Voir la source de Guy de Maupassant

{{Semi-protection longue}}
{{voir homonymes|Guy de Maupassant (homonymie)}}
{{Infobox Écrivain
 | nom                = Guy de Maupassant
 | image              = Maupassant par Nadar.jpg
 | légende            = Portrait photographique par [[Nadar]], vers 1888.
 | nom de naissance   = Henry René Albert Guy de Maupassant
 | surnom             = Joseph Prunier<br />Guy de Valmont<br />Chaudrons-du-diable<br />Maufrigneuse
 | activités          = [[écrivain]], journaliste littéraire
 | date de naissance  = {{date de naissance|5|août|1850|en littérature}}
 | lieu de naissance  = [[Tourville-sur-Arques]] ([[France]])
 | date de décès      = {{date de décès|6|juillet|1893|5|août|1850|oui}}
 | lieu de décès      = {{16e arrondissement de Paris}} ([[France]])
 | langue             = [[Français]]
 | mouvement          = [[Réalisme (littérature)|Réalisme]]<br /> [[Naturalisme (littérature)|Naturalisme]]
 | genre              = [[Roman (littérature)|Romans]]<br /> [[Fantastique|Romans fantastiques]]<br />[[Nouvelle]]s
 | distinctions       = [[Prix Vitet]] de l’[[Académie française]] en 1893 à titre posthume
 | adjectifs dérivés  = 
 | œuvres principales = *Romans :
** ''[[Une vie (Maupassant)|Une vie]]'' (1883)
** ''[[Bel-Ami]]'' (1885)
** ''[[Pierre et Jean]]'' (1888)
*Près de 300 contes et nouvelles, dont :
** ''[[Boule de Suif]]'' (1880)
** ''[[La Parure]]'' (1884)
** ''[[Le Horla]]'' (1887)
** ''[[Le Rosier de madame Husson]]'' (1887)
**[[L'Inutile Beauté (nouvelle)|L'Inutile Beauté]]'' (1890)
 | complément         = 
 | signature          = Firma de Maupassant.jpg
}}

'''Guy de Maupassant''' {{MSAPI|g|i| d|(|ə|)| m|o|.|p|a|.|ˈ|s|ɑ̃}}, né le {{date de naissance|5|août|1850|en littérature|âge=non}} au [[château de Miromesnil]] près de [[Tourville-sur-Arques]]<ref>[http://recherche.archivesdepartementales76.net/?id=viewer&doc=accounts%2Fmnesys_ad76%2Fdatas%2Fir%2Fserie_E_seigneuries_familles_notaires_etat_civil%2FFRAD076_IR_E_etat_civil.xml&page_ref=3674489&lot_num=1&img_num=1&index_in_visu=] Archives départementales de la Seine-Maritime, acte de naissance 4E 06/153, vue 19/54, acte 30{{refins}}.</ref>{{,}}<ref>{{refnec|Certaines sources}} ont cependant longtemps donné comme lieu de naissance le quartier du Bout-Menteux à [[Fécamp]].</ref> ([[France]]) et mort le {{date de décès|6|juillet|1893|en littérature}} dans le {{16e arrondissement de Paris}}, est un [[écrivain]] et [[journaliste]] [[littéraire]] français.

Lié à [[Gustave Flaubert]] et à [[Émile Zola]], Maupassant a marqué la [[littérature française]] par ses six [[Roman (littérature)|romans]], dont ''[[Une vie (Maupassant)|Une vie]]'' en [[1883 en littérature|1883]], ''[[Bel-Ami]]'' en [[1885 en littérature|1885]], ''[[Pierre et Jean]]'' en [[1887 en littérature|1887]]-[[1888 en littérature|1888]], et surtout par ses [[nouvelle]]s (parfois intitulées [[conte]]s) comme ''[[Boule de Suif]]'' en [[1880 en littérature|1880]], les ''[[Contes de la bécasse]]'' (1883) ou ''[[Le Horla]]'' (1887). Ces œuvres retiennent l’attention par leur force [[Réalisme (littérature)|réaliste]], la présence importante du [[fantastique]] et par le [[pessimisme]] qui s’en dégage le plus souvent, mais aussi par la maîtrise stylistique. La carrière littéraire de Maupassant se limite à une décennie {{incise|de [[1880 en littérature|1880]] à [[1890 en littérature|1890]]}} avant qu’il ne sombre peu à peu dans la folie due à la [[syphillis]] et ne meure peu avant l'âge de 43 ans. Reconnu de son vivant, il conserve un renom de premier plan, renouvelé encore par les nombreuses [[Adaptation cinématographique|adaptations cinématographiques]] de ses œuvres<ref>Par exemple, celles de [[Jean Renoir]] au cinéma ou de [[Claude Santelli]] ou [[Claude Chabrol]] à la télévision.</ref>.

== Biographie ==
[[Fichier:Portrait de Gustave de Maupassant.jpg|vignette|redresse|gauche|Gustave de Maupassant, le père de l'écrivain.]]
[[Fichier:Laure Poitevin.jpg|vignette|redresse|droite|Laure Le Poittevin, mère de Guy de Maupassant.]]

=== Enfance et jeunesse ===
Né Henri-René-Albert-Guy de Maupassant en 1850 au [[château de Miromesnil]], près de [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] dans le [[département]] de [[Seine-Inférieure]] (aujourd'hui [[Seine-Maritime]]), il est le fils aîné de Gustave de Maupassant (1821-1899), dont la famille est de [[petite noblesse]] : son quadrisaïeul, Jean-Baptiste de Maupassant (1699–1774), titulaire de la charge de [[Secrétaire du roi|conseiller-secrétaire du roi]]<ref name=ADG/>, est nommé {{Source secondaire souhaitée|[[Titre de noblesse|messire héréditaire]] du [[Saint-Empire]]}} et anobli en tant qu'[[Écuyer (gentilhomme)|écuyer]] par [[lettres patentes]] datées de 1752 par l'[[François Ier (empereur du Saint-Empire)|empereur François {{Ier}}]]<ref name=ADG>[http://www.almanachdegotha.org/id131.html www.almanachdegotha.org]</ref>.

La famille Maupassant ne dispose d'aucune reconnaissance nobiliaire officielle correspondante au [[royaume de France]] et ne peut profiter de cette ascension, et bien qu'{{refnec|originaire de [[Meuse (département)|Meuse]], en [[Lorraine]],}} part s'installer en [[Seine-Inférieure]] (aujourd'hui [[Seine-Maritime]]) au début du XIX{{ème}} siècle. Son père, Gustave de Maupassant {{incise|né Maupassant, obtint par [[arrêté royal]] du [[tribunal civil]] de [[Rouen]], le {{date|9|juillet|1846}}, la [[Changement de nom|rectification de son nom]], désormais précédé de la [[particule nobiliaire]]{{sfn|Gicquel|1993|p=12}}}} homme volage, en 1846, se marie avec Laure Le Poittevin, une demoiselle de la bonne bourgeoisie normande. Sa mère l'a exhorté lors de leur mariage en 1846 à obtenir le droit d'utiliser la [[particule nobiliaire]] ou la forme « de Maupassant » en tant que [[nom de famille]], pour reconnaître son [[Généalogie|ascendance]] [[noblesse|noble]]<ref>[https://classiques-garnier.com/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france.html www.classiques-garnier.com/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france.html ''Du nouveau sur la noblesse de Guy de Maupassant'' par Dzintars Freimanis, 69{{e}} Année, No. 2 (Mar. - Avr., 1969), pp. 279-281]</ref>. Avec son frère [[Alfred Le Poittevin|Alfred]], elle est l’amie de [[Gustave Flaubert]], le fils d’un [[chirurgie]]n de [[Rouen]] qui devait exercer une certaine influence sur la vie de ce dernier. Le père d'Alfred et de Laure est le [[Parrain (religion)|parrain]] de Flaubert.

Laure fut une femme d’une culture littéraire peu commune, aimant beaucoup les classiques, particulièrement [[William Shakespeare|Shakespeare]]. En 1854, la famille s’installe au château Blanc de [[Grainville-Ymauville]], près du [[Le Havre|Havre]]. En 1856, naît Hervé, le frère cadet de Guy. En 1859, Gustave de Maupassant trouve un emploi à la banque Stolz à Paris ; Guy est scolarisé au [[Lycée Henri-IV|lycée impérial Napoléon]]. Séparée de son mari volage en {{date-|décembre 1860}}, Laure s'installe avec ses deux fils à [[Étretat]] (elle survivra à ses deux fils, comme leur père).

Guy passe le reste de son enfance dans la maison « Les Verguies », une grande bâtisse du {{s-|XVIII|e}} à [[Étretat]] {{incise|que Laure sur les conseils de son frère, [[Alfred Le Poittevin]], a acquise avant son mariage{{sfn|Gicquel|1993|p=14}}}} où, entre mer et campagne, il grandit dans l'amour de la nature et des sports en plein air ; il va pêcher avec les pêcheurs de la côte et parle [[cauchois]] avec les paysans. Il est profondément attaché à sa mère.

À 13 ans, il est pensionnaire de l'Institution ecclésiastique d'[[Yvetot]], selon le souhait de sa mère. C’est en ces lieux qu’il commence à versifier. De sa première éducation [[catholicisme|catholique]], il conservera une hostilité marquée envers la [[religion]] ; il finira par se faire renvoyer en 1868, ayant écrit des vers licencieux.

Il est alors inscrit au [[Lycée Corneille (Rouen)|lycée de Rouen]], où il se montre bon élève, s’adonnant à la [[poésie]] et participant beaucoup aux pièces de [[théâtre]]. Il étudie entre autres les textes de [[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]], pour qui il éprouve d'ores et déjà un profond intérêt<ref>{{Ouvrage|prénom1=Frédéric|nom1=Turiel|prénom2=Guy de|nom2=Maupassant|titre=Maupassant: biographie, étude de l’œuvre|éditeur=Vuibert|collection=Studio thème|date=1999|isbn=978-2-7117-6236-1}}.</ref>. Il a pour professeur de littérature le philologue [[Alexandre Héron]]. À cette époque, il côtoie [[Louis Bouilhet]] et surtout [[Gustave Flaubert]], dont il devient le disciple.

En 1868, en vacances à [[Étretat]], il sauve de la noyade le poète anglais décadent [[Algernon Swinburne]], lequel l'invite à dîner dans sa Chaumière de [[La Philosophie dans le boudoir#Résumé|Dolmancé]] en remerciement pour son courage (cette villa où Maupassant fut invité à plusieurs reprises par [[:en:George Powell (collector)|Georges E. J. Powell]] et son ami Swinburne se trouvait au chemin des Haules à Étretat<ref>[https://www.amis-flaubert-maupassant.fr/itineraire-de-maupassant-en-normandie/ Amis de Flaubert & de Maupassant / Itinéraire de Maupassant en Normandie / par Marlo Johnston 2018]</ref>). Mais, ce qu'il voit lors de ce repas l'effraie : Powell, Swinburne, un singe et une main coupée<ref>[https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/sa-main-à-couper] </ref> (il en tirera la nouvelle ''[[La Main d'écorché]]'', qu'il modifie et publie en 1883 sous le titre de ''La Main''). Puis vient un second repas quelques jours plus tard <ref>[https://books.google.fr/books?id=wTdACgAAQBAJ&pg=PT31&dq=(La+Chaumière+de+Dolmancé+%2B+Maupassant+%2B+Sade+%2B+singe&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjAgO2WwYjqAhUOzYUKHQOuB6cQ6AEIJzAA#v=onepage&q=(La%20Chaumière%20de%20Dolmancé%20%2B%20Maupassant%20%2B%20Sade%20%2B%20singe&f=false]</ref> : G. E. J Powell suce les doigts de la main coupée.

[[Baccalauréat en France|Bachelier ès lettres]] le 27 juillet 1869 à Rouen, il part étudier le [[droit]] à [[Paris]] sur le conseil de sa mère et de [[Gustave Flaubert|Flaubert]]. La guerre qui s'annonce va contrarier ces plans.

Ayant à peine 20 ans, Guy de Maupassant s'engage comme aspirant pour la [[Guerre franco-allemande de 1870|guerre franco-prussienne]]. Affecté d’abord dans les services d’intendance puis dans l’[[artillerie]], il participe à la retraite des armées normandes devant l’avancée allemande. Après la guerre, il paie un remplaçant pour achever à sa place son service militaire<ref>{{Ouvrage|auteur1=Cosimo Campa|titre=Maupassant|éditeur=Studyrama|année=2004|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=oXGuO0Db0dUC&pg=PA100&dq=Maupassant+et+les+militaires}}.</ref> et il quitte la [[Normandie]] pour s'installer durablement à [[Paris]].
{{clr}}

=== Premiers métiers ===
[[Fichier:Guy de Maupassant jeune.jpg|vignette|redresse|Guy de Maupassant à 18 ou 20 ans.]]
À Paris, Guy de Maupassant travaille un an gratuitement au [[Ministère de la Marine (France)|ministère de la Marine]] {{Incise|il a le titre d'« employé aux écritures non rémunéré »}}, probablement à partir de mars 1872, dans l'espoir de monter dans l'administration. Embauché, il passera dix années comme commis, d’abord à la Marine<ref>[https://books.google.fr/books?id=vrDGGdHL7AcC&pg=PA3&dq=guy+de+maupassant&hl=fr&sa=X&ei=umIZU4SaHOnk4QS7o4GYCg&ved=0CFYQ6AEwBzh4#v=onepage&q=guy%20de%20maupassant&f=false ''Maupassant commis au ministère de la Marine'', Guy Thuillier, Bureaucratie et bureaucrates en France au {{s-|XIX|e}}, Genève, Droz, 1980, {{p.|3-33}}]</ref>, puis au ministère de l’Instruction publique où il est transféré en 1878 grâce à [[Gustave Flaubert]] ; il y restera jusqu'en 1882. Le soir, il travaille d'arrache-pied à ses [[œuvres littéraires]]. En {{date-|février 1875}}, il publie son premier conte, ''[[La Main d'écorché]]'', sous le pseudonyme de Joseph Prunier dans ''L'Almanach lorrain'' de [[Pont-à-Mousson]] et ''Le Bulletin Français'' publie le {{date|10|mars|1876}}, sous la signature de Guy de Valmont, son conte ''En canot''{{sfn|Gicquel|1993|p=47}}. En {{date-|octobre 1876}}, à [[Catulle Mendès]] qui l'approche pour devenir [[Franc-maçonnerie|franc-maçon]], Maupassant répond : {{citation|[…] Je veux n'être jamais lié à aucun parti politique, quel qu'il soit, à aucune religion, à aucune secte, à aucune école ; ne jamais entrer dans aucune association professant certaines doctrines, ne m'incliner devant aucun dogme, devant aucune prime et aucun principe, et cela uniquement pour conserver le droit d'en dire du mal}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Emmanuel Pierrat|auteur2=Laurent Kupferman|titre=Les grands textes de la franc-maçonnerie décryptés|éditeur=Edi8 - First Editions|année=2011|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=lZ1a5KWWEQgC&pg=PT126&dq=Maupassant+%2B+franc+ma%C3%A7on+%2B+catulle+Mend%C3%A8s}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Armand Lanoux|titre=Maupassant le Bel-Ami|éditeur=Grasset|année=1995|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=bbFL5_JUVY8C&pg=PT222&dq=Maupassant+%2B+franc+ma%C3%A7on+%2B+catulle+Mend%C3%A8s}} (Armand Lanoux date la lettre de Maupassant à Catulle Mendès d'octobre 1876</ref>.

[[Fichier:Maupassant Renouard.jpg|vignette|redresse|gauche|Guy de Maupassant en tenue de chasseur.]]

Pendant huit ans, de 1872 à 1880, sa distraction fut le canotage sur la [[Seine]], toujours en galante compagnie, le dimanche, et pendant les vacances. Il va à [[Bezons]], [[Argenteuil (Val-d'Oise)|Argenteuil]], [[Sartrouville]]<ref>[http://www.leparisien.fr/espace-premium/yvelines-78/la-maison-guy-de-maupassant-retrouve-son-lustre-23-04-2014-3787397.php Hervé Rachinsky, ''La maison Guy-de-Maupassant retrouve son lustre'' Le Parisien du 23 avril 2014] (consulté le 14 juin 2014)]</ref>, [[Chatou]], [[Bougival]] et le plus souvent se rend à l’auberge Poulin à [[Bezons]], à la [[Maison Fournaise]] à [[Chatou]] et à [[La Grenouillère (lieu)|La Grenouillère]], un radeau-établissement de bains située face à [[Croissy-sur-Seine]]<ref>[http://www.terresdecrivains.com/Guy-de-MAUPASSANT-a-Paris-Chatou Guy de Maupassant à Paris, Chatou, Poissy sur www.terresdecrivains.com 28 août 2003]</ref>{{,}}<ref name="MaupassantCanotier">[http://www.alexandrines.fr/alexandrines-la-france-des-ecrivains/content/899-maupassant-chatou Noëlle Benhamou, ''Maupassant canotier, de la Maison Fournaise à la Grenouillère'', sur Alexandrines.fr]</ref>. En compagnie de ses amis, « Tomahawk » (Henri Brainne), « Petit Bleu » (Léon Fontaine), « Hadji » (Albert de Joinville), et « La Tôque » (Robert Pinchon), Maupassant forme une joyeuse confrérie, et emmène en promenade des filles dociles sur la [[yole]] achetée en commun et baptisée ''Feuille de rose''<ref name="BateauxMaupassant">[http://ac.g.free.fr/bateaux.pdf Alain-Claude Gicquel, ''Les bateaux dans l'œuvre de Maupassant'', document PDF]</ref>. Lui se fait appeler {{citation|Maistre Joseph Prunier, canoteur ès eaux de Bezons et lieux circonvoisins}}<ref name="MaupassantCanotier" />.

[[Fichier:Maupassant portraituré par Augustin Feyen-Perrin.jpg|vignette|Portrait de Maupassant par [[Augustin Feyen-Perrin]], 1876.]]
Auparavant, fin {{date-|janvier 1877}}, le romancier russe [[Tourgueniev]] le rencontre et le trouve ''tout décati'' [''sic''], bien qu'il n'aura que vingt-sept ans en août. Le diagnostic tombe : [[syphilis]]. Cette maladie — il en mourra — ne cessera d'empoisonner l'existence du jeune homme, même s'il s'en gausse alors dans une lettre écrite le 2 mars 1877 à son ami Pinchon :
{{citation bloc|Tu ne devineras jamais la merveilleuse découverte que mon médecin vient de faire en moi … La vérole …J'ai la vérole ! enfin la vraie, pas la misérable chaude-pisse, pas l'ecclésiastique christalline, pas les bourgeoises crêtes de coq, les légumineux choux-fleurs, non, non, la grande vérole, celle dont est mort {{François Ier}}. Et j'en suis fier, malheur, et je méprise par-dessus tout les bourgeois. Alléluia, j'ai la vérole, par conséquent, je n'ai plus peur de l'attraper{{sfn|Gicquel|1993|p=50}}{{,}}<ref name="syphilismaupassant">[https://lesgeneralistes-csmf.fr/2012/10/05/maupassant-et-sa-syphilis-une-vie-tragique/ Les Généralistes-CSMF / Maupassant et sa syphilis : une vie tragique]</ref> ! …}}

Le 11 mars 1877, Maupassant prend un traitement à base d’[[arsenic]] et d’[[iodure de potassium]]. Mais cela lui occasionne des [[troubles digestifs]] ; il doit l’arrêter. [[Jules François René Ladreit de La Charrière|Ladreit de la Charrière]], [[médecin]] au [[Ministère de la Marine (France)|ministère de la Marine]], l’envoie alors faire une cure d’eaux sulfatées<ref name="syphilismaupassant" />{{,}}<ref> [https://books.google.fr/books?id=vrDGGdHL7AcC&pg=PA12&lpg=PA12&dq=Ladreit+de+La+Charrière+%2B+Maupassant&source=bl&ots=4Nq6Lic1uj&sig=ACfU3U0cd9mqQBTDBgBgnxgSgGFDi8Djhw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi1lODqp-_pAhW_A2MBHXgWAOEQ6AEwA3oECAoQAQ#v=onepage&q=Ladreit%20de%20La%20Charrière%20%2B%20Maupassant&f=false]</ref>

En 1877 toujours, Guy Maupassant se plaint à Tourgueniev de perdre ses cheveux par poignées, ce qui est le signe d'une syphilis secondaire. Il se plaint également de migraines tenaces qui lui broient la tête et qui l’empêchent de lire plus d’une heure de suite<ref name="syphilismaupassant" />.

Une autre activité de Maupassant est la [[chasse]] : il ne la manquera que rarement dosant la poudre de ses cartouches et sélectionnant ses [[Chien d'arrêt|chiens d'arrêt]]. L'activité cynégétique de l'auteur est surtout présente dans l'imaginaire des contes<ref>[http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/roman_0048-8593_2005_num_35_129_6621 Louis Forestier, Chasse et imaginaire dans les contes de Maupassant, Romantisme, année 2005, volume 35, numéro 129, {{p.|41-60}}] sur le [[Portail web|portail]] [[Persée (portail)|Persée]].</ref>.

=== Débuts littéraires ===
[[Fichier:Groupe de Médan.jpg|vignette|Le groupe de [[Les Soirées de Médan|Médan]], avec, en commençant en haut puis dans le [[sens des aiguilles d'une montre]] : [[Paul Alexis]], Guy de Maupassant, [[Henry Céard]], [[Léon Hennique]], [[Joris-Karl Huysmans]], et au centre [[Émile Zola]].]]
[[Gustave Flaubert|Flaubert]] le prend sous sa protection et devient pour lui une sorte de mentor littéraire, guidant ses débuts dans le [[journalisme]] et la [[littérature]]. Le {{date|31|mai|1877}}, dans l'atelier du peintre Becker, dans le [[6e arrondissement de Paris|{{VIe}} arrondissement]], en présence de Flaubert, d'[[Émile Zola]], de [[Valtesse de La Bigne]], de [[Suzanne Lagier]] {{incise|la [[princesse Mathilde]] voulait venir à tout prix, masquée… L'ermite de Croisset l'en dissuada}} et d'[[Edmond de Goncourt]], Maupassant et ses amis organisent une seconde représentation de la pièce ''[[À la feuille de rose, maison turque]]''<ref>{{harvsp|Gicquel|1993|p=51}} [[Edmond de Goncourt]] raconte : {{citation|L'ouverture de la pièce, c'est un jeune séminariste qui lave des capotes. Il y a au milieu une danse d'almées sous l'érection d'un phallus monumental et la pièce se termine par une branlade presque nature. […] Le monstrueux, c'est que le père de l'auteur, le père de Maupassant assistait à la représentation. Cinq ou six femmes, entre autres la blonde Valtesse, se trouvaient là, mais gênées par la trop grande ordure de la chose […] Le lendemain, Flaubert, parlant de la représentation avec enthousiasme, trouvait, pour la caractériser, la phrase : “Oui, c'est très frais !” Frais pour cette salauderie, c'est vraiment une trouvaille…}}.</ref>. À la même époque, il se rend chez [[Stéphane Mallarmé|Mallarmé]], pour ses ''jeudis'' au 87, rue de Rome dans le [[17e arrondissement de Paris|{{XVIIe}}]]. Au mois d'août de cette même année de farces et de salons, le jeune Maupassant suit une cure à [[Loèche]] dans le [[Canton du Valais|Valais]] [[suisse]] : Flaubert à cette occasion rapporte à [[Ivan Tourgueniev|Tourgueniev]] : {{citation|Aucune nouvelle des amis, sauf le jeune Guy. Il m'a écrit récemment qu'en trois jours il avait tiré dix-neuf coups ! C'est beau ! Mais j'ai peur qu'il ne finisse par s'en aller en sperme…}}{{sfn|Gicquel|1993|p=53}}. Flaubert cependant ne craint pas de le rappeler à l'ordre, comme en témoigne cette lettre du {{date|15|août|1878}} : {{citation|Il faut, entendez-vous, jeune homme, il faut travailler plus que cela. J'arrive à vous soupçonner d'être légèrement [[:wikt:caleux|caleux]]. Trop de putains ! trop de canotage ! trop d'exercice ! oui, monsieur ! Le civilisé n'a pas tant besoin de locomotion que prétendent les médecins. Vous êtes né pour faire des vers, faites-en ! “Tout le reste est vain” à commencer par vos plaisirs et votre santé ; foutez-vous cela dans la boule}}<ref>[[Thierry Poyet (auteur)|Thierry Poyet]], ''L'héritage Flaubert Maupassant'', Éditions Kimé, 2000, {{p.|24}}.</ref>{{,}}<ref>[https://books.google.fr/books?id=6ibfAgAAQBAJ&pg=PA125&dq=Maupassant+%2B+caleux&hl=fr&sa=X&ei=bcQdU9qBEo7V4QTyo4CQBQ&ved=0CD4Q6AEwAg#v=onepage&q=Maupassant%20%2B%20caleux&f=false Guy de Maupassant, ''Correspondance (Sélection)'', Arvensa éditions, 2014]</ref>. Chez Flaubert, outre [[Ivan Tourgueniev|Tourgueniev]], il rencontre [[Émile Zola]], ainsi que de nombreux écrivains appartenant aux mouvements [[Naturalisme (littérature)|naturaliste]] et [[Réalisme (littérature)|réaliste]]. Il écrit beaucoup de vers et de courtes pièces. Il commence aussi à fournir des articles à plusieurs journaux importants comme ''[[Le Figaro]]'', ''[[Gil Blas]]'', ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'' et ''[[L'Écho de Paris]]'', puis consacre ses loisirs à l’écriture de romans et de nouvelles. Toujours encouragé par Flaubert, le vieil ami de sa famille, il publie en 1879 son premier livre, un fascicule d’une centaine de pages, ''Histoire du vieux temps''. Celui-ci est représenté le {{date|19|février|1879}} chez Ballande, au Troisième Théâtre Français, sous la forme d'une comédie en un acte et en vers ; c'est un honnête succès{{sfn|Gicquel|1993|p=65}}.

S'étant lié avec Zola, il participe en 1880 au recueil collectif des écrivains naturalistes ''[[Les Soirées de Médan]]'' avec sa première nouvelle, ''[[Boule de Suif]]'', qui remporte d'emblée un grand succès et que Flaubert qualifie de {{citation|chef-d'œuvre qui restera}}. Maupassant a décrit dans sa nouvelle l'[[Auberge du cygne]] à [[Tôtes]], il y a également séjourné comme Flaubert qui y écrivit en partie [[Madame Bovary]]<ref>[http://www.terresdecrivains.com/Guy-de-MAUPASSANT-a-Totes Guy de Maupassant à Tôtes sur le site www.terresdecrivains.com]</ref>. La même année, la disparition subite de Flaubert, le {{date|8|mai|1880}}, laisse le nouvel écrivain seul face à son destin (C'est à l'auberge Poulin de Bezons que Guy de Maupassant apprend par un télégramme, la mort de son maître)<ref>[https://books.google.fr/books?id=bbFL5_JUVY8C&pg=PT137&lpg=PT137&dq=poulin+%C3%A0+Bezon+%2B+flaubert&source=bl&ots=TCi7W5oXxH&sig=oxYiIv013jVN1qaaE5IHfeMS61c&hl=fr&sa=X&ei=CMweU8C1HKuT0AWHmoCADA&ved=0CH0Q6AEwCQ#v=onepage&q=poulin%20%C3%A0%20Bezon%20%2B%20flaubert&f=false Armand Lanoux, ''Maupassant le Bel-Ami'', Grasset, 1995]</ref>{{,}}<ref>[http://flaubert.univ-rouen.fr/etudes/zola_figaro_1880.php Emile Zola, Mes souvenirs sur Gustave Flaubert, Le Figaro, Supplément littéraire du dimanche, samedi 11 décembre 1880. Centre Flaubert de l'université de Rouen]</ref>. À cette occasion, il écrit un peu plus tard : {{citation|Ces coups-là nous meurtrissent l'esprit et y laissent une souffrance continue qui demeure en toutes nos pensées. Je sens en ce moment d'une façon aiguë l'inutilité de vivre, la stérilité de tout effort, la hideuse monotonie des évènements et des choses et cet isolement moral dans lequel nous vivons tous, mais dont je souffrais moins quand je pouvais causer avec lui}}<ref name="MaupassantPessimismePersée">[http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/roman_0048-8593_1988_num_18_61_5515 Mariane Bury, ''Maupassant pessimiste ?'', Romantisme, année 1988, volume 18, numéro 61, {{p.|75-83}}] sur le [[Portail web|portail]] [[Persée (portail)|Persée]]</ref>.

=== Écrivain à succès ===
[[Fichier:Guy de Maupassant à Rouen.jpg|vignette|redresse|gauche|150px|Maupassant à 31 ans.]]
La décennie de 1880 à 1890 est la période la plus féconde de la vie de Maupassant : il publie six romans, plus de trois cents nouvelles et quelques récits de voyage. Rendu célèbre par sa première nouvelle, il travaille méthodiquement et produit annuellement deux et parfois quatre volumes. Le sens des affaires joint à son talent lui apporte la richesse.

Guy de Maupassant évoque ses troubles oculaires en 1880. Il écrit à Flaubert : {{citation|Je n’y vois presque plus de l’œil droit… enfin, c’est à peine si je peux écrire en fermant cet œil}}. Au mois de mars 1880, il précise : {{citation|J’ai une paralysie de l’accommodation de l’œil droit et Abadie considère cette affection comme à peu près inguérissable}}. Le docteur [[Charles Abadie|Abadie]] qu’il a consulté préconise l’administration de [[Cyanure de mercure(II)|cyanure de mercure]], puis l’adresse au professeur Rendu. L’année suivante, le 7 août 1881, Maupassant écrit à son ami Pinchon : {{citation|[…] T’épate pas si ce n’est pas mon écriture. J’ai un œil qui dit Zola à l’autre}}<ref name="syphilismaupassant" />.

En {{date-|mai 1881}}, il publie son premier volume de nouvelles sous le titre de ''[[La Maison Tellier]]'', qui atteint en deux ans sa douzième édition. Le {{date-|6 juillet}}, il quitte Paris pour l'[[Afrique du Nord]] comme envoyé spécial du journal ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'', il a tout juste le temps d'écrire à sa maîtresse [[Gisèle d'Estoc]] : {{Citation|Je suis parti pour le Sahara !!! […] Ne m'en veuillez point ma belle amie de cette prompte résolution. Vous savez que je suis un vagabond et un désordonné. Dites-moi où adresser mes lettres et envoyez les vôtres à [[Alger]] poste restante. Tous mes baisers partout…}}{{sfn|Gicquel|1993|p=98}}.

Durant l'été 1881, l'écrivain, alors âgé de 30 ans, se rend en Algérie et en Tunisie pour le compte du journal ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]''. Il y reste trois mois, sillonnant les villes et les régions désertiques. Il s'agit de comprendre les soulèvements anti-français et leur répression. Dans une série d'articles publiés de manière anonyme à partir du 20 juillet 1881, Maupassant se montre fortement critique à l'égard de la politique coloniale menée par la France. Ses « Lettres d'Afrique » sont signées sous les pseudonymes de « Un colon » ou bien « Un officier ». À la différence de [[Alphonse de Lamartine|Lamartine]] ou de [[Victor Hugo|Hugo]], Maupassant journaliste ne s'y révèle pas toutefois en opposant radical à la présence française. Il pointe de manière incisive et sous couvert de l'anonymat les réelles injustices et visibles dysfonctionnements de la colonisation<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Maupassant, reporter incisif (et anonyme) en Algérie française |url=https://www.retronews.fr/colonies/echo-de-presse/2018/05/16/maupassant-reporter-incisif-et-anonyme-en-algerie-francaise |site=RetroNews|date=2018-05-16 |consulté le=2022-08-22}}.</ref>.

Il revient à Paris vers la mi-septembre après un bref séjour en Corse. Toujours pour ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'', Maupassant se choisit le pseudonyme de « Maufrigneuse », sous lequel il se permettra ses articles les plus polémiques{{sfn|Gicquel|1993|p=101}}. En 1883, il termine son premier roman, ''[[Une vie (Maupassant)|Une vie]]'', qui lui a coûté six années. Vingt-cinq mille exemplaires en sont vendus en moins d’un an ; l'ouvrage, vu sa tonalité, sera un premier temps censuré dans les gares, mais l'interdiction sera vite levée{{sfn|Gicquel|1993|p=126}}. [[Léon Tolstoï]] en personne, dira à propos de ce roman : {{citation|''Une Vie'' est un roman de premier ordre ; non-seulement c’est la meilleure œuvre de Maupassant, mais peut-être même le meilleur roman français depuis ''[[Les Misérables]]'' de [[Victor Hugo]].}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Léon Tolstoï |titre=Zola, Dumas, Maupassant. Traduction par Ely Halpérine-Kaminsky |url=https://fr.wikisource.org/wiki/Zola,_Dumas,_Maupassant/Guy_de_Maupassant |site=fr.wikisource.org |date=1896 |consulté le=2020-10-11}}.</ref>.

[[Fichier:Maupassant - Les Hommes d'aujourd'hui n° 246.jpg|vignette|Une grande plume d'oie en bandoulière, Guy de Maupassant tient à bout de bras deux piles de ses œuvres, assis à cheval sur deux volumes de [[Gustave Flaubert|Flaubert]] et [[Honoré de Balzac|Balzac]]. Portrait-charge par [[Coll-Toc]], ''[[Les Hommes d'aujourd'hui]]'', {{n°|246}}, 1885<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=André|nom1=Vial|titre=Maupassant, héritier de Balzac, de Tourguéniev et de quelques autres|périodique=[[Europe (revue)|Europe]]|numéro=413|mois=septembre|année=1963|issn=0014-2751|pages=99|lire en ligne=https://www.proquest.com/openview/cf282b31435328e1bcc1f32fba73958c/1?pq-origsite=gscholar&cbl=1818041}}.</ref>.]]
Le {{Date-|30 janvier 1883}}, dans ''[[Gil Blas]]'' et sous le pseudonyme de Maufrigneuse, paraît la nouvelle ''[[Auprès d'un mort]]'', hommage à [[Arthur Schopenhauer]]<ref>[https://www.schopenhauer.fr/influences/maupassant.html www.schopenhauer.fr].</ref>. Le {{Date-|27|février}} de cette année naît son premier enfant, Lucien, un garçon qu'il ne reconnaît pas, fils de Joséphine Litzelmann, couturière modiste. Une fille naîtra l'année suivante, puis un troisième enfant en 1887, non reconnus<ref>''Maupassant, contes et nouvelles'', [[Bibliothèque de la Pléiade]], p. 1424.</ref>{{,}}<ref>[http://www.maupassantiana.fr/Biographie/Iconographie/ArbregenealogiquesimplifieGM.pdf Arbre généalogique simplifié de Guy de Maupassant sur le site Maupassantiana]</ref>. Avec les droits d’auteur de ''[[La Maison Tellier]]'', et pour fêter la naissance de son fils, Maupassant fait construire une maison, « La Guillette »<ref>{{Base Mérimée|PA76000101|Villa La Guillette ou de Guy de Maupassant}}.</ref>, ou « maison de Guy », à Étretat<ref>[http://www.terresdecrivains.com/Guy-de-MAUPASSANT-a-Fecamp-et Guy de MAUPASSANT à Fécamp et Étretat sur le site www.terresdecrivains.com].</ref>{{,}}<ref>[http://maisons-ecrivains.fr/category/maupassant-guy-de/ La Guillette à Etretat sur maisons-ecrivains.fr].</ref>{{,}}<ref>.[http://www.amis-flaubert-maupassant.fr/wp-content/uploads/2012/12/maupassant-inventaire-la-guillette.pdf Inventaire de la Guillette à Etretat en 1892].</ref>. La maison est envahie chaque été par Maupassant et ses amis.

En {{date-|novembre 1883}}, sur les recommandations de son tailleur et afin de se libérer des obligations matérielles, Guy de Maupassant embauche à son service un [[Domesticité|valet]], le [[Belgique|Belge]] François Tassart<ref>Armand Lanoux, [https://books.google.fr/books?id=bbFL5_JUVY8C&pg=PT167&dq=guy+de+Maupassant+%2B+Fran%C3%A7ois+Tassart+%2B+1883&hl=fr&sa=X&ei=iRgkU6qQJ8PG0QXyjoCAAw&ved=0CEgQuwUwAA#v=onepage&q=guy%20de%20Maupassant%20%2B%20Fran%C3%A7ois%20Tassart%20%2B%201883&f=false ''Maupassant, le Bel Ami''], Grasset, 1995.</ref>{{,}}<ref>Alain-Claude Gicquel, [http://ac.g.free.fr/tombeau.pdf ''Tombeau de Guy de Maupassant''] {{pdf}}, Éditions de l'Incertain, 1993.</ref>.

Le {{Date-|11 décembre 1883}}, en réaction au [[Traité de Hué (1883)|traité de Hué]] signé le {{Date-|25|août}} {{incise|qui confirmait l'[[Annam]] et le [[Tonkin]], conquis par les armes, comme des protectorats français}} et à la possibilité d'une guerre avec la [[Chine]], Maupassant publie à la une du journal ''[[Gil Blas]]'', « La guerre »<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75198577.item ''Gil Blas'' du 11 décembre 1883].</ref>, violent réquisitoire contre le colonialisme et l'impérialisme<ref>Pierre Ancery, [https://www.retronews.fr/arts-colonies/echo-de-presse/2017/12/07/1883-le-cri-de-maupassant-contre-la-guerre « 1883 : Le cri de Maupassant contre « la guerre » »], www.retronews.fr, le site de presse de la BnF, le {{Date-|07/12/2017}} ; modifié le {{Date-|26/10/2018}}.</ref>.

En 1884, il vit une liaison avec la comtesse [[Emmanuela Potocka]], une mondaine riche, belle et spirituelle aux ascendances italienne et polonaise et qui avait fondé le dîner des Macchabées ou morts d'amour pour elle. Le parfumeur [[Guerlain]] créa pour elle, le parfum ''Shaw's Caprice'')<ref>Née princesse Pignatelli di Cergharia, séparée de son mari, le comte Nicolas Potocki, la comtesse était d'une élégance unique. {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Simon Liberati]]|titre=113 études de littérature romantique|lieu=Paris|éditeur=Flammarion|année=2012|pages totales=515|passage=30|isbn=978-2-08-124158-9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=cBljNKw8MMsC&pg=PP78&dq=shaw%27s+caprice+%2B+comtesse+potocka}}.</ref>{{,}}{{sfn|Gicquel|1993|p=142}}{{,}}<ref>Christoph Oberlé, [http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RHLF_014_1275 ''Lettres inédites de Maupassant à la comtesse Potocka''] sur ''cairn.info''.</ref>''[[Le Lit 29]]'', parue en 1884, satirique social et politique, de certaines de ses meilleures nouvelles, y compris l'histoire principale qui est choquante et scandaleuse, même selon les normes modernes. En octobre de la même année, il achève l'écriture de son second roman, ''[[Bel-Ami]]'', à la « Guillette ».

[[Fichier:Cabinet de Guy de Maupassant.jpg|vignette|gauche|Guy de Maupassant dans son cabinet de travail, 1885.]]
Dans ses romans, Guy de Maupassant concentre toutes ses observations dispersées dans ses nouvelles. Paru en 1885, ''[[Bel-Ami]]'' connaît trente-sept tirages en quatre mois. Et si l'on ajoute à la littérature son sens bien normand des affaires, Maupassant dira en riant : {{citation|Bel-Ami c'est moi !}}. Ayant réglé les détails de la parution de ''[[Bel-Ami]]'' en feuilleton, Maupassant quitte Paris pour l'[[Italie]], le {{date-|4 avril 1885}} en compagnie de quelques amis : [[Paul Bourget]], Henri Amic et les peintres [[Henri Gervex]] et [[Louis Legrand (graveur, 1863-1951)|Louis Legrand]], tous ayant en commun d'être des « Macchabées » chez la comtesse Potocka. À [[Rome]] dès le {{date-|23 mai}}, le « Taureau normand » presse son hôte, le [[Joseph Primoli|comte Primoli]], de le conduire dans une [[maison close]] via di Tor di Nona, à proximité du [[palais Farnèse]]{{sfn|Gicquel|1993|p=159-161}}{{,}}<ref>Maupassant s'offre les services d'une prostituée alors que [[Paul Bourget]] l'attend dans le salon du rez-de-chaussée, stoïque : {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Baron Albert|nom1=Lumbroso|titre=Souvenirs sur Maupassant|sous-titre=sa dernière maladie, sa mort|passage=567|lieu=Rome|éditeur=Bocca frères|année=1905|bnf=30846016d|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55415789/f625.image|consulté le=5 janvier 2015}}.</ref> Des ouvrages marquants par le style, la description, la conception et la pénétration s’échappent de sa plume féconde. Cependant, à quoi songe-t-il, ce {{date-|2 juillet}}, longeant avec nostalgie, les berges de la [[Seine]] à Chatou, cinq ans après la mort de Flaubert… À l'auberge Fournaise, reconnu, il se voit offrir un copieux déjeuner, et rassasié, l'écrivain inscrit sur un mur, sous une gueule de chien peinte : {{citation|Ami, prends garde à l'eau qui noie, / Sois prudent, reste sur le bord, / Fuis le vin qui donne l'ivresse;/ On souffre trop le lendemain./ Prends surtout garde à la caresse/ Des filles qu'on trouve en chemin…}}{{sfn|Gicquel|1993|p=162}}{{,}}<ref>[http://www.musee-fournaise.com/fournaise/fr/mf010301.asp Sous la plume de Guy de Maupassant (texte entier du poème)] sur le site officiel de la [[Maison Fournaise]]</ref>. Trois ans plus tard, Maupassant écrit ce que d'aucuns considèrent comme le plus abouti de ses romans, ''[[Pierre et Jean]]'', en 1887-1888.

[[Fichier:Portofino plaque Maupassant.jpg|vignette|Plaque commémorative du séjour de Maupassant à [[Portofino]].]]

Son aversion naturelle pour la société ainsi que sa santé fragile le portent vers la retraite, la [[solitude]] et la [[méditation]]. Il voyage longuement en [[Algérie]], en [[Italie]], en [[Angleterre]], en [[Bretagne]], en [[Sicile]], en [[Auvergne]], et chaque voyage est pour lui synonyme de volumes nouveaux et de reportages pour la presse. Il fait une croisière sur son yacht privé, nommé « Bel-Ami », d’après son roman de 1885. Cette croisière, où il passe par [[Cannes]], [[Agay]], [[Saint-Raphaël (Var)|Saint-Raphaël]] et [[Saint-Tropez]] lui inspire ''[[Sur l'eau (récit, 1888)|Sur l'eau]]''. Il y aura un « Bel-Ami II » à bord duquel il visite la [[Italie|côte italienne]], la [[Sicile]], navigue d'[[Alger]] à [[Tunis]] puis vers [[Kairouan]]. Il retrace son périple dans ''[[La Vie errante]]''<ref>{{Lien web|url=https://alice-quinn.com/2018/10/31/the-crumpled-letter-la-lettre-froissee-now-in-english/|titre=La lettre froissée|auteur=[[Alice Quinn]]|date=31 octobre 2018}}.</ref>. Une plaque apposée sur le môle en 1953 par les amis de l'écrivain commémore le séjour de Maupassant à [[Portofino]]<ref>{{Article|langue=en|url=https://www.nytimes.com/1994/06/19/travel/portofino-for-the-rich-and-less-so.html|titre=Portofino, For the Rich And Less So|auteur=[[Paul Hofmann]]|périodique=[[The New York Times]]|date=19 juin 1994}}.</ref>.

Pour [[Olivier Le Cour Grandmaison]], le récit de ses voyages au Maghreb comporte de nombreux stéréotypes racistes et islamophobes représentatifs des [[Topos (littérature)|topoï]] littéraires colonialistes de son époque<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Olivier Le Cour Grandmaison|titre=« Ennemis mortels ». Représentations de l'islam et politiques musulmanes en France à l'époque coloniale|passage=160-166, 187-188, 199-201|lieu=Paris|éditeur=La Découverte|date=2019|isbn=}}.</ref>. Dans ''[[Au soleil (récit)|Au soleil]]''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Guy de Maupassant|titre=Au Soleil et autres récits de voyage|passage=55|lieu=Paris|éditeur=Pocket|date=1998|isbn=}}.</ref>, Maupassant écrit par exemple : <blockquote>« On sent qu’une foi sauvage plane, emplit ces gens, les courbe et les relève comme des pantins ; c’est une foi muette et tyrannique envahissant les corps, immobilisant les faces, tordant les cœurs. Un indéfinissable sentiment de respect, mêlé de pitié, vous prend devant ces fanatiques maigres, qui n’ont point de ventre pour gêner leurs souples prosternations, et qui font de la religion avec le mécanisme et la rectitude des soldats prussiens faisant la manœuvre. » [province d'Alger]

« Nul peuple n’est chicanier, querelleur, plaideur et vindicatif comme le peuple arabe. » [Zar'ez]

« La femme arabe, en général, est petite, blanche comme du lait, avec une physionomie de jeune mouton. Elle n’a de pudeur que pour son visage. » [Zar'ez] </blockquote>

[[Fichier:L'Illustration (20 août 1887) - Ascension du ballon Horla par Guy de Maupassant.jpg|vignette|redresse|droite|200px|L'ascension du [[ballon dirigeable]] ''Le Horla'' par Maupassant (''[[L'Illustration]]'', {{date-|20 août 1887}}).]]

De ses voyages, il garde une préférence pour la [[Corse]] ; il place même le paysan corse au-dessus du paysan normand, car hospitalier… Quoi qu'il en soit, cette vie fiévreuse, ce besoin d'espaces, et souvent pour oublier la maladie qui l'accapare, ne l’empêchent pas de nouer des amitiés avec les célébrités littéraires de son temps : [[Alexandre Dumas fils]] lui voue une affection paternelle. Il tombe également sous le charme de l’historien et philosophe [[Hippolyte Taine]], lequel habitait pendant l'été sur les bords du [[lac d'Annecy]]. En se rendant à [[Aix-les-Bains]], il lui rendit visite quelquefois<ref> Édouard Maynial ''La vie et l'œuvre de Guy de Maupassant'', page 205, Société du mercure de France, 1906 </ref>.

S'il reste ami avec Zola et Tourgueniev, en revanche l’amitié de l'écrivain avec les [[Edmond de Goncourt|Goncourt]] dure peu : sa franchise et son regard acéré sur la comédie humaine s’accommodent mal de l’ambiance de commérage, de scandale, de duplicité et de critique envieuse que les deux frères ont créée autour d’eux sous l’apparence d’un salon littéraire à la manière du {{s-|XVIII|e}}… La brouille avec les [[Frères Goncourt|Goncourt]] commence à propos d'une souscription pour un monument à la gloire de Flaubert.

[[Fichier:Colette Dumas Lippmann, Geneviève Straus et Guy de Maupassant.jpg|vignette|De gauche à droite : [[Geneviève Halévy|{{Mme}} Straus]], {{Mme}} Lippmann née [[Colette Dumas]] et Guy de Maupassant, en barque à [[Triel-sur-Seine]]<ref>Compte-rendu de l'exposition « Le canotage en Seine. De Maupassant à Mistinguett » au Musée de la Grenouillère, 13 février 2014, sur le site de l'[https://www.amis-flaubert-maupassant.fr/association/vie-de-lassociation/annee-2014/ Association des amis de Flaubert et Maupassant]</ref>,1889 (photographie du [[Joseph Primoli|comte Primoli]]).]]

En 1887, parait ''[[Mont-Oriol]]'', roman sur le monde des affaires et les médecins, résultant de ses pérégrinations thermales en [[Auvergne]]<ref>Marie-Claire Bancquait, « [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/roman_0048-8593_1983_num_13_40_4638 Maupassant et l'argent] », ''Romantisme'', {{n°|40}}, volume 13, 1983, {{p.|129-140}} sur le [[Portail web|portail]] [[Persée (portail)|Persée]]</ref>. Sous l'influence de [[Paul Bourget]], il y déploie ce qui était une science neuve à l'époque : la [[psychologie]]. De même est abordé un antisémitisme de salon, à travers le personnage de William Andermatt<ref>Emmanuelle Grandadam, « [http://ceredi.labos.univ-rouen.fr/main/IMG/pdf/Article_Grandadam_Bulletin_des_AFM.pdf Les personnages juifs dans l'œuvre de Maupassant, Autour de ''La France juive'' de Drumont et de la question de l'antisémitisme] », Bulletin des amis de Flaubert et de Maupassant, {{n°|28}}, 2013</ref> dans une œuvre teintée de pessimisme. En {{date-|février 1887}}, Maupassant signe avec d'autres artistes une pétition publiée dans ''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{citation|contre l’érection […] de l’inutile et monstrueuse [[Tour Eiffel]]}}<ref>Maie Gérardot, « [http://articulo.revues.org/195 La construction rythmique de l’incontournable touristique. L’exemple de la tour Eiffel] », ''Articulo, Journal of Urban Research'', 2008.</ref>. Puis, répondant à des sollicitations, il finance la construction d'un [[Ballon dirigeable|aéronef]] qui doit se nommer ''Le Horla''. Le départ a lieu le {{date|8|juillet|1887}} de l'usine à gaz de [[Quartier de la Villette|La Villette]] jusqu'en [[Belgique]] à l'embouchure de l'[[Escaut]] à [[Heist]]<ref>Guy de Maupassant, ''[http://athena.unige.ch/athena/selva/maupassant/textes/heyst.html Le Voyage du Horla]'', publié initialement dans ''Le Figaro'' du 16 juillet 1887, sous le titre ''De Paris à Heyst''.</ref>{{,}}<ref>Guy de Maupassant, [http://www.editionsdusonneur.com/livre/en-lair-et-autres-chroniques-daltitude-de-guy-de-maupassant/ ''En l'air et autres chroniques d'altitude''], Les Éditions du Sonneur</ref>{{,}}{{sfn|Gicquel|1993|p=188}}. Puis il voyage en [[Algérie]] et en [[Tunisie]]<ref>Françoise Rachmuhl, Georges Decote, « [https://books.google.fr/books?id=8VfzlYflGtYC&pg=PT11&lpg=PT11&dq=guy+de+Maupassant+%2B+voyages+en+ballon&source=bl&ots=ECxrDs9_lO&sig=pCCXTaUjE8l2POMb4WS0mEiYl_A&hl=fr&sa=X&ei=DhMcU6W2GIL9ywPw2ICIDg&ved=0CGwQ6AEwBw#v=onepage&q=guy%20de%20Maupassant%20%2B%20voyages%20en%20ballon&f=false Analyse littéraire de l'œuvre] » dans ''Le Horla et autres contes fantastiques'', coll. Profil d'une œuvre, Hatier, 2002.</ref>. En {{date-|janvier 1888}}, il s'arrête à [[Marseille]] et achète le [[côtre]] de course ''Le Zingara'', puis il rejoint [[Cannes]] à son bord. Bien qu'il soit loin de Paris, Edmond de Goncourt ressasse à son sujet<ref>{{citation|[[Joris-Karl Huysmans|Huysmans]] parlait des surprises qu'aimait à faire Maupassant aux gens, femmes et hommes, qu'il recevait dans son intimité : c'était de se peindre un con dans le nombril avec figuration des poils et des grandes et petites lèvres, ou de se peindre des chancres formidables sur sa queue toute vermillonnée : des farces de commis-voyageur ordurier.}} [[Edmond de Goncourt#Le Journal|''Journal'' d'Edmond de Goncourt]],{{date|5|février|1888}}, cité dans {{harvsp|Gicquel|1993|p=217-219}}.</ref>. La même année, son frère Hervé est interné une première fois ; il retombe malade en fin d'année.

L'écrivain jette alors ses dernières forces dans l'écriture. En {{date-|mars 1888}}, il entame la rédaction de ''[[Fort comme la mort]]'' qui sera publié en 1889. Il courtisait depuis plusieurs années [[Geneviève Halévy|{{Mme}} Straus]] à qui l'héroïne du roman ressemble étrangement par son esprit, sa beauté, son portrait qui trône au centre du salon et même sa neurasthénie qu'elle soigne avec de la morphine{{sfn|Caroline Weber|p=429-438}}. Le titre de l'œuvre est tiré du [[Cantique des cantiques]] : {{citation|L’amour est fort comme la mort, et la jalousie est dure comme le sépulcre}}. Le soir du {{date-|6 mars 1889}}, Maupassant dine chez la princesse Mathilde. Il y croise le [[Émile Blanche|docteur Blanche]] ainsi qu'Edmond de Goncourt, leurs rapports restent distants. En {{date-|août 1889}}, Hervé de Maupassant est de nouveau interné à l'[[Centre hospitalier Le Vinatier|asile de Lyon-Bron]]. Le {{date-|18 août 1889}} à Étretat, cherchant à conjurer le sort, Guy donne une fête : [[Hermine Lecomte du Nouÿ]] et [[Blanche Roosevelt]] figurent parmi les invités qui se font tirer les cartes par une mauresque, puis après une pièce de théâtre, la fête s'achève par une bataille de lances à incendie. Les derniers lampions s'éteignent. Le {{date-|20 août}}, l'écrivain et son valet se mettent en route. Le lendemain, Guy visite Hervé. Celui-ci meurt le {{date|13|novembre|1889}} à l'âge de 33 ans<ref>La fille unique d'Hervé, Simone, a été l'unique héritière de Guy de Maupassant. Elle a épousé [[Jean Ossola]].</ref>{{,}}{{sfn|Gicquel|1993|p=210-212}}.

Durant toute cette période, ses hallucinations accompagnées d'épisodes psychotiques deviennent plus sévères. Elles peuvent être dues à une maladie dégénérative du cerveau ou à l'abus d'éther et autres drogues : {{citation|l'impact de l'éther est visible dans les hallucinations auditives qu'il décrit, qui commencent par un bourdonnement dans les oreilles qui va crescendo et se transforme en voix prononçant des mots souvent inaudibles ou insensés}}<ref>{{Article|langue=en|auteur=Mike Jay|titre=The Ether Dreams of Fin-de-Siècle Paris |périodique=The Public Domain review|date=3 mai 2023|lire en ligne=https://publicdomainreview.org/essay/ether-dreams}}.</ref>. En 1882, Maupassant a consacré aux effets de l'éther sa nouvelle ''[[Rêves (Maupassant)|Rêves]]'', dans laquelle de vieux amis se plaignent du vide de leur existence, de leurs insomnies et de leurs mauvais rêves.

=== Les dernières années ===
[[Fichier:Guy de Maupassant en 1890.jpg|vignette|gauche|150px|Maupassant en 1890.]]

La vie de Maupassant est toujours plus handicapée par ses troubles visuels. Il écrit en 1890 : {{citation|Cette impossibilité de me servir de mes yeux… fait de moi un martyr… Je souffre atrocement… certains chiens qui hurlent expriment très bien mon état… Je ne peux pas écrire, je n’y vois plus. C’est le désastre de ma vie}}<ref name="syphilismaupassant" />.

[[Fichier:Guy de Maupassant par Marcellin Desboutin.jpg|vignette|Portrait gravé de Maupassant.]]

Durant ses dernières années, se développent en Maupassant un amour exagéré pour la solitude, un instinct de conservation maladif, une crainte constante de la mort et une certaine [[paranoïa]], dus à une probable prédisposition familiale, sa mère étant dépressive et son frère mort fou, mais surtout à la [[syphilis]], contractée pendant ses jeunes années. Maupassant se porte de plus en plus mal, son état physique et mental ne cesse de se dégrader, et ses nombreuses consultations et cures à [[Plombières-les-Bains]], [[Aix-les-Bains]] ou [[Gérardmer]] n'y changent rien. En {{date-|mai 1889}}, Guy de Maupassant commence ce qui restera comme son dernier roman publié : ''[[Notre cœur]]'' ; racontant les amours contrariés de Michèle de Burne et André Mariolle, cette peinture de mœurs mondaines sans dénouement est d'abord publiée dans la ''[[Revue des deux Mondes]]'' en mai et {{date-|juin 1890}}, puis en volume ce même mois de juin chez [[Paul Ollendorff|Ollendorff]], et reçoit un accueil favorable. Plusieurs commentateurs reconnaissent [[Geneviève Halévy|{{Mme}} Straus]] dans le personnage de l'héroïne{{sfn|Caroline Weber|p=461-471}}. À la mi-juillet, Maupassant se rend à [[Plombières-les-Bains]] sur les conseils de ses médecins, puis, le {{date-|29 juillet}}, fait une courte croisière à bord de ''Bel-Ami II''{{sfn|Gicquel|1993|p=218-219}}.

Un mois plus tard, en {{date-|août 1890}}, Guy de Maupassant commence ''L'Âme étrangère'', qu'il ne finira jamais. Le {{date-|23 novembre 1890}}, il se rend à [[Rouen]] pour l'inauguration du monument Flaubert, aux côtés d'Émile Zola, [[José-Maria de Heredia]] et Edmond de Goncourt ; le soir, Goncourt note dans son ''Journal'' : {{Citation|[…] Je suis frappé, ce matin, de la mauvaise mine de Maupassant, du décharnement de sa figure, de son teint briqueté, du caractère marqué, ainsi qu'on dit au théâtre, qu'a pris sa personne, et même de la fixité maladive de son regard. Il ne semble pas destiné à faire de vieux os}}{{sfn|Gicquel|1993|p=220-221}}.

Durant l’été 1891, Guy de Maupassant se confie, à Paris, à son ami le peintre [[Louis Édouard Fournier|Louis Fournier]] : {{citation|Personne ne me reconnaît plus, c’est un fait… Je souffre de plus en plus d’horribles migraines. Seule l’[[antipyrine]] me donne un peu de calme… Seulement je crois bien que c’est à cause de ce poison que j’ai maintenant d’effroyables lacunes dans la mémoire. Les mots les plus simples me manquent. Si j’ai besoin du mot ciel ou du mot maison, ils disparaissent subitement de mon cerveau. Je suis fini}}<ref name="syphilismaupassant" />.

En 1891, il commence un roman, ''L'Angélus'', qu'il n'achève pas non plus. Le {{date-|31 décembre}}, il envoie une lettre d'adieu au docteur Cazalis, ce sont ses dernières lignes : {{Citation|[…] Je suis absolument perdu. Je suis même à l'agonie. J'ai un ramollissement du cerveau venu des lavages que j'ai faits avec de l'eau salée dans mes fosses nasales. Il s'est produit dans le cerveau une fermentation de sel et toutes les nuits mon cerveau me coule par le nez et la bouche en une pâte gluante. C'est la mort imminente et je suis fou ! Ma tête bat la campagne. Adieu ami, vous ne me reverrez pas !…}}{{sfn|Gicquel|1993|p=237}}.

[[Fichier:Maison du Docteur Blanche (1910).png|vignette|gauche|250px|La clinique du docteur [[Émile Blanche|Blanche]] en 1910.]]

Dans la nuit du {{date|1er janvier- 1892-}} au {{Date|2 janvier 1892}}, il fait une tentative de [[suicide]] au pistolet (son domestique, François Tassart, avait enlevé les vraies balles). Il saisit alors un coupe-papier et tente de s’ouvrir la gorge. Il se fait une plaie peu profonde au côté gauche du cou. Tous les médecins sont d’accord. Une nouvelle crise suicidaire pouvant survenir d’un jour à l’autre, il faut interner le malade. Laure de Maupassant hésite mais finit par se laisser convaincre. Immédiatement prévenu, le psychiatre [[Émile Blanche]] juge nécessaire de faire venir l’écrivain à Paris pour l’interner, à Passy. Il envoie à Cannes un infirmier qui prend en charge Maupassant et lui passe une camisole de force, et, avant de le mettre dans le train, on lui fait longuement contempler son yacht, dans l’espoir d’un bénéfique choc psychique.

On l'interne à [[Paris]], le {{date-|7 janvier}} 1892, dans la [[Hôtel de Lamballe#La clinique du docteur Blanche|clinique du docteur Blanche]], chambre 15 {{incise|ce sera son seul univers désormais<ref>Danielle Gourevitch et Michel Gourevitch, [http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1999x033x002/HSMx1999x033x002x0129.pdf « Maupassant et le Livre de la Loi », Comité de lecture du 30 mai 1998 de la société française d'Histoire de la Médecine].</ref>{{,}}<ref name="syphilismaupassant" />|stop}}. Par exemple, le 17 août, Edmond de Goncourt écrit dans son journal que, selon le docteur Blanche, Maupassant {{citation|a la physionomie du vrai fou, avec le regard hagard et la bouche sans ressort}}.

Le {{date-|6 juillet 1893}}, à onze heures quarante-cinq du matin, Maupassant meurt de [[paralysie générale]], un mois avant son quarante-troisième anniversaire, après dix-huit mois d’inconscience presque totale. Sur l’acte de décès figure la mention {{citation|né à {{Page h'|Sotteville (homonymie)|Sotteville}}, près d’[[Yvetot]]}}<ref>[https://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjItMDktMTIiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NDtzOjQ6InJlZjIiO2k6MzAwMzAxO3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=-21%2C-511&uielem_islocked=1&uielem_zoom=182&uielem_brightness=0&uielem_contrast=0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F Acte de décès à Paris {{16e}}, n° 855, vue 23/31.]</ref>, ce qui ouvre la polémique sur son lieu de naissance{{refnec}}.

[[Fichier:Tombe de Guy de Maupassant.JPG|vignette|250px|Tombe de Guy de Maupassant au [[cimetière du Montparnasse]] (div. 26) à Paris.]]

Le {{date-|8 juillet}}, les obsèques ont lieu à l'[[église Saint-Pierre-de-Chaillot]] à Paris. Il est enterré au [[cimetière du Montparnasse]] à [[Paris]] ({{26e|division}}). [[Émile Zola]] prononce l'oraison funèbre : {{Citation|[…] Je ne veux pas dire que sa gloire avait besoin de cette fin tragique, d'un retentissement profond dans les intelligences, mais son souvenir, depuis qu'il a souffert de cette passion affreuse de la douleur et de la mort, a pris en nous je ne sais quelle majesté souverainement triste qui le hausse à la légende des martyrs de la pensée. En dehors de sa gloire d'écrivain, il restera comme un des hommes qui ont été les plus heureux et les plus malheureux de la terre, celui où nous sentons le mieux notre humanité espérer et se briser, le frère adoré, gâté, puis disparu au milieu des larmes…}}{{sfn|Gicquel|1993|p=246-247}}{{,}}<ref>Émile Zola, ''[http://www.clpav.fr/maupassant/TEXTE/les%20obseques%20de%20Guy%20de%20Maupassant.pdf Éloge funèbre de Guy de Maupassant]'' {{pdf}}, {{Date-|7 juillet 1893}}, sur ''clpav.fr''.</ref>.

[[Fichier:L'Illustration (23 octobre 1897) - Monument à Maupassant, parc Monceau.jpg|vignette|redresse|droite|200px|Buste de Maupassant au [[parc Monceau]] à Paris (''[[L'Illustration]]'', {{date-|23 octobre 1897}}).]]

Quelques jours après l'enterrement, Émile Zola propose à la [[Société des gens de lettres]] d'élever un monument à sa mémoire. Le monument fut inauguré le {{date|25|octobre|1897}} au [[parc Monceau]], Zola prononçant une allocution<ref>Discours d'inauguration du monument de Guy de Maupassant au Parc Monceau dans {{harvsp|Gicquel|1993|p=203}}.</ref>{{,}}<ref> {{Ouvrage|auteur1=Émile Zola|titre=Éloges et discours célèbres (nouvelle édition augmentée)|éditeur=Arvensa|année=2014|passage=26-29|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=SxbfAgAAQBAJ&pg=PA26&dq=zola+%2B+parc+monceau+%2B+maupassant}}.</ref>.

En 1891, Guy de Maupassant avait confié à José-Maria de Heredia : {{citation|Je suis entré dans la littérature comme un météore, j’en sortirai comme un coup de foudre}}<ref>Fredéric Martinez, ''Maupassant'', Gallimard, 2012, {{p.|357}}.</ref>.

== Analyse de l'œuvre ==
=== Principes esthétiques ===
[[Fichier:Cabinet de travail de Guy de Maupassant, par Gustave Fraipont.jpg|vignette|redresse|gauche|230px|Le cabinet de travail de Maupassant, illustration de [[Gustave Fraipont]].]]
Maupassant a défini ses conceptions de l’art narratif en particulier dans la ''Préface'' de ''[[Pierre et Jean]]'' intitulée ''Le Roman'' en 1887-1888.

Pour lui, le romancier qui doit tout mettre en œuvre {{citation|pour produire l’effet qu’il poursuit c’est-à-dire l’émotion de la simple réalité, et pour dégager l’enseignement artistique qu’il en veut tirer, c’est-à-dire la révélation de ce qu’est véritablement l’homme contemporain devant ses yeux}}, pour lui en effet {{citation|les grands artistes sont ceux qui imposent à l’humanité leurs illusions particulières}}.

Rejetant le roman [[Romantisme|romantique]] et sa {{citation|vision déformée, surhumaine, poétique}} comme le roman [[symboliste]] marqué par les excès du psychologisme et de l’écriture artiste, Maupassant adhère à l’idéal d’un {{citation|roman objectif}} à la recherche du réalisme, mais conscient des limites de ce dernier. Pour lui, {{citation|le réalisme est une vision personnelle du monde qu’il (le romancier) cherche à nous communiquer en la reproduisant dans un livre}} et pour ce faire le romancier effectue, à partir de sa personnalité, un choix dans le réel. {{citation|C’est toujours nous que nous montrons}}, déclare-t-il comme il affirme que le roman est une composition artistique, {{citation|un groupement adroit de petits faits constants d’où se dégagera le sens définitif de l’œuvre}}. Maupassant rejette donc également le naturalisme avec sa lourde documentation et avec son ambition démonstratrice d’un réalisme total à la Zola, mais il pratique un réalisme sans exclusive morale vis-à-vis de la réalité sordide comme lors de la mort de Forestier dans ''[[Bel-Ami]]'' ou la chienne en gésine au chapitre X dans ''[[Une vie (Maupassant)|Une vie]]''.

Maupassant recherche la sobriété des faits et gestes plutôt que l’explication psychologique, car « la psychologie doit être cachée dans le livre comme elle est cachée en réalité sous les faits dans l’existence ». Cette sobriété s’applique aussi aux descriptions, rompant ainsi fortement avec l’écriture balzacienne. Ce goût pour la densité conduit d’ailleurs Maupassant à privilégier l’art de la [[nouvelle]] : il en écrit plus de trois cents et seulement six romans, en une décennie il est vrai.

Enfin Maupassant rendant hommage à [[Gustave Flaubert|Flaubert]] reprend la formule de [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]] selon laquelle {{citation|le talent est une longue patience}} et revendique une {{citation|langue claire, logique et nerveuse}}, opposée à l’écriture artiste des années 1880-1890 qu’illustrent par exemple les [[frères Goncourt]].

=== Thèmes ===
[[Fichier:Beaux-Arts de Carcassonne - Boule de Suif 1884 - Paul-Émile Boutigny.jpg|vignette|gauche|redresse=1.4|''[[Boule de Suif]]'', [[1880 en littérature|1880]].<br> Toile de [[Paul-Émile Boutigny]], [[Musée des Beaux-Arts de Carcassonne]], [[1884 en arts plastiques|1884]].]]
Ils sont liés à la vie quotidienne de son époque et aux différentes expériences de la vie de l’auteur, et bien sûr se combinent les uns aux autres.

La [[Normandie]], région natale de Maupassant, tient une place importante dans son œuvre avec ses paysages (campagne, mer ou villes comme [[Rouen]] dans ''Une vie'' ou [[Le Havre]] dans ''Pierre et Jean'') et ses habitants, qu’ils soient paysans (''[[Aux champs]]'' – ''Toine''…), hobereaux et petits notables (''Une vie'') ou petits bourgeois (''Pierre et Jean''). Elle ne constitue cependant pas un cadre spatial unique puisque [[Paris]] sert de toile de fond au grand roman ''Bel-Ami'' qui en montre différents quartiers socialement définis, en particulier pour les milieux mondains et affairistes qu’on retrouve ailleurs dans ''Fort comme la mort'' ou ''Mont Oriol''. Le milieu des petits employés de bureau parisiens et des classes populaires est lui plutôt présent dans des nouvelles comme ''L’Héritage'' ou ''La Parure'' pour les premiers, ''[[Une partie de campagne]]'' ou ''Deux amis'' pour les secondes.

[[Fichier:Ernest Jean Delahaye - Mademoiselle Fifi (huile sur toile, 1898).jpg|vignette|redresse=1.4|''[[Mademoiselle Fifi]]'', [[1882 en littérature|1882]].<br> Toile d'[[Ernest Jean Delahaye]], [[1897 en arts plastiques|1897]].]]
La [[Guerre franco-allemande de 1870|guerre de 1870]] et l’occupation allemande constitue un autre thème important, Maupassant se souvenant des événements vécus dix ou quinze ans plus tôt : ''[[Boule de Suif]]'', ''[[Mademoiselle Fifi]]'', ''Deux amis'', ''[[Le Père Milon]]'', ''La Folle'', etc.

Sur le plan humain, Maupassant s’attache particulièrement aux femmes, souvent victimes (Jeanne dans ''Une vie'', ''[[Histoire d'une fille de ferme]]'', ''[[La Petite Roque]]'', ''Miss Harriet'', etc.) avec une place notable faite à la figure de la prostituée (''Boule de suif'', ''Mademoiselle Fifi'', ''[[La Maison Tellier]]'', etc.). Le thème de la famille et de l’enfant lui est également cher avec souvent la question de la paternité (''[[Pierre et Jean]]'', ''Boitelle'', ''Aux champs'', ''L’Enfant'', ''En famille'', etc.).

Son [[pessimisme]] : dans ''Le Désespoir philosophique'', Maupassant va plus loin encore que Flaubert qui, lui, gardait la foi dans son art. Disciple de [[Arthur Schopenhauer|Schopenhauer]], {{citation|le plus grand saccageur de rêves qui ait passé sur terre}}<ref>Maupassant l'appelait - et c'était, dans sa bouche, un compliment - {{citation|le plus grand saccageur de rêves qui ait passé sur la Terre}}.</ref>, il s'en prend à tout ce qui peut inspirer quelque confiance dans la vie. Il nie la Providence, considère Dieu comme {{citation|ignorant de ce qu'il fait}}, attaque la religion comme une duperie ; {{citation|l'homme est une bête à peine supérieure aux autres}} ; le progrès n'est qu'une chimère. Le spectacle de la bêtise, loin de l'amuser, finira par lui faire horreur. Même l'amitié lui semblera une odieuse tromperie, puisque les hommes sont impénétrables les uns aux autres et voués à la solitude.

Parmi les autres axes majeurs de l’œuvre de Maupassant se trouvent la folie, la dépression et la paranoïa (''Le Horla'', ''Lui ?'', ''La Chevelure'', ''Mademoiselle Hermet'' qui commence par ces mots révélateurs « Les fous m’attirent »…) et aussi la mort et la destruction (''Une vie'', ''Bel-Ami'', ''La Petite Roque'', ''Fort comme la mort''). L’orientation pessimiste de ces thèmes où l’amour heureux a peu de place trouve cependant parfois un contrepoint dans le thème de l’eau, que ce soit la mer (''Une vie'', ''Pierre et Jean''), les rivières (''Sur l’eau'', ''Mouche'', ''[[Une partie de campagne]]'') ou les marais (''Amour'').

=== Registres dominants ===
[[Fichier:Le Horla - ma table oscilla, ma lampe tomba et s'éteignit.jpg|vignette|270px|''[[Le Horla]]'', [[1886 en littérature|1886]]<br> (gravure sur bois de [[Georges Lemoine (graveur)|Georges Lemoine]] d'après un dessin de [[William Julian-Damazy]]).]]
Le registre [[réalisme (littérature)|réaliste]] est constant avec le choix des détails de la vie quotidienne, les relations sociales, le comportement des personnages et les effets de langue pittoresque, mais le registre [[fantastique]] marque fortement certaines œuvres lorsque l’irréel est présenté comme un réel possible en exploitant souvent le thème de la folie (''[[La Chevelure (Maupassant)|La Chevelure]]'', ''[[La Tombe (nouvelle)|La Tombe]]'', ''[[Le Horla]]''…).

Parallèlement le registre [[Drame (théâtre)|dramatique]] l’emporte souvent avec la présence de la menace (la [[folie]] dans ''[[Le Horla]]'', les angoisses devant la mort de Bel-Ami…) ou de la disparition (le viol et l’assassinat de la petite Roque, la séparation dans ''[[Boitelle]]'', morts accumulées dans ''[[Une vie (Maupassant)|Une vie]]'', suicide de ''[[Miss Harriet]]''…). Ce regard pessimiste et angoissé sur les hommes et sur la vie, comme une vision souvent noire des rapports sociaux et personnels, permet même de parler de registre tragique dans certains cas comme ''La Folle'' ou ''[[Le Père Amable (Maupassant)|Le Père Amable]]''.

Néanmoins le registre comique n’est pas absent même s’il est souvent grinçant. Il concerne aussi bien le comique de mots de gestes que de caractères avec les caricatures paysannes (« ''[[La Ficelle]]'' », « ''[[La Bête à Maît' Belhomme]]'' ») ou le personnage du mari trompé et ignorant sa situation dans ''[[Pierre et Jean]]'', et en atteignant aussi au comique de mœurs à propos du monde des employés (''L’Héritage'') ou des arrivistes bourgeois comme dans ''[[Bel-Ami]]'' où se confondent par exemple jeux amoureux et trafics financiers.

L’association de ces différents registres donne une coloration repérable à l’œuvre de Maupassant qu’accroît encore un style propre marqué par la densité que reflète la place prépondérante des nouvelles dans la production de l’auteur.

=== Procédés stylistiques et narratifs ===
[[Image:PierreetJean.jpg|thumb|120px|''[[Pierre et Jean]]''.]]
L’art de Maupassant est fait d’équilibre entre le récit des péripéties, les descriptions limitées et fonctionnelles, et le jeu entre [[discours direct]] / [[discours indirect]] / [[discours indirect libre]]. Il est aussi marqué par l’utilisation de phrases plutôt courtes avec une ponctuation expressive et de paragraphes eux aussi plutôt courts, voire très courts, qui donnent une mise en page aérée. La langue, quant à elle, est soutenue dans le récit et dynamique dans le discours direct, recherchant même le [[pittoresque]] en transcrivant les paroles des personnages populaires. Illustration – extrait (au dialogue abrégé) de ''[[Pierre et Jean]]'' (chap. 8) :
<poem>{{citation bloc|Alors il s’étendit tout habillé sur son lit et rêvassa jusqu’au jour.
Vers neuf heures il sortit pour s’assurer si l’exécution de son projet était possible. Puis, après quelques démarches et quelques visites, il se rendit à la maison de ses parents. Sa mère l’attendait enfermée dans sa chambre. […] La voix de la bonne sortit des profondeurs du sous-sol :
— V’la, M’sieu, qué qui faut ?
— Où est Madame ?
— Madame est en haut avec M’sieu Jean ! […]
— Tiens, te voilà, toi ! Tu t’embêtes déjà dans ton logis.
— Non, père, mais j’avais à causer avec maman ce matin.
Jean s’avança, la main ouverte, et quand il sentit se refermer sur ses doigts l’étreinte paternelle du vieillard, une émotion bizarre et imprévue le crispa, l’émotion des séparations et des adieux sans espoir de retour.}}</poem>

En ce qui concerne l’organisation du récit, Maupassant utilise le plus souvent une [[narration]] linéaire avec éventuellement quelques retours en arrière explicatifs limités (dans ''[[Bel-Ami]]'' par exemple).

Si les romans sont classiquement à la troisième personne avec un [[Point de vue narratif|point de vue omniscient]] dominant, les nouvelles présentent une grande diversité narrative qui joue avec les différentes [[Focalisation (littérature)|focalisations]] et les différents [[narrateur]]s. On peut repérer en effet des récits à la troisième personne destinés directement au lecteur (''[[Une partie de campagne]]'', ''[[Aux champs]]'', ''[[Deux Amis (Maupassant)|Deux amis]]'', ''[[Mademoiselle Fifi (nouvelle)|Mademoiselle Fifi]]'', ''[[Boule de Suif]]'') et des [[Récit à la première personne|récits à la première personne]] dans lesquels le narrateur, témoin, acteur principal ou secondaire, raconte un souvenir présenté comme personnel (''[[Un réveillon]]'' – ''[[Mon oncle Sosthène]]'', ''[[Qui sait ?|Qui sait]] ?''). Il peut aussi s’adresser à un auditoire (collectif ou individualisé) et raconter un événement de sa vie (''[[Conte de Noël (Maupassant)|Conte de Noël]]'', ''Apparition'', ''La Main''), ce qui justifie l’appellation de conte parfois utilisée par Maupassant, comme pour les récits à la première personne enchâssés dans un récit plus vaste où un personnage raconte au narrateur principal souvent quasi implicite ou en prenant la parole devant un auditoire, une histoire qui lui a été racontée précédemment (''[[La Rempailleuse]]'') ou à laquelle il a pris part (''la Main'', ''[[La Petite Roque]]'') ; ce récit se présentant parfois sous l’aspect d’un manuscrit (''[[La Chevelure (Maupassant)|La Chevelure]]'') ou d’une lettre (''Lui ?'').

Ainsi la richesse des thèmes abordés, la vision personnelle du monde qui s’en dégage et la maîtrise de l’art d’écrire placent Guy de Maupassant aux premiers rangs des prosateurs du {{s-|XIX|e|}} ; il demeure en particulier le plus marquant des auteurs de nouvelles de la [[littérature française]].

== Œuvres ==
<!-- Les œuvres marquées (livre électronique) sont disponibles librement en format électronique sur Gallica ou Projet Gutenberg.-->

Maupassant a publié certains textes sous pseudonymes :
* '''Joseph Prunier''', pour son premier conte, ''[[La Main d'écorché|La Main d’écorché]]'' en 1875 ;
* '''Guy de Valmont''' pour ''Gustave Flaubert'' en 1876. Il utilisa ce pseudonyme jusqu’en 1878 ;
* '''Chaudrons-du-diable''', qu'il utilisa pour signer en 1880 la chronique ''Étretat'' dans la revue ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'' du {{date-|20 août 1880}}<ref>{{Lien web|titre = Le Gaulois : littéraire et politique|url = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5235488|site = Gallica|date = 1880-08-20|consulté le = 2016-01-03}}.</ref>.
* '''Maufrigneuse''', qu’il utilisa de 1881 à 1885 pour signer ses chroniques ou nouvelles {{Incise|dont la ''[[Lettre d'un fou]]''}} dans ''[[Gil Blas]]'', étant sous contrat avec la revue ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]''. Le choix de ce pseudonyme vient du personnage de [[Diane de Maufrigneuse]], dans ''[[La Comédie humaine]]'' de [[Honoré de Balzac|Balzac]].

=== Romans ===
* ''[[Une vie (Maupassant)|Une vie]]'' (1883)
* ''[[Bel-Ami]]'' (1885)
* ''[[Pierre et Jean]]'' (1887)
* ''[[Mont-Oriol]]'' (1887)
* ''[[Fort comme la mort]]'' (1889)
* ''[[Notre cœur]]'' (1890)

=== Nouvelles et contes ===
Maupassant a écrit chaque semaine pendant presque dix ans dans les journaux ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'' et ''[[Gil Blas]]'' ; on peut donc estimer le nombre de chroniques, nouvelles ou contes à près de mille<ref>[http://www.etudes-francaises.net/nefbase/maupas_contes.htm ''etudes-francaises.net'']</ref>.

{{Loupe|Liste des nouvelles de Guy de Maupassant}}

=== Recueils de nouvelles ===
{{colonnes|nombre=3|
* ''[[La Maison Tellier (recueil)|La Maison Tellier]]'' (1881)
* ''[[Mademoiselle Fifi (recueil)|Mademoiselle Fifi]]'' (1882)
* ''[[Contes de la bécasse]]'' (1883)
* ''[[Clair de lune (recueil)|Clair de lune]]'' (1883)
* ''[[Miss Harriet (recueil)|Miss Harriet]]'' (1884)
* ''[[Les Sœurs Rondoli (recueil)|Les Sœurs Rondoli]]'' (1884)
* ''[[Yvette (recueil)|Yvette]]'' (1884)
* ''[[Contes du jour et de la nuit]]'' (1885)
* ''[[Toine (recueil)|Toine]]'' (1885)
* ''[[Monsieur Parent (recueil)|Monsieur Parent]]'' (1886)
* ''[[La Petite Roque (recueil)|La Petite Roque]]'' (1886)
* ''[[Le Horla (recueil)|Le Horla]]'' (1887)
* ''[[Le Rosier de madame Husson (recueil)|Le Rosier de {{Mme}} Husson]]'' (1888)
* ''[[La Main gauche (recueil)|La Main gauche]]'' (1889)
* ''[[L'Inutile Beauté]]'' (1890)
}}

;Posthumes
* ''[[Le Père Milon (recueil)|Le Père Milon]]'' (1899)
* ''[[Le Colporteur (recueil)|Le Colporteur]]'' (1900)

Les éditions Lucien Souny ont édité en 2008 un recueil de nouvelles, ''Coquineries''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Guy de Maupassant|titre=Coquineries|éditeur=Lucien Souny|collection=Sorti de l'oubli|année=2008|pages totales=377|isbn=978-2-84886-180-7|isbn2=2-84886-180-0|présentation en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Coquineries/aLBzPQAACAAJ?hl=fr}}.</ref>, dans lequel se trouvent quelques textes inédits provenant des collections d'une université américaine, de Claude Seignolle et d'un amateur anonyme.

=== Théâtre ===
[[File:Jean Béraud Les Grands Boulevards Le Theatre Des Varietes.jpg|thumb|200 px|[[Jean Béraud]], ''Les Grands Boulevards : Le Théâtre des Variétés'' (années 1880-1890).|alt=]]
* ''La Trahison de la Comtesse de Rhune'' (1875), pièce historique inédite publiée en complément de l'ouvrage de Pierre Borel, ''Le destin tragique de Guy de Maupassant'', 1927. Republiée en 2013 en édition digitale.
* ''Histoire du vieux temps'' (1879)
* ''Une répétition'' (1880)
* ''Musotte'' (1891)
* ''La Paix du ménage'' (1893)
* ''[[À la feuille de rose, maison turque]]'', comédie représentée en 1875 et publiée pour la première fois à Paris en 1945<ref>[https://gallica.bnf.fr/VisuSNE?id=oai_portail.izibook.com_32844-9782866885366&r=Les+gens+de+justice&lang=FR ''À la feuille de rose''] {{Gallica}}.</ref>{{,}}<ref>* {{Ouvrage|auteur1=Guy de Maupassant|titre=À la feuille de rose, maison turque|lieu=Trifouilly|éditeur=Arthème Fayard|année=2010|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=18VxRmZGetYC&pg=PT5&dq=Maupassant+%2B+%C3%A0+la+feuille+de+rose%2C+maison+turque}}.</ref>

=== Poèmes ===
* ''Des vers'' (1880)<ref>De nombreux poèmes sont lisibles sur le site de l'[http://maupassant.free.fr/poesie.htm association des amis de Maupassant].</ref>
* {{Ouvrage|titre=Des vers et autres poèmes|éditeur=Publication Univ Rouen Havre|année=2001|pages totales=474|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=I8veAgAAQBAJ&pg=PA2}}

=== Récits de voyage ===
* ''[[Au soleil (Maupassant)|Au soleil]]'' (1884)
* ''[[Sur l'eau (nouvelle, 1888)|Sur l’eau]]'' (1888)
* ''[[La Vie errante]]'' (1890)
* {{Ouvrage|titre=Fragments de voyages|éditeur=Arvensa éditions|année=2014|pages totales=900|isbn=978-2-85939-265-9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=8RzfAgAAQBAJ&pg=PA2}}

== Éditions ==
{{div col||30em}}
* ''Œuvres complètes illustrées'', bois de [[Georges Lemoine (graveur)|Georges Lemoine]] d'après de nombreux artistes, éd. Paul Ollendorff, 1898-1904 ;
* ''Œuvres complètes'', 29 vol., [[Éditions Conard|éd. Louis Conard]] de 1907-1910 ;
* ''Œuvres complètes'', 15 vol., illustrations ([[Henri Vergé-Sarrat]], [[Yves Alix (artiste)|Yves Alix]]...), Librairie de France, 1934-1938 ;
* ''Contes et nouvelles'', 2 vol., textes présentés, corrigés, classés et augmentés de pages inédites par [[Albert-Marie Schmidt]], avec la collaboration de [[Gérard Delaisement]], Albin-Michel, 1964-1967 ;
* ''Maupassant, contes et nouvelles'', 2 vol., texte établi et annoté par Louis Forestier, [[Bibliothèque de la Pléiade]], éditions Gallimard, 1974 et 1979 '
* ''Maupassant, romans'', 1 vol., texte établi et annoté par Louis Forestier, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 1987.
* ''[[Le Lit 29]] & autres contes : une anthologie de 26 contes de Maupassant'' par [[Donald Adamson]], [[Folio Society]] 1993 ;
* ''Chroniques'', Paris, UGE, 10/18, 1980 ; rééd. 1993, 3 vol. ;
* ''Choses et Autres'', Paris, Le Livre de Poche, Garnier-Flammarion, 1993 ;
* ''Chroniques'', éd. Henri Mitterand, Paris, La Pochothèque, 2008 ;
* Guy de Maupassant, ''Théâtre'', texte présenté, établi et annoté par Noëlle Benhamou, Paris, Éditions du Sandre, {{date-|janvier 2012}}, 506 p. {{ISBN|978-2-35821-073-7}} ;
* ''Mes voyages en Algérie'', éd. Lumières libres, Aït Saâda ([[Kabylie]]), 2012 {{commentaire biblio|recueil des textes de Maupassant publiés dans ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]''.}}
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Mains enchantées, et autres mains du diable|lieu=La Fresnaie-Fayel|éditeur=Otrante|année=2015|pages totales=222|isbn=978-2-9551544-2-7}}
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== Adaptations ==
=== Cinéma et télévision ===
{{catégorie détaillée|Film tiré d'une œuvre de Guy de Maupassant}}
Maupassant est l’un des romanciers français les plus adaptés dans le monde, aussi bien au cinéma qu’à la télévision.

Le film ''[[Guy de Maupassant (film)|Guy de Maupassant]]'' de Michel Drach (Gaumont), avec Claude Brasseur, Jean Carmet, Simone Signoret, Miou-Miou, Véronique Genest et Daniel Gélin, relate la vie de l'écrivain.

Depuis ''The Son’s Return'', réalisé en 1909 par [[D. W. Griffith]] avec [[Mary Pickford]], jusqu’à la série de huit téléfilms intitulée ''[[Chez Maupassant]]'' et diffusée sur France 2 en 2007, on compte ainsi plus de 130 adaptations des œuvres de l’écrivain pour le petit comme pour le grand écran.

On peut notamment citer (par ordre alphabétique) :
{{div col||30em}}
* ''[[À la feuille de rose, maison turque]],'' adapté pour la télévision par [[Michel Boisrond]] (1986) dans le cadre de l'anthologie ''[[Série rose]]'' ;
* ''Aux champs'', adapté pour la télévision par Hervé Baslé pour la série ''L’Ami Maupassant'' (1986) et [[Olivier Schatzky]] pour l’anthologie ''Chez Maupassant'' (2008) ;
* ''Bel-Ami'', adapté par [[Augusto Genina]] (1919), [[Albert Lewin]] (1947), [[Louis Daquin]] (1957), [[Helmut Käutner]] (1968), John Davies (1971) et, pour la télévision, par [[Pierre Cardinal]] (1983), Philippe Triboit (2005) et [[Declan Donnellan]] (2012) ;
* ''Berthe'', adapté pour la télévision par [[Claude Santelli]] pour la série ''L’Ami Maupassant'' (1986) ;
* ''Boule de suif'' (parfois assimilé à ''Mademoiselle Fifi''), adapté par [[Henry King]] (1928), Mikaël Rohm (1934), [[Kenji Mizoguchi]] (sous le titre ''[[Oyuki la vierge]]'' en 1935), Willy Forst (1938), [[Norman Foster (réalisateur)|Norman Foster]] (sous le titre ''La Fuga'' en 1944), [[Robert Wise]] (sous le titre ''[[Mademoiselle Fifi (film, 1944)|Mademoiselle Fifi]]'' en 1944), [[Christian-Jaque]] (1945) et Shiling Zhu (1951). Le classique du western ''[[La Chevauchée fantastique]]'' (1939), réalisé par [[John Ford]] et mettant en vedette [[John Wayne]], est en partie inspiré par ''Boule de suif'' ;
* ''La Chevelure'', adapté par [[Paul Cox (réalisateur)|Paul Cox]] (1990) ;
* ''Ce cochon de Morin'', adapté par [[Viktor Tourjanski]] (1924), [[Georges Lacombe (réalisateur)|Georges Lacombe]] (1932) et [[Jean Boyer (réalisateur)|Jean Boyer]] (sous le titre ''La Terreur des Dames'' en 1956) ;
* ''Les Dimanches d'un bourgeois de Paris'', adapté par Thomas Grascœur (2015)<ref>{{Lien web|titre=Les Dimanches d'un bourgeois de Paris (2015)|url=http://www.unifrance.org/film/39916/les-dimanches-d-un-bourgeois-de-paris|site=www.unifrance.org|consulté le=2016-10-14}}.</ref> ;
* ''L’Enfant'', adapté pour la télévision par [[Claude Santelli]] pour la série ''L’Ami Maupassant'' (1986) ;
* ''La Femme de Paul'' et ''Le Signe'', adaptés par [[Jean-Luc Godard]] (sous le titre ''Masculin-Féminin'' en 1966) ;
* ''Hautot père et fils'', adapté pour la télévision par Jacques Tréfouel pour la série ''L’Ami Maupassant'' (1986) et pour l’anthologie ''Chez Maupassant'' (2007) ;
* ''L’Héritage'', adapté pour la télévision par Alain Dhenault pour la série ''L’Ami Maupassant''(1986) et par [[Laurent Heynemann]] pour l’anthologie ''Chez Maupassant'' (2007) ;
* ''Le Horla'', adapté par [[Reginald Le Borg]] sous le titre ''Diary of a Madman'' (1962), en français ''L' Étrange Histoire du juge Cordier''. Également adapté par [[Jean-Daniel Pollet]] (1969)<ref>[http://books.openedition.org/pur/1589?lang=fr Presses Universitaires de Rennes]</ref>.
* ''Madame Baptiste'', adapté par Claude Santelli (1974) ;
* ''La Maison Tellier'', ''Le Masque'', ''Le Modèle'', adaptés par [[Max Ophüls]] (sous le titre ''Le Plaisir'' en 1952) ;
* ''Mont Oriol'', adapté par Claudio Fino (1958) et [[Serge Moati]] (1980) ;
* ''L’Ordonnance'', adapté par Viktor Tourjanski (1921 et 1933) ;
* ''La Parure'', adapté par D. W. Griffith (1909), Denison Clift (1921), Claudine Cerf et Jacqueline Margueritte (1993) et Claude Chabrol pour l’anthologie ''Chez Maupassant'' (2007) ;
* ''Le Parapluie'', adapté par Claudine Cerf et Jacqueline Margueritte (1989) ;
* ''[[Le Père Amable (téléfilm)|Le Père Amable]]'', adapté pour la télévision par [[Claude Santelli]] (1975) et Olivier Schatzky pour l’anthologie ''Chez Maupassant'' (2007) ;
* ''La Petite Roque'', adapté pour la télévision par [[Claude Santelli]] pour la série ''L’Ami Maupassant'' (1986) ;
* ''Pierre et Jean'', adapté par Donatien (1924), [[André Cayatte]] (1943), [[Luis Buñuel]] (sous le titre ''Una Mujer sin amor'' en 1952) et, pour la télévision, Michel Favart (1973) et Daniel Janneau (2004) ;
* ''Le Port'', adapté par Arcady Boytler (sous le titre ''La Mujer del Puerto'' en 1934) et [[Claude Santelli]] (1974) ;
* ''Qui sait ?'', adapté par Claudine Cerf et Jacqueline Margueritte (1987) ;
* ''La Revanche'', adapté pour la télévision par [[Harry Kümel]] (1986) dans le cadre de l'anthologie ''[[Série rose]]'' ;
* ''Le Rosier de Madame Husson,'' adapté par Bernard-Deschamp (1933), Jean Boyer (1950) et pour l’anthologie ''Chez Maupassant'' (2008) ;
* ''Le Signe'', adapté en court-métrage par [[Jean-Luc Godard]] sous le titre ''Une femme coquette'' (1955), puis par [[Fred Hilberdink]] dans le cadre de l'anthologie ''[[Série rose]]'' ;
* ''Toine'', adapté par René Gaveau (1932), [[Edmond Séchan]] (1980) et Jacques Santamaria pour l’anthologie ''Chez Maupassant'' (2007) ;
* ''[[Partie de campagne (film)|Une partie de campagne]],'' adapté par [[Jean Renoir]] (1936) ;
* ''[[Une vie (film, 1958)|Une vie]],'' adapté au cinéma par [[Alexandre Astruc]] (1958), [[Une vie (téléfilm)|puis à la télévision]] par [[Élisabeth Rappeneau]] (2005), et [[Une vie (film, 2016)|de nouveau au cinéma]] par [[Stéphane Brizé]] (2016) ;
* ''[[Yvette (film, 1927)|Yvette]]'', adapté par [[Alberto Cavalcanti]] (1928), Wolgang Liebenner (1968) et, pour la télévision, par Jean-Pierre Marchand (1971).
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=== Théâtre ===
* ''Les Femmes ? Eh bien quoi les femmes ?'' (1979), adaptation théâtrale (dont une partie cinéma) de textes de Maupassant, par [[César Gattegno]], Théâtre du Rocher<ref>{{Lien web|titre=Les Femmes? Eh bien quoi les femmes? - Spectacle - 1979|url=https://data.bnf.fr/fr/39481618/les_femmes__eh_bien_quoi_les_femmes__spectacle_1979/|site=data.bnf.fr|consulté le=2019-06-30}}.</ref>.
* ''Un frisson de peur et d'angoisse'' (2016), adaptation théâtrale de trois récits fantastiques, ''Un fou ?'', ''La Peur'' et ''Apparition''<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Un frisson de peur et d’angoisse – Commune Idée|url=http://www.communeidee.fr/frisson/|site=communeidee.fr|consulté le=2017-05-23}}.</ref>.
* Toutes les œuvres (pièces, romans et nouvelles) de Guy de Maupassant ont été jouées, adaptées ou lues du {{date-|15 octobre 2018}} au {{date-|6 janvier 2019}} au [[Théâtre du Nord-Ouest]], dans le cadre de l'Intégrale Maupassant<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Programme complet de l’intégrale Maupassant au Théâtre du Nord-Ouest|url=http://theatredunordouest.com/dow-programme-maupassant.pdf|site=theatredunordouest.com|consulté le=2017-05-23}}.</ref>.

=== Bandes dessinées ===
* ''Le Horla'' d'après l'œuvre de Guy de Maupassant par [[Guillaume Sorel]] - Éditions [[Rue de Sèvres (maison d'édition)|Rue de Sèvres]] - 2014 {{isbn|978-2-36981-011-7}}.
* ''The Diamond Pendant'', adaptation de la nouvelle ''La Parure'' par Graham Ingels publiée dans le premier numéro d{{'}}''Impact'', édité par [[EC Comics]] en {{date-|mars 1955}}.
* Le magazine jeunesse ''[[Je Bouquine]]'' a adapté ''La Parure'' en bande dessinée ({{n°|396}} de {{date-|février 2017}}).

== Armoiries ==
[[Blasonnement]]: ''D'azur, onde d'argent, au chef de gueules, à la main de carnation issant d'un nuage d'argent, tenant une ancre d'or, brochant sur tout l'écu, le bras accosté de deux étoiles d'or''
<br>Commentaire: Armes des Maupassant (depuis 1752).

== Notes et références ==
{{Références nombreuses|taille=25}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| commons = Category:Guy de Maupassant|commons titre = Guy de Maupassant
| wikisource = Guy de Maupassant|wikisource titre = Guy de Maupassant
| wikiquote = Guy de Maupassant|wikiquote titre = Guy de Maupassant
}}

=== Bibliographie ===<!--Par ordre chronologique-->
* [[Henry James]], ''Sur Maupassant, l'art de la fiction'', 1888 ;
* [[Paul Bourget]], « Guy de Maupassant », ''La Revue hebdomadaire'', {{date-|15 juillet 1893}}, {{p.|454-464}} ;
* Édouard Maynial, {{Ouvrage|titre=La Vie et l’Œuvre de Guy de Maupassant|éditeur=Mercure de France|année=1906|pages totales=299|lire en ligne=http://maupassant.free.fr/livres/vie_oeuvre/vie_oeuvre.html}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=François|nom1=Tassart|titre=Souvenirs sur Guy de Maupassant|sous-titre=par François son valet de chambre (1883-1893)|lieu=Villeurbanne|éditeur=éd. du Mot passant|année=1900|réimpression=1911, 2007, 2010|pages totales=269|isbn=978-2-912506-57-3|isbn2=978-1149538364|lire en ligne=http://maupassant.free.fr/livres/souvenirs/souvenirs.html}} ; {{plume}}
* Léon Gistucci, ''Le Pessimisme de Maupassant'', Kessinger Publishing, 1909 ;
* [[Georges Normandy]], {{Ouvrage|titre=Maupassant|lieu=Paris|éditeur=Vald. Rasmussen|année=1926|pages totales=192|collection=La vie anecdotique et pittoresque des grands écrivains|lire en ligne=http://maupassant.free.fr/livres/maupassantgn/maupassantgn.html}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Borel, avec la collaboration de "Petit Bleu" (Léon Fontaine)|titre=Le destin tragique de Guy de Maupassant, d'après des documents originaux|éditeur=Éditions de France|année=1927|pages totales=212|lire en ligne=http://maupassant.free.fr/livres/destin/destin.html}}
* Pierre Borel, ''Lettres inédites de Guy de Maupassant à Gustave Flaubert'', Les éditions des Portiques des Champs-Élysées, 1929, 136 p., réédition 1940, éditions Edouard Aubanel, 111 p.
* Pierre Borel, ''Maupassant et l'Androgyne'', Les éditions du Livre moderne, collection Sélection, 1944, 213 pp.
* [[René Dumesnil]], {{Ouvrage|titre=Guy de Maupassant|éditeur=Tallandier|année=1947|pages totales=245|lire en ligne=http://maupassant.free.fr/livres/gmaupassantrd/gmaupassantrd.html}} ; rééd. 1979
* Pierre Borel, ''Le Vrai Maupassant'', éd. Pierre Cailler, 1951, 148 p. {{isbn|978-0320075490}} ;
* André Vial, ''Maupassant et l'Art du roman'', Nizet, 1954 ;
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Albert-Marie|nom1=[[Albert-Marie Schmidt|Schmidt]]|titre=Maupassant par lui-même|lieu=Paris|éditeur=Le Seuil|collection=Écrivains de toujours|numéro dans collection=61|année=1962|isbn=978-2-02-000061-1}} ;
* [[Armand Lanoux]], {{Ouvrage|titre=Maupassant, le Bel-Ami|éditeur=Fayard|année=1967|pages totales=476|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=bbFL5_JUVY8C&printsec=frontcover&dq=Armand+Lanoux+Maupassant+le+bel+Ami}} ; rééd Grasset, 1995 ;
* Pierre Cogny, ''Maupassant, l'homme sans Dieu'', Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1968 ;
*[[Algirdas Julien Greimas]], ''Maupassant : la sémiotique du texte, exercices pratiques'', Le Seuil, 1975 ;
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alberto|nom1=Savinio|lien auteur1=Alberto Savinio|titre=Maupassant et l'« Autre », suivi de Tragédie de l'enfance et de C'est à toi que je parle, Clio|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|année=1977|pages totales=336|isbn=978-2-07-029552-4}} ;
* [[Philippe Bonnefis]] {{Ouvrage|titre=Comme Maupassant|éditeur=Lille : Presses universitaires de Lille|année=1985|isbn=978-2-85939-265-9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=o9nrT-ImrKEC&printsec=frontcover&dq=philippe+Bonnefis}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques-Louis|nom1=Douchin|titre=La Vie érotique de Guy de Maupassant|lieu=France|éditeur=Suger|année=1987|pages totales=197|isbn=978-2-86940-007-8}} ;
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Henri|nom1=Troyat|lien auteur1=Henri Troyat|titre=Maupassant|lieu=Paris|éditeur=Flammarion|collection=Grandes biographies Flammarion|année=1989|réimpression=1990,1994|pages totales=284|isbn=978-2-08-066389-4}} ;
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Bienvenu|titre=Maupassant, Flaubert et le Horla|sous-titre=Essai|lieu=France|éditeur=Muntaner|année=1991|pages totales=143|isbn=978-2-9506256-0-1}} ; *{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Thérèse|nom1=Thumerel|prénom2=Fabrice|nom2=Thumerel|titre=Maupassant|lieu=Paris|éditeur=Armand Colin|collection=Thèmes et Œuvres|année=1992|pages totales=159|isbn=978-2-200-07741-9}} ;
* Jacques Bienvenu, ''Maupassant inédit, iconographie et documents'', Édisud, La Calade, 1993 {{ISBN|2-85744-694-2}} ;
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gisèle|nom1=d'Estoc|titre=Cahier d'amour, suivi de Guy de Maupassant, Poèmes érotiques|sous-titre=édition établie par Jacques-Louis Douchin,|lieu=Paris|éditeur=Arléa|collection=Les Licencieux|année=1993|pages totales=109|isbn=978-2-86959-156-1}} ;
*{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Claudine|nom1=Giacchetti|titre=Maupassant, espaces du roman|éditeur=Droz|collection=Histoire des ID|année=1993|isbn=978-2-600-03700-6}} ;
* {{Ouvrage|plume= oui|auteur1=Alain-Claude Gicquel|titre=Maupassant, tel un météore|sous-titre=Biographie|lieu=Pantin|éditeur=Castor astral|année=1993|pages totales=265|isbn=978-2-85920-218-7}}.
* Alain-Claude Gicquel, [http://ac.g.free.fr/tombeau.pdf ''Tombeau de Guy de Maupassant''], Éditions de l'Incertain, 1993
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Bayard|lien auteur1=Pierre Bayard|titre=Maupassant, juste avant Freud|lieu=Paris|éditeur=éditions de Minuit|année=1994|pages totales=228|isbn=978-2-7073-1493-2}} ;
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Mariane|nom1=Bury|titre=La Poétique de Maupassant|lieu=Paris|éditeur=Sedes|année=1994|pages totales=303|isbn=978-2-7181-1647-1}} ;
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gérard|nom1=Delaisement|lien auteur1=Gérard Delaisement|titre=La Modernité de Maupassant|lieu=Paris|éditeur=Rive droite|année=1995|pages totales=308|isbn=2-84152-019-6}} ;
* [[Armand Lanoux]], {{Ouvrage|titre=Maupassant le Bel-Ami|éditeur=Grasset|année=1995|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=bbFL5_JUVY8C&pg=PT196&dq=Maupassant+%2B+schopenhauer}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Paul|nom1=Morand|lien auteur1=Paul Morand|titre=Vie de Guy de Maupassant|lieu=Paris|éditeur=Pygmalion|année=1998|pages totales=250|isbn=978-2-85704-549-6}} ;
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Delphine|nom1=Dussart|prénom2=Catherine|nom2=Hervé-Montel|titre=Maupassant romancier|lieu=Paris|éditeur=Ellipses|année=1999|pages totales=128|isbn=978-2-7298-4942-9}} ;
* Guy Fessier, Danièle Legall, ''Les Romans de Maupassant'', coll. Major Bac, PUF, 1999 ;
* {{Ouvrage|auteur1=Yvan Leclerc|titre=Flaubert - Le Poittevin : Maupassant : Une affaire de famille littéraire. Colloque international tenu à Fécamp, 27 et 28 oct. 2000|éditeur=|année=2002|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=XAew78Qiq9cC&pg=PA79&dq=Louis+Le+Poittevin+peintre}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Salem|lien auteur1=Jean Salem|titre=Philosophie de Maupassant|lieu=Paris|éditeur=Ellipses|collection=Littérature & Philosophie|année=2000|pages totales=128|isbn=978-2-7298-0343-8}} ;
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=René|nom1=Dumesnil|titre=Guy de Maupassant|lieu=Paris|éditeur=Tallandier|année=2002|pages totales=245|isbn=978-2-235-02219-4}} ;
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Olivier|nom1=Frébourg|titre=Maupassant, le clandestin|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=2002|pages totales=229|isbn=978-2-07-041980-7}} ;
* [[Laurent Dubreuil (philosophe)|Laurent Dubreuil]], ''De l’Attrait à la possession. Maupassant, [[Antonin Artaud|Artaud]], [[Maurice Blanchot]]'', Paris, Hermann, coll. « Savoir : lettres », 2003 ;
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Nadine|nom1=Satiat|titre=Guy de Maupassant|lieu=Paris|éditeur=Flammarion|année=2003|pages totales=450|isbn=978-2-08-068494-3}} ;
* Noëlle Benhamou, « La Fille et le cupide : stéréotypes antisémites dans l'œuvre de Maupassant », p.343-354 dans Antisémythes : l'image des juifs entre culture et politique (1848-1939), actes du colloque international Images et représentations des Juifs (1848-1939) organisé par le Centre d'Histoire Contemporaine de l'Université de Versailles-Saint Quentin, l'École française de Rome et l'Université de Trieste, 21-22-{{date-|23 novembre 2002}}, Marie-Anne Matard-Bonucci éd., préface de Pierre Birnbaum, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2005, 463 p. ill.
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Guy de Maupassant|éditeur=Rodopi|année=2007|pages totales=167|isbn=978-90-420-2254-6|nom1=Benhamou|prénom1=Noëlle|collection=CRIN|volume=48|lieu=Amsterdam/New York|bnf=41194722v}};
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Sandrine|nom1=de Montmort|titre=Un autre Maupassant : Dictionnaire, suivi de Le Canular et le Corbeau par Jacques Bienvenu, et Souvenirs de Madame X|lieu=Paris|éditeur=Scali|année=2007|pages totales=461|isbn=978-2-35012-132-1}} ; {{plume}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marlo|nom1=Johnston|titre=Guy de Maupassant|lieu=Paris|éditeur=Fayard|année=2012|pages totales=1320|isbn=978-2-213-62890-5}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Frédéric|nom1=Martinez|lien auteur1=Frédéric Martinez|titre=Maupassant|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|année=2012|pages totales=416|isbn=978-2-07-039915-4}}.
* Patricia Prenant, « La propriété littéraire de Guy de Maupassant, l'héritage de la famille Ossola (1906-1958) », ''Grasse et les Ossola, une dynastie de notables au service de la cité et de la France sous la {{IIIe}} République'', Sauvegarde du patrimoine écrit des Alpes-Maritimes (ASPEAM), 2012, {{p.|217-272}} {{ISBN|978-28-64105-886}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur=[[Caroline Weber]]|titre=Proust's Duchess. How three celebrated women captured the imagination of fin-de-siècle Paris|année=2018|éditeur=Vintage books|lieu=New York|pages=715|id=Caroline Weber|lire en ligne=https://books.google.ca/books?id=oui9DwAAQBAJ&pg}}.

;Ouvrages de médecine
Le cas de Maupassant a attiré l'attention de [http://www.maupassantiana.fr/Bibliographie/Etudes_medicales.html nombreux médecins].

=== Liens externes ===
* [http://www.maupassantiana.fr ''Maupassantiana''] : site français sur Guy de Maupassant et son œuvre
* [http://maupassant.free.fr ''Maupassant par les textes''] : travaux, documents, photos et toute l'œuvre de Maupassant consultable en ligne
* [[Fichier:Speaker Icon.svg|20px]] [http://www.guydemaupassant.fr Tout Maupassant en livres audio gratuits]
* [http://www.gutenberg.org/wiki/FR_Litt%C3%A9rature_%28Genre%29#Guy_de_Maupassant Œuvres de Guy de Maupassant] sur le [[projet Gutenberg]]

=== Notices et ressources ===
{{Liens}}

{{Palette|Guy de Maupassant|Guy de Maupassant au cinéma et à la télévision}}
{{Portail|littérature française|Normandie|France au XIXe siècle}}

{{CLEDETRI:Maupassant, Guy de}}
[[Catégorie:Guy de Maupassant|*]]
[[Catégorie:Naissance en août 1850]]
[[Catégorie:Naissance dans la Seine-Inférieure]]
[[Catégorie:Élève du lycée Henri-IV au XIXe siècle]]
[[Catégorie:Élève du lycée Corneille (Rouen)]]
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[[Catégorie:Militaire français de la guerre franco-allemande de 1870]]
[[Catégorie:Écrivain français du XIXe siècle]]
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[[Catégorie:Écrivain normand]]
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[[Catégorie:Collaborateur du Gaulois]]
[[Catégorie:Collaborateur de Gil Blas]]
[[Catégorie:Personnalité hospitalisée en psychiatrie]]
[[Catégorie:Personnalité ayant refusé la Légion d'honneur]]
[[Catégorie:Décès en juillet 1893]]
[[Catégorie:Décès à 42 ans]]
[[Catégorie:Décès dans le 16e arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Mort dans un hôpital psychiatrique]]
[[Catégorie:Mort de la syphilis]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière du Montparnasse (division 26)]]
[[Catégorie:Noble français du XIXe siècle]]