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Troisième roi de la dynastie des [[Capétiens]], il est le deuxième fils de [[Robert II le Pieux|Robert le Pieux]] et de [[Constance d'Arles]]. Il devient héritier de la couronne à la mort de son frère aîné [[Hugues de France (1007-1025)|Hugues]], en [[1025]].
Troisième roi de la dynastie des [[Capétiens]], il est le deuxième fils de [[Robert II le Pieux|Robert le Pieux]] et de [[Constance d'Arles]]. Il devient héritier de la couronne à la mort de son frère aîné [[Hugues de France (1007-1025)|Hugues]], en [[1025]].


Il est investi en [[1016]] du [[duc de Bourgogne|duché de Bourgogne]], son père étant sorti victorieux de la [[Guerre de succession au duché de Bourgogne (1003-1005)|guerre de succession de qui se termine]].
Il est investi en [[1016]] du [[duc de Bourgogne|duché de Bourgogne]], son père étant sorti victorieux de la [[Guerre de succession au duché de Bourgogne (1003-1005)|guerre de succession au duché de Bourgogne]].

Sacré roi du vivant de son père le {{date|14 mai 1027}} à [[Reims]], il lui succède en [[1031]] mais doit faire face à l'hostilité de sa mère et des grands vassaux qui veulent élire au trône son frère cadet [[Robert Ier de Bourgogne|Robert]]. {{Henri Ier}} obtient l'appui de l'[[Saint-Empire romain germanique|empereur romain germanique]] {{noble|Conrad II le Salique|-}} et surtout celui du [[Liste des ducs de Normandie|duc de Normandie]] [[Robert le Magnifique]]. En dépit de ses soutien Henri doit céder à son frère le [[duché de Bourgogne]] en [[apanage]]. Le comte {{noble|Eudes II de Blois}} ne se soumet pas pour autant, et soutient Eudes ({{v.}}1013-{{v.}}1057/1059), autre frère d'{{Henri Ier}} ; vaincu, il est assigné à résidence à [[Orléans]].
Sacré roi du vivant de son père le {{date|14 mai 1027}} à [[Reims]], il lui succède en [[1031]] mais doit faire face à l'hostilité de sa mère et des grands vassaux qui veulent élire au trône son frère cadet [[Robert Ier de Bourgogne|Robert]]. {{Henri Ier}} obtient l'appui de l'[[Saint-Empire romain germanique|empereur romain germanique]] {{noble|Conrad II le Salique|-}} et surtout celui du [[Liste des ducs de Normandie|duc de Normandie]] [[Robert le Magnifique]]. En dépit de ses soutiens, Henri doit céder à son frère le [[duché de Bourgogne]] en [[apanage]]. Le comte {{noble|Eudes II de Blois}} ne se soumet pas pour autant, et soutient Eudes ({{v.}}1013-{{v.}}1057/1059), autre frère d'{{Henri Ier}} ; vaincu, il est assigné à résidence à [[Orléans]].
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[[Fichier:Denier de 1er type sous Henri Ier.jpg|vignette|gauche|Denier de {{1er|type}} sous {{Henri Ier}}.]]
À la suite du départ en [[1035]] pour la [[Terre sainte]] du [[Duché de Normandie|duc de Normandie]] [[Robert le Magnifique]], {{Henri Ier}} devient le tuteur de son fils, [[Guillaume le Conquérant|Guillaume]]. Quand la nouvelle de la mort de [[Robert Ier de Normandie|Robert]] lui parvient, il soutient le jeune duc contre les seigneurs de [[Duché de Normandie|Normandie]] qui lui sont hostiles bien que, vers 1040, Henri s'empare de la place frontière de [[Château de Tillières-sur-Avre|Tillières-sur-Avre]] et l'incendie<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Stéphane William Gondoin |titre=Les châteaux forts au temps de Guillaume le Conquérant |périodique=[[Patrimoine normand]] |numéro=94 |date=juillet-août-septembre 2015 |pages=39 |issn=1271-6006 }}.</ref>. Ensemble, ils les combattent et les défont à la [[bataille du Val-ès-Dunes]] en [[1047]]. En 1050 ou 1051, Guillaume épouse [[Mathilde de Flandre]], une nièce d'Henri<ref>{{chapitre|lang=en|auteur=Elisabeth van Houts |titre=Matilda (d. 1083) |titre ouvrage=Oxford Dictionary of National Biography |éditeur=Oxford University Press |mois=septembre |année=2004 |champ libre=édition en ligne, mai 2008}}.</ref>. La montée en puissance du duc inquiète le [[roi de France]], qui se brouille avec {{Guillaume II}} de Normandie. Ce dernier le vainc à la [[bataille de Mortemer]] en [[1054]], puis, trois ans plus tard, à la [[bataille de Varaville]]<ref>{{lien web|url=https://www.ouest-france.fr/normandie/calvados/sur-les-traces-de-guillaume-de-normandie-4425205|site=ouest-france.com|titre=Sur les traces de Guillaume de Normandie|date=17-08-2016|consulté le=14-11-2018}}.</ref>.
À la suite du départ en [[1035]] pour la [[Terre sainte]] du [[Duché de Normandie|duc de Normandie]] [[Robert le Magnifique]], {{Henri Ier}} devient le tuteur de son fils, [[Guillaume le Conquérant|Guillaume]]. Quand la nouvelle de la mort de [[Robert Ier de Normandie|Robert]] lui parvient, il soutient le jeune duc contre les seigneurs de [[Duché de Normandie|Normandie]] qui lui sont hostiles {{incise|bien que, vers 1040, Henri s'empare de la place frontière de [[Château de Tillières-sur-Avre|Tillières-sur-Avre]] et l'incendie<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Stéphane William Gondoin |titre=Les châteaux forts au temps de Guillaume le Conquérant |périodique=[[Patrimoine normand]] |numéro=94 |date=juillet-août-septembre 2015 |pages=39 |issn=1271-6006 }}.</ref>|stop}}. Ensemble, ils les combattent et les défont à la [[bataille du Val-ès-Dunes]] en [[1047]]. En 1050 ou 1051, Guillaume épouse [[Mathilde de Flandre]], une nièce d'Henri<ref>{{chapitre|lang=en|auteur=Elisabeth van Houts |titre=Matilda (d. 1083) |titre ouvrage=Oxford Dictionary of National Biography |éditeur=Oxford University Press |mois=septembre |année=2004 |champ libre=édition en ligne, mai 2008}}.</ref>. La montée en puissance du duc inquiète le [[roi de France]], qui se brouille avec {{Guillaume II}} de Normandie. Ce dernier le vainc à la [[bataille de Mortemer]] en [[1054]], puis, trois ans plus tard, à la [[bataille de Varaville]]<ref>{{lien web|url=https://www.ouest-france.fr/normandie/calvados/sur-les-traces-de-guillaume-de-normandie-4425205|site=ouest-france.com|titre=Sur les traces de Guillaume de Normandie|date=17-08-2016|consulté le=14-11-2018}}.</ref>.


Le règne de ce roi batailleur et querelleur est une longue suite de luttes [[Féodalité|féodales]], dont le but était d'accroître l'autorité royale. Il ne parvient pas à conserver la [[Duché de Bourgogne|Bourgogne]], donnée en apanage, mais assure pour le domaine royal le [[Sens (Yonne)|Sénonais]], dont la petite ville de [[Saint-Julien-du-Sault]], où les rois de France possédaient [[droit de gîte]].
Le règne de ce roi batailleur et querelleur est une longue suite de luttes [[Féodalité|féodales]], dont le but était d'accroître l'autorité royale. Il ne parvient pas à conserver la [[Duché de Bourgogne|Bourgogne]], donnée en apanage, mais assure pour le domaine royal le [[Sens (Yonne)|Sénonais]], dont la petite ville de [[Saint-Julien-du-Sault]], où les rois de France possédaient [[droit de gîte]].
[[File:Panneau St Julien le Pauvre.jpg|170px|thumb|left|[[Panneau Histoire de Paris]].]]
[[File:Panneau St Julien le Pauvre.jpg|thumb|left|upright|[[Panneau Histoire de Paris]].]]
C'est durant cette période difficile que les évêques français proclament la [[paix de Dieu]], puis la [[trêve de Dieu]].
C'est durant cette période difficile que les évêques français proclament la [[paix de Dieu]], puis la [[trêve de Dieu]].

En 1045, il avait restitué au chapître de Notre-Dame (toute proche mais dans une forme antérieure à Maurice de Sully plus tard) la chapelle en ruines préalable à l'actuelle [[Église Saint-Julien-le-Pauvre de Paris#Le Moyen Âge|église Saint-Julien-le-Pauvre]] sur la rive gauche de la Seine près du "petit Châtelet" fermant par le sud-est la [[Enceintes de Paris#Première enceinte médiévale|troisième enceinte de Paris]] au dit [[Enceinte carolingienne|{{s-|XI}}]] et point d'intersection des voies ''d'Italie'' et ''d'Espagne'' (''photo du panneau ci-dessous'').
En 1045, il avait restitué au chapître de Notre-Dame (toute proche mais dans une forme antérieure à Maurice de Sully plus tard) la chapelle en ruines préalable à l'actuelle [[Église Saint-Julien-le-Pauvre de Paris#Le Moyen Âge|église Saint-Julien-le-Pauvre]] sur la rive gauche de la Seine près du "petit Châtelet" fermant par le sud-est la [[Enceintes de Paris#Première enceinte médiévale|troisième enceinte de Paris]] au dit [[Enceinte carolingienne|{{s-|XI}}]] et point d'intersection des voies ''d'Italie'' et ''d'Espagne'' (''photo du panneau ci-dessous'').


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En [[1059]]-[[1060]], en réaction à la prééminence croissante du pape {{noble|Léon IX}}, il fonde près de Paris (et aujourd'hui dedans) une [[prieuré Saint-Martin-des-Champs|collégiale]] dédiée à [[Martin de Tours|saint Martin]], à l'emplacement de l'ancienne basilique [[Mérovingiens|mérovingienne]] sur lequel se trouve actuellement le [[musée des arts et métiers]] (et un autre ''panneau d'Histoire de Paris'' correspondant, rue Saint-Martin à quelques pas de la porte Saint-Martin et du faubourg éponyme, cette fois ''rive droite'' jouxtant l'ancienne enceinte dudit prieuré Saint-Martin-des-Champs jadis ''aux champs'' hors les murs ''nord'' du Paris d'alors).
En [[1059]]-[[1060]], en réaction à la prééminence croissante du pape {{noble|Léon IX}}, il fonde près de Paris (et aujourd'hui dedans) une [[prieuré Saint-Martin-des-Champs|collégiale]] dédiée à [[Martin de Tours|saint Martin]], à l'emplacement de l'ancienne basilique [[Mérovingiens|mérovingienne]] sur lequel se trouve actuellement le [[musée des arts et métiers]] (et un autre ''panneau d'Histoire de Paris'' correspondant, rue Saint-Martin à quelques pas de la porte Saint-Martin et du faubourg éponyme, cette fois ''rive droite'' jouxtant l'ancienne enceinte dudit prieuré Saint-Martin-des-Champs jadis ''aux champs'' hors les murs ''nord'' du Paris d'alors).
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=== Mariages et descendance ===
=== Mariages et descendance ===

La fille en bas âge de l'empereur {{noble|Conrad II le Salique}}, Mahaut (Mathilda, {{v.}}1027-1034), à laquelle il est fiancé en [[1033]], trouve la mort à l'âge de sept ans.
La fille en bas âge de l'empereur {{noble|Conrad II le Salique}}, Mahaut (Mathilda, {{v.}}1027-1034), à laquelle il est fiancé en [[1033]], trouve la mort à l'âge de sept ans.


En [[1034]], il épouse en premières noces [[Mathilde de Frise]] ({{v.}}1025/1026-1044), fille de [[Liudolf (Margrave de Frise)|Luidolf de Frise]].
En [[1034]], il épouse en premières noces [[Mathilde de Frise]] ({{v.}}1025/1026-1044), fille de [[Liudolf (Margrave de Frise)|Liudolf de Frise]].


Devenu veuf en [[1044]], et sans enfant légitime, Henri épouse [[Anne de Kiev]] le {{date|19 mai 1051}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Christian|nom1=Bouyer|lien auteur1=Christian Bouyer|titre=Dictionnaire des Reines de France|éditeur=Éditions Perrin|année=2006|pages totales=|isbn=978-2-262-00789-8}}.</ref>. Cette dernière présente l'avantage d'appartenir à une famille prestigieuse<ref>Françoise Guérard, ''Dictionnaire des Rois et Reines de France'', Vuibert {{ISBN|2-7117-4436-1}}.</ref> et de ne pas risquer de tomber sous le coup de l'interdiction pontificale des mariages entre parents jusqu'au septième degré<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Olga Mandzukova-Camel, professeur émérite à l’INALCO|titre=Anne de Kiev, reine de France, comtesse de Valois|périodique=Perspectives ukrainiennes |volume=|numéro=|jour=26|mois=07|année=2013|pages=|lire en ligne=http://www.perspectives-ukrainiennes.org/article-anne-de-kiev-reine-de-france-comtesse-de-valois-119252568.html}}.</ref>. Après une première ambassade en [[1049]], [[Iaroslav le Sage]] accepte de donner sa fille en mariage dans le cadre de sa « politique d’élargissement de ses alliances »<ref>{{Lien web|id=|lien auteur=|auteur=Ambassade de France à Kiev|coauteurs=|url=http://www.ambafrance-ua.org/Anne-de-Kiev-XIeme-siecle|titre=Anne de Kiev ({{s-|XI}}) |série=|jour=|mois=|année=|site=ambafrance-ua.org|éditeur=Ministère des affaires étrangères|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le= 20 mai 2012}}.</ref>. Une seconde ambassade ramène donc la princesse pour le mariage, qui a lieu en grande pompe à [[Reims]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Alain|nom1=de Sancy|titre=Les Ducs de Normandie et les rois de France, 911-1204|lieu=Paris|éditeur=Fernand Lanore|année=1996|pages totales=188|isbn=978-2-85157-153-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=QJFijYPhd9MC&printsec=frontcover}}.</ref>.
Devenu veuf en [[1044]], et sans enfant légitime, Henri épouse [[Anne de Kiev]] le {{date|19 mai 1051}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Christian|nom1=Bouyer|lien auteur1=Christian Bouyer|titre=Dictionnaire des Reines de France|éditeur=Éditions Perrin|année=2006|pages totales=|isbn=978-2-262-00789-8}}.</ref>. Cette dernière présente l'avantage d'appartenir à une famille prestigieuse<ref>Françoise Guérard, ''Dictionnaire des Rois et Reines de France'', Vuibert {{ISBN|2-7117-4436-1}}.</ref> et de ne pas risquer de tomber sous le coup de l'interdiction pontificale des mariages entre parents jusqu'au septième degré<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Olga Mandzukova-Camel, professeur émérite à l’INALCO|titre=Anne de Kiev, reine de France, comtesse de Valois|périodique=Perspectives ukrainiennes |volume=|numéro=|jour=26|mois=07|année=2013|pages=|lire en ligne=http://www.perspectives-ukrainiennes.org/article-anne-de-kiev-reine-de-france-comtesse-de-valois-119252568.html}}.</ref>. Après une première ambassade en [[1049]], [[Iaroslav le Sage]] accepte de donner sa fille en mariage dans le cadre de sa « politique d’élargissement de ses alliances »<ref>{{Lien web|id=|lien auteur=|auteur=Ambassade de France à Kiev|coauteurs=|url=http://www.ambafrance-ua.org/Anne-de-Kiev-XIeme-siecle|titre=Anne de Kiev ({{s-|XI}}) |série=|jour=|mois=|année=|site=ambafrance-ua.org|éditeur=Ministère des affaires étrangères|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le= 20 mai 2012}}.</ref>. Une seconde ambassade ramène donc la princesse pour le mariage, qui a lieu en grande pompe à [[Reims]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Alain|nom1=de Sancy|titre=Les Ducs de Normandie et les rois de France, 911-1204|lieu=Paris|éditeur=Fernand Lanore|année=1996|pages totales=188|isbn=978-2-85157-153-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=QJFijYPhd9MC&printsec=frontcover}}.</ref>.

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Henri Ier
Illustration.
Sceau royal de Henri Ier.
Titre
Roi des Francs

(29 ans et 15 jours)
Couronnement ,
en la cathédrale de Reims
Prédécesseur Robert II
Successeur Philippe Ier
Duc de Bourgogne

(environ 16 ans)
Prédécesseur Robert II le Pieux
Successeur Robert Ier de Bourgogne
Biographie
Dynastie Capétiens
Date de naissance
Lieu de naissance Reims (France)
Date de décès (à 52 ans)
Lieu de décès Vitry-aux-Loges (France)
Sépulture Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis
Père Robert II le Pieux
Mère Constance d'Arles
Conjoint Mathilde de Frise
(1034-1044)
Anne de Kiev
(1051-1060)
Enfants Avec Anne de Kiev
Philippe Ier
Robert de France
Emma de France
Hugues de France
Religion Catholicisme
Résidence Palais de la Cité
Château de Vitry-aux-Loges
Château de Châteauneuf-sur-Loire

Henri Ier[1] (né le à Reims et mort le à Vitry-aux-Loges) est roi des Francs de 1031 à 1060.

Biographie[modifier | modifier le code]

Règne[modifier | modifier le code]

Henri Ier représenté dans une enluminure du XIVe siècle.

Troisième roi de la dynastie des Capétiens, il est le deuxième fils de Robert le Pieux et de Constance d'Arles. Il devient héritier de la couronne à la mort de son frère aîné Hugues, en 1025.

Il est investi en 1016 du duché de Bourgogne, son père étant sorti victorieux de la guerre de succession au duché de Bourgogne.

Sacré roi du vivant de son père le à Reims, il lui succède en 1031 mais doit faire face à l'hostilité de sa mère et des grands vassaux qui veulent élire au trône son frère cadet Robert. Henri Ier obtient l'appui de l'empereur romain germanique Conrad II et surtout celui du duc de Normandie Robert le Magnifique. En dépit de ses soutiens, Henri doit céder à son frère le duché de Bourgogne en apanage. Le comte Eudes II de Blois ne se soumet pas pour autant, et soutient Eudes (v. 1013-v. 1057/1059), autre frère d'Henri Ier ; vaincu, il est assigné à résidence à Orléans.

Denier de 1er type sous Henri Ier.

À la suite du départ en 1035 pour la Terre sainte du duc de Normandie Robert le Magnifique, Henri Ier devient le tuteur de son fils, Guillaume. Quand la nouvelle de la mort de Robert lui parvient, il soutient le jeune duc contre les seigneurs de Normandie qui lui sont hostiles — bien que, vers 1040, Henri s'empare de la place frontière de Tillières-sur-Avre et l'incendie[2]. Ensemble, ils les combattent et les défont à la bataille du Val-ès-Dunes en 1047. En 1050 ou 1051, Guillaume épouse Mathilde de Flandre, une nièce d'Henri[3]. La montée en puissance du duc inquiète le roi de France, qui se brouille avec Guillaume II de Normandie. Ce dernier le vainc à la bataille de Mortemer en 1054, puis, trois ans plus tard, à la bataille de Varaville[4].

Le règne de ce roi batailleur et querelleur est une longue suite de luttes féodales, dont le but était d'accroître l'autorité royale. Il ne parvient pas à conserver la Bourgogne, donnée en apanage, mais assure pour le domaine royal le Sénonais, dont la petite ville de Saint-Julien-du-Sault, où les rois de France possédaient droit de gîte.

Panneau Histoire de Paris.

C'est durant cette période difficile que les évêques français proclament la paix de Dieu, puis la trêve de Dieu.

En 1045, il avait restitué au chapître de Notre-Dame (toute proche mais dans une forme antérieure à Maurice de Sully plus tard) la chapelle en ruines préalable à l'actuelle église Saint-Julien-le-Pauvre sur la rive gauche de la Seine près du "petit Châtelet" fermant par le sud-est la troisième enceinte de Paris au dit XIe siècle et point d'intersection des voies d'Italie et d'Espagne (photo du panneau ci-dessous).

En 1052, il confirme de même par une nouvelle charte royale la donation faite par Amaury Ier de Montfort (mort vers 1060) à son ami Albert, un ancien moine de Chartres, également abbé de l'abbaye de Marmoutier (1032-1063) d'un monastère lui appartenant et connu sous le nom de monastère de la Trinité de Seincourt depuis le Xe siècle, dont il avait hérité de son père Guillaume de Hainault[5]. Situé sur les bords de la Guesle[Notes 1] et dépendant de la paroisse de Hanches, il devient le prieuré Saint-Thomas d'Épernon[6].

En 1059-1060, en réaction à la prééminence croissante du pape Léon IX, il fonde près de Paris (et aujourd'hui dedans) une collégiale dédiée à saint Martin, à l'emplacement de l'ancienne basilique mérovingienne sur lequel se trouve actuellement le musée des arts et métiers (et un autre panneau d'Histoire de Paris correspondant, rue Saint-Martin à quelques pas de la porte Saint-Martin et du faubourg éponyme, cette fois rive droite jouxtant l'ancienne enceinte dudit prieuré Saint-Martin-des-Champs jadis aux champs hors les murs nord du Paris d'alors).

Représentation présumée d'Anne de Kiev dans une fresque dépeignant les filles[7] (ou les fils[8]) de Iaroslav de Kiev, cathédrale Sainte-Sophie de Kiev, XIe siècle.

Mariages et descendance[modifier | modifier le code]

La fille en bas âge de l'empereur Conrad II le Salique, Mahaut (Mathilda, v. 1027-1034), à laquelle il est fiancé en 1033, trouve la mort à l'âge de sept ans.

En 1034, il épouse en premières noces Mathilde de Frise (v. 1025/1026-1044), fille de Liudolf de Frise.

Devenu veuf en 1044, et sans enfant légitime, Henri épouse Anne de Kiev le [9]. Cette dernière présente l'avantage d'appartenir à une famille prestigieuse[10] et de ne pas risquer de tomber sous le coup de l'interdiction pontificale des mariages entre parents jusqu'au septième degré[11]. Après une première ambassade en 1049, Iaroslav le Sage accepte de donner sa fille en mariage dans le cadre de sa « politique d’élargissement de ses alliances »[12]. Une seconde ambassade ramène donc la princesse pour le mariage, qui a lieu en grande pompe à Reims[13].

De cette union, naissent :

Leur fils aîné, Philippe, est associé au trône en 1059, et succède à son père l'année suivante sous le nom de Philippe Ier.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Elle portait alors le nom de Tahu.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « France, Capetian kings - Henri Ier », sur Foundation for Medieval Genealogy.
  2. Stéphane William Gondoin, « Les châteaux forts au temps de Guillaume le Conquérant », Patrimoine normand, no 94,‎ juillet-août-septembre 2015, p. 39 (ISSN 1271-6006).
  3. (en) Elisabeth van Houts (édition en ligne, mai 2008), « Matilda (d. 1083) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, .
  4. « Sur les traces de Guillaume de Normandie », sur ouest-france.com, (consulté le ).
  5. « Patrimoine | Ville d'Epernon », sur ville-epernon.fr.
  6. Mathilde Koskas, « Cartulaires d'Ile-de-France », sur Ecole des chartes, (consulté le ).
  7. Victor Lazarev, « Regard sur l'art de la Russie prémongole. II. Le système de la décoration murale de Sainte-Sophie de Kyïv », Cahiers de civilisation médiévale, no 55, 14e année,‎ , p. 236 (lire en ligne).
  8. Robert-Henri Bautier, « Anne de Kyïv, reine de France, et la politique royale au XIe siècle », Revue des études slaves, vol. 57, no 4,‎ , p. 541, no 5 (DOI 10.3406/slave.1985.5520, lire en ligne).
  9. Christian Bouyer, Dictionnaire des Reines de France, Éditions Perrin, (ISBN 978-2-262-00789-8).
  10. Françoise Guérard, Dictionnaire des Rois et Reines de France, Vuibert (ISBN 2-7117-4436-1).
  11. Olga Mandzukova-Camel, professeur émérite à l’INALCO, « Anne de Kiev, reine de France, comtesse de Valois », Perspectives ukrainiennes,‎ (lire en ligne).
  12. Ambassade de France à Kiev, « Anne de Kiev (XIe siècle) », sur ambafrance-ua.org, Ministère des affaires étrangères (consulté le ).
  13. Alain de Sancy, Les Ducs de Normandie et les rois de France, 911-1204, Paris, Fernand Lanore, , 188 p. (ISBN 978-2-85157-153-3, lire en ligne).
  14. a et b (en) « France, Capetian kings », sur Foundation for Medieval Genealogy.
  15. Dans la biographie qu'il a consacrée à Philippe Ier : "Histoire des rois de France" - Pygmalion, année 2003 - (ISBN 2-85704-799-1), Ivan Gobry écrit, à la page 15 : "Emma, née en 1054 et morte quelques mois plus tard ; Robert, né l'année suivante et enlevé à cinq ans par la maladie". Il serait donc né en 1055.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • Dominique Barthélemy, « Dominations châtelaines de l'an Mil », La France de l'an Mil, Seuil, Paris, 1990, p. 101-113.
  • Dominique Barthélemy, « Le pillage, la vengeance et la guerre », Collections de l'Histoire, no 16, 2002.
  • Robert-Henri Bautier, « L'avènement d'Hugues Capet et de Robert le Pieux », Le roi de France et son royaume autour de l'an mil, Picard, Paris, 1992, p. 27-37.
  • Colette Beaune, « Roi », Dictionnaire du Moyen Âge, PUF, Paris, 2002, p. 1232-1234.
  • Bernard Gineste (éd.), « Henri Ier : Charte en faveur de Notre-Dame d'Étampes (1046) », dans Corpus Latinum Stampense, 2006.
  • Hans-Werner Goetz, « La paix de Dieu en France autour de l'an Mil : fondements et objectifs, diffusion et participants », Le roi de France et son royaume en l'an Mil, Picard, Paris, 1992, p. 131-145.
  • Rolf Grosse, « La royauté des premiers Capétiens : « un mélange de misère et de grandeur » ? », Le Moyen Âge, Louvain-la-Neuve / Paris, De Boeck Supérieur, t. CXIV,‎ , p. 255-271 (lire en ligne).
  • Olivier Guyotjeannin, « Les actes de Henri Ier et la chancellerie royale dans les années 1020-1060 », Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 132e année, no 1, 1988, p. 81-97. [lire en ligne].
  • Guy Lanoë, « Les ordines de couronnement (930-1050) : retour au manuscrit », Le roi de France et son royaume autour de l'an mil, Picard, Paris, 1992, p. 65-72.
  • Christian Lauranson-Rosaz, « Paix de Dieu », Dictionnaire du Moyen Âge, PUF, Paris, 2002, p. 1035-1037.
  • Michel Parisse, « Qu'est-ce que la France de l'an Mil ? », La France de l'an Mil, Seuil, Paris, 1990, p. 29-48.
  • Hervé Pinoteau, « Les insignes du roi vers l'an mil », Le roi de France et son royaume autour de l'an mil, Picard, Paris, 1992, p. 73-88.
  • Jean-Pierre Poly, « Le capétien thaumaturge : genèse populaire d'un miracle royal », La France de l'an Mil, Seuil, Paris, 1990, p. 282-308.
  • Annie Renoux, « Palais capétiens et normands à la fin du Xe siècle et au début du XIe siècle », Le roi de France et son royaume autour de l'an mil, Picard, Paris, 1992, p. 179-191.
  • Yves Sassier, « Capétiens », Dictionnaire du Moyen Âge, PUF, Paris, 2002, p. 214-217.
  • Thomas G. Waldman, « Saint-Denis et les premiers Capétiens », Religion et culture autour de l'an Mil, Picard, Paris, 1990, p. 191-197.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]