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« Fagauvea » : différence entre les versions

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En fait si, c'est une langue kanak, bien que polynésienne. ("Kanak" n'est pas une classification phylogénétique, mais géographique.)
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== Histoire ==
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Le fagauvea constitue la seule [[Exclaves polynésiennes|langue polynésienne]] qui soit [[indigène]] à la Nouvelle-Calédonie. Elle est issue des migrations des Wallisiens partis de [[Wallis (île)|Wallis]] ('Uvea) entre le {{XVIe}} et le {{s-|XVIII|e}}<ref>{{Lien web |titre=Corpus fagauvea |url=https://pangloss.cnrs.fr/corpus/Fagauvea |site=[[Collection Pangloss]] |date= |consulté le=2020-12-16}}</ref>.
Le fagauvea constitue la seule [[Exclaves polynésiennes|langue polynésienne]] qui soit [[indigène]] à la Nouvelle-Calédonie. Elle est issue des migrations des Wallisiens partis de [[Wallis (île)|Wallis]] ('Uvea) entre les {{s2-|XVI|XVIII}}<ref>{{Lien web |titre=Corpus fagauvea |url=https://pangloss.cnrs.fr/corpus/Fagauvea |site=[[Collection Pangloss]] |date= |consulté le=2020-12-16}}</ref>.


Depuis son installation à Ouvéa, cette communauté polynésienne est en contact avec le [[iaai]], l'autre langue parlée sur l'île. Ce [[contact linguistique]] de plus de deux siècles a profondément affecté la [[phonologie]] et le [[lexique]] du fagauvea<ref>{{Lien web |titre=Fagauvea |url=http://corpusdelaparole.huma-num.fr/spip.php?article97 |site=corpusdelaparole.huma-num.fr |date= |consulté le=2016-10-23}}</ref>. Le fagauvea possède un système consonantique très proche du iaai avec 27 consonnes ; à l'inverse, les voyelles sont restées stables ([[Françoise Ozanne-Rivierre|Ozanne-Rivierre]] en dénombre cinq en 1976<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=|prénom1=Françoise|nom1=Ozanne-Rivierre|titre=Le iaai: langue mélanésienne d'Ouvéa, Nouvelle-Calédonie : phonologie, morphologie, esquisse syntaxique|passage=28-29|éditeur=Peeters Publishers|date=1976|isbn=978-2-85297-097-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=L-1nF3HzupwC&printsec=frontcover&dq=Le+iaai,+langue+m%C3%A9lan%C3%A9sienne+d'Ouv%C3%A9a+(Nouvelle-Cal%C3%A9donie).&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwif3Z3HtdLtAhXQ4IUKHdQJAfAQ6AEwAHoECAEQAg#v=onepage&q=faga%20uvea&f=false|consulté le=2020-12-16}}</ref>, l'[[Académie des langues kanak]] en dénombre neuf<ref name="alk" />). Environ un quart des locuteurs du iaai parlent également fagauvea<ref name=":1" />.
Depuis son installation à Ouvéa, cette communauté polynésienne est en contact avec le [[iaai]], l'autre langue parlée sur l'île. Ce [[contact linguistique]] de plus de deux siècles a profondément affecté la [[phonologie]] et le [[lexique]] du fagauvea<ref>{{Lien web |titre=Fagauvea |url=http://corpusdelaparole.huma-num.fr/spip.php?article97 |site=corpusdelaparole.huma-num.fr |date= |consulté le=2016-10-23}}</ref>. Le fagauvea possède un système consonantique très proche du iaai avec 27 consonnes ; à l'inverse, les voyelles sont restées stables ([[Françoise Ozanne-Rivierre]] en dénombre cinq en 1976<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=|prénom1=Françoise|nom1=Ozanne-Rivierre|titre=Le iaai: langue mélanésienne d'Ouvéa, Nouvelle-Calédonie : phonologie, morphologie, esquisse syntaxique|passage=28-29|éditeur=Peeters Publishers|date=1976|isbn=978-2-85297-097-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=L-1nF3HzupwC&printsec=frontcover&dq=Le+iaai,+langue+m%C3%A9lan%C3%A9sienne+d'Ouv%C3%A9a+(Nouvelle-Cal%C3%A9donie).&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwif3Z3HtdLtAhXQ4IUKHdQJAfAQ6AEwAHoECAEQAg#v=onepage&q=faga%20uvea&f=false|consulté le=2020-12-16}}</ref>, l'[[Académie des langues kanak]] en dénombre neuf<ref name="alk" />). Environ un quart des locuteurs du iaai parlent également fagauvea<ref name=":1" />.


== Répartition géographique ==
== Répartition géographique ==

Dernière version du 18 mai 2024 à 10:30

Fagauvea
Pays Nouvelle-Calédonie
Région Ouvéa
Nombre de locuteurs 2 219
Classification par famille
Statut officiel
Régi par Académie des langues kanak
Codes de langue
IETF uve
ISO 639-3 uve
Glottolog west2516

Le fagauvea ou faga-uvea est une langue polynésienne parlée dans l'île d'Ouvéa, aux Îles Loyauté, par 2 219 locuteurs (2009)[1]. Elle dérive du wallisien (faka ‘uvea)[1].

Le fagauvea est l'une des 28 langues kanak de Nouvelle-Calédonie, régie par l'Académie des langues kanak. S'agissant d'une langue polynésienne, c'est la seule langue kanak qui n'appartienne pas au groupe phylogénétique des langues océaniennes du Sud – lesquelles sont considérées des langues mélanésiennes.

Dénomination[modifier | modifier le code]

Le fagauvea est appelé West Uvean en anglais pour la distinguer de sa langue parente, le wallisien, dénommé East Uvean. En iaai, la langue est appelée hwen ûë[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le fagauvea constitue la seule langue polynésienne qui soit indigène à la Nouvelle-Calédonie. Elle est issue des migrations des Wallisiens partis de Wallis ('Uvea) entre les XVIe et XVIIIe siècles[3].

Depuis son installation à Ouvéa, cette communauté polynésienne est en contact avec le iaai, l'autre langue parlée sur l'île. Ce contact linguistique de plus de deux siècles a profondément affecté la phonologie et le lexique du fagauvea[4]. Le fagauvea possède un système consonantique très proche du iaai avec 27 consonnes ; à l'inverse, les voyelles sont restées stables (Françoise Ozanne-Rivierre en dénombre cinq en 1976[2], l'Académie des langues kanak en dénombre neuf[1]). Environ un quart des locuteurs du iaai parlent également fagauvea[2].

Répartition géographique[modifier | modifier le code]

En 2009, la langue est parlée au nord et au sud de l'île d'Ouvéa, à Heo, Takedji, Weneki, Teuta, Gossanah, Önyhât au nord, et dans le sud à Lekiny, Fayava et Mouli[1].

En 1976, Françoise Ozanne-Rivierre note l'existence de zones bilingues (peuplées par environ 700 personnes) dans les tribus de Wekin, Hnebuba, Önyhât (nord) et à Lekiny au sud (où le fagauvea supplante progressivement le iaai). En dehors de ces zones de bilinguisme, chacun parle sa langue, mais « l'intercompréhension est assez générale, surtout chez les adultes pour qu'on échange des discours coutumiers, lors des rencontres, chacun dans sa langue »[2].

Exemple[modifier | modifier le code]

Extrait d'un conte en fagauvea, « L'épouse du chef Drumai et la sorcière Nemejie »[5]

« Itahoo ituai odi de aliki Drumai odi na ia seke i de manaha nei. Odi go ia hnoo ifo i dinei i Muli. Dai faifaasia odi e isi e avana dona ingoa go Nyoneishi. Go ia hnoo ifo ma de avana odi goa faitama de avana. Ifo go ia tokaa de avana i uta i Hwineni i dona mahale la i uta i tua. Go ia hano ma dona sinelapa ma ona tehina o hano faangota i malaa motu. »

« Le chef Drumai est arrivé, jadis, dans ce pays. Il s'installa à Muli. Il y épousa une femme du nom de Nyoneishi. Au bout d'un certain temps, elle attendit un enfant. Il la laissa donc en brousse à Hwineni, dans sa résidence de l'intérieur, et partit pêcher vers les îlots avec son serviteur et ses sujets. »

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Fagauvea | Académie des Langues Kanak (ALK) », sur www.alk.nc (consulté le )
  2. a b c et d Françoise Ozanne-Rivierre, Le iaai: langue mélanésienne d'Ouvéa, Nouvelle-Calédonie : phonologie, morphologie, esquisse syntaxique, Peeters Publishers, (ISBN 978-2-85297-097-7, lire en ligne), p. 28-29
  3. « Corpus fagauvea », sur Collection Pangloss (consulté le )
  4. « Fagauvea », sur corpusdelaparole.huma-num.fr (consulté le )
  5. (fr + uve) Françoise Ozanne-Rivierre, Fereol Bali, « L'épouse du chef Drumai et la sorcière Nemejie », sur pangloss.cnrs.fr,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Fagauvea », sur corpusdelaparole.huma-num.fr (consulté le ) (présentation de la langue et des principales publications à son sujet)
  • Alexandre Djoupa (Directrice de thèse : Claire Moyse-Faurie), Analyse syntaxique et sémantique du fagauvea (Ouvéa, Iles loyauté, Nouvelle-Calédonie) (Thèse de doctorat en Langues, littératures et sociétés du monde), Paris, INALCO,
  • Alexandre Djoupa, « Bien manger la langue ou l’art de « troper » le non-dit en fagauvea (Ouvéa, îles Loyauté, Nouvelle-Calédonie) », Journal de la Société des Océanistes, vol. 138-139,‎ (lire en ligne)
  • (uve + fr) K.J. Hollyman, Françoise Ozanne-Rivierre (collab.), Gervais Tulangi (collab.) et Madeleine Tulangi (collab.), De muna fagauvea : dictionnaire fagauvea-francais, Auckland, Linguistic Society of New Zealand, , p. 271

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]