« Bande dessinée espagnole » : différence entre les versions

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La '''bande dessinée espagnole''' est une des bandes dessinées les plus vivantes d'Europe. Le terme généralement utilisé en [[Espagne]] pour désigner les [[bande dessinée|bandes dessinées]] est ''{{lang|es|tebeo}}''.
La '''bande dessinée espagnole''' a une tradition parmi les plus importantes en [[Europe]]{{refnec}}. Le terme généralement utilisé en [[Espagne]] pour désigner les [[bande dessinée|bandes dessinées]] est ''{{lang|es|historieta}}'' ou ''{{lang|es|cómic}}'', avec le mot ''{{lang|es|tebeo}}'' utilisé à l’origine pour désigner les journaux sur le médium.


==Origine et définition==
== Origine et définition ==
Ce terme est une transformation [[Phonétique auditive|phonétique]] du nom de la revue ''[[TBO (journal)|TBO]]'', « Te Be O » ''te veo'' (je te vois).
Ce terme ''tebeo'' est une transformation [[Phonétique auditive|phonétique]] du nom de la revue ''[[TBO (journal)|TBO]]'', « Te Be O » ''te veo'' (je te vois).
<br>Et bien que d'autres revues existent, le nom est resté comme un nom générique pour les bandes dessinées espagnoles.


Et bien que d'autres revues existent, le nom est resté comme un nom générique pour les bandes dessinées espagnoles.
Dans TBO apparaît «&nbsp;''[[El profesor Franz de Copenhague]]''&nbsp;».

Dans TBO apparaît ''[[El profesor Franz de Copenhague]]''.
Les bandes dessinées d'aventure furent assez populaires dans les années 1950 à 1970.
Les bandes dessinées d'aventure furent assez populaires dans les années 1950 à 1970.
À la différence des [[super-héros]] [[Amérique du Nord|nord-américains]], les héros prétendaient être historiques.
À la différence des [[super-héros]] [[Amérique du Nord|nord-américains]], les héros prétendaient être historiques.
<br>D'autres revues dédiées à l'humour apparurent comme ''[[Pulgarcito]]'' et ''[[Lily]]'' (plutôt destinée aux filles).
<br>Le tebeo espagnol occupe à cette époque une place d'honneur, car il est accessible à tous les portefeuilles dans ces temps de disette.


D'autres revues dédiées à l'humour apparurent comme ''[[Pulgarcito]]'' et ''[[Lily]]'' (plutôt destinée aux filles).
==Histoire==
Dès [[1944]] ''[[El Guerrero del Antifaz]]'' (le guerrier masqué) créé par [[Manuel Gago]] fut édité par [[Editorial Valenciana]], et en [[1956]] naît ''[[Capitán Trueno]], paladin de la justice'', défenseur des plus faibles.


Le tebeo espagnol occupe à cette époque une place d'honneur, car il est accessible à tous les portefeuilles dans ces temps de disette.
Un autre personnage fait son apparition «&nbsp;''[[El Corsario de Hierro]]''&nbsp;» (le corsaire de fer). Il fut publié pendant vingt-deux ans, jusqu'en [[1966]].

== Histoire ==
Dès 1944 ''[[El Guerrero del Antifaz]]'' (le guerrier masqué) créé par [[Manuel Gago]] fut édité par [[Editorial Valenciana]], et en 1956 naît ''[[El Capitán Trueno]], paladin de la justice'', défenseur des plus faibles.

Un autre personnage fait son apparition ''[[El Corsario de Hierro]]'' (le corsaire de fer). Il fut publié pendant vingt-deux ans, jusqu'en 1966.


Après la [[guerre civile espagnole]] l'assignation des coupons pour papier de presse exerçait un fort contrôle sur les maisons d'édition, ce qui ne favorisait pas la propagation des bandes dessinées humoristiques
Après la [[guerre civile espagnole]] l'assignation des coupons pour papier de presse exerçait un fort contrôle sur les maisons d'édition, ce qui ne favorisait pas la propagation des bandes dessinées humoristiques


Avec la création en [[1947]] de la direction générale de la presse, [[Rafael González]] donne un nouvel élan, avec la revue [[Pulgarcito]] née en [[1921]].
Avec la création en 1947 de la direction générale de la presse, [[Rafael González]] donne un nouvel élan, avec la revue ''[[Pulgarcito]]'' née en 1921.


Avec les nouvelles normes, Pulgarcito paraît sous forme périodique et apporte une nouvelle manière de faire les tebeos en remplissant ses pages d'anti-héros qui défient avec un style mordant et satirique la réalité du pays.
Avec les nouvelles normes, ''Pulgarcito'' paraît sous forme périodique et apporte une nouvelle manière de faire les tebeos en remplissant ses pages d'anti-héros qui défient avec un style mordant et satirique la réalité du pays.
<br>Comme le reporter [[Tribulete]], [[José Escobar Saliente|Escobar]] créera ''[[Carpanta]]'', ''[[Zipi y Zape]]'', [[Manuel Vázquez Gallego|Manuel Vázquez]] créera ''[[Las hermanas Gilda]]'' et ''[[La familia Cebolleta]]''.


Comme le reporter [[Tribulete]], [[José Escobar Saliente|Escobar]] créera ''[[Carpanta]]'', ''[[Zipi y Zape]]'', [[Manuel Vázquez Gallego|Manuel Vázquez]] créera ''[[Las hermanas Gilda]]'' et ''[[La familia Cebolleta]]''.
En [[1951]] apparaît [[DDT (revue)|DDT]], revue humoristique pour adultes.
En [[1955]] se crée une collaboration entre [[Cifré]], [[Conti]], [[José Escobar Saliente|Escobar]], [[Giner]], et [[Peñarroya (auteur espagnol)|Peñarroya]], qui lance ''[[Tío Vivo]]'', racheté cinq ans plus tard par [[Bruguera]].


En 1951 apparaît [[DDT (revue)|DDT]], revue humoristique pour adultes.
Dans les années 60 s'amorce une décadence du tebeo due à des changements dans les modes de vie et à une censure plus restrictive.
<br>Les tebeos se font moins critiques. C'est alors qu'apparaissent de nouveaux auteurs tels que [[Ibañez]], [[Raf]], [[Gin (auteur espagnol)|Gin]], [[Figueras (auteur espagnol)|Figueras]], et spécialement [[Francisco Ibañez]] ([[1936]]), créateur en [[1958]] des immortels ''[[Mortadelo y Filemón]]'' (agence d'information).


En 1955 se crée une collaboration entre [[Cifré]], [[Conti (auteur de bande dessinée)|Conti]], [[José Escobar Saliente|Escobar]], [[Giner (auteur de bande dessinée)|Giner]], et [[Peñarroya (auteur espagnol)|Peñarroya]], qui lance ''[[Tío Vivo]]'', racheté cinq ans plus tard par [[Bruguera]].
En [[1969]] paraît ''[[Gran Pulgarcito]]'' qui - bien qu'il n'ait duré que deux ans - suppose un changement fondamental de la ligne éditoriale Bruguera, abandonnant les petites histoires d'une à deux pages maximum en passant à plusieurs pages. Ce format se maintiendra ultérieurement dans toutes les revues.


Dans les années 1960 s'amorce une décadence du tebeo due à des changements dans les modes de vie et à une censure plus restrictive.
De la vieille garde, celui qui s'adaptera le mieux aux nouvelles méthodes sera [[Manuel Vázquez]], qui passera du vieux style critique à un autre plus personnel et irréel comme dans ''[[Anacleto]]'', parodie de [[James Bond]], ou ''[[Angelito]]'', un gamin terrible.


Les tebeos se font moins critiques. C'est alors qu'apparaissent de nouveaux auteurs tels que [[Raf (manga)|Raf]], [[Gin (auteur espagnol)|Gin]], [[Figueras (auteur espagnol)|Figueras]], et spécialement [[Francisco Ibañez]] (1936), créateur en 1958 des immortels ''[[Mortadelo y Filemón]]'' (agence d'information).
Plus tard apparaissent d'autres revues dans le style de ''[[Super Mortadelo]]''. Parmi les nouveaux personnages on retiendra ''[[SuperLópez]]'' de [[Jan]], le «&nbsp;[[Superman]] à l'espagnole&nbsp;».


En janvier 1969 paraît ''[[Gran Pulgarcito]]'' qui bien qu'il n'ait duré que deux ans, jusqu'en mai 1970 suppose un changement fondamental de la ligne éditoriale Bruguera, abandonnant les petites histoires d'une à deux pages maximum en passant à plusieurs pages. Ce format se maintiendra ultérieurement dans toutes les revues.
Bien que jouissant d’une renommée limitée, le tebeo résiste face au [[manga]] sur le territoire espagnol grâce à ''[[Mortadelo y Filemón]]'', ''[[Goomer]]'' ou ''[[Mot (BD espagnole|Mot]]''.


De la vieille garde, celui qui s'adaptera le mieux aux nouvelles méthodes sera [[Manuel Vázquez Gallego|Manuel Vázquez]], qui passera du vieux style critique à un autre plus personnel et irréel comme dans ''[[Anacleto]]'', parodie de [[James Bond]], ou ''[[Angelito]]'', un gamin terrible.
==Notes et références==
===Notes===
{{Références|group="n."|colonnes=2}}


Plus tard apparaissent d'autres revues dans le style de ''[[Super Mortadelo]]''. Parmi les nouveaux personnages on retiendra ''[[Superlópez (bande dessinée)|Superlópez]]'' de [[Jan (auteur de bande dessinée)|Jan]], le « [[Superman]] à l'espagnole ».
===Références===
{{Références|colonnes=2}}


Bien que jouissant d’une renommée limitée, le tebeo résiste face au [[manga]] sur le territoire espagnol grâce à ''[[Mortadelo y Filemón]]'', ''[[Goomer]]'' ou ''[[Mot (BD espagnole)|Mot]]''.
==Documentation==
*Collectif, ''La Nouvelle BD espagnole'', Barcelona Edicions, 1989. Catalogue d'exposition du [[Festival d'Angoulême 1989]].
*Collectif, ''Regard sur la BG espagnole'', Centro internacional de estudios del cómic y la ilustración, 1989. Catalogue d'exposition du Festival d'Angoulême 1989.
*Antonio Altarriba, ''La España del Tebeo. La historieta española de 1940 a 2000.'', Madrid : Espasa Calpe, 2001
*Viviane Alary (dir.), ''Historietas, Cómics y Tebeos'', Toulouse : [[Presses universitaires du Mirail]], 2002
*Delphine Chambolle, « [http://crec.univ-paris3.fr/loisirs/06-chambolle.pdf Quel avenir pour la bande dessinée espagnole] », dans Serge Salaün et François Étienvre (dir.), ''Ocio y Ocios, Du loisir aux loisirs (Espagne XVIII-XX{{e}} siècles)'', Paris : CREC (Université de la Sorbonne Nouvelle), 2006, p. 94-109
*Joan Navarro (trad. [[Thierry Groensteen]]), « Nouvelles d'Espagne », dans ''[[Les Cahiers de la bande dessinée]]'' 57, [[Glénat]], janvier-février 1984, p. 46-47
*[[Patrick Gaumer]], « Allemagne », dans ''Larousse de la BD'', [[Larousse]], 2004, hors-texte p. 13-18
*Sergio Vich, ''La Historia en los Comics'', Barcelone : [[Glénat]], 1997


== Notes et références ==
{{Palette bande dessinée dans le monde}}
{{Références|colonnes =}}


== Annexes ==
=== Bibliographie ===
* Collectif, ''La Nouvelle BD espagnole'', Barcelona Edicions, 1989. Catalogue d'exposition du [[Festival d'Angoulême 1989]].
* Collectif, ''Regard sur la BG espagnole'', Centro internacional de estudios del cómic y la ilustración, 1989. Catalogue d'exposition du Festival d'Angoulême 1989.
* [[Antonio Altarriba]], ''La España del Tebeo. La historieta española de 1940 a 2000.'', Madrid : Espasa Calpe, 2001.
* Viviane Alary (dir.), ''Historietas, Cómics y Tebeos'', Toulouse : [[Presses universitaires du Mirail]], 2002.
* Delphine Chambolle, « [http://crec.univ-paris3.fr/loisirs/06-chambolle.pdf Quel avenir pour la bande dessinée espagnole] », dans Serge Salaün et François Étienvre (dir.), ''Ocio y Ocios, Du loisir aux loisirs (Espagne {{sp-|XVIII|e|-|XX|e|}})'', Paris : CREC (Université de la [[Sorbonne]] Nouvelle), 2006, {{p.|94-109}}.
* [[Patrick Gaumer]], « Espagne », ''Larousse de la BD'', Paris : [[Éditions Larousse|Larousse]], 2010, hors-texte {{p.|34-38}}.
* Joan Navarro (trad. [[Thierry Groensteen]]), « Nouvelles d'Espagne », dans ''[[Les Cahiers de la bande dessinée]]'' {{numéro|57}}, [[Glénat]], janvier-février 1984, {{p.|46-47}}.
* Sergio Vich, ''La Historia en los Comics'', Barcelone, [[Glénat]], 1997.
* {{article|auteur=Frédéric Potet|périodique=M Le Magazine du Monde |date=14 mars 2015|titre=Des auteurs ibères doués.|url=https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2015/03/13/des-auteurs-iberes-doues_4592000_4497186.html}}*
* Phylacterium : [http://Éhttps://www.phylacterium.fr/?p=74vocation%20de%20la%20bande%20dessinée%20espagnole Évocation de la bande dessinée espagnole].

{{Palette|Bande dessinée dans le monde}}
{{Portail|BD|Espagne}}
{{Portail|BD|Espagne}}


[[Catégorie:Bande dessinée espagnole|*]]
[[Catégorie:Bande dessinée espagnole|*]]
[[Catégorie:Petit format]]
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[[es:Historieta en España]]
[[pt:Tebeo]]

Dernière version du 23 octobre 2022 à 11:18

Marilló, comics espagnol.

La bande dessinée espagnole a une tradition parmi les plus importantes en Europe[réf. nécessaire]. Le terme généralement utilisé en Espagne pour désigner les bandes dessinées est historieta ou cómic, avec le mot tebeo utilisé à l’origine pour désigner les journaux sur le médium.

Origine et définition[modifier | modifier le code]

Ce terme tebeo est une transformation phonétique du nom de la revue TBO, « Te Be O » te veo (je te vois).

Et bien que d'autres revues existent, le nom est resté comme un nom générique pour les bandes dessinées espagnoles.

Dans TBO apparaît El profesor Franz de Copenhague. Les bandes dessinées d'aventure furent assez populaires dans les années 1950 à 1970. À la différence des super-héros nord-américains, les héros prétendaient être historiques.

D'autres revues dédiées à l'humour apparurent comme Pulgarcito et Lily (plutôt destinée aux filles).

Le tebeo espagnol occupe à cette époque une place d'honneur, car il est accessible à tous les portefeuilles dans ces temps de disette.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dès 1944 El Guerrero del Antifaz (le guerrier masqué) créé par Manuel Gago fut édité par Editorial Valenciana, et en 1956 naît El Capitán Trueno, paladin de la justice, défenseur des plus faibles.

Un autre personnage fait son apparition El Corsario de Hierro (le corsaire de fer). Il fut publié pendant vingt-deux ans, jusqu'en 1966.

Après la guerre civile espagnole l'assignation des coupons pour papier de presse exerçait un fort contrôle sur les maisons d'édition, ce qui ne favorisait pas la propagation des bandes dessinées humoristiques

Avec la création en 1947 de la direction générale de la presse, Rafael González donne un nouvel élan, avec la revue Pulgarcito née en 1921.

Avec les nouvelles normes, Pulgarcito paraît sous forme périodique et apporte une nouvelle manière de faire les tebeos en remplissant ses pages d'anti-héros qui défient avec un style mordant et satirique la réalité du pays.

Comme le reporter Tribulete, Escobar créera Carpanta, Zipi y Zape, Manuel Vázquez créera Las hermanas Gilda et La familia Cebolleta.

En 1951 apparaît DDT, revue humoristique pour adultes.

En 1955 se crée une collaboration entre Cifré, Conti, Escobar, Giner, et Peñarroya, qui lance Tío Vivo, racheté cinq ans plus tard par Bruguera.

Dans les années 1960 s'amorce une décadence du tebeo due à des changements dans les modes de vie et à une censure plus restrictive.

Les tebeos se font moins critiques. C'est alors qu'apparaissent de nouveaux auteurs tels que Raf, Gin, Figueras, et spécialement Francisco Ibañez (1936), créateur en 1958 des immortels Mortadelo y Filemón (agence d'information).

En janvier 1969 paraît Gran Pulgarcito qui – bien qu'il n'ait duré que deux ans, jusqu'en mai 1970 – suppose un changement fondamental de la ligne éditoriale Bruguera, abandonnant les petites histoires d'une à deux pages maximum en passant à plusieurs pages. Ce format se maintiendra ultérieurement dans toutes les revues.

De la vieille garde, celui qui s'adaptera le mieux aux nouvelles méthodes sera Manuel Vázquez, qui passera du vieux style critique à un autre plus personnel et irréel comme dans Anacleto, parodie de James Bond, ou Angelito, un gamin terrible.

Plus tard apparaissent d'autres revues dans le style de Super Mortadelo. Parmi les nouveaux personnages on retiendra Superlópez de Jan, le « Superman à l'espagnole ».

Bien que jouissant d’une renommée limitée, le tebeo résiste face au manga sur le territoire espagnol grâce à Mortadelo y Filemón, Goomer ou Mot.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]