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« Angèle Moreau » : différence entre les versions

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== Biographie ==
== Biographie ==
Depuis son enfance, Angèle Moreau est attirée par le [[théâtre]], mais sans avoir la possibilité d’accomplir des études d'art dramatique en raison du peu de fortune de son père, artisan peintre. Guidée par son seul instinct, sans avoir jamais reçu les leçons d’aucun professeur ou suivi aucun cours de déclamation, elle va, un jour, frapper à la porte du [[Théâtre de l'Atelier|théâtre de Montmartre]]<ref name="Jahyer">{{Article|langue=fr|auteur=Félix Jahyer|lien auteur=Félix Jahyer|titre=Angèle Moreau|périodique=Paris-Théâtre|lien périodique=Paris-Théâtre|lieu=Paris|volume=2|numéro=45|date=1874-03-26|pages=|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k10646768/f2}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>.
Angèle Moreau, depuis son plus jeune âge, a toujours été fascinée par le monde du [[théâtre]]. Cependant, les conditions financières modestes de son père, un peintre artisanal, ne lui ont pas permis de poursuivre des études en art dramatique. Guidée uniquement par son instinct, sans aucune formation formelle en déclamation ou en théâtre, elle a un jour décidé de se présenter au [[Théâtre de l'Atelier|théâtre de Montmartre]]<ref name="Jahyer">{{Article|langue=fr|auteur=Félix Jahyer|lien auteur=Félix Jahyer|titre=Angèle Moreau|périodique=Paris-Théâtre|lien périodique=Paris-Théâtre|lieu=Paris|volume=2|numéro=45|date=1874-03-26|pages=|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k10646768/f2}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>.


Elle fait ses débuts sur la scène en juillet 1869, dans le rôle de Rose de Noël des ''[[Les Mohicans de Paris (roman)|Mohicans de Paris]]'' d’[[Alexandre Dumas]]. Après avoir débuté dans un rôle important sur un petit théâtre, elle devient rapidement une étoile au théâtre Montmartre. Repérée par les directeurs du boulevard, après une brillante représentation dans ''Nos bons villageois'' de [[Victorien Sardou]], elle refuse, effrayée du {{Pas clair|luxe de toilettes|date=janvier 2024}} qu’il lui faudrait avoir, un engagement au [[Théâtre du Vaudeville (Paris)|théâtre du Vaudeville]], et reste sur la scène où elle était aimée et fêtée, jusqu’au [[Siège de Paris (1870-1871)|siège de Paris]] et à la [[Commune de Paris|Commune]]<ref name="Jahyer"/>.
Sa carrière théâtrale a commencé en juillet 1869, lorsqu’elle a joué le rôle de Rose de Noël dans ''Les Mohicans de Paris'' d’Alexandre Dumas. Après avoir commencé avec un rôle important dans un petit théâtre, elle est rapidement devenue une figure marquante du théâtre Montmartre. Malgré l’intérêt des directeurs de théâtre du boulevard, suite à une performance remarquable dans ''Nos bons villageois'' de [[Victorien Sardou]], elle a refusé une proposition d’engagement au [[Théâtre du Vaudeville (Paris)|théâtre du Vaudeville]], effrayée par le luxe des costumes qu’elle devrait porter. Elle a donc choisi de rester sur la scène où elle était appréciée et célébrée, jusqu’au siège de [[Siège de Paris (1870-1871)|siège de Paris]] et à la [[Commune de Paris|Commune]]<ref name="Jahyer"/>.


Forcée de renoncer à jouer dans son théâtre pendant une longue année, elle accepte, pendant l’été de 1871, un engagement provisoire au [[théâtre du Palais-Royal]], elle joue durant un mois dans ''[[la Commode de Victorine]]'' d’[[Eugène Labiche]], mais refuse de rendre cet engagement définitif, toujours tourmentée par les inquiétudes vestimentaires qui l’ont assaillie, lorsqu’il s’est agi d’entrer au Vaudeville<ref name="Jahyer"/>.
Contrainte d’abandonner son théâtre pendant une année entière, elle a accepté, pendant l’été de 1871, un engagement temporaire au théâtre du [[théâtre du Palais-Royal]]. Elle y a joué pendant un mois dans ''[[la Commode de Victorine]]'' d’[[Eugène Labiche]], mais a refusé de rendre cet engagement permanent, toujours préoccupée par les exigences vestimentaires qui l’avaient assaillie lorsqu’il s’était agi d’entrer au Vaudeville<ref name="Jahyer"/>.


Retournée au théâtre de Montmartre, elle y reprend sa position de premier sujet, lorsqu’[[Eugène Ritt]], l’ayant vue jouer, en 1872, dans ''la Marraine'' d’[[Eugène Scribe]], au moment où il travaille à composer sa troupe de la Porte-Saint-Martin, apprécie son talent plein de naturel. Cette fois, elle finit par accepter les propositions d’engagement relativement avantageuses qui lui sont faites<ref name="Jahyer"/>.
De retour au théâtre de Montmartre, elle a repris sa position de premier rôle, lorsque [[Eugène Ritt]], impressionné par sa performance naturelle dans ''la Marraine'' d’[[Eugène Scribe]] en 1872, a apprécié son talent. Cette fois, elle a fini par accepter les propositions d’engagement relativement avantageuses qui lui étaient faites<ref name="Jahyer"/>.


Elle fait ses débuts à la [[Théâtre de la Porte-Saint-Martin|Porte-Saint-Martin]] avec un [[Travestissement|travesti]], dans ''[[Henri III et sa cour]]'', de Dumas, à la suite de quoi sa grâce lui fait confier sans hésitation par Ritt et [[Henri Larochelle|Larochelle]], l’interprétation du personnage de Louise dans ''[[Les Deux Orphelines (théâtre)|Deux Orphelines]]'' [[Adolphe d'Ennery|d’Ennery]] et [[Eugène Cormon|Cormon]], rôle qu’elle appréhende non sans crainte, à mesure qu’elle l’apprend, au point d’avoir éprouvé, à plusieurs reprises, l’envie d’y renoncer avant la première représentation. Inquiétudes vaines puisque le succès est au rendez-vous : la presse loue unanimement son naturel enchanteur, sa grâce naïve et touchante<ref name="Lyonnet">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Henry Lyonnet|lien auteur=Henry Lyonnet|titre=Dictionnaire des comédiens français, ceux d’hier|sous-titre=biographie, bibliographie, iconographie|lieu=Paris|éditeur=Ernest Jorel|année=1908|tome=2. E-Z|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k2137871/f191}}|oclc=18918519|pages totales=171|passage=652-4|format=2 vol. 29 cm}}.</ref>. Le moment où elle chante, en grelottant dans ses guenilles, près des marches de l’église, où la force à mendier la Frochart, est particulièrement remarqué du public, remué et conquis par son air mélancolique et sa timidité<ref name="Jahyer"/>.
Elle a fait ses débuts à la [[Théâtre de la Porte-Saint-Martin|Porte-Saint-Martin]] dans un rôle [[Travestissement|travesti]], dans ''[[Henri III et sa cour]]'', de [[Alexandre Dumas|Dumas]]. Par la suite, sa grâce et son talent lui ont valu sans hésitation de la part de Ritt et [[Henri Larochelle|Larochelle]], l’interprétation du personnage de Louise dans ''Deux Orphelines'' d’[[Adolphe d'Ennery|Ennery]] et [[Eugène Cormon|Cormon]]. Malgré ses craintes initiales, elle a réussi à surmonter ses appréhensions et le succès a été au rendez-vous. La presse a unanimement salué son naturel enchanteur, sa grâce naïve et touchante<ref name="Lyonnet">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Henry Lyonnet|lien auteur=Henry Lyonnet|titre=Dictionnaire des comédiens français, ceux d’hier|sous-titre=biographie, bibliographie, iconographie|lieu=Paris|éditeur=Ernest Jorel|année=1908|tome=2. E-Z|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k2137871/f191}}|oclc=18918519|pages totales=171|passage=652-4|format=2 vol. 29 cm}}.</ref>. Le moment où elle chante, grelottant dans ses haillons, près des marches de l’église, où elle est forcée de mendier par la Frochart, a particulièrement touché le public, conquis par son air mélancolique et sa timidité<ref name="Jahyer"/>.


En 1874, elle joue le rôle du petit moine Pueblo dans le ''Don Juan d’Autriche'', de [[Casimir Delavigne]]<ref name="Jahyer"/>. En 1876, à la Porte-Saint-Martin, elle joue dans ''Jean la Poste'', drame anglais de [[Dion Boucicault]] et [[Eugène Nus]]<ref name="LLB">{{Article|langue=fr|auteur=|titre=Théâtres|périodique=La Lanterne de Boquillon|lieu=Paris|volume=9|numéro=158|date= 1876-04-23 |pages=|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k54036748/f16}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref> ; en 1879, ''[[la Dame de Monsoreau]]''<ref name="Abeille">{{Article|langue=fr|auteur=Arthur Kahn|titre=Paris|périodique=L’Abeille|lieu=Angers|volume=4|numéro=74|date=1879-03-08|pages=2|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k5778268c/f2}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>. En juin 1882, elle incarne Blanche de Nevers dans ''[[Le Bossu]]'' d’[[Anicet Bourgeois]] et [[Paul Féval]], à la Porte-Saint-Martin<ref name="LPSM">{{Article|langue=fr|auteur=|titre=Aujourd’hui|périodique=La Porte St Martin|lieu=Paris|date=1882-06-05|pages=|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k45245134/f1}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>. En 1885, elle joue en province dans ''Antoinette Rigaud'' de [[Raimond Deslandes]]<ref name="Chinon">{{Article|langue=fr|auteur=|titre=Théâtre de Chinon|périodique=Journal de Chinon|lieu=Chinon|volume=42|numéro=48|date=1885-11-29|pages=1|lire en ligne={{Gallica|id=bd6t521341305/f1}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>.
En 1874, elle a joué le rôle du petit moine Pueblo dans ''Don Juan d’Autriche'', de [[Casimir Delavigne]]<ref name="Jahyer"/>. En 1876, à la Porte-Saint-Martin, elle a joué dans ''Jean la Poste'', drame anglais de [[Dion Boucicault]] et [[Eugène Nus]]<ref name="LLB">{{Article|langue=fr|auteur=|titre=Théâtres|périodique=La Lanterne de Boquillon|lieu=Paris|volume=9|numéro=158|date= 1876-04-23 |pages=|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k54036748/f16}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>; en 1879, en 1879, ''[[la Dame de Monsoreau]]''<ref name="Abeille">{{Article|langue=fr|auteur=Arthur Kahn|titre=Paris|périodique=L’Abeille|lieu=Angers|volume=4|numéro=74|date=1879-03-08|pages=2|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k5778268c/f2}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>. En juin 1882, elle a incarné Blanche de Nevers dans ''[[Le Bossu]]'' d’[[Anicet Bourgeois]] et [[Paul Féval]], à la Porte-Saint-Martin<ref name="LPSM">{{Article|langue=fr|auteur=|titre=Aujourd’hui|périodique=La Porte St Martin|lieu=Paris|date=1882-06-05|pages=|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k45245134/f1}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>. En 1885, elle joue en province dans ''Antoinette Rigaud'' de [[Raimond Deslandes]]<ref name="Chinon">{{Article|langue=fr|auteur=|titre=Théâtre de Chinon|périodique=Journal de Chinon|lieu=Chinon|volume=42|numéro=48|date=1885-11-29|pages=1|lire en ligne={{Gallica|id=bd6t521341305/f1}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>. En 1885, elle a joué en province dans “Antoinette Rigaud” de Raimond Deslandes.


Après un long stage à la Porte-Saint-Martin, elle passe vers 1892 au [[Théâtre du Châtelet|Châtelet]], où elle crée le ''[[Le Tour du monde en quatre-vingts jours (pièce de théâtre de Jules Verne)|Tour du Monde]]'', ''les Exilés'' d’Eugène Nus, ''Le Prêtre'' de [[Charles Buet]]{{Etc.}} mais aucune de ces créations ne consacre sa réputation comme Louise, l’aveugle des ''Deux Orphelines''<ref name="Gil Blas">{{Article|langue=fr|auteur=Turlupin|titre=Une artiste…|périodique=Gil Blas|lien périodique=Gil Blas|lieu=Paris|volume=19|numéro=6318|date=1897-03-05|pages=3|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k7522032r/f3}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>. Elle reprend d’ailleurs ce rôle, toujours avec le même succès à [[Théâtre de l'Ambigu-Comique|l’Ambigu]] en juin 1878<ref name="Lanterne">{{Article|langue=fr|auteur=Un monsieur du parterre|titre=Courrier des théâtres|périodique=La Lanterne|lien périodique=La Lanterne|lieu=Paris|volume=2|numéro=426|date=1878-06-21|pages=2|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k75048048/f2}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>.
Après une longue période à la Porte-Saint-Martin, elle est passée vers 1892 au [[Théâtre du Châtelet|Châtelet]], où elle a crée le ''[[Le Tour du monde en quatre-vingts jours (pièce de théâtre de Jules Verne)|Tour du Monde]]'', ''les Exilés'' d’Eugène Nus, ''Le Prêtre'' de [[Charles Buet]]{{Etc.}}


Son dernier succès est le rôle de Marie, dans ''La Grâce de Dieu'' de d’Ennery, qu’elle affectionne particulièrement, et elle déploie de rares qualités de tendresse et de mélancolie<ref name="LPA">{{Article|langue=fr|auteur=|titre=Nécrologie|périodique=Le Progrès artistique|lieu=Paris|numéro=975|date=1897-03-11|pages=2|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k2368029q/f2}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>. Après cela, malade, elle ne fait, dans ses dernières années, que de rares apparitions au théâtre<ref name="Justice">{{Article|langue=fr|auteur=|titre=Une touchante artiste…|périodique=La Justice|lien périodique=La Justice (journal)|lieu=Paris|numéro=6264|date=1897-03-07|pages=2|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k8244196/f2}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>.
Cependant, aucun de ces rôles n’a autant marqué sa carrière que celui de Louise, l’aveugle des ''Deux Orphelines''<ref name="Gil Blas">{{Article|langue=fr|auteur=Turlupin|titre=Une artiste…|périodique=Gil Blas|lien périodique=Gil Blas|lieu=Paris|volume=19|numéro=6318|date=1897-03-05|pages=3|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k7522032r/f3}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>. Elle a d’ailleurs repris ce rôle, toujours avec le même succès, à l'[[Théâtre de l'Ambigu-Comique|Ambigu]] en juin 1878<ref name="Lanterne">{{Article|langue=fr|auteur=Un monsieur du parterre|titre=Courrier des théâtres|périodique=La Lanterne|lien périodique=La Lanterne|lieu=Paris|volume=2|numéro=426|date=1878-06-21|pages=2|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k75048048/f2}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>.

Son dernier grand rôle a été celui de Marie, dans ''La Grâce de Dieu'' de d’Ennery, un rôle qu’elle affectionnait particulièrement et où elle a démontré de rares qualités de tendresse et de mélancolie<ref name="LPA">{{Article|langue=fr|auteur=|titre=Nécrologie|périodique=Le Progrès artistique|lieu=Paris|numéro=975|date=1897-03-11|pages=2|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k2368029q/f2}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>. Après cela, malade, elle n’a fait que de rares apparitions au théâtre dans ses dernières années<ref name="Justice">{{Article|langue=fr|auteur=|titre=Une touchante artiste…|périodique=La Justice|lien périodique=La Justice (journal)|lieu=Paris|numéro=6264|date=1897-03-07|pages=2|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k8244196/f2}}|consulté le=2023-12-20}}.</ref>.


== Iconographie ==
== Iconographie ==

Version du 19 mai 2024 à 17:21

Angèle Moreau
Cliché de Carjat dans le rôle de Louise dans des Deux Orphelines de d’Ennery et Cormon (1874).
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Angèle Moreau, née le à Nogent-sur-Marne et morte le à Paris 8e, est une comédienne française.

Biographie

Angèle Moreau, depuis son plus jeune âge, a toujours été fascinée par le monde du théâtre. Cependant, les conditions financières modestes de son père, un peintre artisanal, ne lui ont pas permis de poursuivre des études en art dramatique. Guidée uniquement par son instinct, sans aucune formation formelle en déclamation ou en théâtre, elle a un jour décidé de se présenter au théâtre de Montmartre[1].

Sa carrière théâtrale a commencé en juillet 1869, lorsqu’elle a joué le rôle de Rose de Noël dans Les Mohicans de Paris d’Alexandre Dumas. Après avoir commencé avec un rôle important dans un petit théâtre, elle est rapidement devenue une figure marquante du théâtre Montmartre. Malgré l’intérêt des directeurs de théâtre du boulevard, suite à une performance remarquable dans Nos bons villageois de Victorien Sardou, elle a refusé une proposition d’engagement au théâtre du Vaudeville, effrayée par le luxe des costumes qu’elle devrait porter. Elle a donc choisi de rester sur la scène où elle était appréciée et célébrée, jusqu’au siège de siège de Paris et à la Commune[1].

Contrainte d’abandonner son théâtre pendant une année entière, elle a accepté, pendant l’été de 1871, un engagement temporaire au théâtre du théâtre du Palais-Royal. Elle y a joué pendant un mois dans la Commode de Victorine d’Eugène Labiche, mais a refusé de rendre cet engagement permanent, toujours préoccupée par les exigences vestimentaires qui l’avaient assaillie lorsqu’il s’était agi d’entrer au Vaudeville[1].

De retour au théâtre de Montmartre, elle a repris sa position de premier rôle, lorsque Eugène Ritt, impressionné par sa performance naturelle dans la Marraine d’Eugène Scribe en 1872, a apprécié son talent. Cette fois, elle a fini par accepter les propositions d’engagement relativement avantageuses qui lui étaient faites[1].

Elle a fait ses débuts à la Porte-Saint-Martin dans un rôle travesti, dans Henri III et sa cour, de Dumas. Par la suite, sa grâce et son talent lui ont valu sans hésitation de la part de Ritt et Larochelle, l’interprétation du personnage de Louise dans Deux Orphelines d’Ennery et Cormon. Malgré ses craintes initiales, elle a réussi à surmonter ses appréhensions et le succès a été au rendez-vous. La presse a unanimement salué son naturel enchanteur, sa grâce naïve et touchante[2]. Le moment où elle chante, grelottant dans ses haillons, près des marches de l’église, où elle est forcée de mendier par la Frochart, a particulièrement touché le public, conquis par son air mélancolique et sa timidité[1].

En 1874, elle a joué le rôle du petit moine Pueblo dans Don Juan d’Autriche, de Casimir Delavigne[1]. En 1876, à la Porte-Saint-Martin, elle a joué dans Jean la Poste, drame anglais de Dion Boucicault et Eugène Nus[3]; en 1879, en 1879, la Dame de Monsoreau[4]. En juin 1882, elle a incarné Blanche de Nevers dans Le Bossu d’Anicet Bourgeois et Paul Féval, à la Porte-Saint-Martin[5]. En 1885, elle joue en province dans Antoinette Rigaud de Raimond Deslandes[6]. En 1885, elle a joué en province dans “Antoinette Rigaud” de Raimond Deslandes.

Après une longue période à la Porte-Saint-Martin, elle est passée vers 1892 au Châtelet, où elle a crée le Tour du Monde, les Exilés d’Eugène Nus, Le Prêtre de Charles Buetetc.

Cependant, aucun de ces rôles n’a autant marqué sa carrière que celui de Louise, l’aveugle des Deux Orphelines[7]. Elle a d’ailleurs repris ce rôle, toujours avec le même succès, à l'Ambigu en juin 1878[8].

Son dernier grand rôle a été celui de Marie, dans La Grâce de Dieu de d’Ennery, un rôle qu’elle affectionnait particulièrement et où elle a démontré de rares qualités de tendresse et de mélancolie[9]. Après cela, malade, elle n’a fait que de rares apparitions au théâtre dans ses dernières années[10].

Iconographie

Le sculpteur Charles Kotra (d) Voir avec Reasonator a sculpté sa statuette dans le rôle de Louise dans les Deux Orphelines qu’elle a créé à la Porte-Saint-Martin en 1874[11].

Notes et références

  1. a b c d e et f Félix Jahyer, « Angèle Moreau », Paris-Théâtre, Paris, vol. 2, no 45,‎ (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  2. Henry Lyonnet, Dictionnaire des comédiens français, ceux d’hier : biographie, bibliographie, iconographie, t. 2. E-Z, Paris, Ernest Jorel, , 171 p., 2 vol. 29 cm (OCLC 18918519, lire en ligne sur Gallica), p. 652-4.
  3. « Théâtres », La Lanterne de Boquillon, Paris, vol. 9, no 158,‎ (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. Arthur Kahn, « Paris », L’Abeille, Angers, vol. 4, no 74,‎ , p. 2 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  5. « Aujourd’hui », La Porte St Martin, Paris,‎ (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  6. « Théâtre de Chinon », Journal de Chinon, Chinon, vol. 42, no 48,‎ , p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  7. Turlupin, « Une artiste… », Gil Blas, Paris, vol. 19, no 6318,‎ , p. 3 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  8. Un monsieur du parterre, « Courrier des théâtres », La Lanterne, Paris, vol. 2, no 426,‎ , p. 2 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  9. « Nécrologie », Le Progrès artistique, Paris, no 975,‎ , p. 2 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  10. « Une touchante artiste… », La Justice, Paris, no 6264,‎ , p. 2 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  11. Charles Kotra, Angèle Moreau dans Les deux orphelines : sculpture, Paris, , 1 sculpture : terre cuite peinte ; 28 x 10 x 8 cm (lire en ligne sur Gallica).

Liens externes