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L’'''animal-totem''' est un [[animal]] vénéré comme une [[divinité]], l'[[ancêtre]] d'un clan ou un protecteur. Très présent dans les cultures [[Amérindiens|amérindienne]]s, l'animal-totem se trouve également dans de nombreuses cultures africaines et en Europe.
L’'''animal-totem''' est un [[animal]] vénéré comme une [[divinité]], l'[[ancêtre]] d'un clan ou un protecteur. Très présent dans les cultures [[Amérindiens|autochtones d'Amérique]], l'animal-totem se trouve également dans de nombreuses cultures africaines et européennes.


== Quelques animaux-totems de l'Ancien Monde ==
== Quelques animaux-totems de l'Ancien Monde ==
Il existe de nombreuses traces d'animaux-totem et de vénérations associées dans les sociétés anciennes, en particulier en [[Afrique]] où la [[gazelle]] était honorée après sa mort, ce qui a donné naissance à un conte [[swahili]] mettant en scène une gazelle comme animal-totem protecteur. Chez les [[Wanika]], peuple d’Afrique orientale, c'est la [[hyène]] qui était considérée comme l'ancêtre du clan et célébrée plus solennellement que le chef à sa mort<ref name="Saintyves474"/>. On retrouve le même type de vénération en [[Mongolie]], dans un conte où la mort d'un [[renard]] qui a aidé un jeune homme à se marier donne lieu à quinze jours de funérailles et au sacrifice d'un [[taureau]]<ref>{{Harvnb|Saintyves|1990|p=473}}</ref>, ou encore en [[Grèce antique]], aussi bien pour le [[homard]] que pour le [[hibou]], enterré par les membres du clan des hiboux de [[Samoa]] comme s'il était un homme<ref name="Saintyves474">{{Harvnb|Saintyves|1990|p=474}}</ref>.
Il existe de nombreuses traces d'animaux-totem et de vénérations associées dans les sociétés anciennes, en particulier en [[Afrique]] où la [[gazelle]] était honorée après sa mort, ce qui a donné naissance à un conte [[swahili]] mettant en scène une gazelle comme animal-totem protecteur. Chez les [[Wanika]], peuple d’Afrique orientale, c'est la [[hyène]] qui était considérée comme l'ancêtre du clan et célébrée plus solennellement que le chef à sa mort<ref name="Saintyves474"/>. On retrouve le même type de vénération en [[Mongolie]], dans un conte où la mort d'un [[renard]] qui a aidé un jeune homme à se marier donne lieu à quinze jours de funérailles et au sacrifice d'un [[taureau]]<ref>{{Harvnb|Saintyves|1990|p=473}}</ref>, ou encore en [[Grèce antique]], aussi bien pour le [[homard]] que pour le [[hibou]], enterré par les membres du clan des hiboux de [[Samoa]] comme s'il était un homme<ref name="Saintyves474">{{Harvnb|Saintyves|1990|p=474}}</ref>.


De manière générale, ces animaux qui jouent un rôle de [[totem (objet rituel)|totem]] protecteur dans les contes et légendes sont plus fréquemment le [[renard]], la [[gazelle]], le [[chacal]] et bien sûr le [[chat]], plus rarement le [[chien]] et le [[singe]]<ref>{{Harvnb|Saintyves|1990|p=476}}</ref>.
De manière générale, ces animaux qui jouent un rôle de [[totem (objet rituel)|totem]] protecteur dans les contes et légendes sont plus fréquemment le [[renard]], l'[[aigle]], la [[gazelle]], le [[chacal]] et bien sûr le [[chat]], plus rarement le [[chien]] et le [[singe]]<ref>{{Harvnb|Saintyves|1990|p=476}}</ref>.

== Le Chat botté ==
[[Pierre Saintyves]] pense que le conte de Perrault ''[[Le Maître chat ou le Chat botté]]'' se reporte au temps des cultes d'animaux et au concept d''''animal-totem'''<ref>{{Harvnb|Saintyves|1990|p=472}}</ref>. Jacques Barchilon et Henry Pettit notent dans l'introduction de ''{{lang|en|The Authentic Mother Goose: Fairy Tales and Nursery Rhymes}}'' que le thème principal du Chat botté est celui du [[donateur]] et que le conte « porte les mémoires ataviques de l'animal totem familial en tant que protecteur paternel de la tribu, qui se retrouvent en [[anthropologie]] et dans les [[mission (christianisme)|mission]]s. »<ref name="Barchilon">{{Harvnb|Barchilon|1960|p=14, 16}}</ref>.

À l'époque où le conte du ''Chat botté'' est écrit par Perrault, le chat est largement considéré comme un animal malfaisant, compagnon des sorcières et incarnation du [[Diable]] en [[Europe de l'Ouest|Europe occidentale]]. [[Émile Nourry|Pierre Saintyves]] se demande si l'on doit admettre {{Citation|que le chat fut jadis considéré en Europe comme un animal gardien, ou tout au moins comme un être sacré}}. Le [[Chat dans l'Égypte antique|culte du chat]] est attesté en [[Égypte antique]], mais cet animal domestiqué a gagné assez tardivement les foyers d'Europe occidentale. Plus étonnant, ces chats domestiques seraient descendants du [[Felis silvestris lybica|chat ganté de Nubie]], qui est un chat {{Citation|botté}}, précisément honoré par les anciens Égyptiens<ref>{{Harvnb|Saintyves|1990|p=479}}</ref>.


== Notes et références ==
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* [[Totémisme]]
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* [[Front-de-cuivre]]
* [[Front-de-cuivre]]
* [[Mari Lwyd]]


=== Bibliographie ===
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Dernière version du 26 décembre 2021 à 19:03

L’animal-totem est un animal vénéré comme une divinité, l'ancêtre d'un clan ou un protecteur. Très présent dans les cultures autochtones d'Amérique, l'animal-totem se trouve également dans de nombreuses cultures africaines et européennes.

Quelques animaux-totems de l'Ancien Monde[modifier | modifier le code]

Il existe de nombreuses traces d'animaux-totem et de vénérations associées dans les sociétés anciennes, en particulier en Afrique où la gazelle était honorée après sa mort, ce qui a donné naissance à un conte swahili mettant en scène une gazelle comme animal-totem protecteur. Chez les Wanika, peuple d’Afrique orientale, c'est la hyène qui était considérée comme l'ancêtre du clan et célébrée plus solennellement que le chef à sa mort[1]. On retrouve le même type de vénération en Mongolie, dans un conte où la mort d'un renard qui a aidé un jeune homme à se marier donne lieu à quinze jours de funérailles et au sacrifice d'un taureau[2], ou encore en Grèce antique, aussi bien pour le homard que pour le hibou, enterré par les membres du clan des hiboux de Samoa comme s'il était un homme[1].

De manière générale, ces animaux qui jouent un rôle de totem protecteur dans les contes et légendes sont plus fréquemment le renard, l'aigle, la gazelle, le chacal et bien sûr le chat, plus rarement le chien et le singe[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Saintyves 1990, p. 474
  2. Saintyves 1990, p. 473
  3. Saintyves 1990, p. 476

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Pierre Saintyves, Les contes de Perrault et les récits parallèles : leurs origines (coutumes primitives et liturgies populaires), Slatkine, , 646 p. (ISBN 978-2-05-101097-9), p. 406. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Jacques Barchilon, The Authentic Mother Goose: Fairy Tales and Nursery Rhymes, Denver, CO, Alan Swallow,