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'''Jean le Lydien''' (en [[grec médiéval|grec]] {{grec ancien|Ιωάννης Λαυρέντιος Λυδός}}), ou '''Joannes Laurentius Lydus''', est un fonctionnaire et écrivain [[Empire byzantin|byzantin]] du {{VIe siècle}}.
'''Jean le Lydien''' (en [[grec médiéval|grec]] {{grec ancien|Ιωάννης Λαυρέντιος Λυδός}}) ou '''Joannes Laurentius Lydus''', est un fonctionnaire et écrivain [[Empire byzantin|byzantin]] du {{VIe siècle}}.

== Sources ==
En dehors de ses écrits, les sources pour connaître Jean le Lydien sont deux notices dans la ''[[Bibliothèque (Photios)|Bibliothèque]]'' de [[Photios Ier de Constantinople|Photios]] (''codex'' 180) et dans la ''[[Souda]]''{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= XIII-XIV}}. Pour son compte-rendu, Photios s'appuie sur la partie [[autobiographique]] de Jean (''Magistratibus'', III, 26-30){{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= XVII}}.

Par ailleurs, les traités des ''Prodiges'' et des ''Mois'' sont dédiés à Gabriel, [[préfet de Constantinople]] en [[543]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= XVI}}.


== Biographie ==
== Biographie ==
Il nait en [[491]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= XVIII}} à [[Philadelphie (Asie Mineure)|Philadelphie]] en [[Lydie]], origine de son ''[[cognomen]]''<ref>Le nom latin de Jean le Lydien correspond au système romain des ''tria nomina'' (prénom, nom de ''gens'', surnom).</ref> « Lydus ».
Les sources pour connaître Jean le Lydien en dehors de ses écrits sont deux courtes notices dans la ''[[Bibliothèque (Photios)|Bibliothèque]]'' de [[Photios Ier de Constantinople|Photios]] (''codex'' 180) et la ''[[Souda]]''{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= XIII-XIV}}. Photios pour son compte-rendu s'est appuyé sur la partie [[autobiographique]] de Jean (''Magistratibus'', III, 26-30){{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= XVII}}.


À 20 ans, il part à [[Constantinople]], espérant devenir secrétaire du {{pas clair|divin consistoire}}. Aucun emploi n'étant disponible, il suit les cours de philosophie d'Agapios, un [[néoplatonicien]] élève de [[Proclos]], cité favorablement par les auteurs anciens, notamment Photios (''codex'' 242), [[Damascios]] et [[Christodore]], principalement pour {{pas clair|ses habiletés}} dans la [[critique littéraire]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= XXI-XXVII}}. Jean acquiert ainsi une grande culture : on relève dans son oeuvre des passages d'[[Aristote]], [[Simplicius (philosophe)|Simplicius]], une ''Esquisse de la philosophie platonicienne'', [[Jamblique]], [[Porphyre de Tyr|Porphyre]], [[Hermès Trismégiste]] et [[Proclos]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= LII-LXXV}}.
Les traités des ''Prodiges'' et ''Mois'' sont dédiés à Gabriel, [[préfet de Constantinople]] en [[543]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= XVI}}.


{{refnec|Grâce à Ammianus et à Zôticos}}, {{refnec|il gravit rapidement les échelons et fait fortune}}. Il parvient à travailler dans l'administration de la [[préfecture du prétoire]] de l'[[Empire byzantin|Empire d'Orient]] durant les règnes d'[[Anastase Ier (empereur byzantin)|Anastase]] (511-518) et de [[Justinien]] (527-565).
Il est né en [[491]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= XVIII}} à [[Philadelphie (Asie Mineure)|Philadelphie]] en [[Lydie]], d'où son [[cognomen]] (''surnom'') « Lydus ».


Il se retire en [[551]]-[[552]] après avoir atteint le grade de ''[[Corniculaire|cornicularius]]''.
À 20 ans, il part chercher fortune à [[Constantinople]] en tant que secrétaire pour le divin consistoire. Aucun emploi n'étant disponible, il suit des cours de philosophie donnés par Agapios, un professeur [[néoplatonicien]], élève de [[Proclos]], vanté par les antiques (notamment Photios au ''codex'' 242, [[Damascios]] et [[Christodore]]) surtout pour ses habiletés dans la [[critique littéraire]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= XXI-XXVII}}. Jean en garda une grande culture, on releva des extraits d'[[Aristote]], [[Simplicius (philosophe)|Simplicius]], une ''Esquisse de la philosophie platonicienne'', [[Jamblique]], [[Porphyre de Tyr|Porphyre]], [[Hermès Trismégiste]] et [[Proclos]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= LII-LXXV}}. Grâce à Ammianus et Zôticos, il gravit rapidement les échelons et fit fortune. Il parvient à travailler dans l'administration de la préfecture prétorienne de l'Est sous [[Anastase Ier (empereur byzantin)|Anastase {{Ier}}]] et [[Justinien]].


Il prit sa retraite en [[551]]-[[552]] après avoir atteint le grade suprême de ''Cornicularius'' et dû probablement mourir entre [[557]] et [[561]], si on se base sur les traités de paix de la [[Guerre lazique|guerre Lazique]] qu'il évoque ou non{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= XLV-XLVI}}.
Il meurt probablement entre [[557]] et [[561]], si on se fonde sur les traités de paix de la [[guerre lazique]] qu'il cite{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= XLV-XLVI}}.


== Œuvres ==
== Œuvres ==
=== Ouvrages de Jean le Lydien ===
{{Référence nécessaire|Pendant sa retraite forcée}}, il s'occupe à la rédaction de livres sur l'Antiquité [[Rome|romaine]], dont trois sont parvenus jusqu'à nous :
{{Référence nécessaire|Pendant sa retraite forcée}}, il s'occupe à la rédaction de livres sur l'histoire [[Rome|romaine]], dont trois sont parvenus jusqu'à nous :
# ''De Ostentis'' (Περί Διοσημειῶν), sur l'origine et les progrès de l'art de la divination.
# ''De Ostentis'' (Περί Διοσημειῶν), sur l'origine et les progrès de l'art de la divination.
# ''De Magistratibus reipublicae Romanae'' (Περί αρχών της Ρωμαίων πολιτείας), intéressant pour ses détails sur l'administration justinienne, et {{Référence nécessaire|rédigé vers 550}}.
# ''De Magistratibus reipublicae Romanae'' (Περί αρχών της Ρωμαίων πολιτείας), {{Référence nécessaire|rédigé vers 550}}, intéressant pour les informations qu'il donne sur l'administration de Justinien.
# ''De Mensibus'' (Μηνολόγιον), histoire des différentes festivités du calendrier.
# ''De Mensibus'' (Μηνολόγιον), histoire des différentes festivités du calendrier.


La valeur principale des livres de Jean le Lydien provient du fait que l'auteur fait usage de travaux à présent perdus d'autres auteurs antiques latins sur des sujets similaires. Jean le Lydien est aussi chargé par Justinien de composer un [[panégyrique]] sur l'empereur et une histoire de sa campagne contre les [[Sassanides]] mais celles-ci sont perdues, de même que ses compositions poétiques.
La valeur principale des livres de Jean le Lydien provient du fait que l'auteur fait usage de travaux aujourd'hui perdus d'autres auteurs antiques.


Il est aussi l'auteur d'un [[panégyrique]] de l'empereur commandé par Justinien lui-même et d'une histoire de sa campagne contre les [[Sassanides]], mais ces deux ouvrages sont perdus, de même que ses compositions poétiques.
Un seul manuscrit transmit le traité : le ''Caseolinus'' (''BN suppl. gr''. 257), ''sigla'' O, découvert à [[Constantinople]] en [[1785]] par [[Jean-Baptiste-Gaspard d'Ansse de Villoison]] et nommé en référence à l'ambassadeur [[Marie-Gabriel-Florent-Auguste de Choiseul-Gouffier]], qui le donna à la [[Bibliothèque nationale de France|BNF]] en [[1802]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCXLI-DCCXLII}}. L'''[[Editio princeps]]'' est de [[Jean-Dominique Fuss]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCLXIII}}. Le manuscrit contient les trois traités de Jean, il est daté du {{Xe siècle}}{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCXLIII}}. Il devait probablement faire partie de la collection de [[Nicolas Mavrocordato]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCXLII}}. Il est extrêmement dégradé avec plusieurs tâches de vin{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCXLIV}}. Une copie de O fut effectué en [[1765]] à [[Athènes]], ce manuscrit disparu en 1917 dans un incendie{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCXLVIII-DCCXLIX}}. La tradition indirecte pour Lydus se base sur les autres écrits de Photios, sa correspondance et ses ''Amphilochia'', des manuscrits juridiques, l'encyclopédie de [[Constantin VII Porphyrogénète]] ou le glossaire dit de Cyrille{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCL, DCCLX}}.

=== Transmission : le manuscrit ''Caseolinus'' ===
Un manuscrit très important est le ''Caseolinus''<ref>''BN suppl. gr. 257, sigla O''.</ref>, découvert à [[Constantinople]] en [[1785]] par [[Jean-Baptiste-Gaspard d'Ansse de Villoison]], nommé en hommage à l'ambassadeur de France près la [[Sublime Porte]], [[Marie-Gabriel-Florent-Auguste de Choiseul-Gouffier]]<ref>''Caseolinus'' étant un mot latin formé sur « Choiseul »</ref> (1752-1817) et donné à la [[Bibliothèque nationale de France|Bibliothèque nationale]] en [[1802]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCXLI-DCCXLII}}.

Ce manuscrit daté du {{Xe siècle}}, qui contient les trois ouvrages de Jean{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCXLIII}}, devait probablement faire partie de la collection du [[Phanariotes|Phanariote]] [[Nicolas Mavrocordato]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCXLII}} (1680-1730). Il est très dégradé, avec notamment plusieurs tâches de vin{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCXLIV}}. L'''[[editio princeps]]'' est de [[Jean-Dominique Fuss]]{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCLXIII}}.

Une copie réalisée en [[1765]] à [[Athènes]] a disparu en 1917 dans un incendie{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCXLVIII-DCCXLIX}}.

La tradition indirecte pour Jean le Lydien se fonde sur des sources diverses : autres écrits de Photios (sa correspondance et ses ''Amphilochia''), manuscrits juridiques, encyclopédie de [[Constantin VII Porphyrogénète]] ou glossaire dit de Cyrille{{sfn|Jean Le Lydien|2006|texte= C.U.F. / Tome 1, partie 1|p= DCCL, DCCLX}}.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
=== Éditions ===
=== Éditions de ses oeuvres ===
* {{ouvrage|auteur= Jean Le Lydien|titre= Des magistratures de l'État romain|traducteur= Michel Dubuisson et Jacques Schamp|lieu= Paris|éditeur= [[Les Belles Lettres]]|année= 2006|collection= [[Collection des universités de France|Collection des Universités de France]] « C.U.F »|commentaire= Divisé en trois livres : ''Tome 1, {{1ère}} partie : Introduction générale'' {{ISBN|978-2-251-00533-1}}, ''Tome 1, {{2e}} partie : Introduction générale. Livre I'' {{ISBN|978-2-251-00533-1}}, ''Tome 2 : Livres II et III'' {{ISBN|978-2-251-00535-5}}}}
* {{ouvrage|auteur= Jean Le Lydien|titre= Des magistratures de l'État romain|traducteur= Michel Dubuisson et Jacques Schamp|lieu= Paris|éditeur= [[Les Belles Lettres]]|année= 2006|collection= [[Collection des universités de France|Collection des Universités de France]] « C.U.F »|commentaire= Divisé en trois livres : ''Tome 1, {{1ère}} partie : Introduction générale'' {{ISBN|978-2-251-00533-1}}, ''Tome 1, {{2e}} partie : Introduction générale. Livre I'' {{ISBN|978-2-251-00533-1}}, ''Tome 2 : Livres II et III'' {{ISBN|978-2-251-00535-5}}}}
* {{ouvrage|auteur= Jean le Lydien|titre= Sur les institutions de l'État romain (Premier livre)|lire en ligne= http://bcs.fltr.ucl.ac.be/Lydus/LydTrI.html|traducteur=
* {{ouvrage|auteur= Jean le Lydien|titre= Sur les institutions de l'État romain (Premier livre)|lire en ligne= http://bcs.fltr.ucl.ac.be/Lydus/LydTrI.html|traducteur=
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* Περί Διοσημείων, trad. latine par Karl Hase, ''De ostentis'', Paris, 1823.
* Περί Διοσημείων, trad. latine par Karl Hase, ''De ostentis'', Paris, 1823.
* ''Liber de mensibus'', édi. par R. Wünsch, Leipzig, 1898.
* ''Liber de mensibus'', édi. par R. Wünsch, Leipzig, 1898.
* {{grc}} [http://www.documentacatholicaomnia.eu/30_20_0490-0578-_Joannes_Lydus_Laurentius.html Œuvres de Joannes Laurentius Lydus sur le site de l'association catholique Cooperatorum Veritatis Societas].


=== Études ===
=== Études sur Jean ===
* Michel Dubuisson, « Jean le Lydien et les formes de pouvoir personnel à Rome », ''Cahiers du Centre Glotz'', 2, (1991), p. 55-72. [http://www.persee.fr/doc/ccgg_1016-9008_1991_num_2_1_1333].
* Michel Dubuisson, « Jean le Lydien et les formes de pouvoir personnel à Rome », ''Cahiers du Centre Glotz'', 2, (1991), p. 55-72. [http://www.persee.fr/doc/ccgg_1016-9008_1991_num_2_1_1333].
* Michel Dubuisson, « Jean le Lydien et le latin : les limites d'une compétence », ''Serta Leodiensia secunda'', Liège, CIPL, 1992, p. 123-131. * M. Maas, ''John Lydus and the Roman Past : Antiquarianism and Politics in the Age of Justinian'', Londres, Routledge, 1992.
* Michel Dubuisson, « Jean le Lydien et le latin : les limites d'une compétence », ''Serta Leodiensia secunda'', Liège, CIPL, 1992, p. 123-131.
* M. Maas, ''John Lydus and the Roman Past : Antiquarianism and Politics in the Age of Justinian'', Londres, Routledge, 1992.
* J. Schamp, « Les Trévires à Byzance : À propos de Jean le Lydien, Des magistratures, I, 50 », ''Byzantion'', 66, (1996), p. 381-408.
* J. Schamp, « Les Trévires à Byzance : À propos de Jean le Lydien, Des magistratures, I, 50 », ''Byzantion'', 66, (1996), p. 381-408.
* [[Jean MacIntosh Turfa]], ''Divining the Etruscan World'', Cambridge University Press, 2012.
* [[Jean MacIntosh Turfa]], ''Divining the Etruscan World'', Cambridge University Press, 2012.
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{autorité}}
* {{autorité}}
* {{grc}} [http://www.documentacatholicaomnia.eu/30_20_0490-0578-_Joannes_Lydus_Laurentius.html Œuvres de Joannes Laurentius Lydus sur le site de l'association catholique Cooperatorum Veritatis Societas].


{{Portail|monde byzantin|Haut Moyen Âge}}
{{Portail|monde byzantin|Haut Moyen Âge}}

Dernière version du 16 mai 2024 à 18:22

Jean le Lydien
Biographie
Naissance
Décès
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Nom dans la langue maternelle
Ἰωάννης ὁ ΛυδόςVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Œuvres principales
On the magistracies of the Roman state (d), History (d), On the months (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jean le Lydien (en grec Ιωάννης Λαυρέντιος Λυδός) ou Joannes Laurentius Lydus, est un fonctionnaire et écrivain byzantin du VIe siècle.

Sources[modifier | modifier le code]

En dehors de ses écrits, les sources pour connaître Jean le Lydien sont deux notices dans la Bibliothèque de Photios (codex 180) et dans la Souda[1]. Pour son compte-rendu, Photios s'appuie sur la partie autobiographique de Jean (Magistratibus, III, 26-30)[2].

Par ailleurs, les traités des Prodiges et des Mois sont dédiés à Gabriel, préfet de Constantinople en 543[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Il nait en 491[4] à Philadelphie en Lydie, origine de son cognomen[5] « Lydus ».

À 20 ans, il part à Constantinople, espérant devenir secrétaire du divin consistoire[pas clair]. Aucun emploi n'étant disponible, il suit les cours de philosophie d'Agapios, un néoplatonicien élève de Proclos, cité favorablement par les auteurs anciens, notamment Photios (codex 242), Damascios et Christodore, principalement pour ses habiletés[pas clair] dans la critique littéraire[6]. Jean acquiert ainsi une grande culture : on relève dans son oeuvre des passages d'Aristote, Simplicius, une Esquisse de la philosophie platonicienne, Jamblique, Porphyre, Hermès Trismégiste et Proclos[7].

Grâce à Ammianus et à Zôticos[réf. nécessaire], il gravit rapidement les échelons et fait fortune[réf. nécessaire]. Il parvient à travailler dans l'administration de la préfecture du prétoire de l'Empire d'Orient durant les règnes d'Anastase (511-518) et de Justinien (527-565).

Il se retire en 551-552 après avoir atteint le grade de cornicularius.

Il meurt probablement entre 557 et 561, si on se fonde sur les traités de paix de la guerre lazique qu'il cite[8].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Ouvrages de Jean le Lydien[modifier | modifier le code]

Pendant sa retraite forcée[réf. nécessaire], il s'occupe à la rédaction de livres sur l'histoire romaine, dont trois sont parvenus jusqu'à nous :

  1. De Ostentis (Περί Διοσημειῶν), sur l'origine et les progrès de l'art de la divination.
  2. De Magistratibus reipublicae Romanae (Περί αρχών της Ρωμαίων πολιτείας), rédigé vers 550[réf. nécessaire], intéressant pour les informations qu'il donne sur l'administration de Justinien.
  3. De Mensibus (Μηνολόγιον), histoire des différentes festivités du calendrier.

La valeur principale des livres de Jean le Lydien provient du fait que l'auteur fait usage de travaux aujourd'hui perdus d'autres auteurs antiques.

Il est aussi l'auteur d'un panégyrique de l'empereur commandé par Justinien lui-même et d'une histoire de sa campagne contre les Sassanides, mais ces deux ouvrages sont perdus, de même que ses compositions poétiques.

Transmission : le manuscrit Caseolinus[modifier | modifier le code]

Un manuscrit très important est le Caseolinus[9], découvert à Constantinople en 1785 par Jean-Baptiste-Gaspard d'Ansse de Villoison, nommé en hommage à l'ambassadeur de France près la Sublime Porte, Marie-Gabriel-Florent-Auguste de Choiseul-Gouffier[10] (1752-1817) et donné à la Bibliothèque nationale en 1802[11].

Ce manuscrit daté du Xe siècle, qui contient les trois ouvrages de Jean[12], devait probablement faire partie de la collection du Phanariote Nicolas Mavrocordato[13] (1680-1730). Il est très dégradé, avec notamment plusieurs tâches de vin[14]. L'editio princeps est de Jean-Dominique Fuss[15].

Une copie réalisée en 1765 à Athènes a disparu en 1917 dans un incendie[16].

La tradition indirecte pour Jean le Lydien se fonde sur des sources diverses : autres écrits de Photios (sa correspondance et ses Amphilochia), manuscrits juridiques, encyclopédie de Constantin VII Porphyrogénète ou glossaire dit de Cyrille[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. XIII-XIV.
  2. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. XVII.
  3. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. XVI.
  4. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. XVIII.
  5. Le nom latin de Jean le Lydien correspond au système romain des tria nomina (prénom, nom de gens, surnom).
  6. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. XXI-XXVII.
  7. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. LII-LXXV.
  8. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. XLV-XLVI.
  9. BN suppl. gr. 257, sigla O.
  10. Caseolinus étant un mot latin formé sur « Choiseul »
  11. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCXLI-DCCXLII.
  12. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCXLIII.
  13. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCXLII.
  14. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCXLIV.
  15. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCLXIII.
  16. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCXLVIII-DCCXLIX.
  17. C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCL, DCCLX.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Éditions de ses oeuvres[modifier | modifier le code]

Études sur Jean[modifier | modifier le code]

  • Michel Dubuisson, « Jean le Lydien et les formes de pouvoir personnel à Rome », Cahiers du Centre Glotz, 2, (1991), p. 55-72. [1].
  • Michel Dubuisson, « Jean le Lydien et le latin : les limites d'une compétence », Serta Leodiensia secunda, Liège, CIPL, 1992, p. 123-131.
  • M. Maas, John Lydus and the Roman Past : Antiquarianism and Politics in the Age of Justinian, Londres, Routledge, 1992.
  • J. Schamp, « Les Trévires à Byzance : À propos de Jean le Lydien, Des magistratures, I, 50 », Byzantion, 66, (1996), p. 381-408.
  • Jean MacIntosh Turfa, Divining the Etruscan World, Cambridge University Press, 2012.

Liens externes[modifier | modifier le code]