''Ijime''''' (いじ), littéralement "intimidation", est un [[mot japonais]] désignant les brimades que subissent ceux qui sont exclus d'un groupe parce que différents et sont pris pour cible. Ce phénomène est non seulement très présent dans le milieu scolaire, mais également dans le milieu professionnel et la vie quotidienne. C'est le symptôme d'une [[société japonaise|société]] où l'individu ne peut exister qu'à travers l'appartenance à un groupe : [[Sociologie de la famille|famille]], quartier, école, entreprise… D'où le besoin de gommer ses différences : on peut d'ailleurs résumer cette situation avec le proverbe japonais très célèbre : « ''le clou qui dépasse appelle le coup de marteau'' ».


{{japonais|'''''Ijime'''''|苛/虐め||littéralement « intimidation »}} est un [[mot]] [[japonais]] désignant les [[brimade]]s que subissent ceux qui sont exclus d'un groupe parce que différents et sont pris pour cible<ref name=Sugimori>{{lien web | auteur = Shinkichi Sugimori | url = http://www.nippon.com/fr/currents/d00054/ | date = 17-12-2012 | titre = Les causes de la maltraitance dans les écoles japonaises | site = nippon.com | consulté le = 25-3-2022}}.</ref>. Ce phénomène est non seulement très présent dans le milieu scolaire, mais également dans le milieu professionnel et la vie quotidienne. C'est le symptôme d'une [[société japonaise|société]] où l'individu ne peut exister qu'à travers l'appartenance à un groupe : [[Sociologie de la famille|famille]], quartier, école, entreprise… D'où le besoin de gommer ses différences<ref name=Sugimori/>. Comme dit le proverbe japonais : {{Citation|le clou qui dépasse appelle le coup de marteau.}}
Les brimades infligées peuvent prendre diverses formes : [[racket]], [[harcèlement]], [[sévices physique|sévices physiques]], [[calomnie]]s, etc.


Les brimades infligées peuvent prendre diverses formes : [[racket]], [[harcèlement]], [[sévice physique|sévices physiques]], [[calomnie]]s, etc.
==Aspects sociaux==
C'est une cause très importante du [[suicide]] chez les jeunes et du « ''[[hikikomori]]'' » (enfermement, personnes qui refusent de quitter leur chambre), parce que [[Système éducatif au Japon|l'institution scolaire]] ferme souvent les yeux en cas d'''ijime'', et les victimes ont souvent trop honte pour chercher de l'aide.


== Aspects sociaux et légaux ==
Il n'y a d'ailleurs quasiment pas de structures en place pour traiter ce problème et aider les [[victime]]s, le recours aux travailleurs sociaux et psychologues étant très mal vu dans une [[culture japonaise|culture]] où il est important de garder la face.
C'est une cause très importante du [[suicide]] chez les jeunes et du ''[[hikikomori]]'' (enfermement, personnes qui refusent de quitter leur chambre), parce que [[Système éducatif au Japon|l'institution scolaire]] ferme souvent les yeux en cas d’''ijime'' (celui-ci se déroulant rarement sous les yeux du professeur), et les victimes souffrent d'un nouveau phénomène, la perversion narcissique en groupe.


Il n'y a d'ailleurs quasiment pas de structures en place pour traiter ce problème et aider les [[victime]]s, le recours aux travailleurs sociaux parfois aux psychologues étant très mal vu dans une [[culture japonaise|culture]] où il est important de garder la face.
==Exemple dans la culture japonaise==


En 2009, {{nombre|60913|actes}} de violence et {{nombre|72778|cas}} de harcèlement ont été recensés par le [[Ministère de l'Éducation (Japon)|ministère japonais de l'Éducation]]<ref>{{lien brisé | url = http://japon.aujourdhuilemonde.com/le-japon-confronte-au-suicide-decoliers-victimes-de-harcelement-lecole | titre = Le Japon confronté au suicide d'écoliers, victimes de harcèlement à l'école | éditeur = Aujourd'hui le Japon | date = 24 novembre 2010}}.</ref>. En 2014, {{unité|180000|cas}} de harcèlement scolaire ont été comptabilisés et {{unité|225000|cas}} en 2015<ref name=Arai>{{lien web | auteur = Hajime Arai | url = https://www.nippon.com/fr/currents/d00290/ | titre = Le harcèlement scolaire : si nous n’agissons pas ensemble | site = nippon.com | date = 15 mars 2017 | consulté le = 25-3-2022}}.</ref>.
Misato dans « ''[[Ki-itchi]]'' » est un exemple de victime d’''ijime'' et l'écrivain [[Yū Miri]] en a souffert durant sa scolarité. Il en est de même pour [[Suenobu Keiko]], célèbre auteur de [[manga]], qui a entre autres écrit et dessiné ''[[Life]]'', ''[[Happy Tomorrow]]'' et surtout l'autobiographique ''[[Vitamine (manga)|Vitamine]]'' paru aux éditions Panini en France. Ces trois manga traitent eux-mêmes de l'''ijime''. Ou encore mais cette fois en roman « ''Ijimé'' » de Huguette Perol.


Une loi relative aux mesures de lutte contre le harcèlement scolaire est entrée en vigueur en 2013, et une révision de cette loi a eu lieu en {{date-|novembre 2016}}<ref name=Arai/>.
Plusieurs séries japonaises ([[dramas]]) parlent de ce phénomène (''LIFE'' (inspiré du manga du même nom), ''[[Nobuta o Produce]]'', ''Watashitachi no Kyokasho'') ou l'abordent (''GTO'', ''Hana Yori Dango'').


== Voir aussi ==
== Dans la culture japonaise ==
Misato dans ''[[Ki-itchi]]'' est un exemple de victime d’''ijime'' et l'écrivain [[Yū Miri]] en a souffert durant sa scolarité. Il en est de même pour [[Keiko Suenobu]], célèbre auteur de [[manga]], qui a entre autres écrit et dessiné ''[[Life (manga)|Life]]'', ''[[Happy Tomorrow]]'' et surtout l'autobiographique ''[[Vitamine (manga)|Vitamine]]'' paru chez aux [[Panini (maison d'édition)|éditions Panini]] en France. Ces trois mangas traitent eux-mêmes de l’''ijime''. Ou encore mais cette fois en roman ''Ijimé'' de Huguette Perol.
* [[Harcèlement scolaire]]

Plusieurs [[séries télévisées]] japonaises (''[[Drama (Japon)|drama]]'') parlent de ce phénomène : ''[[Life (manga)|Life]]'' (inspiré du manga du même nom), ''[[Nobuta o produce]]'', ''[[Watashitachi no kyōkasho]]'', ''Kingyo club'' ou l'abordent : ''[[Great teacher Onizuka]]'', ''[[Hana Yori Dango (série télévisée)|Hana yori gango]]'', ''[[Yamada-kun and the Seven Witches]]'', ''35 sai no Koukousei'', etc.

== Notes et références ==
{{références}}

== Annexes ==
=== Articles connexes ===
* [[Bouc émissaire]]
* [[Bouc émissaire]]
* [[Déviance]]
* [[Déviance]]
* [[Harcèlement scolaire]]

==Lien externe==
* [http://www.ponpokopon.net/ijime.html Ponpokopon : Site dédié à la culture japonaise]


{{Portail|Japon|sociologie}}
{{Portail|Japon|sociologie}}


[[Catégorie:Vie quotidienne au Japon]]
[[Catégorie:Harcèlement moral]]
[[Catégorie:Phénomène de société au Japon]]
[[Catégorie:Phénomène de société au Japon]]
[[Catégorie:Sociologie de la déviance]]
[[Catégorie:Sociologie de la déviance]]

[[en:Ijime]]
[[it:Ijime]]
[[ja:いじめ]]

Dernière version du 31 mai 2023 à 17:54

Ijime (苛め/虐め?, littéralement « intimidation ») est un mot japonais désignant les brimades que subissent ceux qui sont exclus d'un groupe parce que différents et sont pris pour cible[1]. Ce phénomène est non seulement très présent dans le milieu scolaire, mais également dans le milieu professionnel et la vie quotidienne. C'est le symptôme d'une société où l'individu ne peut exister qu'à travers l'appartenance à un groupe : famille, quartier, école, entreprise… D'où le besoin de gommer ses différences[1]. Comme dit le proverbe japonais : « le clou qui dépasse appelle le coup de marteau. »

Les brimades infligées peuvent prendre diverses formes : racket, harcèlement, sévices physiques, calomnies, etc.

Aspects sociaux et légaux[modifier | modifier le code]

C'est une cause très importante du suicide chez les jeunes et du hikikomori (enfermement, personnes qui refusent de quitter leur chambre), parce que l'institution scolaire ferme souvent les yeux en cas d’ijime (celui-ci se déroulant rarement sous les yeux du professeur), et les victimes souffrent d'un nouveau phénomène, la perversion narcissique en groupe.

Il n'y a d'ailleurs quasiment pas de structures en place pour traiter ce problème et aider les victimes, le recours aux travailleurs sociaux parfois aux psychologues étant très mal vu dans une culture où il est important de garder la face.

En 2009, 60 913 actes de violence et 72 778 cas de harcèlement ont été recensés par le ministère japonais de l'Éducation[2]. En 2014, 180 000 cas de harcèlement scolaire ont été comptabilisés et 225 000 cas en 2015[3].

Une loi relative aux mesures de lutte contre le harcèlement scolaire est entrée en vigueur en 2013, et une révision de cette loi a eu lieu en [3].

Dans la culture japonaise[modifier | modifier le code]

Misato dans Ki-itchi est un exemple de victime d’ijime et l'écrivain Yū Miri en a souffert durant sa scolarité. Il en est de même pour Keiko Suenobu, célèbre auteur de manga, qui a entre autres écrit et dessiné Life, Happy Tomorrow et surtout l'autobiographique Vitamine paru chez aux éditions Panini en France. Ces trois mangas traitent eux-mêmes de l’ijime. Ou encore mais cette fois en roman Ijimé de Huguette Perol.

Plusieurs séries télévisées japonaises (drama) parlent de ce phénomène : Life (inspiré du manga du même nom), Nobuta o produce, Watashitachi no kyōkasho, Kingyo club ou l'abordent : Great teacher Onizuka, Hana yori gango, Yamada-kun and the Seven Witches, 35 sai no Koukousei, etc.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Shinkichi Sugimori, « Les causes de la maltraitance dans les écoles japonaises », sur nippon.com, (consulté le ).
  2. « Le Japon confronté au suicide d'écoliers, victimes de harcèlement à l'école »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Aujourd'hui le Japon, .
  3. a et b Hajime Arai, « Le harcèlement scolaire : si nous n’agissons pas ensemble », sur nippon.com, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]