« Jenny Sacerdote » : différence entre les versions

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Jeanne Adèle Bernard est née à [[Périgueux]] en [[1868]], de père inconnu<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=INTERVIEW. "Je pense qu'elle avait une vraie sensibilité à l'art et à la littérature" : Anne Vogt-Bordure signe la première biographie de la couturière Jenny Sacerdote |url=https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/interview-je-pense-qu-elle-avait-une-vraie-sensibilite-a-l-art-et-a-la-litterature-anne-vogt-bordure-signe-la-premiere-biographie-de-la-couturiere-jenny-sacerdote_6474620.html |site=Franceinfo |date=2024-04-28 |consulté le=2024-04-29}}.</ref>. Sa mère est tailleuse et sa grand-mère couturière. Comme une revanche sur la vie, Jeanne veut devenir professeur de [[littérature française]]. Elle {{refnec|intègre l'[[École normale supérieure de jeunes filles|Ecole normale]] de [[Sèvres]]}}, mais à l’âge de {{Nb|39 ans}}, décide, finalement, de suivre la voie maternelle et de se lancer, elle aussi, dans la mode.
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Habitant à Paris, elle est mariée à [[Lucien Moreau]]<ref name=":1" />, remisier à la [[Bourse de Paris|Bourse]], de 1889 à 1894, puis à Achille Sacerdote, négociant, de 1909 à 1940.
Habitant à Paris, elle est mariée à [[Lucien Moreau]]<ref name=":1" />, remisier à la [[Bourse de Paris|Bourse]], de 1889 à 1894, puis à Achille Sacerdote<ref name=":1" />, négociant, de 1909 à 1940.


En [[1909 en France|1909]], elle fonde la société ''Jenny et compagnie'' en s’associant avec Marie Le Corre, technicienne experte, et s'installe [[rue de Castiglione]]. Femme de terrain, attentive aux contraintes modernes, frondeuse et libérée, Jenny Sacerdote est appréciée pour la simplicité et la jeunesse de sa ligne. Son credo : un vêtement n’est pas fait pour être admiré sous cloche. Ses couleurs fétiches sont le [[Rose (couleur)|rose]] et le taupe sous toutes leurs variations, et sa matière préférée est la [[soie]].
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En 1923, elle fait une levée de fonds<ref name=":1" />. En [[1923 en France|1923]], Jenny Sacerdote retourne dans le [[Périgord]] pour y acheter le [[Château de Château-l'Évêque|château]] de [[Château-l'Évêque]]. Elle entreprend de le remettre en état, aménage le jardin et y cultive elle-même les roses. On dira qu'elle possède la plus belle roseraie de France{{Référence souhaitée|date=29 avril 2024}}. Son château est également la scène de nombreuses réceptions et défilés.
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En [[1926 en France|1926]], elle est la deuxième femme en France à recevoir la [[ordre national de la Légion d'honneur|Légion d'honneur]] pour ses services rendus à la couture, après [[Jeanne Paquin]] et avant [[Jeanne Lanvin]]. Ses créations continuent de marquer leur époque jusqu’à la fermeture de la marque lorsque la [[Seconde Guerre mondiale]] éclate.
En [[1926 en France|1926]], elle est la deuxième femme en France à recevoir la [[ordre national de la Légion d'honneur|Légion d'honneur]] pour ses services rendus à la couture, après [[Jeanne Paquin]] et avant [[Jeanne Lanvin]]. En 1934, elle déménage sa boutique [[Rue Royale (Paris)|rue Royale]]<ref name=":1"/>. Ses créations continuent de marquer leur époque jusqu’à la fermeture de la marque lorsque la [[Seconde Guerre mondiale]] éclate.


Jenny Sacerdote donne la priorité au confort, à la jeunesse des lignes et à la simplicité. Elle a participé à la revue ''Les Patrons de la grande couture''<ref name=":1" />. Sa maison ferme en 1940, mais elle connaît une forme de renaissance en 2018 avec la création de la maison de couture ''La Suite Jenny Sacerdote'' <ref>[http://www.firstluxemag.com/la-suite-jenny-sacerdote-renaissance-dune-celebre-griffe-des-annees-20/ La suite Jenny Sacerdote : renaissance d'une célèbre griffe des années 20].</ref>.
Jenny Sacerdote donne la priorité au confort, à la jeunesse des lignes et à la simplicité. Elle a participé à la revue ''Les Patrons de la grande couture''<ref name=":1" />. Sa maison ferme en 1940, mais elle connaît une forme de renaissance en 2018 avec la création de la maison de couture ''La Suite Jenny Sacerdote''<ref name=":1" />{{,}}<ref>[http://www.firstluxemag.com/la-suite-jenny-sacerdote-renaissance-dune-celebre-griffe-des-annees-20/ La suite Jenny Sacerdote : renaissance d'une célèbre griffe des années 20].</ref>.


== Mémoire ==
== Mémoire ==

Version du 8 mai 2024 à 23:31

Jenny Sacerdote
Jenny Sacerdote, portrait par Henri Gervex (1921).
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jeanne Adèle BernardVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Jenny Sacerdote, Madame JennyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoint
Eugène Moreau (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Maison Paquin (d)
Jenny (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire de
Partenaire
Jasmy Jacob (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Personnes liées
Site web
Distinction
signature de Jenny Sacerdote
Signature.

Jenny Sacerdote, née Jeanne Adèle Bernard le à Périgueux et morte le à Nice[1],[2], est une grande couturière, une modiste et une styliste française, formée chez Paquin, fondatrice à Paris en 1909[3] de la maison de haute couture Jenny, réputée internationalement pour l'élégance de ses créations entre les années 1910 et 1930[4].

Elle fut pendant l'entre-deux-guerres une des couturières les plus célèbres ; sa réussite et son talent lui valurent de recevoir la Légion d'honneur en 1926[3].

Une de ses couleurs fétiches était le taupe[5], qu'elle porte sur son portrait peint par Gervex.

Biographie

Jeanne Adèle Bernard est née à Périgueux en 1868, de père inconnu[6]. Sa mère est tailleuse et sa grand-mère couturière. Comme une revanche sur la vie, Jeanne veut devenir professeur de littérature française. Elle intègre l'Ecole normale de Sèvres[réf. nécessaire], mais à l’âge de 39 ans, décide, finalement, de suivre la voie maternelle et de se lancer, elle aussi, dans la mode.

Habitant à Paris, elle est mariée à Lucien Moreau[6], remisier à la Bourse, de 1889 à 1894, puis à Achille Sacerdote[6], négociant, de 1909 à 1940.

En 1909, elle fonde la société Jenny et compagnie en s’associant avec Marie Le Corre, technicienne experte, et s'installe rue de Castiglione. Femme de terrain, attentive aux contraintes modernes, frondeuse et libérée, Jenny Sacerdote est appréciée pour la simplicité et la jeunesse de sa ligne. Son credo : un vêtement n’est pas fait pour être admiré sous cloche. Ses couleurs fétiches sont le rose et le taupe sous toutes leurs variations, et sa matière préférée est la soie.

Son succès est tel que lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Jenny Sacerdote vient de déménager dans deux immeubles entiers : 68 et 70 avenue des Champs-Élysées, qu'elle a fait décorer par Robert Mallet-Stevens. Elle est l'initiatrice du premier défilé en musique de haute couture[7]. Engagée, elle trouve mille et une astuces pour maintenir ouverts ses vingt-deux ateliers de couture. Par exemple, son manteau « le Généralissime » reste un best-seller. Selon l'historienne Joëlle Chevé, « le fameux petit tailleur gris de Jenny Sacerdote sera aussi célèbre que la petite robe noir de Chanel »[5].

La paix revenue, les Américains reviennent à Paris, et Jenny Sacerdote connaît un succès sans précédent. Les Années folles sont propices à la création. Elle embauche de jeunes modélistes et invente la robe-manteau (une robe cousue dans le manteau), développe les robes de danse à perles, sort le robe-tunique en même temps que Patou, détourne l’usage du foulard pour le porter à la taille, brode les monuments de Paris, transforme les manches en ailes. Elle est l’une des premières à travailler l’angora ou la paille avec des fils d’or. Elle crée des lignes pour des femmes pilotes, hôtesses de l’air, tennis women, des lignes de maillot de bain ainsi que des collections destinées aux enfants[réf. souhaitée].

Elle habille de nombreuses personnalités, telles que Réjane, la sœur et mère de Fred Astaire, Lili Damita, Jeanne Aubert, Elvire Popesco, Olga Tschekova, Mary Pickford ou encore la comtesse Greffulhe, en passant par Yvonne Dartex, Gabrielle Dorziat, la reine d’Égypte et l'impératrice du Japon[6].

En 1923, elle fait une levée de fonds[6]. En 1923, Jenny Sacerdote retourne dans le Périgord pour y acheter le château de Château-l'Évêque. Elle entreprend de le remettre en état, aménage le jardin et y cultive elle-même les roses. On dira qu'elle possède la plus belle roseraie de France[réf. souhaitée]. Son château est également la scène de nombreuses réceptions et défilés.

En 1926, elle est la deuxième femme en France à recevoir la Légion d'honneur pour ses services rendus à la couture, après Jeanne Paquin et avant Jeanne Lanvin. En 1934, elle déménage sa boutique rue Royale[6]. Ses créations continuent de marquer leur époque jusqu’à la fermeture de la marque lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate.

Jenny Sacerdote donne la priorité au confort, à la jeunesse des lignes et à la simplicité. Elle a participé à la revue Les Patrons de la grande couture[6]. Sa maison ferme en 1940, mais elle connaît une forme de renaissance en 2018 avec la création de la maison de couture La Suite Jenny Sacerdote[6],[8].

Mémoire

Parmi les événements organisés par la ville de Périgueux dans le cadre du mois des droits des femmes en , une visio-conférence est consacrée à des Périgourdines engagées telles que Jenny Sacerdote[9].

Iconographie

Biographie

  • Anne Vogt-Bordure, Une idée de Jenny, éditions Récits, 2024[6].

Bibliographie

  • (en) Georgina O'Hara, The Encyclopaedia of fashion, Harry N. Abrams, Inc., Publishers, New York, 1986 (ISBN 0-8109-0882-4).
  • (en) Louise Ott, Jenny Sacerdote, A Forgotten French Designer, 1908-1940, thèse, 2004.

Notes et références

  1. Relevé généalogique sur Geneanet.
  2. Femmes célèbres du Périgord.
  3. a et b « Brève biographe de Jenny Sacerdote », sur jennysacerdote.com.
  4. The Encyclopaedia of fashion, page 142.
  5. a et b « Jenny Sacerdote, celle qui révolutionna la mode avant Chanel », France Info culture, article du 12 août 2016.
  6. a b c d e f g h et i « INTERVIEW. "Je pense qu'elle avait une vraie sensibilité à l'art et à la littérature" : Anne Vogt-Bordure signe la première biographie de la couturière Jenny Sacerdote », sur Franceinfo, (consulté le ).
  7. Jean-Paul Caracalla, « Champs-Elysées, une histoire ».
  8. La suite Jenny Sacerdote : renaissance d'une célèbre griffe des années 20.
  9. Marie Lemaître, « Malgré le Covid, Périgueux célèbre les femmes », Dordogne libre, no 22935,‎ , p. 4.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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